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Fuck America

Couverture du livre « Fuck America » de Edgar Hilsenrath aux éditions Le Tripode
  • Date de parution :
  • Editeur : Le Tripode
  • EAN : 9782370551177
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Bandini, le héros de John Fante, a trouvé son héritier. C'est un branleur. Mais un branleur de génie !
1952. Dans une cafétéria juive à l'angle de Broadway et de la 86e rue, Jakob Bronsky, tout juste débarqué aux États-Unis, écrit un roman sur son expérience du ghetto pendant la guerre : Le... Voir plus

Bandini, le héros de John Fante, a trouvé son héritier. C'est un branleur. Mais un branleur de génie !
1952. Dans une cafétéria juive à l'angle de Broadway et de la 86e rue, Jakob Bronsky, tout juste débarqué aux États-Unis, écrit un roman sur son expérience du ghetto pendant la guerre : Le Branleur ! Au milieu des clodos, des putes, des maquereaux et d'autres paumés, il survit comme il peut, accumulant les jobs miteux, fantasmant sous sa couette sur le cul de la secrétaire de son futur éditeur M. Doublecrum...
L'Amérique, ce " paradis ", est une jungle où la valeur d'un homme se juge à son portefeuille et où tout est marchandise : l'homme, la femme, le sexe, et aussi la littérature. Récit drôle et cruel, évoquant Roth ou Bukowski, Fuck America est en grande partie autobiographique : le livre s'inspire des conditions de vie de l'auteur à son arrivée aux États-Unis dans les années cinquante, alors qu'il travaillait comme serveur dans un delicatessen juif de New York.


Né en Allemagne en 1926, Edgar Hilsenrath a survécu au ghetto durant la guerre, avant de partir pour Israël, puis pour New York. C'est dans cette ville, où il enchaîne d'abord les petits boulots, qu'il commence véritablement l'écriture de son premier roman. Il écrit la nuit, dans des cafétérias juives sordides, et vit de rien. Toute son ouvre s'inspire de cette expérience marquée par la guerre et la solitude, mais sur un mode burlesque, quasi rabelaisien.


Longtemps refusé par les éditeurs allemands, qui craignent les réactions à son approche, très crue, de la Shoah, Edgar Hilsenrath connaît d'abord le succès aux États-Unis. Ce n'est qu'après son retour en Allemagne, en 1975, et la réédition de ses chefs-d'ouvres Nuit et Le Nazi et le Barbier, qu'il obtient la consécration dans son propre pays. Auteur d'une ouvre ample et à l'originalité sans équivalent, il est aujourd'hui considéré comme l'un des écrivains européens les plus singuliers de sa génération.

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Avis (4)

  • L'histoire commence par des échanges épistolaires entre Nathan Bronsky juif allemand et le Consul Général des États-Unis d'Amérique. On est en 1939 et le premier demande au second des visas d'immigration pour quitter l'Allemagne afin d'échapper aux nazis. Mais voilà, l'Amérique a un système de...
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    L'histoire commence par des échanges épistolaires entre Nathan Bronsky juif allemand et le Consul Général des États-Unis d'Amérique. On est en 1939 et le premier demande au second des visas d'immigration pour quitter l'Allemagne afin d'échapper aux nazis. Mais voilà, l'Amérique a un système de quotas et tous les juifs du monde veulent y aller, donc c'est non ! du moins pas tout de suite. C'est cru, direct et drôle et cependant un peu glaçant car derrière ces échanges qui appellent un chat, un chat, c'est comme si on avait la traduction en langage direct de ce qui devrait être un langage diplomatique, comme si ces lettres disaient ce qu'une mise en forme soignée et polie voudrait vraiment dire.

    La suite, qui commence en mars 1953, c'est Jakob Bronsky, fils de Nathan, qui nous la raconte, tantôt en parlant à la première personne où bien à la deuxième. À moins que ce ne soit alternativement lui qui raconte, puis un narrateur. Je n'ai pas eu de certitudes à ce sujet car parfois aussi c'est raconté à la troisième personne. Ce roman est grossier et drôle, désabusé et cash. Jakob observe l'Amérique et les Américains, superficiels et imbus d'eux-mêmes. Et là, adieu le rêve américain. C'est un regard sans complaisance que nous offre Edgar Hilsenrath.
    Page 76 il est écrit : "C'est le plus beau sourire qui devient président dans ce pays." Les temps ont changé, maintenant c'est le personnage le plus grossier qui l'emporte. Il semble que de l'avis de l'auteur, cette grande nation manque quelque peu de profondeur.

    Donc dans ce roman qui semble très autobiographique, on découvre ce Bronsky avec un énorme trou de mémoire concernant la guerre. Il veut devenir écrivain. Il est d'accord pour travailler mais pas trop, juste par nécessité car il doit garder du temps pour écrire son livre. Il imagine des tas de magouilles pour manger gratos. Et il a parfois des conversations avec son pénis qui désire beaucoup, et souvent au dessus de ses moyens. J'ai eu du mal à cerner le personnage. Cynique ? Désabusé ? Individualiste à l'extrême ? Obsédé sexuel ? A-t-il seulement une conscience ? Pas sympathique en tout cas car ça ne le dérange pas de manipuler les gens pour arriver à ses fins. Et comme il n'est pas formaté comme un Américain, lui le Juif Allemand n'a pas les codes, il se prend râteau sur râteau.

    Les chapitres sur la montée du nazisme en Allemagne sont glaçant, d'autant plus qu'on a l'impression que ça pourrait se reproduire, là, maintenant. Ceux sur la guerre sont revoltants. C'est, dans l'ensemble, un roman complètement délirant. Totalement irrévérencieux. Les dialogues sont bien barrés.
    Je me suis amusée à lire ça mais j'ai trouvé le fond extrêmement phallocrate. Les femmes ne semblent être pour Jakob que de simples réceptacles à sperme. Mais finalement il semble y avoir une explication à ça. En résumé, j'ai beaucoup aimé le début, très drôle. J'ai beaucoup aimé la fin que j'ai trouvé très belle mais mélancolique car elle parle de tragédie et de folie des hommes. le reste ma souvent incommodée par la vision que Jakob a des femmes. C'est peut-être du second degré, mais moi je ne l'ai pas ressenti comme ça. Peut-être parce que, entre 1980, année où le livre est sorti, et maintenant, certaines choses ont plus de mal à passer, car maintenant on sait. On sait l'ampleur du mépris et du sexisme, et le mal que ça a fait et que ça fait encore.

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  • Après "Le Nazi et le Barbier" et "Orgasme à Moscou", revoici Edgar Hilsenrath, un écrivain juif allemand né en 1926 qui prend à chaque fois le lecteur aux tripes en associant toujours humour et dérision dans des récits dont sa vie constitue la trame.

    "Fuck America" (Les Aveux de Bronsky)...
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    Après "Le Nazi et le Barbier" et "Orgasme à Moscou", revoici Edgar Hilsenrath, un écrivain juif allemand né en 1926 qui prend à chaque fois le lecteur aux tripes en associant toujours humour et dérision dans des récits dont sa vie constitue la trame.

    "Fuck America" (Les Aveux de Bronsky) commence très fort avec des courriers échangés entre Nathan Bronsky, le 10 novembre 1939, et le Consul Général des États-Unis d’Amérique à Berlin. Devant un appel au secours afin d’obtenir des visas pour fuir le nazisme, la réponse est terrible après… huit mois d’attente : ces autorisations si vitales seront délivrées, promis, en… 1952 ! Il est vrai que l’antisémitisme, gangrène toujours bien réelle aujourd’hui, n’est pas l’apanage de l’Allemagne : « …les gouvernements de tous les pays de cette planète se foutent royalement de savoir si vous vous faites tous massacrer ou non. Le problème juif leur casse les pieds, à vrai dire, personne ne veut se mouiller. »
    Après beaucoup d’épreuves et de souffrances, Jakob Bronsky, fils de Nathan, se retrouve aux États-Unis mais ses yeux ont perdu leur éclat emporté par les six millions de victimes de la Shoah. Pour retrouver un peu de lueur dans son regard, Jakob n’a qu’une possibilité : écrire. Comme l’auteur l’a vécu, il assure de petits jobs de serveur, de livreur ou de gardien de nuit afin d’avoir un peu d’argent. C’est la nuit, dans la cafétéria des émigrants, qu’il peut enfin laisser revenir ses souvenirs à la surface.
    Ainsi, chaque fois qu’il gagne un peu d’argent, il peut avancer son livre qui s’intitulera « Le Branleur », comme le lui a conseillé un voisin de table mais c’est sa frustration sexuelle qui le hante. Il rêve, il fantasme : « Tu vas enfin avoir l’occasion de baiser une authentique secrétaire de direction. » mais « Dans ce pays, la pauvreté et la solitude sont une infamie. »
    Après plusieurs aventures et quantité de dialogues menés avec brio et efficacité, Edgar Hilsenrath, par la voix de Jakob Bronsky, raconte sa naissance, en 1926, avec déjà deux nazis dans le jardin « Quand il sera grand, on le fourra dans une chambre à gaz ». Lorsqu’il est circoncis, les mêmes sbires se réjouissent : « Avec cette queue mutilée, il ne fera croire à personne qu’il est aryen. »
    À partir de 1933, tout s’enchaîne. Il est battu à l’école. Puis c’est le boycott des commerçants juifs et la Nuit de cristal. La famille vit maintenant dans un appartement miteux après avoir connu l’aisance. Certains veulent fuir mais son père refuse alors que son oncle affirme : « Le peuple allemand est complètement hypnotisé. » Un Jakob Bronsky est mort avec les six millions de Juifs alors que l’autre Jakob fuit, connaît les ghettos, la peur, la faim, le froid mais affirme : « c’est l’espoir qui m’a fait vivre. »

    Edgard Hilsenrath écrit sur tout ce qu’il a refoulé. Il répète : « Ils auraient dû nous sauver en 1939. » Pour être enfin publié dans son pays d’origine, il lui a fallu déployer beaucoup d’efforts. Maintenant, il peut dire aux jeunes Allemands : « lisez mon livre… Mon livre contre la violence et la barbarie. »
    Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2019/08/edgar-hilsenrath-fuck-america.html

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  • Ce n'est pas un roman ,c'est une claque ! Un feu d'artifice de contradictions et de petites fantaisies à "l'in-star" d'un pays qui lui correspond : L'Amérique . Le style Hilsenrath ne permet pas de nuance: on aime ou ...pas .
    L'auteur caché derrière une ironie franche arrive à nous émouvoir...
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    Ce n'est pas un roman ,c'est une claque ! Un feu d'artifice de contradictions et de petites fantaisies à "l'in-star" d'un pays qui lui correspond : L'Amérique . Le style Hilsenrath ne permet pas de nuance: on aime ou ...pas .
    L'auteur caché derrière une ironie franche arrive à nous émouvoir tout en étant à 100 lieux de l'envie de séduction ; Revenu de tout (et pour cause) il ne cache rien de ses ambivalence au sujet de l'Amérique . Je pense vraiment qu'il faut avoir lu au moins un de ses romans pour ne pas passer à côté de quelque chose !

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  • Beaucoup de mal à entrer dedans. J'ai même failli abandonner. Mais je ne regrette pas d'être allé au bout. Ecriture particulière, légèreté apparente pour parler d'une histoire douloureuse.
    J'ai découvert un auteur... j'ai envie d'en savoir plus.

    Beaucoup de mal à entrer dedans. J'ai même failli abandonner. Mais je ne regrette pas d'être allé au bout. Ecriture particulière, légèreté apparente pour parler d'une histoire douloureuse.
    J'ai découvert un auteur... j'ai envie d'en savoir plus.

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