"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Elle a quinze ans, est en soins dans une clinique spécialisée et se fait appeler Fiorella. Pas sûr que ce soit son vrai prénom... Elle ment beaucoup, s'invente des passés, traficote le présent, et ne se projette pas dans l'avenir vu qu'elle vient d'apprendre que le sien est limité. Une saloperie quelque part dans la moelle épinière selon les médecins. Alors, il lui faut vivre, vivre passionnément et vite... Et comme toutes les filles de son âge, elle veut connaître l'amour. Alors elle jette son dévolu sur Boris, le compagnon de Soline, son amie qui officie comme clown dans la clinique. Boris, dessinateur de bandes dessinées, est un personnage lunaire qui vit dans son monde. Un coup de foudre pour Fio. Pris en otage par la jeune rebelle qui, pour aller au bout de son rêve, n'hésite pas à éliminer tout ce qui se met en travers de son chemin, Boris se retrouve dans l'obligation de fuir avec elle pour échapper au rouleau compresseur à leur poursuite. Mais plus ils avanceront vers l'ouest, plus l'horizon va s'obscurcir...
Plus une enfant, pas encore une adulte Fiorella a choisi son prénom, elle a quinze ans et passe ses journées dans une clinique, Fio est gravement malade. Soline, ancienne toxico, fait partie de la petite troupe de clowns musiciens qui vient égayer le service pédiatrique. Sa relation avec Boris auteur de BD commence à devenir sérieuse. Fiorella est le personnage central du roman, la vie n’a pas été facile pour elle et comme une fatalité ce n’est que le début, elle sait qu’elle doit vivre maintenant, tout de suite sous peine de passer à côté de tout. Débute alors une course contre le temps, une cavale déjantée dont on sait dès le départ qu’elle ne peut finir bien. Une envie de vivre, d’expérimenter qui prend le lecteur au trippe et Boris en otage. On reste scotchée par la volonté de cette ado, rebelle et insaisissable. On est pris dans l’engrenage, une chose en entraînant une autre sur un rythme endiablé. Les rebondissements s’enchainent jusqu’au point ultime. L’auteur apporte une touche d’humour bienvenue et une grande humanité se dégage de ce polar pas comme les autres. J’ai aimé les personnages et leurs travers, l’histoire bien sur qui est bouleversante et découvrir un auteur prometteur. Un road movie qui laisse sans voix, mené tambour battant tout au long des rencontres qui révéleront bien des surprises bonnes ou mauvaises. Il y a là, un côté flamboyant, vivre à tout prix, connaître l’amour. Des choses toutes simples qui lorsqu’on vous en prive, prennent une importance considérable. Ce n’est pas le premier roman de ce type que je lis mais c’est le premier qui révèle une telle rage, dès que l’on touche aux enfants, il y a une corde émotionnelle qui vibre en moi. Un premier roman intense qui vous emporte dans un kaléidoscope d’émotions et de sentiments et vous laisse au bord du chemin, rincé. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/07/30/39005545.html
Une drôle d'aventure que celle qu'écrit Noël Sisinni. Cette fuite de Fiorella, sans avenir, est poignante, dure. La jeune fille oscille entre une grande tendresse envers Boris et Soline et une violence inouïe envers tous les autres qui veulent l'empêcher de vivre ce qu'elle pense être ses derniers instants, comme elle le veut. Boris, un peu décalé dans le monde actuel, ne se rend pas bien compte de tout, c'est Fiorella qui mène la course. Et elle va vite, veut vivre pleinement ces moments, surtout que les flics commencent à les rechercher.
Fiorella est un personnage fort, qui risque de rester dans les têtes des lecteurs tant elle passe d'un extrême à l'autre en une fraction de seconde. Totalement imprévisible, je me suis longtemps -jusqu'au bout en fait- demandé comment elle allait réagir devant telle ou telle situation et comment tout cela allait finir.
Dans une langue simple, rapide, pas mal dialoguée dans de courts chapitres qui alternent les narrateurs, Noël Sisinni ne perd pas de temps, va au plus direct, en ménageant ses effets. Même s'il écrit un roman noir rapide, il sait jouer avec les émotions de ses personnages, leurs doutes, leurs peurs. Ce n'est pas un polar sur-vitaminé qui voit se succéder les actions violentes, l'auteur laisse la place à d'autres choses plus profondes. La phrase tirée du livre et mise en exergue devrait finir de faire basculer ceux que je n'aurais pas réussi à tenter, je la trouve formidable : "Elle va, le crabe dans une poche et un flingue dans l'autre, elle va..."
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