"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après automne en baie de Somme, Pelaez reviens nous compter une nouvelle enquête d'Amaury Broyan.
En plein Hiver 1896, il va être comme la haute bourgeoisie parisienne, témoin d'un meurtre à la mise en scène marquante. Bien que révoqué de la police récemment, il va mener l'enquête afin de mettre la main sur cet assassin alors que les meurtres s'enchaînent.
Pelaez va une fois encore faire étalage de son talent scénaristique avec ce récit où vont habilement s'entremêler plusieurs sujets.
Si vous pensiez lire un banal polar, comme on en a déjà vu des centaines, vous allez être surpris.
Rapidement, nous allons être orientés vers de mystérieux personnages maniant apparemment l'hypnose et le magnétisme, donnant un côté spirituel au récit.
Pour parfaire le tout Pelaez nous rappelle qu'à cette période de l'histoire une fracture politico-sociale prenait de l'ampleur obligeant la police à être sur le qui-vive.
Ce récit, tout en maîtrise vous happera (si ce n'est pas là aussi de l'hypnose) pour vous emmener dans les tréfonds méconnus de Paris pour une enquête palpitante.
Graphiquement, le travail à l'aquarelle de Chabert est incroyable et donne le ton.
Il a su retranscrire de manière poétique ce Paris de la belle époque, naviguant entre de belles images de la ville et des moments plus sombres autour de l'enquête.
En bref voilà un polar qui fait mouche, et qui saura vous combler par la qualité de son récit et vous régaler par la beauté de ses planches
Malgré une scène déterminante en baie de Somme et contrairement au titre , ce polar assez sombre se déroule en 1896 dans le Paris de la Belle Epoque, comme l’évoque la magnifique couverture Art Nouveau.
Un très riche industriel est retrouvé mort dans une goélette échouée en baie de Somme. Eu égard à l’identité de la victime, Paris dépêche sur place l’inspecteur Amaury Broyan, lui-même rongé par un drame familial récent. Son enquête va nous mener des ors des salons bourgeois aux bas-fonds de la Butte Montmartre. Nous y côtoyons des héroïnes issues de toutes les strates de la société car un accent est particulièrement porté sur la condition et le sort réservés aux femmes dans cette société patriarcale. Elles n’ont que leur séduction ou leur argent comme armes. Ce plaidoyer s’intègre parfaitement à l’intrigue puisque la veuve, qui a apporté en dot la fortune qui a fait la richesse de son industriel de mari et la maîtresse de ce dernier qui pose comme modèle pour subvenir à ses besoins sont toutes deux suspectées.
Alexis Chabert nous offre ici, au travers de magnifiques décors , un superbe portrait du Paris de la Belle Epoque. Il parvient parfaitement à nous faire ressentir aussi bien l’atmosphère lumineuse du Paris Haussmannien des salons que la misère noire du Paris des bas-fonds et des ruelles coupe gorges. Les dessins Art Nouveau aux traits fins et soignés sont magnifiques. Les femmes ont les silhouettes élancées, délicates et élégantes des codes de l’Art Nouveau et les hommes qui règnent en maîtres sont rudes et violents. La plongée dans les rues de Paris ou dans les bas-fonds est vertigineuse.
Philippe Pelaez et Alexis Chabert nous offrent ici un polar sombre, merveilleusement bien illustré, au dénouement inattendu.
Ce roman graphique, Automne en baie de Somme, m’a tout de suite conquise ! Non seulement, les dessins sont magnifiques mais la Belle-Époque qu’il évoque plonge le lecteur dans une enquête policière à résoudre.
Alexandre de Breucq est retrouvé sur une goélette, échouée en Baie de Somme. Riche industriel, le poison administré a du rendre son agonie pénible et surtout longue, m’étant le mobile de la vengeance au premier plan ! Malgré tout, la victime a tracé un énigmatique 266 qui devrait bien être utile à l’Inspecteur Amaury Broyan, policier renommé même si depuis le décès de sa fille…
Bien sûr, il cherche à qui profite le crime ? Assurément, sa veuve, Marthe de Breucq ! Surtout qu’elle revendique au Conseil d’administration rapidement la direction de l’entreprise, Les Fonderies de Breucq. Bien sûr, il y a aussi sa maîtresse, Axelle Valencourt, une magnifique jeune femme qui pose pour les peintres, et notamment Mucha pour ces célèbres Quatre Saisons. Mais, quel serait son mobile, elle qui perd avec son amant sa subsistance financière ?
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/08/02/automne-en-baie-de-somme/
Il est des couvertures qui vous font choisir un album sans avoir besoin de regarder à l’intérieur. Automne en baie de Somme est l’un de ceux-là. La référence à Alfons Mucha (1860-1939) y est pour beaucoup. L’époque est là, bien définie, c’est la Belle Époque et son emblématique Art nouveau, qui met si bien en valeur les courbes des femmes.
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Des femmes, il en est fortement question dans ce récit. Une officielle Marthe, l’épouse du richissime Alexandre de Breucq. Une officieuse Axelle Valencourt, la maîtresse, qui pose comme modèle pour Mucha. Quand l’industriel est assassiné dans des conditions atroces sur sa goélette en baie de Somme, les soupçons ne peuvent que se porter sur elles. L’inspecteur Amaury Broyan est dépêché sur place par le ministre pour les premières constatations d’usage. Mais qui donc a pu infliger de telles souffrances à un homme bon, qui se souciait du bien-être de ses ouvriers, au point de leur donner un siège au sein du conseil d’administration de son entreprise ?
Le scénario de Philippe Pelaez se déroule de façon implacable, comme l’est Broyan, déterminé à faire toute la lumière sur cette affaire qui se révèlera être plus sordide que ce que l’on pouvait imaginer. Le dessin à l’aquarelle d’Alexis Chabert met en valeur les femmes, à une époque où elles devaient plus paraître qu’être. La condition des femmes est largement mise en avant dans cet album, notamment grâce à des écrits de Nelly Roussel (1878-1922), écrivaine antinataliste qui s’est battue pour que les femmes puissent accéder à la contraception et à l'éducation sexuelle.
Un album beau, passionnant, féminin et féministe, que demander de plus !
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