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Shadi et Anna sont très différentes. L'une tente au jour le jour de maîtriser son anxiété, et l'autre multiplie les fêtes et les conquêtes dans l'espoir d'oublier le décès de sa mère. Pourtant, ces deux étudiantes en psychologie doivent rédiger ensemble un mémoire posant cette question : peut-on traiter le deuil comme une maladie ? Leurs recherches les conduiront malgré elles à affronter Danish Pharma. Cette société pharmaceutique manipule des données statistiques afin d'accélérer la commercialisation de la Callocaïne. Annoncé comme révolutionnaire, ce médicament réduirait la tristesse spécifiquement ressentie lors d'un deuil, mais il se pourrait aussi qu'il ait de graves effets secondaires sur les mécanismes d'empathie. Devant l'aveuglement complice de la communauté universitaire, Shadi, Anna et leur professeur vont enfreindre les règles et jouer en dehors de la gamme. Un jeu qui va s'avérer très risqué.
Après un premier roman autour de la psychanalyse, Anne Cathrine Bomann revient avec un habile thriller médical sur le deuil, la science et l'amour.
Magnétique, indépassable, « En dehors de la gamme » est un triptyque psychologique, d’amour et de science. Anne Cathrine Bomann, après le succès international de « Agathe » délivre ici un page turneur unique en son genre.
Le deuil pour toile de fond, le récit d’ombre et d’espoir est un balancier. Sa dimension tragique, profondément humaine excelle. Nous sommes en plongée dans un thriller dont les mots maîtres sont : l’empathie, le pouvoir, la réussite.
C’est un roman dont les femmes sont superbement surlignées. Toutes, ont un rôle dans ce livre. Le point d’appui d’une histoire crépusculaire et captivante.
Elisabeth est directrice de recherches dans une société pharmaceutique : Danish Pharma.
Elle coopère au programme sur la molécule Callocaïne. Un médicament prometteur qui soulage la tristesse du deuil. La neurasthénie, les volets fermés et la fonte des neiges sur les désirs. Elle-même a perdu son enfant Vinter, gravement malade. La douleur au paroxysme, elle se fige. Cache en elle, cette mort enfantine. Manichéenne, d’aucuns ne se doutent pas. Elle est brillante et manipule les données statistiques. Les essais entre le placebo et le chimique.
Le roman sombre aussi dans un questionnement d’éthique et de philosophie. Quels sont les effets secondaires de ce médicament ? Danish Pharma veut le commercialiser coûte que coûte.
Thorsten Gjeldsted est professeur de psychologie et encadre également des étudiants pour leur master. Il travaille pour la concrétisation de ce médicament.
Il se doute qu’il y a des zones d’ombres dans cette recherche médicale.
Shadi et Anna vont faire un master commun : « Le deuil complexe- Condition existentielle, ou souffrance psychique ? »
Opposées, l’une solaire, l’autre lunaire. Elles rassemblent les contraires et vont apprendre à construire ensemble leur mémoire. Elles coopèrent à l’étude pharmaceutique. Rassemblent l’épars, et pressentent elles aussi des manipulations trompeuses.
La duperie est démontrée. Les statistiques sont floutées. De plus, la Callocaïne est criblée d’effets secondaires néfastes et risqués.
L’empathie s’évapore.
Anna, elle-même en deuil de sa maman. Shadi, égarée dans les turbulences de son couple avec Emil qui fuit de plus en plus le domicile. Anna rencontre Siri. Une jeune femme énigmatique, mutique et homosexuelle. L’amour est un garde-fou. L’élan du spontané. Lorsque la musique de fond apaise et permet de tout relativiser. Mais qui est donc véritablement Siri ?
Le mémoire progresse dans un même tempo qu’une résilience commune. Elles deviennent complices et indicibles. Elles vont bouger les pions. Troubler l’enjeu des diktats pharmaceutiques et financiers.
« Et toi, tu vas venir nous sauver tous quand tu auras fini tes études ? » « Celui qui dicte le langage a le pourvoir ; les mots que nous utilisons signifient tout. » « C’est une chose de tricher consciemment dit Anna, mais quand vous avez utilisé les dix premières années, et je ne sais combien de millions à développer un produit, pensez-vous sincèrement être neutre quand le produit doit être évalué ? ».
« En dehors de la gamme » est d’une force sociétale impressionnante. Il pointe du doigt là où ça fait mal : le lobbying pharmaceutique. Le pouvoir et ses stratégies. La force des manipulations sur les êtres vulnérables.
Tout en finesse et en douceur, les relations d’elles à ailes sont évocatrices et véritables. « En dehors de la gamme » est un thriller fort et implacable. Sa beauté est sous l’écorce que l’on aime toucher. Il explore les thématiques fascinantes car vitales, l’empathie et l’amour. C’est un livre esthétique aussi par la grâce d’écriture d’Anne Cathrine Bomann.
Traduit du danois par Christine Berlioz & Laila Flink Thullesen. Une photo magnifique de couverture de Olivia Bee. Publié par les majeures Éditions La Peuplade.
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