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Communaute ou société : Tönnies versus Hobbes

Couverture du livre « Communaute ou société : Tönnies versus Hobbes » de Jean Jacob aux éditions Croquant
  • Date de parution :
  • Editeur : Croquant
  • EAN : 9782365123709
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

 Communauté ou société. Tonnies versus Hobbes Jean Jacob, né en 1964, est enseignant-chercheur en science politique à l'université de Perpignan. Il a collaboré à de nombreuses revues et publié notamment Les sources de l'écologie politique, Arléa-Corlet, 1995 ; Histoire de l'écologie... Voir plus

 Communauté ou société. Tonnies versus Hobbes Jean Jacob, né en 1964, est enseignant-chercheur en science politique à l'université de Perpignan. Il a collaboré à de nombreuses revues et publié notamment Les sources de l'écologie politique, Arléa-Corlet, 1995 ; Histoire de l'écologie politique, Albin Michel, 1999, trad. jap., Ryokufu Shuppan, 2005 ; Le retour de « l'Ordre nouveau » Les métamorphoses d'un fédéralisme européen, Librairie Droz, 2000 ; L'Antimondialisation Aspects méconnus d'une nébuleuse, Berg International Editeurs, 2006.              On peine aujourd'hui à imaginer à quel point l'ouvrage Communauté et société du sociologue allemand Ferdinand Tonnies a bouleversé le champ académique au début du XXème siècle. Sciences sociales et parfois sciences humaines ont décliné à foison la thématique, tandis que l'opinion publique s'en emparait, en lui donnant une couleur sombre et parfois funeste (le nazisme, Vichy), en dépit des avertissements de son auteur. Au fil du temps, la distinction académique s'est ainsi mue en lieu commun équivoque, puis trouvée marginalisée voire exclue du champ scientifique. On s'est alors empressé d'oublier que Max Weber avait affiné la distinction, qu'Emile Durkheim lui avait subtilement substitué une autre opposition conceptuelle, et que la politique comparée américaine avait avec acuité, lors de ses premiers pas maladroits, tiré utilement profit de cette oeuvre.
           On a surtout oublié que l'oeuvre de Ferdinand Tonnies avait, comme aucune autre auparavant, sérieusement amendé la fable de Thomas Hobbes, le fameux Léviathan, à laquelle Tonnies reconnaissait une belle rigueur mais à laquelle il opposait aussi la persistance du fait communautaire. Car c'est bien la figure d'un individu possessif cher à Hobbes que l'on trouve omniprésente dans la Gesellschaft dépeinte sous des traits rêches par Tonnies. Tandis que maints travaux ethnologiques (Maine, Gierke), philosophiques (Spinoza, Schopenhauer, von Stein...) lui avaient offert l'occasion de souligner que la Gemeinschaft repose sur une entraide naturelle entre des personnes respectueuses de leurs différences. On ne peut aujourd'hui que mesurer les dégâts de cet oubli, tant la majestueuse autorité de l'Etat occidental peine sur tous les continents à se substituer durablement à maintes communautés.

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