L'auteur de "L'allègement des vernis" vous dévoile 10 précieux conseils de lecture
« Dans L'Amant, Marguerite Duras reprend sur le ton de la confidence les images et les thèmes qui hantent toute son oeuvre. Ses lecteurs vont pouvoir ensuite descendre ce grand fleuve aux lenteurs asiatiques et suivre la romancière danstous les méandres du delta, dans la moiteur des rizières, dans les secrets ombreux où elle a développé l'incantation répétitive et obsédante de ses livres, de ses films, de son théâtre.
Au sens propre, Duras est ici remontée à ses sources, à sa « scène fondamentale » : ce moment où, vers 1930, sur un bac traversant un bras du Mékong, un Chinois richissime s'approche d'une petite Blanche de quinze ans qu'il va aimer. Il faut lire les plus beaux morceaux de L'Amant à haute voix. On percevra mieux ainsi le rythme, la scansion, la respiration intime de la prose, qui sont les subtils secrets de l'écrivain.
Dès les premières lignes du récit éclatent l'art et le savoir-faire de Duras, ses libertés, ses défis, les conquêtes de trente années pour parvenir à écrire cette langue allégée, neutre, rapide et lancinante à la fois capable de saisir toutes les nuances, d'aller à la vitesse exacte de la pensée et des images. Un extrême réalisme (on voit le fleuve, on entend les cris de Cholon derrière les persiennes dans la garçonnière du Chinois), et en même temps une sorte de rêve éveillé, de vie rêvée, un cauchemar de vie : cette prose à nulle autre pareille est d'une formidable efficacité. À la fois la modernité, la vraie, et des singularités qui sont hors du temps, des styles, de la mode. » François Nourissier (Le Figaro Magazine, 20 octobre 1984).
L'auteur de "L'allègement des vernis" vous dévoile 10 précieux conseils de lecture
La présidente du Prix Orange du Livre en Afrique nous parle des livres qui l'ont marquée
"Livres de chevet, livres fondateurs, livres vers lesquels la main et l’âme sans cesse reviennent, livres que ni les années, ni les lectures n’épuisent, livres d’une vie."
Véronique Mougin : "ma bibliothèque idéale ? un échantillon de ce que j'aime lire, à savoir..."
Je voulais lire ce classique depuis des années, ça y est, c'est chose faite, et malheureusement, je suis quelque peu déçue. Je m'attendais à une sorte d'autobiographie sur son histoire d'amour avec un riche Chinois et au final, j'ai trouvé que ce n'était que très peu développé. Je suis restée sur ma faim.
Cependant, on en apprend davantage sur sa famille et quelle famille...Entre sa mère froide et parfois violente, son frère aîné terrifiant et menaçant ou son frère cadet effacé, Marguerite a grandi dans un environnement délétère. Mais là encore, je suis restée sur ma faim. Le portrait de sa famille était, je trouve, incomplet, avec parfois des images abstraites ou ouvertes à l'interprétation et beaucoup de non-dits.
L'alternance entre les pronoms "elle" et "je" dans la narration m'a donné le sentiment que lorsque Marguerite parlait d'elle-même en utilisant le pronom elle, c'était justement pour se dissocier de son soi du passé et pour l'analyser au présent.
Dans l'ensemble, je n'ai pas accroché avec la plume de l'auteure que j'ai trouvé trop lente et frustrante...
C'est le seul livre que j'ai lu de Marguerite Duras et je n'ai pas été déçue. Elle nous offre une autobiographie pleine de poésie dans une ambiance envoutante et un style lent. Pourtant, on enchaine les pages sans vraiment s'en rendre compte.
Un grand livre d'une des plus grandes romancières !
Marguerite Duras… je ne l'avais jamais lue avant ça. Je crois savoir qu'elle est clivante ; on l'aime ou on la déteste.
Mes premières impressions en tout cas, ont été de me dire "Waouhhh mais quelle écriture !" Et puis c'est tellement descriptif ! Les paysages, les odeurs que je sentais presque. Et puis ces noms que l'on n'entend plus : Saïgon devenu Hô Chi Minh-Ville, Indochine, Cochinchine, qui ont toujours évoqué des endroits que je rêvais de découvrir quand j'étais petite alors qu'il s'agissait déjà d'une époque révolue.
Bien que j'ai trouvé l'écriture belle, j'ai trouvé qu'elle s'appesantissait beaucoup trop sur les détails auxquels elle voulait donner de l'importance, au point de les décliner sous différentes tournures.
Pourtant je comprends le but, et ça fonctionne… mais j'ai trouvé ça un peu lourd.
En fait tout est beaucoup ressassé, les impressions, les sentiments. J'ai eu souvent la sensation de stagner, de ne pas avancer dans cette histoire étrange qui flirte avec la pédophilie. Et puis cette étrange façon de raconter, quand elle parle d'elle, elle peut dire "je" comme "la fille". Elle parle de sa mère en disant "la mère" ou "la femme", comme une sorte de détachement, voire de mépris. Il y a une multitude de sentiments, tous tellement ambivalents, de l'amour à la haine, dans cette famille déconcertante.
En fait, tout le long j'ai eu l'impression de lire l'histoire d'une famille de dégénérés.
Et puis le racisme !.. inhérent à la colonisation je suppose.
Tout va à une vitesse folle, en avant en arrière, le passé le présent, ici ou là-bas. J'ai passé cette histoire dans une sorte de grand huit, c'était vertigineux.
C'est un livre qui m'a créé un malaise indéfinissable et m'a pourtant transportée dans une espèce de lyrisme onirique. Il y a tant de pensées profondes sur la vie, la mort…
Dopée par les challenges Goncourt et Atout Prix des lecteurs de Babelio, je me plonge cette année dans des romans non lus à leur sortie même s'ils avaient généré beaucoup de buzz en leurs temps.
C'est ainsi que je me suis plongée dans L'Amant, qui me laisse tout à la fois mal à l'aise et déçue.
L'auteur nous raconte sa première expérience sexuelle, alors qu'elle n'avait pas 15 ans avec un homme d'une douzaine d'années plus âgé, rencontré, alors qu'elle retournait au lycée, à bord d'un bac, traversant le Mékong.
Outre cette histoire d'amour, et de mésalliance l'auteur digresse, en zooms avant vers l'histoire de sa famille de son grand frère capteur de l'amour de leur mère, et de leur petit frère mort tragiquement.
Elle évoque également ses premiers pas dans le Paris de la seconde guerre mondiale, où elle rencontra nombre d'intellectuels.
En une prose fluide qui déroule le récit, nous ramène en arrière et nous pousse en avant, j'ai finalement été emportée par cette écriture hypnotique, qui contrebalançait somme toute indigent.
Un sentiment mitigé me reste, quid aujourd'hui du récit d'une Lolita quand tous s'élèvent pour la protection des enfants. Ce livre serait-il autant encensé aujourd'hui ? J'en doute ...
Unique, inclassable, à chaque fois une découverte de modernité, de style, à relire tous les ans, avec la même ivresse, la même surprise, fait parti de notre mémoire littéraire collective.
Elle est française, il est Chinois . Il est riche, elle est pauvre. Elle a 15 ans, il en a 27. Elle a l'air d'être amoureuse, lui on ne sait pas, on sait juste qu'il doit en épouser une autre.
Un roman largement autobiographique de Marguerite Duras, qui nous fait découvrir la beauté des rivages du Mékong, et qui nous décrit comme personne l'amour et la mort qui ne cessent de se cotoyer dans ce roman.
Scénariste, dialoguiste et surtout écrivain, on doit à Marguerite Duras des classiques comme "Hiroshima mon amour", "Un barrage contre la Pacifique" et, plus proche de nous, "L'Amant". Paru en 1984, ce roman est construit comme un ensemble de morceaux choisis du passé de l'auteure qu'elle dissémine tels des effluves.
Cette déambulation autobiographique est ici un prétexte pour aborder des thèmes forts comme la vie dans l'Indochine française, la place de la femme à cette époque ainsi que la découverte de l'amour physique. À travers le parcours de cette adolescente de quinze ans qui subvient aux besoins de la famille à travers son amour, Duras sert un constat amer de son enfance, de la main-mise de son frère ainé sur les biens familiaux, de l'amour ambigu de cette mère qui récolte les fruits d'une "prostitution" qu'elle dénonce pourtant et de l'amour impossible entre une blanche mineure et un jeune chinois millionnaire déjà promis à une autre.
Par le biais de son écriture singulière où chaque détail a son importance, "L'Amant" nous emporte dans un voyage où l'exotisme des voyages se mêle à la mélancolie et à la beauté d'un texte qui touche le fond de l'âme et dont la violence du propos - notamment dans les scènes d'amour - est incomparable. Moi qui n'avais jamais lu Marguerite Duras auparavant, je comprends désormais mieux l'influence qu'elle a pu avoir sur la littérature et sur certains paroliers.
Je peux dire que j'ai sorti ce roman de derrière les fagots.
J'avais acheté ce roman lorque j'étais toute jeune adolescente, 13 ou 14 ans. Je l'avais lu mais ne me rappelais de rien .Si, d'une phrase, surlignée au fluo, et qui m'a émue en (re)lisant le roman, me rappelant alors cette jeune fille de 13 ou 14 ans que j'étais.
Et du visage de Jane March, qui jouait la narratrice dans le film éponyme de Jean-Jacques Annaud, film que je n'ai d'ailleurs jamais vu.
Je me dis surtout, aujourd'hui, que je n'avais rien dû comprendre (ou pas grand chose).
La narratrice, alors âgée, se remémore ses années de jeunesse passées en Indochine, notamment cet amant, plus âgé, qui l'a initiée aux plaisir de la chair et de l'amour.
Ce roman, écrit en 1984, n'aurait certainement pas le même retentissement s'il était écrit aujourd'hui, ou alors pour dénoncer ce qu'il s'y passe.
On devine très vite qu'il s'agit d'une autofiction et on se demande jusqu'à quel point Marguerite Duras raconte ses propres souvenirs.
Il serait faux aussi de ne voir dans L'Amant qu'un roman sur l'initiation érotique d'une jeune fille de 15 ans. On y parle aussi de la famille - et des rapports très étranges entre ce frène aîné et la narratrice ou de la mère avec ses enfant - de la colonisation - même si dans une moindre mesure.
Le style est simple, direct, décousu, passant du présent au passé puis au futur tout en passant à nouveau au passé puis au présent.
Il se lit vite et je conseille d'ailleurs sa lecture d'une seule traite.
Je ne parlerai de chef d'oeuvre ici mais je sais que ça a procuré des frissons à la femme que je suis devenue.
Il me reste ces souvenirs, le visage de Jane March et cette phrase soulignée il y a si longtemps dans mon exemplaire, "Il est celui qui passait le Mékong ce jour-là en direction de Saigon".
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