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Cet été-là, Gabriel, douze ans, est seul à la maison. Un bol de glace devant le tour de France, il admire Pantani attaquer l'Alpe d'Huez quand quelqu'un sonne. Planté sur le seuil, le mono au jogging rouge, celui de sa dernière colo. Mais Gabriel ne le fait pas entrer et referme la porte. Le temps de remonter le couloir et c'est comme si rien ne s'était jamais passé.
Vingt ans plus tard, alors qu'il est à Tonnerre pour aider son grand-père à vider sa maison, Gabriel a tout oublié de cet épisode. Pourtant, il y a ses jambes qui fourmillent d'impatience, il y a cette violence qui surgit. Tandis qu'il sonde le passé de son grand-père, c'est sa propre mémoire qui va remonter à la surface...
Avec La vie qui commence, Adrien Borne signe un roman magistral sur les profondeurs obscures de la mémoire et les secrets enfouis. Avec pudeur, poésie et puissance, il dessine un chemin de renaissance pour ceux qui, comme lui, ne peuvent sourire qu'à demi.
« Coup de coeur. Que la mémoire vive. » Clémentine Goldszal, ELLE « L'auteur de Mémoire de soie interroge avec subtilité sa mémoire meurtrie. La thérapie en recolle les morceaux, l'écriture libère l'enfant gelé par la malédiction. » Claire Julliard, L'Obs « Ce que ne saurait dire le témoignage d'un adulte, le roman d'Adrien Borne le fait ressentir dans la chair de son style. » Florence Bouchy, Le Monde des livres « L'un des plus précieux ouvrages de 2022. La vie commence lorsque les mots sublimes de l'auteur retrouvent une mémoire enfouie. » Rachel Khan, Franc Tireur
Un livre qui dégage potentiellement une certaine puissance car le sujet est fort, celui de la pédophilie et les conséquences sur la vie d'adulte.
Adrien Borne s'est d'abord glissé dans une première partie dans la peau de Gabriel, 12 ans, dont la vie bascule à l'occasion d'un séjour en colonie de vacances. L'auteur parle très justement d'une année 0, celle d'une vie qui ne sera plus jamais la même. Tout cela est raconté avec une sorte de légèreté, sans détails, mais avec gravité comme avec l'utilisation de la répétition "Et puis il est revenu le lendemain matin (trois fois)" ou encore le questionnement sur le pourquoi avoir été choisi.
Dans cette partie c'est le récit d'un enfant qui a grandi trop vite et qui a voulu redevenir un enfant.
La deuxième partie du livre se concentre sur Gabriel à l'âge de 30 ans et sur sa relation avec son grand-père, si mystérieux, et qui ne veut pas aller en maison de retraite. C'est aussi l'histoire d'un secret enfoui. Une partie également très juste, même si c'est parfois un peu décousu.
La dernière partie met en relation Gabriel et la directrice de la colonie de vacances, une manière de boucler la boucle mais d'exprimer son besoin pour aller mieux ...
Un très beau récit mais qui manque un peu de rythme. La partie centrale est un peu moins intéressante et tourne en rond empêchant une connexion complète avec l'histoire. Dommage.
Nouvelle lecture d’un roman de la rentrée d’hiver et nouveau plaisir si tant est qu’on puisse utiliser ce mot au regard du sujet traité. "La vie qui commence", d’Adrien Borne, dont je n’avais pas entendu parler, dont je n’avais encore rien lu m’a cueillie dès les premières pages et je ne l’ai pas laissé avant le dernier mot. Tellement émouvant !
Il m’a toujours semblé évident qu’un avis de lecture ne pouvait être totalement objectif. Personnellement, j’ai beaucoup de mal à ne pas lire avec mes tripes, mon cœur, mon passé, ma vie, quoi. Alors forcément, ce roman a résonné fortement dans mon cœur de mère d’un fils quadragénaire, et aussi de l’enseignante que j’ai été. Car l’histoire de Gabriel est celle d’un enfant de douze ans, un enfant qui subit, qui oublie, qui met une chape de plomb sur des faits qu’il ne sait pas expliquer. Est-ce normal ? A-t-on le droit ? "…c’est mal ou c’est normal c’est ma chambre c’est le mono on se connaît il plaisante…et puis c’est ma chambre…et puis si c’était interdit ce serait pas maintenant…". Ce n’est que vingt ans plus tard que tout va ressurgir.
Ce roman, véritable plongée dans l’âme et la mémoire, montre à quel point les secrets enfouis sont destructeurs. L’écriture est très belle, délicate, fluide. L’auteur restitue avec une grande justesse les propos d’un enfant meurtri, puis d’un adulte en reconstruction et nous montre l’importance de s’accepter tel qu’on est. J’ai cependant préféré, et de loin, la première partie du roman. Je me suis légèrement ennuyée dans l’histoire du grand-père et de son secret, point de départ de la remontée des souvenirs de Gabi. Je me suis perdue en Amazonie au milieu des hallucinations.
Pour autant, le récit reste poignant, puissant, dépourvu du moindre pathos, de la moindre accusation. Une vie toujours recommencée pour Gabriel, un chemin vers la lumière.
Roman éligible au Prix Orange du Livre 2022.
https://memo-emoi.fr
Adrien Borne et sa plume ne m’étaient pas inconnus puisque j’avais découvert en 2020 son tout premier roman, « Mémoire de soie ». A l’époque déjà, des sujets comme les mystères enfouis, les secrets de famille avaient été traités avec beaucoup de sobriété et de sincérité.
Pour son nouveau livre, « La vie qui commence », Adrien Borne revient sur ces thèmes forts, avec une nouvelle fois, retenue et pudeur. Malgré que ce livre soit classé dans la catégorie « roman », l’auteur prend comme point de départ un fait personnel douloureux.
On découvre Gabriel, garçon de 12 ans, qui passe les congés estivaux devant le Tour de France à la télévision et reçoit la visite de Yannick, l’un des moniteurs de sa dernière colonie de vacances. Celle-ci écourtée, Gabriel ferme la porte sur Yannick ainsi que sur ses souvenirs. Pourtant, 20 ans plus tard, malgré cet enfouissement mental, son corps lui rappelle quelque chose de pénible et au fil des jours, il doit se rendre à l’évidence : il ne pourra plus occulter les faits terribles qui se sont déroulés 20 ans plus tôt.
Sans jamais tomber dans le pathos, Adrien Borne a choisi d’utiliser cette agression pédophile subie par lui-même à l’âge de 13 ans pour conter la complexité de l’enfouissement des souvenirs, la honte, les douleurs, la culpabilité qui envahissent les victimes. Sans voyeurisme d’aucune sorte, c’est en quelque sorte un témoignage poignant que nous livre l’auteur par le biais d’une fiction.
La douleur est perceptible à chaque page et on ne peut s’empêcher de vouloir protéger Gabriel de ses « démons ». Avec l’aide de son grand-père, avant le départ de ce dernier en maison de repos, les souvenirs referont surface – près de 20 ans après – permettant à sa mémoire de se « libérer » et de se réapproprier son corps.
Le seul grief que je soulèverais serait, peut-être, la façon abrupte du passage entre les deux premières parties du livre. Avant de bien en comprendre la raison, j’ai éprouvé des difficultés à comprendre cette transition et de ne pas avoir certaines réponses à mes questions. Cela n’enlèvera en rien en la qualité du roman.
J’ai beaucoup apprécié la manière intime dont l’auteur évoque cette souffrance enfouie et ce, avec tant de poésie. Au même titre que d’autres livres sur ce sujet douloureux, Adrien Borne signe un roman à la fois fort et bouleversant. Il est l’un des grands noms à suivre de la littérature française contemporaine.
Après Mémoire de soie, premier roman multi récompensé, Adrien Borne revient avec La vie qui commence.
Le romancier, journaliste et présentateur de télévision, avait osé brisé le silence, il y a plusieurs années, en révélant avoir été victime lui-même d’un pédophile, à l’âge de 13 ans, lors d’une colonie de vacances.
Il vient donc de choisir le roman pour évoquer avec beaucoup de pudeur et de poésie cette agression pédocriminelle qu’il a subie à l’adolescence, explorant ainsi l’intime, la mémoire, le silence, la culpabilité, la honte, la douleur.
Trois parties composent cette autofiction.
Dans la première, la chambre verte, Gabriel, double d’Adrien, raconte son séjour d’été en colonie de vacances et comment sa vie a basculé quand un moniteur va abuser de lui. Sans aucun voyeurisme, mais avec beaucoup de pudeur, l’auteur parle de cette chambre verte dans laquelle entre Yannick chaque matin « Et puis il est revenu le lendemain matin . Et puis, ... », cette répétition quotidienne, cette incompréhension face à cet indicible, cette impossibilité à dénoncer les faits. Traumatisé, Gabriel a décidé de ne rien dire, ni à la directrice, ni à ses parents. Quand, trois jours après être rentré de colo, Gabi, seul à la maison, en train de suivre à la télé, l’arrivée de l’étape du Tour de France, pestant en entendant la sonnette, va ouvrir, il reste coi ! : « Bonjour Gabi. Il est planté là ». Gabi lui refusera l’entrée prétextant des ouvriers travaillant au salon.
Mais il lui manque une question : Qui était-ce ? Une question qui serait venue casser le silence sur lequel il s’assoie. Ce jour-là, il s’enterre…
Vingt ans ont passé, il a tout oublié. Mais voilà que se trouvant un été à Tonnerre pour aider son grand-père à ranger et vider sa maison avant son départ en maison de retraite, en sondant le passé de celui-ci dont le bureau installé sur une petite estrade domine la fameuse fosse de Tonnerre, titre de la seconde partie, un secret gardé tout une vie lui sera révélé. Ce secret dévoilé va permettre à sa propre mémoire de remonter à la surface, donnant son titre à la dernière partie.
Un chemin de renaissance va alors se dessiner pour ce trentenaire abusé dans son enfance et la vie commence alors pour lui en ayant retrouvé cette mémoire enfouie.
La vie qui commence est un livre choc, bouleversant, émouvant qui ne peut laisser personne indifférent. C’est un livre puissant, tout en pudeur et délicatesse qui montre bien comment l’humiliation et les non-dits peuvent conduire à l’enfermement sur soi, et combien il peut être difficile, une fois la mémoire revenue, de parler et de ne pas se sentir coupable et honteux en n’ayant pas dénoncé les faits pour éviter d’autres victimes.
Si j’ai été bouleversée par le souvenir de ce terrible été qui a chamboulé la vie de cet enfant, j’ai un peu moins accroché ensuite lorsque le narrateur affronte sa mémoire traumatique et j’ai eu parfois du mal à suivre cette écriture un peu particulière.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Deuxième roman d’Adrien Borne et, quel roman ! La vie qui commence raconte en trois parties la résurrection d’un jeune trentenaire, Gabriel dit Gaby, qui a connu l’effraction répétée de son intimité, au moment de son adolescence, puis son « enfouissement » dans sa mémoire pour revenir en boucle jusqu’à son essoufflement. Enfin !
Aucun voyeuriste dans la description d’Adrien Borne, juste des faits, rien que des faits décrits avec pudeur : une chambre dans le bâtiment d’une colo, un jogging rouge et un prénom. Il a douze ans. Des répétitions et la directrice qui s’inquiète d’un geste de violence ! Mais, Gaby ne dira rien, pas même à son retour. Évidemment, la protection d’un grand frère créer pour apprivoiser la peur de grandir s’enfuit d’un coup. Il ne reviendra que bien plus tard !
Puis, lorsque Gabriel atteint trente ans, le narrateur aide tout un été son grand-père, Lucien, à ranger les affaires de toute une vie dans une maison à Tonnerre avant son départ en maison de retraite. Ce moment particulier permet la transmission d’un secret gardé tout au long d’une vie et libère la mémoire de l’ex-enfant. Celui-ci n’aura de cesse de se combattre dans tout son être l’emprise de ce souvenir traumatique.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/01/24/adrien-borne/
Ayant découvert Adrien Borne en 2020 avec son premier roman "Mémoire de soie", j'avais envie de poursuivre un peu le chemin en sa compagnie.
La vie qui commence, c'est celle de Gabriel en colonie de vacances; il a 12 ans et sa vie va exploser sous les attouchements d'un moniteur. Quelques vingt ans plus tard, il aide son grand-père adoré, qui lui racontait des histoires quand il était petit, à ranger ses souvenirs avant de rejoindre une maison de retraite. En fouillant dans le passé de son grand-père, il découvre son secret mais tout ce qu'il a enfoui lui-même depuis 20 ans ressurgit alors.
Ce roman dégage une grande force car il est autobiographique; Adrien Borne, journaliste, avait déjà évoqué publiquement, en 2016, ce traumatisme. La première partie est écrite à hauteur de petit garçon de 12 ans, qui ne comprend pas ce qui lui arrive même s'il sent confusément que ce n'est pas normal. Quand les émotions de Gabriel sont trop fortes, quand elles le submergent, la ponctuation disparaît. Gabi s'exprime dans un souffle comme pour expulser la douleur. C'est son grand-père qu'il appelle, de la colo, non pas pour dire l'indicible mais pour demander qu'il lui raconte une histoire comme pour effacer la salissure, comme pour se raccrocher à la vie normale.
Ce roman aborde les blessures des non-dits qui pèsent sur toute une vie, qui rendent étranger à soi-même et aux autres. Il évoque l'enfermement qu'entraînent la honte, la culpabilité de ne pas avoir parlé afin que d'autres enfants ne soient pas victimes à leur tour. Les mots d'agression, attouchements ou pire ne sont jamais prononcés pour ne pas conférer une réalité à la blessure. le roman pose également une question de fond : une victime doit-elle porter plainte pour qu'une sorte de justice soit rendue ou peut-elle refuser de lancer la machine judiciaire pour ne pas être considérée comme une victime, pour ne pas donner corps publiquement au traumatisme?
J'ai été très touchée par la première partie, celle de Gabi enfant, par ses efforts désespérés pour que la vie continue. Mais l'émotion n'était plus là dans la deuxième partie, lorsque Gabriel est adulte. Trop de faits qui restent dans le flou, trop d'ellipses ( pourquoi est-il licencié? qu'y avait-il dans le dossier de la directrice de la colonie de vacances qu'il revoit alors qu'il est adulte? pourquoi l'Amazonie et ses ses séances hallucinatoires collectives?).
La vie qui commence, c’est celle de Gabriel. Mais quand s’est-elle arrêtée ? Il ne s’en souvient pas, ou plus vraiment. Les souvenirs lui reviennent par bribes, de manière floue, sans qu’il n’ait de réelles certitudes. Il faut dire que les faits remontent à plusieurs années, il avait 12 ans. Gabriel se rappelle alors d’une chambre verte, de cette colonie de vacances et de ce mono au jogging rouge. Cet homme qui lui a volé sa vie, son innocence. Doucement, Gabriel t’emplît les silences, les oublis, les secrets. Mais comment rattraper toutes ces années effacées ? Comment croire en son histoire ? Pourquoi n’avoir rien dit ?
Le second roman d’Adrien Borne est d’une pudeur étincelante. Avec une douceur infinie, avec des mots poétiques, il raconte l’indicible.
C’est le regard de cet enfant sali, violenté, écrasé, que l’histoire commence. C’est avec cette enfance volée, arrachée, qu’Adrien Borne nous foudroie. Tout comme Gabriel, il ne prononcera jamais les mots terribles. Il tait la violence, la solitude, l’incompréhension. Il choisit l’oubli pour avancer…
Mais quelques années plus tard, ce grand-père qu’il faut aider à déménager, les souvenirs de toute une vie qu’il faut ranger, font remonter à la surface des secrets enfouis. Les silences ne sont pas les mêmes. Pour l’un et l’autre, l’obligation de se taire n’a pas eu les mêmes effets. Mais chacun souffre, et chacun vit dans sa chair un traumatisme profond.
Quand enfin Gabriel retrouve la mémoire, il ne s’agit pas d’être victime. Il ne s’agit pas de mettre des mots sur ses blessures, de pointer du doigt le coupable, de l’empêcher de nuire. Il s’agit simplement de survivre à cet effacement, cet anéantissement, cette dissolution. Il s’agit de revenir dans la lumière, quitter ce gouffre obscure, reconquérir l’oxygène nécessaire à la vie et accepter enfin ce corps qu’un autre s’est approprié…
Merci à NetGalley et aux Éditions JC Lattès pour leur confiance.
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