"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un livre comme celui-ci est aussi rare que l’alignement des planètes… Dans ce roman tout a trouvé écho en moi, tout m’a parlé, chaque scène, chaque dialogue… J’ai vibré à chaque mot, j’ai ressenti une empathie sans limites pour tous les personnages, même pour ceux qui, dans un premier temps, m’ont semblé moins sympathiques. J’ai fini par les trouver attachants, tellement pétris d’humanité. Oui, c’est ça. Ce livre, c’est du vivant, de l’amour pur, de la poésie. Ce livre, ce sont des personnages que l’on va porter en soi longtemps, avec lesquels on va vivre. Ils vont s’agglomérer à ces êtres dont je ne sais plus vraiment s’ils sont de fiction ou de chair et de sang.
Miranda, écrire ton nom me fait venir les larmes aux yeux, Armand, mon grand inconsolable, je te serre très fort dans mes bras, Birke, reste la lumière que tu es, et toi, mon pauvre petit Swan, frère d’Hémon, tu sais, celui qui devait être le mari d’Antigone…. Et moi, je me retrouve à jouer le rôle du Prologue, je parle d’eux, j’aimerais que l’histoire recommence, j’aimerais que personne ne se laisse « plus distraire par le bonheur », j’aimerais qu’ils écoutent ensemble l’oiseau qui vient chanter le soir, cet oiseau étrange dont personne ne connaît le nom. Mais voilà je ne peux rien faire que regarder mon livre fermé et cette histoire terminée... Si j’ouvre une page, une seule page, les larmes me viennent.
Drôle de chronique… pour un livre si merveilleux qu’il méritait sans doute mieux.
Mais les mots me manquent ce soir pour dire à quel point j’ai aimé ce roman fascinant et magique, envoûtant et poétique, fait de lumière et d’ombre, d’illusion et de réalité, de paradis et d’enfer, de passion et de désir…
Ce texte m’a enchantée et bouleversée.
Je l’aime infiniment.
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Un couple libre et flamboyant. Leur fille est d’une fadeur qui pourrait les désespérer. Mais la mère est trop préoccupée par ses propres ambitions pour se sentir redevable d’une quelconque attention pour cette enfant insignifiante. Le père est là, présent, mais impuissant lui aussi, et si aveugle …Lorsque la jeune fille devient la narratrice, il faut s’attendre à quelques surprises !
Ce roman est une claque. Rebecca Lighieri semble surfer sur cette vague qui consiste à asséner à son lecteur un choc. Des propos qui peuvent être dérangeants, mais qui pourtant nous retiennent, prisonniers de cette attraction dont sont responsables les personnages qui portent haut les couleurs de l’excès.
Addiction forte donc, dès les premières lignes, pour ce couple d’acteurs, dont on découvrira peu à peu l’histoire, et là encore le décor se modifie au fil des chapitres, révélant de sombres origines, qui peuvent expliquer bien des déviances.
Bien entendu, on se doute que Miranda n’est pas qui elle prétend être, mais les révélations sont au-delà des rêves les plus fous du lecteur.
Réalisme magique porté par une très belle prose, le talent de l’autrice n’est plus à confirmer .
515 pages POL 22 août 2024
Qu'elle signe de son vrai nom – Emmanuelle Bayamack-Tam – ou de son pseudonyme – Rebecca Lighieri – l'autrice de « La Treizième heure » a à cœur d'explorer l'univers qui précède l'âge adulte.
La lire provoque toujours un effet de saisissement tellement sa vision est originale, son imagination foisonnante, son humour cruel et son écriture fluide.
Difficile de résumer l'intrigue sous peine de déflorer l'essentiel de ce roman à deux voix, proche du conte noir, qui s'ouvre sur celle du père.
Quinquagénaire, Armand est un célèbre acteur de théâtre. Il est marié à Birke qu'il a rencontrée sur les planches.
Leur fille Miranda, vingt-quatre ans, est aux antipodes de ses flamboyants parents.
Petite chose fragile d'une blondeur éthérée, introvertie, donnant toujours l'impression d'être fatiguée et ailleurs, elle est une énigme pour son géniteur qui s'acharne, parce qu'il l'aime profondément, à la comprendre. Quitte à devoir abandonner ses certitudes rationnelles.
Sa mère narcissique, dont la beauté renversante et ostentatoire commencer à pâtir du passage du temps, s'intéresse de loin à cette enfant mystérieuse, elle dont les premières années ont été marquées par des parents dysfonctionnels et toxiques.
C'est ensuite au tour de Miranda, qui offre alors son vrai visage et non celui construit par son père, de prendre la parole pour évoquer ses souffrances les expliquant par des capacités surnaturelles inquiétantes et par une vie dont une partie se déroule dans une réalité parallèle.
Je n'en dirai pas plus sauf que Miranda, avec son empathie débordante, est aussi le symbole de la génération Z, celle qui est victime d'écoanxiété et qui peine à se projeter dans un avenir bien sombre.
« Le Club des enfants perdus » fait aussi le constat de l'incommunicabilité entre le monde des adultes et celui des « young adults », entre des parents et leur fille.
Cette observation donne lieu à de poignantes pages finales sur l'incapacité d'un père à transmettre sa capacité au bonheur.
EXTRAITS
C'est une malédiction de ne pas savoir quel est le degré de réalité de ce que l'on vit.
À sept ans, je savais déjà que j'étais vouée à l'incompréhension.
Il est des êtres qui se perdront toujours.
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-le-club-des-enfants-perdus-rebecca-lighieri-p-o-l/
Quatrième roman sous le pseudonyme de Rebecca Lighieri, mais sous l’appellation d’Emmanuelle Bayamack-Tam, elle en compte dix, Le Club des enfants perdus est tout sauf un roman attendu et tranquille.
Ce roman de Rebecca Lighieri raconte une même histoire avec deux visions, complètement différentes, deux subjectivités qui s’affrontent mais ne cessent de devenir complémentaires pour décrire une adolescente préoccupée de l’avenir du monde.
Le premier à s’exprimer est Armand, un ours, comme il aime se présenter. Cet ours est plutôt du genre balourd lorsqu’il raconte le malaise de sa fille. C’est vrai que sa personnalité, être comédien égocentrique et narcissique, ne l’aide absolument pas à comprendre sa fille Miranda, complètement différente du couple qu’il forme avec Birke, en fait, une jeune femme très effacée et introvertie.
Seulement le portrait qu’il nous en fait se fissure petit à petit, montrant de plus en plus une personnalité en butte à tout l’équilibre établi de sa famille versée dans la culture, et particulièrement le théâtre. Le lecteur se transforme en petit Poucet afin de recueillir les éléments qui laisseraient deviner la véritable personnalité de Miranda. Mais, loin de s’en rapprocher, le lecteur ne peut qu’être stupéfait de la partie suivante que Miranda nous fait découvrir.
Si Armand m’avait énormément énervée, Miranda m’a complètement impressionnée, tant elle fréquente un domaine particulier. Dans la description de Rebecca Lighieri, on perçoit chez cette jeune femme, une profusion d’enfer, de malaise adolescent aux connotations fantastiques qui se manifestent à travers ses pouvoirs surnaturels. La télépathie l’empêche et l’isole. Zoomorphe, elle voyage dans le temps et le passé pour accéder à d’autres domaines que la rationalité. Est-ce des délires et des hallucinations de son psychisme perturbé, exacerbé par son malaise adolescent, ou est-ce vraiment des forces obscures que Rebecca Lighieri réveille avec son héroïne ? …
« Elle souffre de la souffrance des autres » ou des animaux « par son empathie vis-à-vis du monde » dit dans une interview Rebecca Lighieri. Et donc, en hypervigilance pour tous et tout, sa sensation de fin du monde lui semble prochaine et avec, l’extinction de l’espèce humaine.
De ces jeunes adultes, le plus souvent des filles, la génération actuelle en a de plus en plus d’exemples. Des êtres branchés sur la noirceur du monde, incapable de gérer leurs inquiétudes, qui devient vite handicapante.
Rebecca Lighieri immerge son lecteur dans l’enfer, où le père, Armand, reprenant la parole à la fin de l’ouvrage, réussira à rassembler toute la sympathie du lecteur, retrouvant ainsi son statut de père attentif, mais déboussolé, comme tous. Complètement à contre-courant de ce que la littérature produit actuellement, l’écrivaine réussit à dépeindre une jeunesse égarée, sans espoir. Ainsi, cette jeunesse qui normalement aurait tout pour être heureuse, ne peut s’inscrire dans l’avenir sans penser que le monde est en voie d’extinction. Un roman qui dérange, inquiète, mais permet de comprendre l’inquiétude de la jeunesse actuelle.
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/10/20/le-club-des-enfants-perdus-rebecca-lighieri/
Génération Z, la tempête
Miranda est la fille unique d’un couple d’acteurs exubérants, flamboyants, elle petite, menue, d’un blond transparent qui donne l’impression physiquement de vouloir s’effacer du monde.
Ce roman donne la parole à Armand le père puis à Miranda.
Une construction qui fait sens.
Armand et sa femme « bouffent » la vie à belles dents, libres et sans tabous, ils vivent pleinement, mais ils sont désorientés devant leur fille qui très tôt leur apparaît différente. Armand s’investit dans sa relation père-fille, il est présent lorsqu’elle plonge dans une dépression abyssale, il la retient à bras-le-corps, malgré sa vie bien remplie il sera toujours sur le qui-vive pour elle.
Elle, l’enfant de bonne naissance qui vit dans le confort matériel, qui est aimé, qui peut avoir accès à tout pour se construire, reste au pied d’un mur dont les parois sont irrémédiablement lisses.
« Je ne sais pas comment expliquer. C’est juste que chaque seconde, tu entends, chaque seconde, je souffre…d’être en vie. »
En 2025 la santé mentale sera la Grande cause nationale. Un Français sur cinq souffre nous dit-on.
C’est un roman audacieux, intelligent et sensible dont le ton est très juste, les protagonistes ont le langage qui leur correspond.
Le père voudrait que sa fille soit accompagnée par un homme brillant car il sait que sous des dehors banals elle est exceptionnelle.
« Car je ne pense pas manquer d’objectivité en disant que ma fille est exceptionnelle. Et elle l’est d’autant plus qu’elle ne paye pas de mine. Tout le monde se casse le nez sur sa normalité. »
Miranda qui semble toujours absente à la vie ne manque pourtant pas de ténacité pour imposer ses choix.
Miranda est une hyper sensible ce qui lui donne des pouvoirs dont parfois elle aimerait s’abstraire.
J’ai beaucoup aimé Armand, ce portrait d’homme et de père que je trouve très investi et j’ai apprécié que Rebecca Lighieri en fasse un homme bon vivant, juste égoïste ce qu’il faut pour se préserver. Le dialogue qu’il réussit à nouer avec sa fille, avec ses tête-à-tête hebdomadaires qui lui ressemble, direct, franc et attentif sont autant de moments émouvants.
Le portrait de Miranda est à l’aune de cette jeunesse qui ressent un vertige profond face au monde tel qu’il va. On se pose la question du pourquoi cette jeunesse n’a pas envie de s’investir à changer ce monde.
Finement analysé, l’écriture est belle.
Concernant les quelques lignes, au langage cru, érotiques et non pornographiques qui ont mis le feu, il me semble que nos jeunes sont soumis à des violences plus terribles, trop jeune ils ont accès aux films pornographiques et tous les jours aux images de guerre, de fin du monde, et à la violence à l’intérieur de leurs lycées.
Pour moi une polémique qui n’est qu’une tempête dans un verre d’eau.
Un grand livre qui fait réfléchir sur ce malaise grandissant. Miranda le résume ainsi :
« J’avais beau disposer d’un royaume, d’une petite enclave enchantée où reprendre des forces, la fréquentation de l’humanité m’épuisait. »
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/10/20/le-club-des-enfants-perdus/
Miranda parait tout avoir dans la vie ; elle fait partie de cette génération qui n’a manqué de rien, qui n’a pas connu de guerre, de manque ou de conflits. Ses deux parents vivent ensemble depuis toujours. Et pourtant Miranda n’est pas une jeune femme joyeuse. C’est même tout le contraire.
Ce roman est l’histoire de cette famille qu’ils forment tous les 3. Les parents sont comédiens reconnus, s’aiment d’un amour absolu, vivent pour eux et leur art ; Miranda cherche à vivre, sans conviction.
Le texte est divisé en deux parties : celle d’Armand le père et celle de Miranda. Deux façons différentes de parler d’eux, de leur vie, de leurs envies, de leurs peines, de leurs attentes.
A travers cette famille citadine contemporaine, c’est un tableau de toute notre société et de ses failles que nous offre Rebecca Lighieri. C’est plein de secrets, de questions sous-jacentes sur la famille et le couple, sur la jeunesse désenchantée d’aujourd’hui.
C’est inattendu, surprenant, jubilatoire, terriblement bien écrit et ça m’a laissé une délicieuse amertume teintée d’un soupçon de culpabilité et de voyeurisme.
Armand mène avec son épouse Birke la vie mondaine et effrénée d’un couple d’acteurs en vue. Leur fille Miranda, avec ce qu’il perçoit chez elle d’introversion, d’effacement et de passivité, a toujours été pour lui une énigme désarçonnante et décevante. De son côté, la jeune femme de vingt-six ans a au beau s’évertuer depuis toujours aux signaux dont elle est capable, nul ne s’est jamais rendu compte combien, en éponge hypersensible, elle a emmagasiné d’insupportables angoisses face à un monde factice et menteur, courant aveuglément au-devant du désastre écologique.
C’est d’abord le point de vue du père qui ouvre le roman. Tout à ses engagements professionnels et sentimentaux qui le poussent dans la vie comme dans une course jalonnée de ses succès et de ses plaisirs, il aime suffisamment sa fille pour avoir remarqué des fausses notes. En vérité parfois tellement déroutantes qu’elles paraissent alors même relever de la paranormalité. Ce n’est pas seulement qu’à son incompréhension agacée et désappointée, Miranda reste sur le bas-côté de la vie comme il l’entend. D’étranges phénomènes se produisent, que l’on ne s’expliquera que bien plus tard dans le roman et qui, dans l’intervalle, renvoient au registre fantastique.
Puis, la narration donne la parole à Miranda, et c’est une toute autre personnalité, ainsi qu’une version bien différente de l’histoire, qu’à sa façon souvent très crue la jeune fille nous laisse appréhender, avant d’en venir, en toute fin, à la bouleversante révélation d’à quel club le titre fait mention. Avant cette émotion, l’on aura tout loisir de voir se creuser le fossé entre parents et enfants d’aujourd’hui, alors que considérée comme la plus triste et la plus déprimée de tous les temps, la génération Z s’enfonce dans l’angoisse d’un monde qui ne croit plus en l’avenir.
Rebecca Lighieri a l’art de nous égarer dans les méandres qu’amours, trahisons et secrets creusent souterrainement, de génération en génération, dans nos vies et nos personnalités, résurgeant à l’improviste en effets inconnaissables et d’autant plus dévastateurs. Débouchant dans ses paroxysmes jusqu’à l’illusion paranormale, l’incommunicabilité entre les personnages, plus particulièrement entre les parents et les enfants, cascade dans le récit de mystères en effets de surprise, et ce n’est qu’après nous avoir bien baladés de registres en références diverses que les pièces du puzzle s’assemblent en une révélation qui laisse aussi bouleversé qu’admiratif de tant d’ingéniosité narrative.
Il y a des auteurs dont on attend fébrilement les sorties et Rebecca Lighieri est de ceux-là.
Cette fois, elle nous conduit à Paris auprès d’Armand et Birke, un couple de comédiens quinquagénaires à qui tout réussit. Ils sont beaux, brillants et célèbres, et leurs mœurs libres ont permis à leur couple de traverser les ans sans encombre. Seule ombre à ce tableau idyllique, leur fille Miranda, une jeune fille de 22 ans timide, effacée, terne et mélancolique qui les inquiète à cause de sa tendance dépressive.
C’est Armand qui nous parle dans une première partie et il nous fait part de ses réflexions d’artiste, de mari et de père. Un récit qui nous plonge dans l’intimité de cette famille bohème, enviée et admirée. Mais parce qu’avec Rebecca Lighieri les choses ne peuvent être simples et douces c’est quand il laisse la parole à Miranda que le roman explose et cloue le lecteur au sol. En quelques phrases on est retourné sans ménagement et on plonge alors du côté sombre de ces trois personnages.
.
J’ai pris une grosse claque avec ce roman et même s’il divise sur les réseaux je fais partie des convaincus et je parie même qu’il sera parmi les lauréats des Prix d’automne. C’est son sujet qui m’a séduite. Une fois encore son autrice explore la question de la parentalité. Mais sa subtilité tient au fait que de prime abord elle donne à voir une relation qui revêt toutes les apparences de la normalité : un père, une mère, une fille, un couple qui dure, une enfant désirée et aimée. Oui, mais…
Cet amour est-il aussi évident pour les deux parents ? Cette fille est-elle aussi lisse qu’elle donne à voir ? Comment être de bons parents quand les modèle des siens, tout droit issu des années 70, est lui-même dysfonctionnel ? Et surtout, connait-on vraiment ses enfants ? Vivre avec eux suffit-il à les comprendre, à analyser toute leur complexité ? Une question qui sous-tend le récit, qui a bousculé la mère en moi et qui ne peut laisser indifférent. Il y a aussi la question sous-jacente du malaise des adolescents. L’autrice a des mots très forts pour décrire cette « aile noire qui vient assombrir [chez eux] toute possibilité de joie pure ». Elle a recours au fantastique pour cela et le propos n’en est que plus percutant. Parlons de l’écriture enfin. Explosive, inventive, fluide et en même temps très incisive. Elle est aussi, sur certaines scènes de sexe, très explicite, ce qui peut choquer, il faut le préciser. Pas sûre que cela serve toujours le propos, mais cela reste marginal et ce n’est pas ce qui reste de la lecture. Ce qui reste ce sont les émotions, un torrent d’émotions qui trouve son paroxysme dans la dernière partie. Je me garderai bien d’en dévoiler la teneur mais elle est d’une telle beauté, d’une telle intensité qu’elle fait oublier toutes les réserves. Des pages que j’ai lues lentement, relues et que je sais que je relirai. Peut-être parmi les plus belles jamais lues !
Alors, je vous ai convaincus ? Ou peut-être l’avez-vous déjà lu ? Je suis curieuse de vos avis
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