"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«L'enterrement de Pierre Giroud m'a énormément déçu, c'était une cérémonie sans réelle émotion. Tout cela manquait de rythme, de conviction. Le père Rouquet lui-même n'était pas dans son meilleur jour. Non, vraiment, cet enterrement ne me marquera pas, on est bien loin d'Antoine Mendez. Ah l'enterrement d'Antoine Mendez ! Sa femme essayant de sauter dans le caveau pour le rejoindre dans l'éternité, ses cris hystériques, ses trois fils la retenant dans des spasmes maîtrisés de grands garçons face à la mort, le discours de son meilleur ami admirablement ciselé... Antoine Mendez, voilà quelqu'un qui a réussi son enterrement.» À force de courir les enterrements, le narrateur est devenu un expert en la matière. Mais à bien regarder l'assistance, il semblerait qu'il ne soit pas le seul...
https://animallecteur.wordpress.com/2023/01/11/figurec-fabrice-caro/
Fabrice Caro est ce genre d’auteur toujours surprenant et en même temps on sait d’avance qu’on va rire, que ca va être absurde et qu’on va passer un bon moment !
Figurec est le premier roman de l’auteur. Il avait déjà son propre style et un humour corrosif si singulier mais avec le temps il s’est affiné.
Dans ce roman, le personnage principale est un anti-héros, un loser magnifique, un trentenaire solitaire qui a des problèmes et fric et de relationnel : pas d’amis et encore moins une petite amie. Son occupation favorite c’est assister aux enterrements de gens qu’il ne connaît même pas et il en fait un classement selon ses propres critères jusqu’au jour où il croise une personne qui semble le connaître dans un de ces enterrement et la recroise au suivant. Cette personne fait en réalité partie d’une société secrète appelé Figurec qui paye des figurants pour toutes sortes d’événements (enterrements, mariages, anniversaires, repas de famille, galas…)
Ce roman n’est pas seulement drôle et absurde, il traduit la société actuelle, une société où règnent les apparences et une profonde solitude, le sentiment d’être à l’écart et de paranoïa constant.
Le narrateur un trentenaire qui traîne sa vie comme un boulet, il est censé être auteur de théâtre mais sa première pièce n’avance pas d’un pouce. Peu d’amis, pas vraiment de boulot, pas de copine, il occupe son temps d’une façon étrange : il assiste aux enterrements. A chaque cérémonie sa petite note : qualité du discours, affluence, choix de la musique, étendue du chagrin, il évalue, juge et note. Lors d’une cérémonie, il reconnaît un homme qu’il avait déjà vu lors de funérailles d’un parfait inconnu, puis il le revoit à une autre cérémonie. Et voilà que le mystérieux bonhomme lui fait un clin d’œil ! Aurait-il trouvé quelqu’un qui partage son étrange hobbies ou bien est-ce la partie émergée d’une histoire de fou ?
J’avais beaucoup aimé « Le Discours » et la narration pleine d’humour et de cynisme de Fabrice Caro, alors au vu du résumé, je savais que j’allais me régaler avec « Figurec ». Nous voilà en présence d’un narrateur jamais nommé (est-ce Fabrice Caro lui-même en pleine autodérision?) qui découvre complètement par hasard une réalité totalement folle, dont évidemment il ne faut rien dévoiler, et qui remet en cause les fondements de tout ce qu’il croyait acquis, jusqu’aux portes de la folie. Fragile comme il est, il n’en fallait pas davantage pour le voir plonger la tête la première dans les ennuis et le voir s’enfoncer toujours plus dans une spirale schizophrénique. Voilà un tout petit livre qui se lit vite, avec une vraie gourmandise et le sourire aux lèvres : « Figurec », c’est « Les Falsificateurs » d’Antoine Bello qui rencontre « The Truman Show ». Mais sur le fond, à bien y réfléchir, le propos de Fabrice Caro est-t-il si fou que cela ? Qui peut être absolument certain, dans le monde hyper connecté, hyper mondialisé, hyper capitaliste dans lequel nous sommes, que l’idée qui est sous-tendue dans « Figurec » est totalement improbable ? La fin est assez complexe, je dois dire, avec plusieurs rebondissements qui semblent (en apparence) se contredire. C’est une fin en forme de mise en abyme, que « la Quatrième Dimension » ne renierait pas. Voilà un petit roman pas comme les autres, à l’intrigue inattendue, originale et même un peu subversive. Si on ajoute à cela un style enlevé et plein d’humour, on a tout bon !
C’est un anti héros comme les aime Fabcaro, un loser, la trentaine, solitaire, des problèmes de fric, de relations...Et son occupation favorite, pour laquelle il est devenu une sorte d’expert, est d’assister à des enterrements, qu’il classe selon des critères personnels. Jusqu’au jour où il repère ou plutôt est repéré par un autre personnage présent à la même inhumation. C’est le début d’une histoire vertigineuse et comme toujours déjantée et drôle.
Le processus est le même que dans les autres roman de Fabcaro : un postulat original, que l’on applique ensuite dans toutes les situations ordinaires, qui prennent alors un relief particulier. A condition d’adhérer à ce non-sens de départ, on sourit, on rit même, tant la banalité du quotidien prend une autre teinte , vue par le prisme de l’imagination de l’auteur.
Peut être un peu plus contraint que les romans suivants, comme si l’auteur tâtait le terrain, mais réjouissant quand même.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !