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« Vous est-il déjà arrivé un soir de réveillon de croiser le père Noël égaré dans votre propre cheminée ? Ou vous êtes-vous déjà endormi dans votre petit lit douillet et réveillé quelque part entre Pitchik et Pitchouk étoilé et numéroté ? Non ? Alors réjouissez-vous car ce conte est pour vous.
Une très vieille personne - de mon âge, c'est tout dire - me confia sous le sceau du secret la recette de ce conte de Noël à déguster chaud ou froid, été comme hiver, avec un jus de citron ou un verre de vodka, seul ou avec la terre entière, à l'hosto ou chez soi près de sa cheminée Napoléon III. » Une vieille dame indigne, Rosette Rosenfeld, un soir de Noël et au soir de sa vie, passant une tête par sa cheminée Napoléon III, croise celui qu'elle espérait y rencontrer : le père Noël, membre des Pères Noël associés et... au bord du burn-out. De l'Ehpad - où les desserts sont bios et déchocolatés - qui finit par l'accueillir, aux songes nocturnes dans lesquels elle croise son mari disparu et ancien déporté, et ses beaux-parents venus pour l'un de Pitchik, pour l'autre de Pitchouk, Jean-Claude Grumberg nous invite à suivre ses tribulations, toujours à l'ombre de l'histoire et de sa grande hache, prêtant à ce conte de Noël sa plume burlesque et pleine d'humour, jusqu'à ce qu'entre deux rires l'émotion saisisse le lecteur à la gorge.
La percussion de « La plus précieuse des marchandises » avait créé une attente sur ce nouveau texte de Grumberg. Aussi, en première lecture de ce conte un sentiment de malaise a dominé avec certaines confusions (tant dans le récit … avec une certaine logique liée aux pertes de mémoires de l’auteur … que dans ma lecture), me bloquant dans la formalisation de ma fiche de lecture.
4 mois plus tard en reprenant mes coches du livre, le texte s’est éclairé : Grumberg avait besoin de dire plus brutalement ce qu’il avait tendance à « habiller » dans ses écrits :
Il (Baruch) demande à elle Zina de parler en yiddish et lui propose d’échanger : « … Parlez moi de vous, vous venez d’où ?
- De Pitchik
- Non ? De Pitchik ! Moi je viens de Pitchouk !
Et alors ce fut comme s’ils s’étaient tombés dans les bras, comme s’ils se retrouvaient après une longue absence, une longue séparation, comme s’ils étaient de retour tous les deux là-bas. Il faut dire que Pitchik n’est pas loin de Pitchouk et que Pitchouk est très près de Pitchik. Enfin ça dépend. Si vous partez de Pitchik pour aller à Pitchouk c’est plus long, ça monte, enfin … Il y avait eu un pogrom à Pitchik et il y avait eu un pogrom aussi à Pitchouk. Ils parlèrent des pogroms … des corps abandonnés sur les trottoirs, des vitrines éclatées, des magasins pillés, des maisons brûlées, des synagogues et des cimetières profanés et ils se rappelèrent, et ils se rappelèrent, et ils se rappelèrent … » p 69-70
Et puis avec le père Noel il y a les souliers … ceux qui renvoient à ces amas de souliers sur les photos parues juste après-guerre dans un journal Yiddish.
Et puis ces listes de noms, cette « foule de noms difficile à lire » … « Ces noms gravés dans la pierre dure et froide sont, parmi des millions d’autres, les témoins de la barbarie des temps, de ce temps des cheminées qui les crachèrent dans les cieux à deux pas de Pitchik et Pitchouk.
Ce sont tous ces noms gravés sur tant de pierres et de murs qui nous empêchent, madame Rosenberg et moi, de croire tout à fait au père Noël et à la cohérence » p 88
…
Mais il y a quand même les livres, l’écrit, les histoires, pour les enfants et les plus âgés.
Finalement, ce conte pourrait s’apparenter à un livre testament sur l’importance du souvenir … avec d’ailleurs, et quand même, un habillage littéraire, même si il est un peu foutraque … comme la vie ?
J’avais adoré « La plus précieuse des marchandises ». Jean-Claude Grumberg revient avec un nouveau « conte pour vieux enfants ». Je n’ai pas hésité une seconde avant de l’acheter à la librairie.
J’ai trouvé ce conte nettement moins bon que le précédent. Il peut surtout perdre son lecteur car le récit n’est pas toujours cohérent, compréhensible. Il est fait de métaphores. Tel le personnage principal, atteinte d’une maladie de type Alzheimer, l’histoire fait des bonds dans tous les sens. C’est parfois confus. Bref, il faut accepter de se perdre pour retrouver le fil un peu plus loin.
L’auteur y parle d’amour, de mémoire, de pogrom, de déportation et de camps de concentration, de Juifs, du deuil, de la solitude, de la vieillesse.
L’histoire commence avec une vieille femme qui se retrouve coincée dans sa cheminée et bloque le Père Noël venu apporter un cadeau. Elle égrène de tendres souvenirs de son défunt mari, Isidore, surnommé Isy.
Puis une jeune fille interpelle l’auteur et lui dit que son roman n’est pas cohérent, sorte de roman dans le roman. Le ton est espiègle mais la conclusion est cinglante : « Ce sont tous ces noms gravés sur tant de pierres et de murs qui nous empêchèrent, madame Rosenberg et moi, de croire tout à fait au père Noël et à la cohérence. »
Un livre très vite lu et qui ne restera pas gravé dans ma mémoire comme « La plus précieuse des marchandises ». Ce qui n’empêche pas de penser à tous ces noms gravés et de ne pas les oublier, c’est là le message essentiel de l’auteur.
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