Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
1946. Trois ans après un événement tragique qui a fait voler leur vie en éclats, une mère et sa fille quittent la Pologne pour Paris. Honte et peur chevillées au corps, elles ne savent pas encore combien il est dur d'échapper au passé.
2022. Presque quatre-vingts années plus tard à Londres, Gretel Fernsby mène une vie bien éloignée de son enfance traumatique.
Lorsqu'elle est dérangée par un couple qui emménage dans son immeuble, elle espère que la gêne ne sera que passagère. Cependant, l'attitude de Henry, leur fils de neuf ans, fait resurgir des souvenirs que Gretel pensait enfouis à jamais.
Confrontée au choix cornélien de sauver sa peau ou celle de l'enfant, Gretel replonge dans son histoire quitte à faire éclore des secrets qu'elle a mis toute une vie à dissimuler.
Traduit de l'anglais (Irlande) par Sophie Aslanides « Un roman d'une efficacité redoutable » Livres Hebdo
Après de nombreuses années nous découvrons la suite du garçon au pyjama rayé. Un roman poignant où l'auteur évoque les traumatisme de l'enfance et de l'adolescence ainsi qu'un sentiment de culpabilité. John Boyne alterne deux voix narratives. Transmission, questionnement et complexité des sentiments. Je connais autant le roman que le film du garçon au pyjama rayé j'espère que ce livre sera aussi adapté.
Un roman historique que je conseille vivement même si vous n'avez lu le précédent vous pourrez lire celui-ci sans difficulté.
"La culpabilité, elle vous empêchait de dormir la nuit, ou si vous parveniez à trouver le sommeil, elle empoisonnait vos rêves. la culpabilité s'invitait à tous les moments de bonheur, vous chuchotait à l'oreille que vous n'aviez nul droit au plaisir. La culpabilité vous suivait dans la rue, interrompait les moments les plus triviaux par des souvenirs de jours et et d'heures où vous auriez pu agir pour empêcher la tragédie mais où vous aviez choisi de ne rien faire ou de jouer à la poupée."
Depuis le temps que je voulais découvrir cet auteur !
Je me suis délectée de cette histoire au format audio.
Et quel plaisir !
Il s’agit là de la suite du roman le plus connu de l’auteur.
“Le garçon au pyjama rayé”
Que je n’ai pas lu, mais ce n’était absolument pas gênant.
La culpabilité.
Surement le mot qui décrit le mieux ce livre.
Il m’a fallu un petit temps au début du roman pour m’habituer à l’alternance entre les deux époques.
Je pense que c’est dû au format audio.
On suit Gretel, on sent bien que son passé pèse sur ses épaules.
Et quel passé, quelle histoire !
Difficile d’imaginer comment nous aurions vécu le fait que notre père dirige un des camps ayant tué des milliers de personnes.
Gretel était une enfant.
Comment aurions nous réagi à la fin de la guerre ?
L’histoire avec son petit frère m’a vraiment troublé.
Ce doit être extrêmement dur de vivre avec cela sur la conscience.
Je ne compte plus le nombre de textes abordant les atrocités commises par le régime nazi. Je pensais avoir fait le tour de la question. Mais c’était sans compter sur John Boyne !
L’auteur irlandais retrace le destin de Gretel, une allemande, de sa jeunesse à sa fin de vie. Jonglant entre les différentes périodes, il nous immerge dans cette existence, rongée par la culpabilité. Dès son plus jeune âge, cette jeune fille a participé, malgré elle, à des évènements tragiques, qui ne l’ont plus jamais lâchée. Elle porte cette honte en elle et essaye constamment d’y échapper.
Ce roman est original parce qu’il se place du mauvais côté de l’Histoire, où l’on y découvre des êtres humains comme nous. Même si elle n’est pas directement responsable, Gretel se reproche son inaction de l’époque. Le lecteur est placé au cœur de son introspection et vit avec elle ses tourments.
La littérature offre la possibilité de nous mettre à la place des gens et d’entrer en empathie avec des personnages différents de nous. On comprend, grâce à cette aventure, qu’il est difficile de juger les autres, sans avoir vécu les mêmes choses. « La vie en fuite » est la parfaite mise en application de la question qui traverse tous les grands drames : Qu’aurions-nous fait à leur place ?
Ce livre est à priori la suite du « garçon en pyjama rayé » mais je n’ai pas du tout souffert de l’avoir lu seul. Je n’avais lu John Boyne et cette première rencontre a été foudroyante. Ce roman incarné avec justesse par la voix de Rafaèle Moutier, m’a renvoyé à des sentiments complexes et à des émotions variées. Je suis sorti de cette lecture, complètement chamboulé, persuadé d’avoir assister à un grand livre, qui en dit long sur l’être humain et ses noirceurs.
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/01/22/908-john-boyne-la-vie-en-fuite/
LIVRE AUDIO
Quelle découverte passionnante avec ce livre audio !
Un roman captivant qui m'a immédiatement happé. Bien que je n'aie pas lu le livre précédent de l'auteur, "Le garçon en pyjama rayé", cela n'a en rien diminué mon appréciation pour cette belle écoute.
L'alternance entre la vie actuelle de Gretel, une femme âgée de plus de quatre-vingt-dix ans, et les différentes périodes de son passé, a donné un rythme à ce roman.
Les chapitres sont courts, dynamiques, nous transportant d'une époque à une autre avec fluidité.
Ce récit explore le fardeau écrasant de la culpabilité qui pèse sur les épaules de Gretel, la contraignant à dissimuler son passé tout au long de sa vie.
Elle garde secrète l'identité de son père ainsi que les circonstances de ses derniers mois pendant la guerre. Même l'existence de son petit frère demeure un mystère.
Cette culpabilité façonne son existence jusqu'à ce que l'apparition de nouveaux voisins dans son immeuble lui donne enfin le courage d'affronter son passé.
Le parcours de cette femme âgée a éveillé ma curiosité, et ce que j'ai vraiment apprécié, c'est son caractère affirmé et explosif !
L'histoire de 2022, où Gretel rencontre ses nouveaux voisins, m'a vraiment captivée.
Des thèmes contemporains ont été intégrés à l'histoire de Gretel, lui donnant une dimension encore plus forte au récit, que je vous laisse bien entendu découvrir par vous-même.
Ce qui est certain, ce mélange astucieux entre le passé et le présent a rendu cette lecture vraiment prenante et je vous recommande vivement de découvrir cet excellent roman.
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/
Même si « La vie en fuite » est la suite de « Le garçon en pyjama rayé », on peut le lire sans avoir lu le premier.
Gretel et sa mère fuient la Pologne en 1946 sous une fausse identité. Arrivées à Paris, elles vivent dans la crainte d’être démasquées. En effet, épouse et fille d’un officier SS ayant dirigé un camp de concentration, elles sont forcément recherchées. Elles savent que leur père et mari a été pendu à la suite de son procès.
Gretel, qui avait 12 ans quand son père a été choisi pour diriger le camp, se dit qu’elle n’a aucune responsabilité personnelle quant aux horreurs qui s’y sont déroulées. Cependant, elle passera sa vie entière à cacher sa véritable identité.
Mais le passé va venir se rappeler à elle quand un couple et leur jeune fils de 9 ans s’installe dans son immeuble. A 95 ans, Gretel va devoir affronter la culpabilité qu’elle a toujours refoulée.
J’ai toujours considéré John Boyne comme un grand écrivain. Ce dernier roman ne fait que me confirmer tout son talent. Dès la première page, j’ai été tenue en haleine par son récit.
Il dit dans les notes de l’auteur : « je dirais que c’est un roman sur la culpabilité, la complicité et le deuil, un livre qui a l’ambition de sonder la culpabilité d’une jeune personne plongée dans le tourbillon des évènements historiques qui se déroulent autour d’elle, et de voir si elle parvient à racheter les crimes commis par les gens qu’elle a aimés.«
Si vous n’avez encore jamais rien lu de John Boyne, dépêchez-vous de réparer cet oubli.
1946. Gretel et sa mère, allemandes, trouvent refuge en France, à Paris. 2022. Gretel, à présent nonagénaire, vit à Londres. Veuve, elle a un grand fils sur le point de se marier pour la quatrième fois et vit loin de tout ce qui peut lui rappeler son enfance en Allemagne et en Pologne. Mais lorsqu’un couple et leur jeune fils de 9 ans viennent s’installer dans l’appartement du dessous, le mur de secret érigé par Gretel autour de son passé commence à se fissurer. Elle devra faire un choix entre sauver un enfant ou conserver un anonymat protecteur.
Ce livre fait suite au roman Le garçon en pyjama rayé écrit en 2007 par John Boyne. Il n’est pas forcément besoin de l’avoir lu pour comprendre La vie en fuite mais cela permet tout de même d’avoir quelques clés d’interprétation.
Le garçon en pyjama rayé se passe en Allemagne en 1942. Bruno, le jeune frère de Gretel, a neuf ans et le monde des adultes lui semble bien hermétique. C’est encore plus le cas lorsque son père, haut dignitaire nazi, se voit confier le commandement du camp d’Auschwitz et que toute la famille déménage en Pologne. Le petit garçon ne comprend pas ce qu’il voit. Ces hommes, ces femmes, ces enfants en tenue rayée qui se trouve derrière la grille qui sépare sa maison du camp sont un mystère pour lui. Il se lie d’amitié avec un jeune garçon, Schmuel, déporté avec sa famille. Jusqu’à ce qu’un drame vienne les frapper.
Ce livre bouleversant est classé en littérature jeunesse, mais il n’est absolument pas à réserver aux enfants ou aux adolescents. Tous, à tout âge, peuvent lire ce roman. C’est sans doute l’écriture, à hauteur d’un petit garçon de neuf ans, qui a fait ranger ce récit au rayon jeunesse.
Rien de tel avec La vie en fuite. Par une habile alternance des immédiates années d’après-guerre durant lesquelles Gretel et sa mère vont fuir, se cacher et tenter de dissimuler leur passé et l’année 2022 où on retrouve Gretel à Londres, John Boyne va nous dérouler toute l’histoire de Gretel. Une histoire faite de peur et de culpabilité. Peur d’être découverte en tant que fille de nazi et de devoir répondre de ces années où elle a dissimulé sa véritable identité. Culpabilité par rapport à ce qui est arrivé à son petit frère en 1942 mais aussi vis-à-vis de tout ce qu’elle a refusé de voir du camp près duquel elle vivait avec sa famille.
Et c’est toute la question du degré de responsabilité qui est posée ici. Car Gretel était une toute jeune fille à l’époque, obéissant à ses parents mais aussi à un état qui embrigadait les populations dès le plus jeune âge. Si, à l’époque, Gretel n’avait pas véritablement de moyen d’agir, qu’est-ce qui l’a empêchée de dire ce qu’elle avait vu des années plus tard, au moment des procès, et qui aurait peut-être pu faire arrêter et condamner d’autres responsables ? A quoi la jeune femme, puis la femme, puis la vieille femme, est-elle demeurée fidèle toutes ces années ?
L’arrivée de son jeune voisin Henri, âgé de neuf ans et qui lui rappelle si intensément Bruno va placer Gretel face à un dilemme qu’elle résoudra d’une manière assez inattendue mais c’est surtout toute la question de l’héritage, du déni et du rejet de la responsabilité qui est au cœur de ce récit.
Un excellent John Boyne encore une fois.
« J’ai consacré ma vie entière à essayer de me convaincre que je suis innocente de tout le mal»
A Londres, Gretel, dont l’âge oscille entre 90 et 126 ans selon son interlocuteur vit paisiblement dans un appartement d’un quartier chic, au grand dam de son fils qui voudrait bien récupérer des subsides pour compenser les cas"qu'encres de son échec professionnel. L’arrivée d’une nouvelle famille dans l’immeuble va bouleverser cet équilibre précaire.
Les confidences de la vieille dame nous ramènent en Pologne, des décennies plus tôt puis à Paris alors que l’enfant qu’elle était prend la fuite avec sa mère. Changement de patronyme, vie humble pour subsister, la mère et l’enfant parviendront-elles à cacher leur passé ?
Quelques années plus tard, c’est en Australie que Gretel émigre. Mais les kilomètres n’y font rien, là encore son enfance la rattrape, incarnée par le lieutenant Kotler, qui lui aussi a changé de nom et de vie…
Au-delà de cette vie de fuite, une question est posée en boucle : cette enfant devenue jeune fille puis femme est-elle responsable des actes de ses parents ? Aurait-elle pu malgré son jeune âge ne pas feindre d’ignorer ce qui se passait sous ses yeux ? La faute est-elle héréditaire ? Les proches du père nazi sont-ils complices ? De multiples pensées hanteront Gretel toute sa vie.
Parallèlement à cette histoire familiale tourmentée, est évoquée la question des violences conjugales, celles que semblent subir la voisine et son jeune fils. Avec encore une fois pour Gretel un choix crucial, dénoncer les choses ou se livrer en pâture aux médias si elle révèle les faits ? Se protéger ou protéger une potentielle victime ?
Si on y ajoute une surprise dans les dernières pages, l’ensemble donne un magnifique roman, peuplé de personnages superbes, et qui incite, si ce n’est déjà fait à lire Le garçon en pyjama rayé afin d’en savoir plus sur ce qui est arrivé au frère de Gretel.
Roman magistral sur la transmission de la culpabilité, avec une écriture magnifique, mais tous les lecteurs fidèles de John Boyne le savent déjà.
336 pages Lattès 5 avril 2023
#Lavieenfuite #NetGalleyFrance
Retour d'un des auteurs que j'aime beaucoup, l'écrivain irlandais John Boyne, dont j'ai lu Les fureurs invisibles du coeur puis Il n'est pire aveugle, il s'est, par ce nouveau roman publié par les Éditions JC Lattès, totalement éloigné du sujet présent dans les deux romans précédemment cités : les méfaits de l'Église catholique en République d'Irlande. Ce roman est la suite du roman jeunesse, publié chez Gallimard, Le garçon en pyjama rayé : ce dernier évoque la vie d'un jeune garçon, Bruno, issu d'une famille allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale, et dont le père est un haut dignitaire nazi. La vie en fuite évoque le sort de sa soeur, Gretel Fernsby, après la fin de la guerre. Si vous avez l'intention de lire le roman sur Bruno avant ce titre-ci, je vous invite à ne pas poursuivre plus loin votre lecture, car il me sera difficile d'éviter tout spoil.
Si John Boyne a délaissé l'un de ses thèmes de prédilections, il a en revanche choisi, toujours et encore, de traiter le même topos, celui de la culpabilité, cette fois-ci sous l'angle des tortionnaires nazis, ou plutôt de leurs enfants : trop jeunes pour qu'ils soient mis au banc des accusés des procès qui s'en suivirent, trop âgés pour ne pas s'être rendus compte de ce qu'il se passait dans le camp voisin, de l'identité de ces personnes tristement vêtus du même pyjama rayé blanc et bleu sombre. Ce qui fut le cas de Gretel, jeune adolescente de 15 ans. Comme on le lit de plus en plus souvent, deux types de récits s'entrecroisent, la Gretel des années actuelles, âgée de plus de quatre-vingt-dix ans, et la Gretel qui fuit l'Allemagne défaite, en compagnie de sa mère, en direction de Paris. À partir de ce moment, on comprend, qu'elles laissent derrière elles, mari, père, fils et frère. De l'autre côté de la temporalité, Gretel, veuve, vit dans une résidence de luxe, où elle fréquente sa voisine et amie Heidi, de vingt ans sa cadette, juste au-dessus de l'appartement où une famille vient d'emménager.
Les chemins qu'effectuent la jeune Gretel et la Gretel nonagénaire, vont finir par se croiser, les deux effectuent le chemin inverse envers la culpabilité qu'elles portent : la plus jeune ne pense qu'à fuir pour laisser derrière elle sa complicité passive, qui ne manquerait pas de la prendre dans ses griffes et de l'étouffer si jamais elle lâchait prise et s'y perdait, de la France à l'Australie puis en Angleterre, où elle finit par poser ses valises. Cette culpabilité la poursuit comme son ombre, ineffaçable, inoubliable, indestructible, et elle finit par le payer, le prix en France, où le feu, sous les braises, est encore incandescent. Où qu'elle aille, Australie ou Angleterre, les dégâts sont tels, que ses démons la poursuivent et exigent en sacrifice une partie d'elle-même. Toute sa vie, elle oscille entre cette culpabilité et l'excuse de son âge, tentée tantôt de s'exempter de la faute dont elle a hérité, tantôt assumant cette vie à l'ombre de son identité, les sacrifices qui sont exigés d'elle. À l'inverse, la nonagénaire se lie avec les nouveaux arrivants, le fils et sa mère, fait marche arrière vers cette culpabilité jusqu'à la regarder en face, une bonne fois pour toutes, lorsqu'elle découvre la nature des relations intra-familiales. C'est finement joué de la part de John Boyne.
John Boyne met en scène une vie de fuite, alors même ou qu'elle aille son passé lui revient en pleine tête très régulièrement, et l'auteur de rappeler que les "chasseurs de nazis" ont oeuvré partout dans le monde, et surtout dans les endroits les plus éloignés des lieux des crimes : résistants, anciens sous-fifre de son père, rescapés de l'holocauste, la mémoire perdure individuellement, seul héritage possible des années de guerre. L'écrivain irlandais est loin de faire de Gretel une sainte, en l'exemptant de toute cette faute, dans le fait même de ne pas trouver le courage de se dénoncer auprès des autorités compétentes, cette masse de culpabilité avec laquelle elle s'arrange tant bien que mal.
John Boyne explore avec adresse la gestion de la culpabilité de Gretel, un personnage déchiré entre déni et incapacité à assumer l'horreur et la vraie nature de son père, du mal dont elle a été partie prenante malgré elle. C'est une Gretel de quatre-vingt-onze ans, qui va finir par lâcher prise, et comprendre que la rédemption a un prix. La culpabilité n'a rien à voir avec la volonté, le détachement et l'incapacité à se positionner rend aussi coupable, son frère en a fait les frais, personne n'a les moyens de la neutralité suisse. Pour parachever cette lecture, je compte bien trouver quelques heures pour lire Le garçon en pyjama rayé afin de lever le voile sur ce frère absent.
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