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Comme d’autres intellectuels avant elle, Yasmina Reza accompagne et sonde les faits et gestes de Nicolas Sarkosy pendant sa campagne présidentielle depuis 2006 jusqu’en mai 2007.
Faut-il s’interroger sur l’intérêt d’une telle action, sachant qu’une personne qui se sait constamment observée est à la fois elle-même… mais surtout une autre, et que jamais tel accompagnement n’a semble-t-il, véritablement été utile ?
Dans ce récit, Nicolas Sarkosy est le fidèle reflet de l’homme que chaque téléspectateur a pu observer pendant des mois. Je dirais même que cet homme, ici érigé en Apollon -ou en Jupiter, plus dans l’air du temps- ne revêt pas l’habit d’un Président de la République tant ses agacements, ses lassitudes, sa pseudo-empathie envers les gens qu’il rencontre expriment une certaine inhumanité. Je ne doute pas que le boulot soit galère, mais c’est passage obligé. Certes apparaissent les stratégies, l’engagement et la volonté de gagner, mais ce ne sont pas ces détails qui font mieux connaître la personne.
Autre erreur à mon sens de l’écrivain qui ne manque pas de parler d’elle sans que ses relations de proximité avec le candidat aient un intérêt particulier pour le lecteur ou l’électeur.
Sans douter de la très forte implication de Yasmina Reza, et s’il est difficile de porter un jugement aujourd’hui, c’est un reportage qui n’aurait pas été à la hauteur de mes attentes, et qui est loin de refléter le talent de l’auteur.
Depuis ce livre, de nombreux auteurs se sont essayés aux "carnets de campagne", de Georges Marc-Benamou avec son "Comédie française" à, plus récemment, Gaël Tchakaloff avec sa "Divine Comédie", en passant par Laurent Binet avec "Rien ne se passe comme prévu". Mais aucun n'a porté un regard aussi juste, et par juste il ne suffit pas d'entendre pertinent, mais incisif, aucun n'a plongé aussi profondément dans les affres de la psychologie de la classe politique, où la conscience de la finitude, la peur de la mort, du temps qui file et vous passe sous le nez, sont exacerbées au possible, et révèle en chaque homme politique une bête qui s'ignore, mais révèle aussi au lecteur qu'en chaque homme se cache ce sombre animal politique.
Je l'ai lu pour "comparer" avec le livre de Laurent Binet : quelle différence ! Différence sur le fond et la forme. la forme d'abord, autant le livre de Binet est fluide, le style direct et agrémenté un humour "à froid" très efficace, autant celui de Reza est précieux, empoulé, et sans la moindre trace d'humour, comme si elle se regardait écrire comme d'autres s'écoutent parler ! Sur le fond, quelle différence aussi. Même en gardant l'esprit ouvert au maximum, il n'y a dans "L'aube le soir ou la nuit" ni la sympathie, ni l'humanité de "Rien ne se passe comme prévu". De la fascination à la place de la sympathie, le personnage principal ne sort pas grandit de ce livre, au contraire, certains passages sont effarants de cynisme et de vulgarité...
Etrange que ce livre
Pendant un an, Yasmina Reza suit Nicolas Sarkozy pendant sa campagne électorale de 2007.
Elle l’accompagne dans ses déplacements et prend des notes .
Ce n’est pas structuré, ce sont des phrases dites, des observations.
On ne sait pas toujours de qui elle parle. On ne sait pas qui est ce G. qui revient souvent et à qui elle dédie le livre.
On ne voit pas bien où elle veut en venir, ce qu’elle a voulu dire avec ce livre.
Le candidat Sarkozy est décrit tel quel, avec ses défauts et ses qualités. Peut-être nous le rend-elle un peu plus « humain » !
Bref, je ne sais pas trop quoi penser de ce livre pourtant lu sans déplaisir.
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