"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«M. de Guise ne se mêlait point dans la conversation, et sentant réveiller dans son coeur si vivement tout ce que Mme de Montpensier y avait autrefois fait naître, il pensait en lui-même qu'il pourrait y demeurer aussi bien pris dans les liens de cette belle princesse que le saumon l'était dans les filets du pêcheur.» Madame de Lafayette (1634-1693) est l'auteur de l'un des romans les plus connus de la littérature française, La Princesse de Clèves, paru en 1678. Amie de Madame de Sévigné et de quelques grandes figures littéraires de son temps, elle a également écrit des mémoires, des nouvelles historiques et un long roman, Zaïde.
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Tout d’abord côté écriture : retrouver les belles Lettres de naguère bien qu’un tant soit peu surannées est un vrai bonheur. Vraiment ! Je regrette que notre si belle langue se fracasse un peu trop sur l’autel de la rue et des dérives contemporaines. Il ne faut pas jamais l’oublier, il faut absolument la faire perdurer.
Ensuite côté Histoire : se frotter de nouveau à celle de France est une bonne piqure de rappel. On oublie malheureusement vite les faits que l’on ne côtoie plus assez. Même si Madame de Lafayette prend quelques libertés non négligeables.
Nouvelle qui date de 1662, on y croise outre la Princesse le Duc de Guise, le Comte de Chabannes, le Duc d’Anjou et j’en passe…
Elle relate le destin tragique de Mademoiselle de Mézières sur fonds de passions, de devoirs, de rivalités politiques…
Mon billet complet sur https://arthemiss.com/la-princesse-de-montpensier-de-madame-de-lafayette/
C’est un tout petit livre, à peine une centaine de pages, qui renferme en fait trois récits: « Histoire de la Princesse de Montpensier » donc, « Histoire de la comtesse de Tende » et « Histoire d’Alphonse et Bélasire ». Le tout est complété par une présentation qui pose les jalons historiques et par une annexe qui donne des repères biographiques concernant l’auteure et quelques pistes bibliographiques ( pour peu que l’on ait envie d’approfondir le sujet ).
Alors, qu’en dire? Pour être totalement honnête, je dois avouer que cette lecture n’a pas été agréable. Malgré le peu de pages j’ai mis un temps fou à lire la première histoire, ralentie dans ma progression par le style de Madame de Lafayette, redondant au possible et, évidemment, extrêmement daté. Les tournures de phrases du XVIIe siècle, alambiquées bien que le propos soit simple, la multiplication des personnages en début de récit, les références historiques ( vive les notes en bas de page ) et le peu de réalisme des histoires d’amour dont il est question ont été autant d’obstacles sur ma route.
Les deux premiers récits sont quasiment semblables en tous points, seul le dernier se démarque et tire son épingle du jeu. Rédigé à la façon d’une lettre, l’écriture y est plus aérée et, malgré une tendance à la répétition persistante, plus digeste.
Les trois parlent d’amours contrariées dont l’issue est on ne peut plus sombre: Madame de Montpensier et la Comtesse de Tende perdent en effet la vie suite à d’impossibles rebondissements qui mènent à la perte de l’objet de leur inclination, et Alphonse et Bélasire, que tout destinait à vivre heureux ensemble, finissent leur vie séparés et dans une solitude extrême à cause des affres de la jalousie.
Le tout est enrobé dans un récit au combien lyrique et romanesque.
Les écrits de Madame de Lafayette sont cependant intéressants d’un point de vue historique puisqu’ils sont un témoignage de ce que pouvait être la vie au XVIIe siècle pour les proches de la Cour. On y comprend l’importance pour les femmes de faire un bon mariage, utile et très souvent de raison. Leur union déterminant quelle serait leur vie: un mari proche du Roi leur permettait d’évoluer dans les hautes sphères de la société et de compter parmi les notables.
On y note aussi l’importance de l’image et le poids de la religion. Il était en effet primordial de suivre les conventions et de se conformer aux directives de l’Église ( qui, à l’époque, ne faisait qu’un avec l’État ), sous peine d’alimenter les rumeurs et de se retrouver en marge du groupe.
Chacun des personnages de ces histoires agit donc selon le peu de liberté que lui laisse cet imposant carcan et tente, malgré ça, de laisser s’exprimer ses sentiments.
Dommage qu'il soit si court, je me suis attachée aux personnages et j'aurais aimée que l'histoire soit p)lus développée. Je me suis consolée en regardant le film ....
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