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L'île du là-haut par Adrien Borne, Lu par Xavier Baur, Audiolib, 2024 (1ère édition : JC Lattès, 2024).
Un titre énigmatique, métaphore d’isolement et d’espoir…
Roman d’apprentissage, récit d’enfermement, histoire des sanatoriums, gestion des maladies contagieuses, accès aux soins, histoire familiale, correspondance à sens unique, huis-clos… Ce roman aborde une grande variété de sujets et propose plusieurs clefs de lecture.
Marcel, un adolescent lyonnais, est atteint de tuberculose et doit être interné dans un sanatorium dans les montagnes. Une nouvelle vie lui est annoncée avec un espoir de guérison, là-haut, face au Mont Blanc.
À 15 ans, Marcel, issu d’un milieu modeste, est élevé par une mère méritante. Quand il arrive dans cet établissement, fréquenté par une patientèle relativement aisée, sorte de micro-société à part, où rode la tragédie malgré le confort et l’abondance, il s’interroge sur la provenance de l’argent nécessaire au paiement de son séjour. Le jeune homme qui n’a pas connu son père se cherche des pères de substitution dans ce monde ambivalent : le médecin qui le soigne, un artiste excentrique, d’autres malades… Paradoxalement privé de libertés et livré à lui-même, Marcel noue des relations avec Gabrielle, une soignante, et Valentine, une jeune femme peintre, venue au chevet de sa sœur malade.
Une triple temporalité en alternance de points de vue : la fin des années 1940, les années 1970, de nos jours… Adrien Borne raconte le devenir d’un lieu, l’évolution de la manière de gérer la contagion, l’adaptation de la demande de soins, le souvenir des destins de ceux qui n’ont pas eu le temps de vivre assez longtemps pour se réaliser.
Sceptique au départ, je dois reconnaître que ce roman m’a embarquée. Je me suis attachée à Marcel, touchée par sa solitude et son rapport à la maladie. Les autres personnages sont pertinents, à la fois originaux dans leurs postures et singuliers.
Dans la version audio, une mention spéciale au narrateur, Xavier Baur, qui a su donner vie aux personnages et ressusciter l’atmosphère des sanatoriums, ces lieux de soins où l’on traitait « la peste blanche », nom donné à la tuberculose, reconvertis en maisons de santé pour les pathologies chroniques ou en centre de désintoxication.
Une découverte intéressante qui m’a donné envie de lire les autres livres d’Adrien Borne.
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#Lîledulàhaut #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
Lyon après la seconde guerre mondiale, Marcel, 15 ans doit laisser sa famille et son ami d'enfance Andréa pour vivre au Sanatorium sur le plateau d'Assy, suite à sa maladie la peste blanche. Marcel vivant dans le quartier adulte du pavillon S de l'établissement de soin rencontre l'excentrique Scala artiste qui travail la cire et de Valentine, occupée à repeindre le mur de la crypte.
Récit historique et d'apprentissage "L'île du là-haut" s'étale sur une longue période alternant trois temporalités. La poésie et les émotions sont très présents. Nous faisons des va et vient entre présent et souvenirs, la plume et simple, des phrases courtes, un style efficace et juste. Les personnages sont attachants, bouleversants, Une tranche de vie au coté des curistes ou résidents du sanatorium.
"Il se souvient. Il se souvient de tout.
Même du cercueil et de l'allée 52, pas si loin du jardin du Souvenir, où Marcel a été enterré et, quelques années plus tard, sa mère Louise avec lui. Sur les pentes de la Croix-Rousse, après avoir rêvé de l'amour sur les pentes d'une montagne autrement plus immense et généreuse.
Il se souvient de sa promesse à lui-même, naïve, adolescente, sincère, infinie, de devenir le médecin qui ne lui a pas sauvé la vie. Comme on entre en religion pour de mauvaises raisons. Comme on fait à l'adolescence, sans demi-mesure, plein et tout entier, sans dévier d'une trajectoire, même très instable. Comme on aime pour une éternité à court terme ou non. Comme on va au bout d'un serment fait à soi-même."
L’île du Là-haut d’Adrien Borne est un roman à la fois intime et historique, qui fait revivre l’époque des sanatoriums, ces lieux isolés, destinés à combattre la tuberculose, cette « peste blanche » qui frappait durement. À travers le regard de Marcel, un adolescent de 15 ans envoyé dans le sanatorium de S. au pied du mont Blanc en 1948, l’auteur partage avec nous le poids de la maladie, de l’enfermement, et les liens fragiles tissés dans ces lieux de soins.
« — Marie Curie, figure-toi. La grande Mme Curie. D’ailleurs, comme toi, elle s’est évanouie d’épuisement à son arrivée. C’était un peu avant la guerre, quelques années avant.
— La dame des sciences ?
— Oui, voilà, la dame des sciences et du Vadium.
— Vadium ? Radium ?
— Exactement. Une tête solide, cette femme... c’est moi qui lui prenais la température, tu sais. Mais elle voulait toujours vérifier le chiffre elle-même, en tenant le thermomètre dans ses doigts brûlés. C’est la science, la science, la science, ces gens-là, c’est quelque chose, les chiffres jusqu’au bout, même pour si peu qu’une température. »
Marcel, déchiré par l’absence de père (inconnu) et la solitude imposée par la maladie, découvre un univers singulier où la vie continue malgré tout, dans un sanatorium pour personnes aisées. Il se lie d’amitié avec Scala, un artiste excentrique qui dessine, sculpte la cire, et Valentine, une jeune femme douce, chargée de décorer la crypte du sanatorium. Ces personnages atypiques accompagnent Marcel dans sa quête de sens, alors qu’il oscille entre le désir de guérison et les émois de l’adolescence.
L’auteur alterne les époques, les années 1948-49, lorsque Marcel arrive au sanatorium et 1970, lorsqu’un sanatorium pour enfants est frappé par une tragédie avec l’éboulement du Roc des Fiz, ainsi que 2018, avec les souvenirs d’un ancien directeur face à un lieu déserté.
« Ce bruit sourd reste l’un des glissements de terrain les plus meurtriers jamais survenus en France. La montagne s’est rompue. Elle a tué dans des proportions inimaginables ou alors est-ce l’homme qui a tué à trop vouloir s’approcher. »
Cette construction narrative, entre passé et présent, tisse une fresque où les paysages grandioses, sublimes, sont autant de mises en exergue des fragilités humaines.
Adrien Borne signe une œuvre poignante, dans laquelle chaque mot résonne comme le souffle court des patients. L’île du Là-haut évoque autant la lutte contre la maladie que les liens fugaces formés dans ce monde suspendu. Une véritable ode à la mémoire et aux fantômes qui peuplent ces lieux abandonnés et oubliés.
Un livre à découvrir sans hésiter !
#Lîledulàhaut #NetGalleyFrance
Marcel a quinze ans lorsqu’il doit quitter sa mère pour aller vivre dans un sanatorium, en 1948.
Cet immense paquebot est un monde à part qui abrite des personnes atteintes de tuberculose, qui isole les malades entre eux, qui les coupe du monde, de leurs amis, de leur vie d’avant.
Adrien Borne, à travers ce roman, rend un immense hommage aux sanatoriums qui n’existent plus. Il nous enjoint à ne pas oublier toutes ces personnes qui ne sont jamais redescendues de la montagne. Celles qui y sont mortes, celles qui ont eu peur de retourner dans le monde des vivants, celles qui ont choisi d’en faire leur vie.
Il nous fait revivre un univers particulier entre la vie et la mort, au grand air, dans une nature faite de parois rocheuse grises. Il nous attache à Marcel, ce jeune adolescent qui va apprendre entre ces murs à devenir un homme, qui va voir ses amis partir, qui va découvrir le désir et continuer à chercher un père qu’il n’a jamais connu.
Il nous parle de ce monde construit autour d’une maladie qui va disparaitre, de silences et nous peint des scènes inoubliables dont celle d’un quai de gare.
C’est touchant, c’est élégant, c’est une page d’histoire qu’il ne faut pas oublier.
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