"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Instituée par la théologie chrétienne, la fonction salvatrice de l'image fut réactivée par les romantiques après l'annonce de la «mort de Dieu». Dans cet ouvrage, trois séquences (Sauver - Unifier - Dévorer) esquissent l'histoire récente de cette fonction. Depuis le salut individuel de l'artiste avec Eugène Delacroix jusqu'au salut du «peuple» par l'art avec Fernand Léger ou le Bauhaus, l'activité artistique a décliné ses promesses de bonheur jusqu'à l'épuisement, entre l'invention d'un présent insaisissable et celle d'une oeuvre d'art totale, finalement destructrice.Mais après que Lucio Fontana eut précipité encore « la fin de Dieu » pour affirmer la liberté illimitée de l'art, après que Joseph Beuys eut répété une fois encore l'identification dévorante de l'esthétique au politique, tout mythe de rédemption et d'unification future sembla avoir déserté l'activité artistique, qui s'expose désormais comme pur désir de survie, ici et maintenant, selon l'immanentisme de la loi de la concurrence.
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