On aime, on vous fait gagner cette BD qui nous a été présentée aujourd’hui dans le cadre chargé d’histoire de l’Ecole du Val-de-Grâce
Le lent retour à la vie d'hommes qui doivent tout réapprendre,et surtout le regard des autres. 1914. Aux premiers jours de la guerre, un éclat d'obus défigure Adrien. Le voilà devenu une «gueule cassée», reclus au Val-de-Grâce, dans une chambre réservée aux officiers.Adrien restera cinq ans dans cette pièce sans miroir. Cinq ans pour réapprendre à vivre au rythme des opérations. Cinq ans entre parenthèses à nouer des amitiés d'une vie avec ses compagnons d'infortune. Cinq ans de «reconstruction» pour se préparer à l'avenir. Cinq ans à penser à Clémence qui l'a connu avec sa gueule d'ange...
On aime, on vous fait gagner cette BD qui nous a été présentée aujourd’hui dans le cadre chargé d’histoire de l’Ecole du Val-de-Grâce
L’histoire d’Adrien, gueule cassée dès les premiers jours de la guerre, sans même combattre. Sa souffrance physique et morale : « Mes blessures au visage me causent moins de souffrance que cette défaite sans combat, que l’absurdité de mon sort que je n’ai ni construit, ni défendu. »
Pendant 5 ans, dans une chambre du Val de Grâce, il va partager la vie d’autres officiers défigurés également. Des amitiés solides se constituent qui se prolongeront au-delà de 1918.
Ce qui m’a touchée, c’est qu’Adrien représente des milliers d’hommes. Il est beau, intelligent, instruit, promis à une belle carrière et à une vie de famille épanouie. La guerre et sa barbarie, le font basculer dans l’horreur et l’exclusion.
On comprend mieux, non, on ressent mieux grâce à cet exemple particulier, le calvaire des soldats, des accompagnants, des soignants. Une souffrance que les autres (ceux qui ne l’ont pas faite, cette « der des der) ne peuvent même imaginer.
Ce qui m’a touchée également, c’est l’amitié profonde de tous ceux qui ont partagé la même galère. Comme un lien de sang, aussi indéfectible, c’est un lien de souffrances, de regrets qui les soude jusqu’à la mort.
Le dessin accompagne harmonieusement le texte. Les traits sont expressifs, les couleurs sont belles et adaptées à la tonalité précise du récit. L’horreur est montrée sans voyeurisme. C’est la réalité, le soldat a du mal à l’accepter, le lecteur aussi. Tous les deux embarqués dans le même cauchemar.
Et enfin, j’ai adoré les extraits du roman de Marc Dugain, particulièrement à propos dans la trame de l’histoire, comme lors de la mobilisation :
« Le 12 novembre, l’enthousiasme de la victoire est retombé comme les feuilles d’automne.
Nous imaginions la démobilisation, tous ces hommes sains et saufs qui rejoignaient leur famille. Tant qu’ils étaient là-bas, au front, dans la boue et le froid, sous l’étreinte de la prochaine offensive, nous arrivions à nous considérer comme chanceux.
Maintenant que les canons se sont tus, que des cohortes de soldats démobilisés retrouvent les leurs dans l’allégresse, nous nous sentons les derniers des vivants. »
Extraits accompagnés d’un simple dessin au coloris sépia, très délicat, en parfaite osmose avec le texte.
Terrible et émouvant. Une vraie réussite, sur un sujet difficile !
https://commelaplume.blogspot.com/
Je n'ai pas (encore) lu le livre original, mais j'avais déjà visionné l'adaptation cinématographique.
Le ressenti est le même ici pour cette adaptation en bande dessinée : c'est bouleversant et en même temps plein d'humour et de résilience.
Le récit mêle le destin tragique des gueules cassées de la Première Guerre Mondiale, qui ont dû chercher (sans toujours la trouver) une raison de continuer à vivre, et celui doublement tragique du protagoniste principal, qui subit l'amertume d'être traité en héros de guerre, sans avoir pu y participer et montrer sa valeur.
Adrien est défiguré lors d'un bombardement en 1914, lorsqu'il est en mission de reconnaissance, sans n'avoir vraiment participé à aucun combat.
Il passera 5 ans au Val de Grace (il sera même le 1er pensionnaire de cet hôpital militaire pas tout à fait comme les autres). Les miroirs ont été enlevés avant leur arrivée, mais le passage où Adrien se découvre dans le reflet d'une vitre est tellement touchant/marquant. J'ai aimé les passages sur le travail des médecins et des infirmières, qui cherchent à réparer "l'irréparable", sans trop de filtre (mais sans scènes violentes non plus).
Il évoluera entre opérations douloureuses et pas toujours réussies, rééducation, acceptation de soi et acceptation du regard des autres (de sa famille, de ses proches ou alors même le regard des inconnus dans la rue), espoir et désillusion.
Il y fera la connaissance de compagnons de guerre, qui comme lui sont des "gueules cassées", mutilés au visage par le combat, touchés par la folie meurtrière des hommes. Certains ne survivront pas... J'ai apprécié voir un personnage féminin parmi les blessés, une infirmière qui elle aussi a subi la violence des combats.
Pour tenir le coup, il pense à la femme - Clémence - qu'il aime et qu'il a rencontré la veille de son départ. Elle est d'ailleurs le fil rouge de cette histoire.
Puis vient l'apprentissage du retour à vie "normale" à la fin de la Guerre (mais la vie peut-elle reprendre son cours dans de telles circonstances), sa quête pour retourner Clémence...
J'ai adoré cette BD, qui devrait être diffusé dans les cours d'Histoire sur la 1ère Guerre, pour mettre un visage sur la Grande Guerre (sans mauvais jeu de mot).
Le ton est juste, on y apprend beaucoup de choses, le dessin est assez équivoque sans être trop violent.
Je me suis attachée aux personnages, peints avec une humanité remarquable, ce qui est assez rare pour une BD, et j'ai attendu un dénouement heureux pour chacun d'eux.
Il ne faut pas oublier, au delà de l'horreur de la guerre, les progrès énormes de la médecine sur cette période, notamment en terme de chirurgie réparatrice (qui deviendra plus tard chirurgie esthétique).
Une présentation tout en sobriété de la Guerre. Il s'agit d'une adaptation d'un roman, dont on retrouve certains passages (j'ai vraiment aimé la mise en page, qui met en avant ces quelques passages). N'ayant pas lu ce roman, je ne peux cependant pas dire si l'adaptation est réaliste ou non.
Un magnifique hommage à la fraternité, à l'amitié (qui dépasse l'apparence physique) et à la résilience.
Ingénieur, Adrien est missionné au début de la première guerre mondiale pour prendre la tête d’un détachement chargé de détecter des sites intéressants pour mettre en place des ponts mobiles sur la Meuse. Sur le quai de la gare, avant de prendre le train qui l’emmènera sur le front, Adrien rencontre la belle Constance. Coup de foudre pour les deux jeunes gens qui passent la nuit ensemble. Dès les premiers jours de sa mission Adrien est gravement blessé au visage. Il se réveille dans la « chambre aux officiers » au Val-de-Grâce où il va devoir apprendre à vivre avec sa gueule cassée.
J’avais beaucoup aimé le roman de Marc Dugain dont est tirée cette BD et j’ai apprécié l’adaptation en images. Elle respecte l’esprit de l’auteur et est plutôt fidèle à ce que j’imaginais en lisant le roman. J’ai trouvé intéressant que le scénariste de la BD, Philippe Charlot, ait fait le choix d’insérer des extraits du roman. D’habitude l’image illustre le texte et là c’est presque l’inverse, l’extrait illustre à chaque fois une partie de la BD.
Le graphisme classique d’Alain Grand et les couleurs naturelles choisies par Tanja Wenisch rendent le récit d’autant plus réel, avec des « gueules cassées » réalistes et touchantes d’humanité. Au-delà de l’atrocité subie par ces hommes, de leur difficulté à se réinsérer dans une société qui les considère comme des monstres, ce récit est aussi celui d’une amitié forte entre des blessés qui veulent s’en sortir. Le roman, comme la BD, leur rend hommage et perpétue leur mémoire.
Merci aux éditions JC Lattès et à lecteurs.com.
J'ai gagné cette bd dans le cadre d'un tirage au sort de lecteurs.com.
J'avais beaucoup aimé le roman et j'avais très envie de voir son adaptation en BD.
Le dessin, très classique, m'a beaucoup plu.
La bd retrouve bien le rythme du roman et j'ai bien ressenti comme ces personnages la peur de "revenir" à leur familles a leurs amis et a une vie "normale".
Les inserts avec des passages du roman en tête de chapitre sont une bonne idée pour donner aux lecteurs l'envie d'aller plus dans les détails avec le roman original.
Cela reste donc un beau livre sur la différence et la difficulté a l'accepter pour soi d'abord et aussi pour les autres.
Je regrette juste a la fin du livre l’ellipse qui couvre la fin des années, 30 la seconde guerre mondiale, et l’après guerre sur 3 ou 4 pages seulement. J' aurais aimé un peu plus de temps (mais cela aurait peut être nécessité un autre tome)...
Cette BD a ete un reel plaisir de lecture je que conseille pour des ados et les adultes.
La chambre des officiers est un roman écrit par Marc Dugain en 1998. En 2001, est sorti le film éponyme réalisé par François Dupeyron. Voici donc depuis quelques jours, une troisième version de l’histoire d’Adrien Fournier.
Je ne sais pas pourquoi, mais il m’a semblé indispensable de m’attaquer à la lecture du roman avant de débuter celle de la bande dessinée. Comme pour saisir l’essence même de ce récit qui parle d’un sujet qui me tient vraiment à cœur, celui des Gueules cassées de la Première Guerre mondiale et de la reconstruction maxillo-faciale.
Adrien Fournier est le symbole de la réussite sociale grâce à l’école de la République. Originaire de Dordogne, petit-fils de maréchal-ferrant et fils de régisseur, il est devenu ingénieur spécialisé dans les ouvrages d’art pour chemin de fer.
Quand éclate la guerre le 28 juillet 1914, ce jeune lieutenant est aussitôt mobilisé et doit se rendre sur les bords de la Meuse. Le lendemain de son arrivée, avec deux de ses hommes, il part pour une mission de reconnaissance.
C’est alors que se produit une déflagration, une terrible douleur à la mâchoire survient et le trou noir apparaît.
La situation d’Adrien est trop critique pour qu’il soit soigné dans un hôpital de campagne. Dorénavant et pendant quatre ans et huit mois, son quotidien se déroulera dans la chambre des officiers de l'hôpital militaire du Val de Grâce.
Avec ses compagnons, tous aussi mutilés que lui, il va tenter de se reconstruire physiquement et psychologiquement.
Le roman est une très belle histoire au cœur de l’inhumanité, mais surtout au cœur de l’humanité de ces hommes, qui de frères d’armes sont devenus des frères, le regard de leurs familles leur étant devenu insupportables.
Cette adaptation graphique respecte à la lettre l’esprit du roman et nous permet de découvrir des détails à côtés desquels on aurait pu passer.
Elle est en cela une très belle réussite qui m’a profondément touchée.
Une histoire d'hommes à travers l’Histoire qui nous réserve de terribles épisodes fratricides, mais également des moments empreints d'une immense et intense fraternité.
Adrien Fournier part pour une guerre dont il ne verra rien. Défiguré par un obus dès les premiers jours, il passera 5 ans dans une chambre sans miroirs, dans le silence, à l'étage des maxillo-faciaux au Val de Grâce, la chambre des officiers.
Philippe Charlot adapte le roman à succès de Marc Dugain. Un premier roman paru en 1998 dans lequel il racontait la vie de son grand-père. Un roman que je n'ai pas lu mais dont on sent bien toute la puissance ici malgré la difficulté habituelle des adaptations qui consiste à synthétiser le récit et à procéder à d'incontournables ellipses.
Une histoire dramatique évidemment, vécue depuis la tête d'Adrien... qui depuis son lit a tout le temps de penser à Clémence, croisée sur le quai de la gare et qui lui a fait retarder son départ pour le front d'une nuit. D'opération en opération, il comprend vite que sa vie ne sera plus jamais la même. Et de l'amitié grandissante avec ses compagnons de chambrée va naître une envie de vivre, malgré tout.
C'était forcément difficile de représenter les gueules cassées et Alain Grand aidé des couleurs de Tanja Wenisch s'en sort plutôt bien. Il rend accessible cette histoire à tous les publics, sans trop cacher l'horreur et en conservant une rigueur historique.
Cet album permet de redonner vie à un roman qui dénonce la barbarie tout en maintenant une lueur d'espoir. Encore une preuve que la BD peut être une excellente passerelle vers des hommes et des femmes qu'il ne faut pas oublier.
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