En partenariat avec les éditions Pocket
1931. La Seconde République d'Espagne est proclamée sous les yeux ébahis de Gelín, surnom affectueux d'Angel Alcalá Llach. Bercé par les idéaux libéraux, égalitaristes et anticléricaux de ses aïeux, le petit garçon de sept ans croit corps et âme en cette « République-providence » qui sonne la fin de l'asphyxie sociale. « Le peuple vient de gagner. Sans coup de feu.
Proprement. C'est la fin de la misère, de l'injustice et de l'ignorance », lui annonce son père. La vie est douce à Madrid. Le soir, les parents jouent aux échecs au son du gramola, le tout nouveau tourne-disque. Après ces années d'effervescence et de liesse, la montée du franquisme vient saper les espoirs de la famille. Alors adolescent, Gelín s'engage dans la résistance pour « botter le cul des fachas » et lutter contre la vermine phalangiste.
Dans les rangs de l'armée républicaine, ses nobles convictions se heurtent à la réalité du champ de bataille.
Sous les traits de Gelín, jeune idéaliste, témoin forcé d'un drame humain et politique que sa naïveté adolescente refuse d'accepter, Isabelle Alonso donne vie à un grand roman espagnol. Conte initiatique, Je mourrai une autre fois est le récit tendre et émouvant d'un monde fracassé par une guerre fratricide, d'un conflit que le reste de l'Europe, tourné vers l'Allemagne, a préféré ignorer, et d'un peuple qui s'est senti trahi par l'Histoire.
En partenariat avec les éditions Pocket
Vous aviez envie de les lire, pas encore eu le temps ? Allez, c'est le moment...
Francine et Marie-Christine ont lu « Je mourrai une autre fois » de Isabelle Alonso (Editions Héloïse d’Ormesson)
Isabelle Alonso nous dévoile sa bibliothèque idéale.
Je mourrai une autre fois est un grand cri d’espoir, un hommage marquant à la fraternité d’un peuple et son courage dans sa bataille pour la liberté. Sous son aspect romancé, l’auteure transmet un riche et passionnant témoignage.
Isabelle Alonso possède une jolie écriture descriptive mais également très dynamique (qui ne laisse pas le lecteur s’ennuyer), une plume pleine de sensibilité et d’émotion, un brin malicieuse et heureusement optimiste aussi. On s’attache tout de suite à Angel Alcala llach et on lui voue rapidement un grand respect. A travers lui, elle nous permet de palper l’Histoire d’une génération, de sentir ses attentes et de faire face avec lui dans les combats et de subir les heures sombres du fascisme........................................
https://libre-r-et-associes-stephanieplaisirdelire.blog4ever.com/isabelle-alonso-je-mourrai-une-autre-fois
Lorsque j’ai commencé la lecture de ce roman, grâce aux Editions Pocket et à lecteurs.com, je ne connaissais d’Isabelle Alonso que ses engagements féministes. C’est donc avec curiosité que je l’ai abordée.
C’est l’histoire d’une enfance dans l’Espagne bouillonnante des années 30, l’Espagne de la fin de la monarchie, de la république fragile, de la montée du fascisme et de la Guerre Civile.
Une Histoire dont je connaissais les grandes dates, une Histoire vécue à hauteur d’enfant, un enfant qui grandit et prend de la hauteur de vue sur son quotidien.
Ce roman : des personnages hauts en couleur, attachants dans leur force et leur faiblesse. Un père, militant impuissant, voit son fils partir et risquer sa vie pour mener le combat que lui n’a pas su gagner. Une mère, de Gauche aussi, dont le combat dans cette Espagne encore traditionnelle, est d’offrir à ses enfants une éducation à la liberté, un foyer lumineux malgré la noirceur qui tombe sur leur vie. Et Gelin, cet enfant que l’on va suivre sur son chemin vers l’émancipation adulte, trop tôt venue, qui nous raconte son quotidien, faits de petits riens et de grands drames.
Ce roman : une analyse de ces années d’or puis de plomb en Espagne, l’occasion de revisiter mes connaissances historiques sur la période, sans lourdeur, avidement.
Ce roman : un récit plein de tendresse où Isabelle Alonso dépose avec élégance une partie de son histoire personnelle… Par devoir de mémoire familial, par devoir de mémoire historique.
Un roman puissant qui se lit avec intérêt, avec l’envie de ne pas le lâcher, un roman que l’on relit pour en déguster certains passages, intellectuellement, littérairement.
Un roman que j’ai beaucoup aimé et que je vous conseille : il présente tellement d’intérêts différents, qu’il y en a un qui vous plaira, assurément.
Et pour moi, la découverte d'une auteure de talent.
C'est avec une immense vague d'espoir qu'Isabelle nous laisse quitter Gelin alias Angel Alcala Llach fils de Angel Alcala Mercé lui même fils de Angel Alcala Ramos
Ainsi débute le récit d'Isabelle qui nous plonge au coeur des traditiions familiales espagnoles, du devoirs de souvenir dans la filiation
Gelin n'est qu'un enfant et pourtant Gelin est socialiste, c'est ancré en lui comme ça l'est dans le quotidien de ses parents. C'est écrit partout, dans les journaux que son père lui laisse lire, à même le sol du bureau, des journées entières, à défaut d'être à l'école, comprenez : l'école porte l'étiquette d'un gouvernement dictatural, alors non Gelin n'ira pas à l'école. Son père le lui fait bien comprendre : malgré son désir d'instruction, d'apprentissage de la camaraderie. Non Gelin! Tu veux apprendre : Tiens! Lis! Tout! Et tu sauras tout ce qu'il y a à savoir.
Et Gelin lit. Il quitte Valence, habite Madrid et il lit. Du balcon de ses différents appartements il regarde aussi beaucoup et avec envie les gamins du quartier jouer dehors, sa mère lui a promis qu'à sept ans, lui aussi pourra aller jouer en bas, mais pas avant! Alors en attendant de pouvoir sortir et ainsi mesurer son pouvoir d'adaptation aux autres, Gelin n'a de cesse de vouloir plaire à ses parents, il vit donc sa petite enfance sur la pointe des pieds, un enfant sage, qui sautille sur les points de suspensions que laisse traîner derrière eux ces derniers. Mais attention, à aucun moment Gelin insuffle la pitié
A 9 ans il reçoit un cadeau pas comme les autres, un cadeau qui signe un nouveau départ pour l'Espagne: Un exemplaire de la Constitution ! Nous sommes en 1932 et l'Espagne est proclamée République. La Gauche est au pouvoir!! Et Gélin, petit être indépendant décide de tout savoir, sur tout.
La complicité avec ses parents née à cet instant, il prend part aux débats familiaux, est approuvé pour certaines de ses pensées, expédié pour d'autres, mais l'essentiel est ailleurs ! Les tensions au sein de la maison retombe, le coeur est léger et le récit nous transporte dans cette effervescence.
L'espagne connaitra cependant un revers de médaille lorsqu'en 1933 la droite revient au pouvoir.
C'est un récit où l'humeur de notre héros est en corrélation avec les avancées ou les reculs politiques
J'ai apprécié apprendre de l'Espagne en ne regardant que ce petit gars évolué, grandir, se rebeller et parfois courber l'échine.
Sans jamais verser dans le mélo-dramatique Isabelle Alonso nous invite à la traversée révolutionnaire que vont connaitre tous les insurgés, les résistants, les réfractaires du régime Franquiste. Et c'est un Gelin encore adolescent qui , en 1938, s'engagera dans une filière armée, sous équipée mais plus que volontaire à chasser les "fachas" du pays.
Volontaire mais non officielle, cette joyeuse troupe finira sa route à longer les réfugiés vers la frontière Française où les camps les attendent.
Attendre c'est ce que je me refuse à faire pour connaître la suite des aventures de Gelin que nous offre Mme Alonso dans la suite de ce récit : Je peux me passer de l'auibe"
Avec une belle énergie, un devoir de transmission et une vision de l'intérieure, nous apprenons à mieux connaitre ce pays qu'est l'Espagne. Elle est belle, Elle est lumineuse, Elle refuse de se faire écraser par l'ennemi sanguinaire et déterminé. Isabelle Alonso nous dresse le portrait certes d'une famille mais c'est au travers celui-ci que nous faisons connaissance avec tous ces hommes qui offrirons leur vie au nom de la Liberté. Avec une ligne de conduite pudique, toute entre les lignes, et beaucoup d'humour je connais à présent l'Espagne mais ce que j'ai préféré c'est connaitre les Espagnols
Merci Mme Alonso
et merci lecteurs.com pour ce fabuleux cadeau
Avec «Je mourrai une autre fois», Isabelle Alonso signe un émouvant album de famille mais remplit surtout un indispensable devoir de mémoire.
Dans «Je mourrai une autre fois», Isabelle Alonso rend un vibrant hommage à son père né en Espagne en 1922. Dans un français chantant dont la mélodie et l'humour proviennent, on l'entend, de la langue ibérique, elle fait renaître l'esprit vif de ce garçon qui, perché sur son balcon ou entouré de journaux dans le bureau paternel, observe une société qui s'apprête à basculer.
Une Espagne engoncée dans "ses bondieuseries et ses superstitions" et que des humanistes comme Ferrer Guardia, fondateur de la Escuela moderna gratuite, veulent changer. “Ferrer croyait, mon père croyait, et moi aussi je crois, que si les êtres humains sont éduqués et respectés, ils sont perfectibles et la société toute entière en perçoit les dividendes…”
Un credo pour une société plus juste que la famille de Angel, athée, a substitué à la religion étouffante de l'époque. A tel point que l'adolescent, porté par le courage des innocents, va s'engager aux côtés des républicains dans cette “guerre des assassins contre les damnés de la terre”. Des compagnons d'armes à qui il rend justice dans un style tendre et imaginé : “C'est vrai que le nouveau venu a de l'exubérance dans la physionomie. Un nez en gouvernail qui arrive cinq minutes avant lui, et une masse de cheveux qui lui jaillit de la tête à la verticale.”
Au-delà d'un émouvant album de famille et d'une ode à l'amitié, «Je mourrai une autre fois» s'achève dans le camp français de Saint-Cyprien, ancêtre de la jungle de Calais, et remplit un indispensable devoir de mémoire. Le combat de ce peuple pour la justice et l'égalité est loin d'être terminé et mérite de rester dans les cœurs et les esprits des générations présentes et à venir. No pasaran !
Nouvelle année, nouvelle auteure. Grâce à Lecteurs.com et Pocket que je remercie, j'ai eu la chance de découvrir la plume engagée d'Isabelle Alonso dans un de ses derniers romans, Je mourrai une autre fois. Roman politique et social, il s'en dégage, en plus d'une force civique, une sphère intime traduit par cette famille républicaine convaincue. Ca commence comme une histoire racontée au coin du feu pour évoquer la chaleur puis instaurer la peur et enfin déclencher la fureur. La guerre, c'est moche mais l'impuissance encore plus.
Angel Alcala Llach, alias Gelin, pose les yeux du haut de ses 90 ans un regard panoramique sur l'histoire familiale et celui de son pays. Des années 20 à l'aube de la seconde guerre mondiale, de Valencia à Madrid en passant par la France, il se raconte pour mieux dépeindre l'Espagne en proie aux changements politiques. Aîné d'une famille de quatre enfants, il vit une existence heureuse et fantasque bercée par les convictions politiques parentales: la création d'une vraie et grande République. Socialiste, communiste ou anarchiste qu'importe, le salut viendra du peuple ou ne viendra pas! Privé de scolarité il n'en demeure pas moins éduqué, soutenu par des parents curieux et cultivés, aimé d'une fratrie complice. Mais voilà, après le temps de l'insouciance la guerre est au pas de leur porte, balayée par le vent de l'incertitude. A quinze ans, Gelin et sa conscience politique pointue s'engagent côté républicain, de l'autre les fachas avec à leur tête un certain Franco...
Famille solaire et politiquement engagée, Gelin partage dans un premier temps son enfance auprès de celle-ci. De l'histoire familiale paternelle et maternelle, on en retient les fratries, la fierté et bien sûr la rencontre décisive entre ses deux parents. Revient également la région de Valencia chère à leur cœurs, l'amour des balcons et la devise du couple: Carpe diem. Mais ce qui m'a le plus émerveillé dans ce rappel des souvenirs est l'éducation donnée, dans la continuité des pérégrinations au fil des villes habitées. Dans un désir de laïcité, ses parents lui ont inculqué le goût de la culture comme ceux d'ouverture et d'égalité.
Avec beaucoup d'humour Isabelle Alonso décrit des situations domestiques drôles, des sentiments contrariés et rend à l'Espagne sa luminosité, à l'image de ses racines et l'amour de son pays.
Oui, mais tout ne se déroule pas comme prévu. Alors que les victoires s'enchaînent, suppression d'une monarchie au profit d'une République et droit de vote des femmes, le pays sombre peu à peu dans le marasme politique pour basculer dans ce qui deviendra une dictature. Des joies de la famille Llorca, l’inquiétude sonne le glas de l’insouciance.
La perte de l'innocence par l'engagement militaire voilà comment le paysage rassurant de Gelin va voler en éclat. Alors qu'il n'a pas l'âge requis et contre avis parental celui-ci, mû par une volonté sans faille, décide d'en passer par les armes. Un récit de guerre mais surtout un récit de la violence comme témoin de la folie des hommes et des extrêmes. Isabelle Alonso rapporte cette fois-ci non pas le quotidien d'un enfant choyé mais celui d'un enfant trop jeune pour connaître les affres de la guerre. Dur et sale, il y côtoie le sang et la disette mais aussi et contre toute attente les rencontres et le partage. De cet épisode, j' y retiens le passage de la frontière française et l'humiliation du camp de concentration, des poux, des tiques et d'une faim de loup.
La romancière partage un récit imagé et précis, tantôt sombre et lumineux, le regard doux de celle qui le porte sur l'héritage familial. La sensibilité historique d'un pays a porté de plume. J'ai hâte de savoir si Gelin va enfin rentrer chez lui, hâte de savoir dans quel état il va retrouver sa patrie et surtout quel sera son rôle au sein du parti! Eh oui comme vous pouvez vous en douter, Isabelle Alonso n'a pas fini de nous conter la petite et grande histoire puisque est paru depuis septembre Je peux me passer de l'aube, qui nous laisse aux portes de 1939...
http://bookncook.over-blog.com/
Paru en 2016, ce roman a fait l’objet d’un tirage en livre de poche en octobre 2017. Il s’agit de l’avant dernier roman d’Isabelle Alonso, fille de réfugiés politiques espagnols. Cette romancière, dramaturge, et essayiste engagée n’a pas fini de nous surprendre…
Au début du XXème siècle, les extrémismes s’emparent de l’Allemagne et de l’Italie, et le peuple espagnol en mal de République voit lui aussi s’effondrer tous ses espoirs.
« Le roi a abdiqué. Vive le dictateur ! » pourrait-on héler à la mort, lorsque la fin de la monarchie sonne la venue de la guerre civile et de Francisco Franco Bahamonde, dit Franco. La seconde République espagnole, 1930-1939, fut un répit tendu et vite interrompu.
« Ce n’est pas un printemps de petites fleurs et de papillons. La droite, les droites, vomissent la démocratie, la défaite leur est scandale. Ces gens-là n’acceptent le jeu que quand ils gagnent, prêchent ouvertement la violence, méprisent l’urne, ne respectent que l’épée, origine de leurs privilèges. »
Angel Alcalá Llach vous souhaite la bienvenue dans une Espagne martyrisée.
Qui est Angel Alcalá Llach ? Fils de Angel Alcalá Mercé et petit-fils de Angel Alcalá Ramos qui porte mal ce « prénom de chérubin. Ça lui va comme une ombrelle à un sanglier». Il est le fils aîné et on le surnomme Gelín ; son premier petit frère s’appelle Queno. Queno, « il a été trépané, il sera sourd. Pas complètement sourd, mais sourd. ». Ses parents donneront également naissance à une petite sœur et un autre garçon.
L’histoire début dans les années 20. Les parents de Gelín – Nena (comme elle veut que ses enfants l’appellent) et Mercé – sont Républicains dans l’âme. Le père lit les journaux tous les jours, tous les journaux (du moins ceux de gauche), il monte entreprises sur entreprises, et a confiance en l’avenir. Nena est une femme préoccupée par son image et son bon plaisir ; elle recherche à tout prix le confort et l’attention mais aime ses enfants. Le petit Angel raconte son enfance au sein du climat politique tendu de l’époque et l’on peut suivre son évolution vers l’adolescence, durant laquelle il s’engagera aux côtés des ultimes défenseurs de la République, malgré son très jeune âge et au risque d’y perdre sa vie et de ne plus jamais revoir sa famille.
Une émotion à fleur de page
« Mon histoire ? L’idée qu’elle puisse intéresse quelqu’un a quelque chose de réconfortant. D’inespéré même. »
L’écriture, à la fois enfantine et travaillée, tressée de formules surfaites mais marquantes, s’insinue dans l’esprit du lecteur comme la tyrannie au sein des idées républicaines. Selon moi, le plus réussi est le passage régulier entre les pensées du narrateur, celles de ses proches et les dialogues : la progression est parfaitement maîtrisée, et on ne s’y perd pas.
Des personnages charismatiques
Le premier personnage qui en impose est le grand-père. Ce colosse n’a pas particulièrement l’air sympathique, mais une confiance impressionnante s’en dégage.
« La politique lui est étrangère et la religion indifférente, il manufacture ses rites lui-même. Il ne jure que par les Angel Alcalá, fils aînés comme lui-même, comme mon père et comme moi. Le reste de l’humanité agrémente le décor. »
Il n’est que le prétexte pour introduire de haut en bas une famille brillante et relativement indépendante. Suit alors le père :
« Mon père est républicain. Par esprit logique, pas par compassion. Il dit que c’est le seul moyen d’en finir avec le caciquisme et la misère qui en découle. »
Et enfin les enfants ont chacun leur charme. Je n’évoquerai que les deux plus grands : Gelín et Queno. Gelín est un petit surdoué, il apprend tout seul, dévore tous les livres qui sont à sa portée et déplore que ses parents rechignent à l’envoyer à l’école. Queno est incroyablement débrouillard et a beaucoup de répartie.
« Premier appartement, premier balcon, premier poste d’observation. Je reste des heures agrippé à la rambarde en fer forgé, fasciné par la rue.
_ Cet enfant va finir par s’incruster dans la grille, dit Nena. » (ici on parle de Gelín).
« _Dans Eugenio, il y a genio, qui veut dire à la fois génie et caractère…
Queno a rétorqué :
_ En tout cas, ça ne veut pas dire modeste. » (et ici de Queno, qui se moque de son oncle).
Pour conclure :
Je retiendrai de choses de ce roman : le caractère extrêmement touchant du récit, et le goût du personnage (et/ou peut-être de l’auteur ?) pour les formules percutantes et très souvent stéréotypées.
« L’église et l’armée savent se serrer les coudes aux dépens du peuple. »
« Les mineurs ont bien refait la commune de Paris, tout pareil. Y compris le massacre final. »
Enfin, vous vous demanderez : et où est passé le titre dans l’histoire ? Est-ce l’une de ces formules toutes faites prononcée par Gelín ? Pour le comprendre, vous devrez parcourir toutes les pages jusqu’à la dernière…
Je recommande absolument !
Un livre poignant sur la guerre civile espagnole, une histoire qui me touche plus particulièrement. Dommage que l'auteure ne l'ait pas écrit en espagnol...
Angel Alcala Llach, dit Gelin, est l’enfant d’une famille aux idéaux sans ambiguité. Leur manière de vivre quelque peu romanesque est guidée par la ligne politique qu’ils défendent. Pour eux, l’Espagne Républicaine, entendons : socialiste ou communiste ou même anarchiste, est le seul modèle capable de rendre le peuple espagnole libre et heureux. Le père « se sent pionnier d’une espèce en voie de disparition : le démocrate espagnol », donc il « a besoin d’alimenter ses convictions avec la conscience permanente de ce qui se passe » ; la mère, Nena, « vaccinée à la modernité par son père, ne dispose d’aucune autre vision du monde ».
En 1929, Gelin a 7 ans, n’est pas scolarisé, ne reçoit pas d’éducation religieuse, ce qui le place dans des situations difficiles lorsque ses pulsions d’enfant le livrent à d’autres qui pourraient être simplement ses copains. Privé d’une partie de son enfance, il a une grande liberté, celle de lire tous les ouvrages et journaux de la vaste bibliothèque paternelle. C’est ainsi qu’il apprend à lire, à réfléchir, à s’exprimer à partir des richesses culturelles qu’il découvre dans la bibliothèque paternelle. Il fait sienne cette réflexion (que je partage), « notre premier ennemi est l’ignorance parce qu’elle engendre la bêtise »
A cette période, la monarchie d’Alfonso XIII se fendille, aux élections municipales, les monarchistes ne conservent que les campagnes, les villes sont gagnées par les républicains.
En 1932, Gelin lit la Constitution. En Espagne, des idées modernes y sont inscrites : l’abolition de la peine mort, le droit de vote des femmes… Mais au premier 1er scrutin ouvert aux femmes, sans lien avec ceci, la droite gagne. S’ensuivent grèves, insurrection ouvrière en Asturie, c’est « la révolution d’octobre ».
En 1936, le Front Populaire, le père de Gelin s’engage, revient, Gelin est accepté et s’engage magré son jeune âge dans le mouvement des Jeunesses Socialistes Unifiées. En le ramenant à la maison, son père ne ramène pas à la raison et ne peut éteindre ce tempérament fougueux qu’il déploie dans son combat pour la République, la liberté sans armes, ni violences..
Ce bref résumé de la première partie du livre m’a vraiment transportée aussi bien dans la vie de cet enfant et de sa famille, que dans l’Espagne fragile qui était déjà engagée sur le long chemin de la guerre, seule face au fascisme.
Puis vient l’engagement sans faille de Gelin, très jeune adolescent que la plume d’Isabelle Alonso nous invite à suivre.
Sans être négative sur ce que le lecteur découvre ensuite, j’ai senti néanmoins une différence de rythme générant une sensation de longueur dans le texte.
Néanmoins, la description des situations, des relations entre combattants, des sentiments qui se créent malgré et parfois grâce aux différences, sont des éléments forts dans l’écriture de ce roman grave avec un peu de légèreté, que ce soit dans le traitement des événements ou dans celui des comportements.
Une légèreté qui m’a parfois un peu dérangée, quand en frôlant la vulgarité, elle avait tendance à relativiser la gravité des faits.
Ce roman offre une autre ouverture sur l’insurrection libertaire espagnole, prémice à la guerre civile de 1936 que j’avais découvert sous un autre prisme avec le roman de Lydie Salvayre « Pas pleurer ». Dans les deux cas, ce sont les engagements des hommes pour la Liberté, contre la violence barbare de l’armée franquiste, et sa complicité avec l’église que dénoncent ces écrivains, après d’autres parmi lesquels Georges Bernanos.
Quel que soit les personnages du roman, pourvu qu’ils soient fidèle à l’histoire, j’accepte les différences de style, j’en retiens la leçon d’histoire… en ce sens, le livre d’Isabelle Alonso est encore un témoignage important pour ne pas oublier.
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