"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Vendredi 7 novembre. Concarneau est désert. L'horloge lumineuse de la vieille ville, qu'on aperçoit au-dessus des remparts, marque onze heures moins cinq.
C'est le plein de la marée et une tempête du sud-ouest fait s'entrechoquer les barques dans le port. Le vent s'engouffre dans les rues, où l'on voit parfois des bouts de papier filer à toute allure au ras du sol.
Quai de l'Aiguillon, il n'y a pas une lumière. Tout est fermé. Tout le monde dort. Seules les trois fenêtres de l'hôtel de l'Amiral, à l'angle de la place et du quai, sont encore éclairées...
Le 1er Simenon que je lis. Lecture agréable. Simenon a un vrai style, personnages bien campés, surtout l'attitude d'ours peu loquace de Maigret. On ne peut s'empêcher de visualiser Gabin qui colle pardait au personnage.
J'ai été surpris de voir que ça date déjà des années 30 ! Alors outre le plaisir de suivre cette belle enquête on a une description de tout un mode de vie aujourd'hui presque totalement disparu. Comme un voyage dans le temps.
M'a marqué la description des marins partant à la pêche selon le temps, quittant les quais à la voile et à la godille... Et oui il y a une solution toute simple pour résister au coût grandissant du gasoil pour nos pêcheurs : redevenez des marins à voile et rames, le vent c'est gratuit.
Cette fois, je n'ai pas choisi la plus actuelle des lectures de la bibliothèque ! Je ne sais pas vous, mais j'ai dans ma bibliothèque des livres que je ne prends pas le temps de lire, qui ne me tentent pas bien que je les ai achetés ! Du coup, confinement oblige, je me suis lancée le défi de lire le plus de livres possibles pour ne pas avoir un PAL de 3km ! Avez vous pris des décisions ou fait des choix livresques, des défis pendant cette période ? Mon avis : J'ai beaucoup aimé l'histoire et l'intrigue de ce roman! Bien que l'écriture ne soit pas une écriture dont j'ai l'habitude, j'ai vraiment beaucoup aimé. J'avoue que je me suis un peu mélangée dans les personnages au début mais plus on avance dans ce roman et plus on a envie de connaître la fin! Un dénouement auquel je ne m'attendais absolument pas! Une intrigue réussie et des personnages super intéressants ! Je vous recommande cette aventure !
J'ai dû lire quelques romans de Georges Simenon vers 15-16 ans et n'en avais plus ouvert un depuis. Sais pas pourquoi. Un souvenir trop prégnant des adaptations télévisuelles et cinématographiques des enquêtes de Maigret, peut-être ?
Quoi qu'il en soit c'est avec délectation que j'ai renoué avec le personnage de ce commissaire à l'allure faussement bonasse et surtout avec le "style Simenon" qui n'était certes pas ma première préoccupation lors de mes lectures adolescentes.
Concarneau est le théâtre d'une série de crimes qui semblent viser plus particulièrement les clients habituels du bar de l'Amiral. Détaché à la Brigade mobile de Rennes, Maigret est appelé sur les lieux. L'inspecteur Leroy l'accompagne et le seconde pour la première fois dans une enquête. Fidèle à ses habitudes, Maigret s'installe, fume d'innombrables pipes sans piper un mot et observe. Alors que le jeune policier rompu aux prélèvements d'indices, aux raisonnements et aux déductions, bref aux habituelles méthodes policières, s'interroge sur l'apparente passivité de son supérieur, le commissaire "sent" l'atmosphère, les interactions des uns et des autres et s'insère benoîtement dans le groupe de familiers du café. Un chien (celui du titre) brusquement apparu sur les lieux du premier crime l'intéresse tout particulièrement. D'où vient ce chien ? Qui est son maître ? Pourquoi ne quitte-t-il pratiquement plus le café ? Maigret impose son rythme à l'enquête, faisant fi des habituelles techniques d'investigation et s'imprègne de l'ambiance pour mieux en discerner les dissonances.
Sans profusion de détails mais en choisissant ceux qui seront les plus évocateurs, l'écriture parvient à nous faire saisir la vérité d'un personnage, au-delà du masque de sociabilité qu'il revêt. Ainsi d'Emma, la serveuse du café : "Il y avait en elle une humilité exagérée. Ses yeux battus, sa façon de se glisser sans bruit, sans rien heurter, de frémir avec inquiétude au moindre mot, cadraient assez bien avec l'idée qu'on se fait du souillon habitué à toutes les duretés. Et pourtant on sentait sous ces apparences comme des pointes d'orgueil qu'elle s'efforçait de ne pas laisser percer." (p.29). En quelques mots, le personnage acquiert une épaisseur, une vie qui se déploie souterrainement, camouflée derrière une façade protectrice. Est-ce qu'on est jamais ce que l'on dit être ? Ce que l'on croit être ? En s'éloignant des interrogatoires conventionnels, Maigret réussit à fissurer cette façade pour qu'apparaisse l'histoire vraie.
Je crois que ce "chien jaune" m'a mise en appétit et que je vais de ce pas engloutir quelques autres romans de Simenon !
Il est toujours intéressant de se replonger dans l'anthologie du polar pour constater l'évolution du genre.
Simenon a écrit "Le chien jaune" il y a près de 100 ans et si les ressorts d'une enquête n'ont guère changés aujourd'hui, l'atmosphère est bien différente. Ici point de violence physique ou si peu.
Les personnages sont également bien différents. Celui de Maigret particulièrement. On le connaît grâce à la télé, à l'écrit c'est encore plus marquant. Le commissaire est à la fois légèrement autoritaire, en tout cas directif, paternaliste, machiste et pourtant on le trouve plutôt sympa. Une autre époque.
Dans "Le chien jaune" il mène l'enquête dans un Concarneau qui n'a que peu changé (en tout cas dans la vieille ville) après une série de meurtres ou tentatives, s'opposant à diverses pressions (hiérarchie, maire, journalistes...). Il ira au bout, à sa manière. Débonnaire.
Un grand et vieux classique bien rafraîchissant.
L'intrigue a du mal à s'installer. Par contre, Simenon est un as pour nous proposer des personnages attachants et hauts en couleurs plein d'humanisme.
Agréable, pour passer un bon moment de détente
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