"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sait-on jamais avec qui l'on vit ?
Lancelot ne cesse de se heurter à cette question depuis que sa femme, Irina, a été victime d'un accident qui l'a précipitée au fond de la rivière Omoko. Déjà ébranlé par sa mort, il va vivre un « Très Grand Choc Supplémentaire » en découvrant que des mystères entourent cette disparition. Un à un se dévoilent les secrets que sa femme avait pris soin de lui cacher. Dès lors, il ne lui reste qu'à mener l'enquête et élucider cette énigme : que faisait Irina, ce jour-là, à Catano, au volant d'une voiture qui ne leur appartenait pas et dont le coffre contenait des objets pour le moins suspects...
Véronique Ovaldé nous entraîne dans le tourbillon de son imagination et nous offre un roman noir en trompe l'oeil. De livre en livre, elle bâtit son univers, qu'elle habite par sa fantaisie et son goût pour le merveilleux. Les histoires qu'elle raconte sont de celles que l'on ne trouve que dans les livres.
Tout y est !
- L'intrigue est passionnante. le narrateur perd sa femme et se rend compte que celle-ci lui a caché beaucoup de choses, lui a menti, avait une double vie, au profit d'une idéologie politique...
- L'écriture est belle. Elle n'est pas fluide et c'est un livre à lire lentement car l'auteur choisit ses mots. Parfois, il s'emballe et la phrase n'a plus besoin de ponctuation.
- L'émotion est possible. On se prend à aimer le narrateur qui est un être naïf, soucieux et excentrique à la fois. On a de la peine pour lui.
Je vous recommande ce livre.
Je vais avoir quelques difficultés à vous parler de cette lecture qui m’a, par bien des aspects, décontenancée à commencer par la plume de l’autrice. C’est le premier ouvrage que je lis de cette dernière et je dois bien admettre que son style est particulier et tout en contradiction. À commencer par cette manière assez étrange d’allier poésie des mots et des images et brutalité d’un style parfois à la limite du robotique. Le résultat met parfois mal à l’aise, séduit, dérange, mais il est surtout hypnotique. Alors que je n’ai pas apprécié cette impression de dépersonnalisation dans la narration, j’ai pourtant été happée par ma lecture désirant en apprendre plus sur Lancelot et sa mystérieuse défunte femme.
Lancelot apprend, en effet, que sa chère et tendre Irina est morte dans un accident de voiture. Ce premier choc passé, il lui faudra faire face à des révélations comme la présence d’un autre homme au moment de sa mort, la découverte de recettes plutôt explosives, l’apparition d’un prétendu père pourtant supposé mort... Des révélations qui vont le pousser dans ses retranchements, le perturber, mais surtout le confronter à une terrible et angoissante vérité : il ne connaissait pas sa propre femme ! À mesure qu’il essaie de reconstituer le puzzle de la vie de son épouse, l’image de celle-ci vacille entre réminiscences des moments heureux et moments de doute. Connaît-on vraiment la personne avec laquelle on vit ?
Une question qui va tarauder Lancelot et qui va le conduire sur une route dangereuse, celle de la vérité, mais aussi de la découverte de soi. Le lecteur est ainsi témoin muet des pensées et tergiversations d’un homme anéanti autant par la mort de sa femme que le constat que celle qu’il pensait connaître était en fait une parfaite inconnue. À travers ses souvenirs, on se rend néanmoins compte que plusieurs éléments auraient dû lui mettre la puce à l’oreille… Mais Lancelot, homme passif qui tend plus à passer à côté de sa vie qu’à la vivre pleinement, a préféré se laisser bercer par l’illusion d’une félicité conjugale qu’une princesse en détresse lui a fait miroiter.
C’est d’ailleurs bien là le problème : encore sous le joug des souvenirs de son enfance avec une mère défaillante et abandonnée par tous les hommes de sa vie, Lancelot s’est lancé dans sa relation avec Irina comme il se serait lancé dans une opération de sauvetage. Est-ce qu’en la rendant heureuse, il s’imaginait un peu sauver sa mère ? Peu importe finalement, car le résultat est là et implacable : à trop vouloir jouer les chevaliers servants au secours de la demoiselle en détresse, il s’est surtout retrouvé dans le rôle du bouffon du roi. Et pourtant, difficile d’incriminer totalement sa femme puisqu’on a l’impression qu’elle s’est simplement adaptée à ce qu’il attendait d’elle… Est-ce que s’il avait été plus à l’écoute des véritables attentes et besoins de son épouse, les choses auraient été différentes ? Difficile, voire impossible de savoir, mais c’est une question qu’on ne peut que se poser.
Lancelot est un personnage auquel il est fort difficile de s’attacher, et ceci, malgré la mort de sa femme. Ni sympathique, ni vraiment antipathique, il est juste d’une fadeur écœurante bien que certaines de ses réactions laissent entrevoir un homme capable de sentiments violents. Mais ce qui m’a vraiment perturbée, c’est que je n’ai pas réussi à ressentir sa peine pour la simple et bonne raison que je n’ai pas cru à son amour pour Irina. On a cette impression qu’il a été attiré par son côté femme au passé difficile et par sa beauté. Quand il parle d’elle, c’est bien souvent son physique et sa capacité de séduction qui sont mis en avant comme si plus que l’amour, c’était la joie de posséder un joli objet qui le poussait à chérir sa femme. D’ailleurs, M. ne faisait jamais l’amour à cette dernière, il la baisait…
Quant à Irina, j’ai regretté que son passé ne soit pas plus exploité, fouillé, décortiqué… On a quelques révélations sur ses activités militantes, mais rien qui ne soit vraiment développé alors qu’il y aurait eu tellement à dire. C’est probablement le point qui m’a le plus dérangée. C’est tellement dommage de nous avoir fait miroiter l’histoire d’une femme et de ses fascinants secrets pour finir par se focaliser sur les pensées d’un mari fade et mou. Il évolue certes un peu au cours du roman et de ses désillusions, mais il se laisse quand même bien porter par les événements… Cela m’a d’ailleurs parfois donné l’impression d’être face à un enfant en quête d’une figure d’autorité capable de remettre sa vie sur les rails et de prendre les grandes décisions pour lui.
Si j’ai été déçue par le fait que le personnage d’Irina ne nous ait pas dévoilé tous ses secrets, l’autrice ayant préféré se focaliser sur les pensées de son mari, j’ai beaucoup aimé la fin. Elle a un côté cynique qui n’est pas pour me déplaire et qui met parfaitement en exergue la complexité de cette femme qui va, d’une certaine manière, mourir de ses contradictions !
Face au caractère presque irréel d’Irina, on ne sera pas surprise que l’autrice fasse quelques incursions dans le fantastique, des objets ayant tendance à disparaître dans la vie de Lancelot. Ce point m’a laissée songeuse, car je n’ai pas réussi à déterminer s’il s’agissait d’une métaphore, d’une réelle volonté d’ajouter un peu de fantastique ou des divagations d’un homme qui passe tellement à côté de sa vie, qu’il ne voit pas le monde changer tout autour de lui, un peu comme s’il y avait un décalage entre la réalité et la sienne.
En conclusion, porté par une plume atypique pouvant se révéler aussi froide et robotique que poétique et chaleureuse, Et mon cœur transparent est un roman qui ne devrait pas vous laisser indifférents. À travers l’histoire d’un homme confronté à la mort de sa femme et aux secrets de son existence, l’autrice nous confronte à une obsédante pensée : connaît-on les personnes avec lesquelles on vit ? Mais à l’issue du roman, on en vient à s’en poser une bien plus terrifiante : se connaît-on soi-même avant d’avoir été confronté au pire ?
Pauvre Lancelot, crédule, naïf, qui vit entre rêve et réalité.
Complètement passif durant son mariage avec Elisabeth, sa première femme
Toujours entre désarroi et abandon durant son second mariage avec Irina. Mais tellement amoureux d’elle, moderne, fantasque, énigmatique, aimante. Et à sa mort, mystérieuse, s’ouvre tout un pan de sa vie qu’il ne connaissait pas.
Au niveau de l’écriture, ce qui interpelle, c’est la ponctuation. Pas de tirets ni de guillemets pour les dialogues, mais souvent une majuscule après une virgule. Et surtout, toutes ces parenthèses, et les parenthèses dans les parenthèses.
Et cette ponctuation étrange correspond parfaitement à la personnalité de Lancelot, qui vit comme entre parenthèses, jamais dans le coup, lui-même étant comme une parenthèse dans la vie des gens qu’il côtoie.
Véronique Ovaldé réussit encore une fois à nous entraîner dans son imaginaire à travers ses personnages et les situations qu’ils vivent.
Au bout d'à peine dix pages, je voulais abandonner et... j'aurais du ! Je n'ai rien aimé de ce livre, ni le fond ni la forme. Pour le fond, l'histoire d'un homme endeuillé, sa femme vient de mourir et il s'aperçoit qu'il ne la connaissait pas : ça aurait pu être bien et finalement c'est creux, inachevé, brouillon... Pour la forme, ce n'est pas parce qu'on se permet de ne pas respecter les règles de ponctuations française que ça donne de l'art : une dizaine de virgules par phrase, des majuscules après des virgules, aucun guillemets ou tiret pour les dialogues !! Ce fut une corvée de terminer ce livre et je n'en lirai aucun autre de cet auteur
J'ai retenté avec ce titre, mais non je n'accroche pas avec cet écrivain. il n'y a pas d'intrigue, c'est trop léger pour moi.
belle écriture pour un roman mélancolique mais fantaisiste
pas mal, mais j'ai préféré " déloger l'animal" ( plus fou ) et "Ce que je sais de Vera Candida "
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