C'est l'heure des bilans ! Voici les 10 romans qui ont marqué vos lectures cette année...
Comment en est-on arrivé là? C'est la question que se pose Jonathan Coe dans ce roman brillant qui chronique avec une ironie mordante l'histoire politique de l'Angleterre des années 2010. Du premier gouvernement de coalition en Grande-Bretagne aux émeutes de Londres en 2011, de la fièvre joyeuse et collective des jeux Olympiques de 2012 au couperet du référendum sur le Brexit, Le coeur de l'Angleterre explore avec humour et mélancolie les désillusions publiques et privées d'une nation en crise. Dans cette période trouble où les destins individuels et collectifs basculent, les membres de la famille Trotter reprennent du service. Benjamin a maintenant cinquante ans et s'engage dans une improbable carrière littéraire, sa soeur Lois voit ses anciens démons revenir la hanter, son vieux père Colin n'aspire qu'à voter en faveur d'une sortie de l'Europe et sa nièce Sophie se demande si le Brexit est une cause valable de divorce. Au fil de cette méditation douce-amère sur les relations humaines, la perte et le passage inexorable du temps, le chantre incontesté de l'Angleterre questionne avec malice les grandes sources de crispation contemporaines:le nationalisme, l'austérité, le politiquement correct et les identités. Dans la lignée de Bienvenue au club et du Cercle fermé, Le coeur de l'Angleterre est le remède tout trouvé à notre époque tourmentée.
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C'est le roman britannique à lire absolument en cette période de Brexit...
La septième édition des explorateurs de la rentrée ? Des débats riches, des échanges nombreux, une équipe sensationnelle
On aime, on vous fait gagner un délicieux roman anglais, une splendide fresque historique et un roman graphique absolument passionnant !
J’avais lu Jonathan Coe « Billy Wilder et moi » et j’avais beaucoup apprécié cette histoire originale et surtout l’écriture de JC. Dans « le cœur de l’Angleterre » Je retrouve cette écriture simple qui décortique les sentiments des personnages dans cette saga familiale. La famille étendue a son cercle d’amis est un concentré de la société britannique a l’approche du Brexit. Les clivages y existent et impactent la vie privée des acteurs. On imagine bien que la décision a laissé une partie de l’Angleterre dans le doute, en particulier dans les communautés de travailleurs d’origine étrangère . L’écriture de Jonathan Coe nous mène jusqu’au final du roman sans aucun ennui ; on découvre le devenir de chacun des personnages, c’est passionnant.
Excellente satire sociale contemporaine.
En 3 parties distinctes, Jonathan Coe éclaire d’un large faisceau de projecteur la société anglaise face au Brexit :
Avant : ‘La joyeuse Angleterre’
Pendant : ‘L’Angleterre profonde’
Après : ‘La vieille Angleterre’
Pour ce faire, Jonathan Coe met en scène la famille Trotter avec ses relations amicales, amoureuses, professionnelles et politiques avec une multitude de sujets de réflexion à la clé (parfois surprenants et incongrus tels un mal être, une rivalité personnelle ou un accès de mauvaise humeur) qui ont conduit les gens à voter pour ce résultat.
Des années d’enfance à l’âge adulte, on plonge dans une décennie chaotique avec entre autre les émeutes de 2011, l’union patriotique subite et étonnamment fédératrice lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Londres (croustillant !) puis la déchirure du Brexit avec un référendum qui divise gravement toutes classes sociales confondues jusqu’au cœur même des couples, des familles, des amis qui peuvent voir leurs relations ébranlées voire détruites par des convictions d’opinions arrêtées et divergentes.
Avec une narration maitrisée, le roman est animé par de nombreux dialogues ce qui lui donne un effet dynamique très rythmé s’inscrivant dans le cadre d’un témoignage contemporain important dans le cours de la grande Histoire européenne qui patine face aux promesses de prospérité.
Si le Brexit divise, Jonathan Coe sait nous rassembler avec une même résonance au cœur de chacune de nos nations.
Écrit avec beaucoup d’humour, la plume reste élégante pour traiter le sérieux de ce sujet politique et sociétal d’envergure.
Le roman s’ouvre en avril 2010 par l’enterrement de la mère de Benjamin Trotter. Aujourd’hui âgé de cinquante ans, Benjamin vit seul et semble vouloir entamer une carrière littéraire grâce à un livre qui a pour trame son amour malheureux pour Cecily. Autour de Benjamin, gravitent sa sœur, Lois, son père, Colin, sa nièce, Sophie et quelques amis de longue date. Dans cette Angleterre des années 2010 chacun d’entre eux devra faire des choix : politiques, personnels et professionnels qui pourront modifier leurs destins.
Quel plaisir de retrouver les protagonistes de Bienvenue au Club et de Le Cercle fermé sous la plume toujours aussi aiguisée de Jonathan Coe ! La toile de fond politique est omniprésente dans ce roman qui retrace l’histoire du Brexit à travers les histoires des différents personnages. Une belle occasion de comprendre de l’intérieur les tenants et aboutissants de ce bouleversement européen dont les répercussions seront nombreuses pour chacun des personnages et qui provoquent des divisions au sein même des familles.
Jonathan Coe illustre ainsi l’histoire contemporaine de la Grande-Bretagne de 2010 à 2018, les partis pris, les luttes et les affrontements politiques en mettant en scène la famille Trotter et leurs proches. Mais évidemment, comme toujours chez cet auteur, l’humour reste présent de bout en bout du récit. L’analyse n’est ainsi jamais lourdement démonstrative mais au contraire toujours pleine de finesse. L’auteur démontre avec justesse les changements d’un pays en pleine crise identitaire entre rejet de l’Europe, montée de la xénophobie, augmentation du chômage, confrontation générationnelle.
Ce roman est absolument passionnant tant par les histoires personnelles des différents personnages que par l’aspect historique et politique dont il traite avec brio. A lire absolument pour mieux comprendre l’histoire contemporaine de l’Angleterre mais aussi pour le plaisir de partager une nouvelle page avec les Trotter ou pour découvrir cette famille décidément bien attachante.
Le Brexit: on en a beaucoup entendu parler, on n'y comprend pas toujours grand-chose, et ça n'intéresse ni n'émeut réellement pas grand-monde... Après tout, la politique, quel rapport avec nos vies? Voilà en tout cas mon état d'esprit au moment où j'ai ouvert ce livre, m'attendant à passer un moment assez ennuyeux sur un thème ne me plaisant guère. Je voulais simplement découvrir Jonathan Coe car on me l'avait recommandé et nous allions le rencontrer à distance dans le cadre d'un projet au lycée où j'enseigne; en me rendant à la bibliothèque, mon oeil a été attiré par la jaquette de ce livre, et me voici donc embarquée dans une lecture sur le Brexit. Je ne pensais pas tant apprécier cet ouvrage! Dès les premières pages du livre, on se retrouve happé dans la vie d'un narrateur qui vient de perdre sa maman et rentre de l'enterrement en compagnie de son père. Très vite, les différents personnages - tous reliés au narrateur de manière plus ou moins proche - vont rentrer en conflit à cause du référendum sur le Brexit, faisant jaillir des pans de leurs personnalités parfois insoupçonnés. La question de l'immigration et de ce qui constitue l'identité nationale va soudain prendre une importance phénoménale dans leurs vies. Jonathan Coe écrit de manière très vivante et mordante, et réussit ici à rendre incroyablement passionnant le thème du Brexit. Cet évènement somme toute assez récent qui pourrait sembler au premier abord n'impacter que très peu voire pas du tout tous ceux qui se trouvent en dehors de la sphère politique devient sujet de tensions, déchirements, réconciliations, au sein des relations familiales et conjugales. De sujet d'articles de presse et de journaux télévisés, on passe du côté humain de la chose, et le politique devient résolument personnel. Un livre à la fois très réaliste et très humain, à découvrir.
J’avais découvert M. Jonathan Coe l’an dernier, en lisant Testament à l’anglaise, et en l’adorant. Ce fut un peu moins le cas avec le Cœur de l’Angleterre. Et pourtant, il y avait de quoi me plaire ! A nouveau un volet social, et quel volet social : l’Angleterre du Brexit. Après la prise de pouvoir capitaliste et libérale dans la société anglaise de Thatcher dépeinte dans Testament à l’Anglaise, c’était alléchant. Et par son analyse sur ce thème, et sur les ressorts insidieux qui ont mené à ce Brexit inattendu, l’auteur s’en tire avec les honneurs, bien aidé en cela par ses personnages et la façon dont ses bouleversements sociaux les affectent. Alors, d’où vient ma légère déception ? Des personnages ? Pas vraiment, car la famille Trotter et les personnages qui gravitent autour ont tous des forces et des faiblesses qui les rendent véridiques, et j’ai aimé suivre les péripéties de leurs vies. Un petit côté Years and Years, l’anticipation et le côté dystopie de cette série en moins, mais avec de présent imprévisible, qui sait de quoi seront fait nos lendemains ? Bref, j’ai aimé le contexte, j’ai aimé les personnages, ma déception tient donc dans la construction du récit, moins brillante et osée que dans Testament à l’anglaise. Ici, tout est trop sage, en trois parties, qui nous font classiquement passer d’un personnage à un autre, sans surprise. Cela étant dit, c’est à mon sens la seule faiblesse du livre, et il vaut donc la peine d’être lu, pour ses personnages et la brillante peinture empreinte de nostalgie d’une Angleterre déboussolée, mais qui reste pourtant tellement attachante.
Une fois de plus, Jonathan Coe ouvre une grande et lumineuse fenêtre sur son formidable pays et une fois de plus : c’est un vrai régal !
Sur la période d’avril 2010 à mai 2018, nous allons partager le quotidien d’un groupe de protagonistes, et peu à peu comprendre le lent déroulement d’un vague projet qui va finalement voir le jour : le fameux Brexit …
On fait la connaissance de la famille Trotter le jour de l’enterrement de Sheila, la mère de famille, morte d’un cancer du foie foudroyant. Colin, le patriarche est âgé de quatre-vingt-deux ans. Leur fils Benjamin, la cinquantainen, est célibataire (pas si endurci que ça !…) et écrivain en devenir, propriétaire d’un moulin rénové et plutôt isolé (un rêve de jeunesse …) Sa soeur ainée Lois, son discret mari (Christopher) et leur fille Sophie (sans oublier Ian, son « boyfriend ») font également partie du décor. (Qu’en est-il du frère (Paul) dont on ne parle plus, qui est installé à Tokyo ?…) Et Doug Anderton, bien sûr, un homme public qui a bien du souci avec sa fille Coriandre …
Un roman aussi enrichissant sur le plan politico-économique que passionnant et touchant, tant les personnages nous interpellent – qu’ils soient sympathiques ou non … L’auteur est un immense conteur, qui n’a vraiment plus besoin de faire ses preuves. Lucide spectateur d’une Europe chamboulée, doué d’une grande sensibilité, de beaucoup d’humour et d’une capacité d’analyse psychologique hors pair ! Son talent ne s’essouffle pas au fil de ses ouvrages, bien au contraire, il semble se bonifier à chaque nouveauté. Alors on lui souhaite une très très longue carrière, afin qu’il continue à nous délecter et nous réjouir avec ses histoires tellement humaines, pendant longtemps encore ! Gros coup de coeur !
Un pur régal !!! C’est vraiment ainsi que je qualifierais ce grand roman, qui mêle à merveille la grande et la petite histoire, celle d’un Brexit annoncé et celle de la famille Trotter.
L’histoire d’un peuple qui se divise et remet en cause l’ordre établi depuis l’après-guerre, qui plonge dans l’inconnu avec audace pour certains ou avec folie pour d’autres.
Et l’histoire de la famille Trotter, déjà par deux fois sujet de romans de Jonathan Coe, que j’avais adorés.
Pas mal de nostalgie dans ce troisième volet. Benjamin, Lois, Doug ... tous ont maintenant passé la cinquantaine, ont aimé et l’ont été en retour, pas toujours bien, pas toujours longtemps. Leur pays est à un tournant important, leur vie aussi.
Tout est raconté avec cette délicate et brillante distance dont savent faire preuve les anglais. Avec cette dose nécessaire d’humour et d’auto-dérision. De tendresse aussi. Jonathan Coe aime ces personnages et nous aussi.
j'ai savouré les 500 pages de ce roman et j’en reprendrais bien un peu !
Si vous n'avez pas vraiment suivi comment la Grande Bretagne est finalement arrivée au Brexit ou si, comme moi, vous l'avez suivi un peu superficiellement, alors une solution s'impose, pas un effort titanesque, non, ni une lecture ennuyeuse ou pédagogique, pas du tout. Il suffit de se plonger dans Le coeur de l'Angleterre de Jonathan Coe pour savoir comment on est arrivé là, car c'est la question qui est posée tout au long de ce roman.
Celui-ci débute en avril 2010 avec les obsèques de la femme de Colin, Sheila, avec qui il a vécu 55 ans. Celui-ci, 82 ans, conservateur depuis 1950, repart, la réception terminée, avec son fils Benjamin plutôt indécis vis-à-vis des élections qui ont lieu dans une semaine, déclarant même qu'il ne voterait peut-être pas. La sœur de Ben, Loïs accompagnée de sa fille Sophie les rejoint chez ce dernier. L'autre frère, Paul, est reparti sur Tokyo car il est fâché. Doug, l'ami journaliste de Ben est présent aussi. Les principaux personnages nous sont donc présentés dès ce premier chapitre et au fil du roman, s'en ajouteront bien d'autres tout aussi intéressants. Ainsi, au moyen d'une fiction, par le biais d'une famille agrandie aux amis et connaissances, Jonathan Coe réussit de façon magistrale à nous faire vivre ce qu'ont été ces années plus que difficiles qui ont précédé ce fameux 24 juin 2016 où a été annoncé que les britanniques s'étaient prononcés contre le maintien de leur pays dans l'Union européenne et où David Cameron avait démissionné de son poste de Premier ministre. J'avais craint, n'ayant pas lu les deux précédents, Bienvenue au club et Cercle fermé d'avoir quelques problèmes de compréhension, mais il n'en a rien été, Le cœur de l'Angleterre peut se lire séparément sans aucun problème. Ce roman couvre quasiment une décennie, d'avril 2010 à septembre 2018. Il retrace la vie politique économique et sociale de toutes ces années en jalonnant son récit de certains évènements marquants comme les violentes manifestations de 2011, la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques du 27 juillet 2012 ou encore l'attentat contre la députée Jo Cox en juin 2016. Le lecteur n'est jamais perdu car la plupart des chapitres sont précédés d'une date. Il est intéressant et instructif de voir que chacun est impacté par la politique, de façon différente selon sa sensibilité mais que nul n'y échappe.
L'auteur montre très bien comment, progressivement, et notamment avec le chômage de plus en plus important, s'est creusé l'écart entre les classes populaires et les élites, comment sont nés la peur du lendemain, le repli sur soi, la méfiance vis-à-vis de l'étranger et des migrants, le tout finissant par engendrer la révolte.
C'est une triste réalité que nous dépeint Jonathan Coe avec cette satire sociale. Par bonheur, les différents liens d'amour, les relations familiales ou amicales tissés entre les personnages leur permettent de traverser cette vie pas toujours simple à appréhender. Se dégagent de ce roman une mélancolie et un sentiment de nostalgie sur le temps qui passe qui m'ont beaucoup touchée.
C'est un ouvrage que j'ai trouvé particulièrement plaisant à lire et que je recommande chaleureusement. Il peut se lire sans problème, indépendamment des deux premiers.
Bien mieux que toutes les analyses politiques, Le cœur de L'Angleterre est le livre à lire pour comprendre l'époque dans laquelle on vit et ce fameux Brexit qui n'a pas encore révélé toutes ses conséquences.
Je conseillerais donc vivement ce triptyque : Bienvenue au club, Le cercle fermé et Le cœur de l'Angleterre à tous ceux qui voudraient avoir une vue politique d'ensemble des années 1970 à 2019, de l'Angleterre, bien sûr, mais de notre vie à tous. Une manière très agréable et très enrichissante de faire le point !
À noter la très belle et très explicite jaquette !
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