"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Guy Delisle et sa famille s'installent pour une année à Jérusalem. Pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4000 ans. Au détour d'une ruelle, à la sortie d'un lieu saint, à la terrasse d'un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et nous fait découvrir un Jérusalem comme on ne l'a jamais vu.
Nouvel opus de Guy Delisle pour moi et c'est évidemment un régal !
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Après son séjour à Pyongyang et ses Chroniques birmanes, notre dessinateur adoré débarque à Jérusalem, pour un an d'expatriation environ, puisqu'il suit sa femme qui travaille pour Médecins sans frontières. Son quotidien ressemble beaucoup à celui en Birmanie : trouver la bonne nounou, emmener les enfants au parc, tenter de se concentrer pour travailler...
(je rassure les inquiets : ce tome peut se lire totalement indépendamment des précédents.)
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Cet opus se déroule en 2008-2009, cela peut nous paraître loin, et pourtant la force qui s'en dégage n'a rien perdu malgré le poids des années.
En pleine opération Plomb durci, le territoire déchiré entre palestiniens et israéliens n'est alors pas un lieu de villégiature, et c'est malheureusement toujours d'actualité...
Guy Delisle tente de comprendre quelles parcelles appartiennent aux palestiniens, aux israéliens, qui est musulman, juif, orthodoxe, samaritain, qui est colon, qui ne l'est pas, comment fonctionnent les coopérations, quelles associations pour quels objectifs...
S'il est un lieu sur terre loin de tout manichéisme, c'est bien celui-ci !
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Et notre dessinateur n'est pas au bout de ses peines pour appréhender tout ce petit monde...
Alors pour couronner le tout, il pointe du doigt les absurdités qu'il constate : les dimanches à la plage pendant que des avions emplis de bombes passent au dessus de sa tête en direction de gaza, les lignes de séparations dans Jérusalem et les checkpoints interminables, la parole des colons vs celle des palestiniens, son choc de voir une liberté de la presse beaucoup plus forte qu'en France...
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Un carnet de bord riche de mille anecdotes qui, loin d'apporter toutes les réponses (parce qu'elles ne sont pas si simples), donnera très certainement au lecteur l'envie d'en apprendre encore plus sur cette Terre tant convoitée !
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Alors dites-moi, que lire sur Jérusalem, la Palestine et Israël ?
l'auteur, raconte dans cette B.D.-livre une année vécue à Jérusalem lorsque sa compagne est appelée en mission pour M.S.F. organisation pour laquelle elle travaille.
Autant le dire tout de suite, je ne suis pas fan de ce type de graphisme. Pourtant le sujet très intéressant m'a presque fait oublié le style du dessin. D'abord parce que le séjour est décrit avec réalité teinté d'humour réel mais aussi parfois noir, parfois résigné, parfois sceptique sur toutes le situations rencontrées par l'auteur. Ensuite Guy Delisle nous livre une mine d'informations qui ne sont pas forcément données dans les guides touristiques. La cohabitation de toutes ces religions, les branches mêmes de certaines, relève parfois du surnaturelle, du déraisonnement total. Nous n'imaginons pas une seule seconde comment un tel pays, Israël, pourrait arriver à unir toutes ces populations, tellement chacune s'obstinent dans son interprétation, son intolérance, refusent toute volonté de vivre avec les autres.
L'illogisme suprême c'est que leur comportement conflictuel est aux antipode de leurs croyance qui prônent la paix.
Ses rencontres avec nombre de personnes différentes, par leur culte, leur nationalité, leur position renforcent ce vécu, je me sentais presque avec lui dans ses déplacements, ses péripéties administratives, relationnelles.
Vraiment sommes-nous sur la même planéte? le pire, c'est pourquoi? En sont-ils seulement conscients, en ont-ils une explication logique? Hormis le fait que chacun revendique un territoire comme le leur et refuse de le partager. Maintenant chacun veut son bout de terre.
J'ai un véritable coup de coeur pour ce livre qui exposant la situation à Jérusalem a confirmé mon envie de visiter cette ville, déjà dans mes projets depuis un certain temps, et ce malgré la tension, la possibilité d'une menace de conflit.
Une très bonne surprise que ce roman graphique sur l'année qu'ont passé l'auteur et sa famille à Jérusalem. Le ton et les dessins sont assez légers alors que le propos est assez grave. J'ai appris beaucoup sur l'ambiance et les us et coutumes qui semblent régner là-bas.
Une année à découvrir Jérusalem avec Guy Delisle et quelle surprise ! Non par ses dessins, qui ne me plaisent pas vraiment mais pour la richesse de l'histoire de ce pays. Nous y découvrons les difficultés pour circuler, avec les check points, les autorisations, les différents quartiers. Le melting-pot culturel avec toutes ces religions et sous groupes religieux qui cohabitent si on peut dire. La richesse architecturale presque exclusivement en lien avec la religion. La difficulté à vivre à s'exprimer, à se déplacer tant il y a de règles.
Une BD forte et passionnante.
Vous l’avez sans doute constaté, je ne vous ai jamais parlé de BD. Je l’avoue : je ne sais pas apprécier cette forme très particulière d’écriture qui mêle dessins et mots. Je n’en lis donc quasiment jamais, à l’exception d’un Lagaffe de temps en temps, voire d’un Blake et Mortimer tous les 2/3 ans.
Mais dans le cadre du défi lecture dont je vous ai parlé (80 consignes, plus qu’à lire et voir combien on peut en valider…), il y avait la lecture d’un « roman graphique », ce qui m’a donné envie de sortir un peu de ma zone de confort. A la médiathèque j’ai donc trouvé ces Chroniques de Jérusalem, l’histoire d’un dessinateur expatrié en Israël durant un an, qui nous raconte son quotidien.
N’ayant aucune culture BD, il m’est difficile de juger de la qualité des dessins, mon avis sera donc celle d’une néophyte totale ! Je les ai toutefois trouvés simples, efficaces, allant droit au but justement du fait de leur simplicité, et de leur unicité : du blanc, du noir, du gris et rien d’autre. Guy Delisle joue avec les ombres pour nous faire découvrir une ville et un pays étranges, singuliers, défigurés par des murs, des check points, des grilles, des grillages. Les armes sont omniprésentes dans ses dessins des plus basiques (les pierres) ou des plus anciennes (de vieilles pétoires datant de 1947) aux plus récentes et meurtrières (les avions de combat) ; elles font partie du quotidien et ne choque personne à l’exception de l’auteur qui ne réussira pas à s’y habituer.
L’auteur s’exprime aussi par les mots, qui complètent et enrichissent les dessins. Il nous parle d’un pays et d’une ville divisés et qui oscillent sans cesse entre tolérance et haine ; un pays dont les populations se côtoient sans réellement vivre ensemble, une ville qui en fonction de l’endroit où vous logez vous met à disposition les mêmes services que partout en Europe (transports, ramassage des poubelles, aires de jeux,…) ou vous les refuse, par pure mesquinerie semble-t-il. C’est Kafka version moyen orientale (l’anecdote des bus notamment est navrante), avec en plus ces religions et ces religieux omniprésents et le plus souvent présentés comme au mieux incapables de s’entendre, au pire extrémistes et attisant la haine et le refus de l’autre.
Tout ceci il nous le montre avec la vision au début candide de celui qui s’attache à nous faire découvrir en même temps que lui le quotidien des habitants de Jérusalem, qui nous est finalement totalement étranger, avec ses petites galères d’expatrié en toile de fond. Puis on sent poindre les interrogations, les incompréhensions, et parfois l’exaspération, à peine cachée sous des questions qui se veulent naïves ou des dessins ironiques, sans mots, mais qui disent tout (la planche sur son interpellation par un soldat qui lui interdit de dessiner le mur de séparation est drôle, mordante, voire moqueuse).
J’ai donc apprécié cette incursion dans le monde du roman graphique et de la BD, sur un thème il est vrai particulier et qui m’intéresse par ailleurs, au point de me dire que j’irai probablement jeter un œil sur ses autres livres, notamment celui sur son séjour en Corée du Nord. Seul aspect un peu négatif selon moi : la sensation que dessins et histoire étaient beaucoup orientés sur la difficulté de vie des Palestiniens (qui est bien réelle) et sur la forte présence et le pouvoir des sionistes extrémistes (qui soulève de vraies questions), en laissant pas mal de côté le risque terroriste que les Israéliens vivent au quotidien. C’est mon unique bémol pour cette lecture que je vous recommande chaudement !
Guy Delisle et sa tribu nous emmènent en voyage... Et c'est passionnant, comme d'habitude.
Beaucoup d'humilité, un humour empli de douceur et une authenticité touchante: découvrir Jerusalem au travers des anecdotes quotidiennes de cette famille est une autre façon, originale et plus intime, d'appréhender le conflit israelo-palestinien.
Plus abouti que Pyongyang et Chroniques Birmanes, le dernier album de Guy Delisle nous emmène cette fois à Jérusalem. En effet, son épouse, toujours administrateur pour Médecins sans frontières (MSF), effectue une mission en Cisjordanie, à Naplouse et à Gaza, dans les territoires palestiniens.
Tout de suite, une nouveauté accroche l’œil : la couleur. Lucie Firoud a apporté son aide à l’auteur pour égayer cet album de touches de couleurs. Si louis a 5 ans (voir Chroniques Birmanes), la famille vient de s’agrandir avec l’arrivée d’Alice. Grâce à MSF, elle s’installe dans un appartement situé dans la partie est de Jérusalem, annexée depuis 1967, annexion non reconnue par la communauté internationale. Très vite, au hasard des balades en poussette avec Alice, l’auteur nous fait prendre conscience de toutes les brimades vécues au quotidien par les Palestiniens : les transports en commun séparés (autobus israéliens et minibus arabes), les 70 check-points, plus de 600 accès bloqués et enfin, ce mur de séparation.
Guy Delisle circule, va voir, se renseigne et ses dessins permettent de partager la vie quotidienne où la tension est permanente. De l’autre côté de la voie rapide, il va constater lui-même l’existence d’une colonie juive de 50 000 habitants, illégale selon le droit international mais pas selon le droit israélien. Invité à un festival de BD en Norvège et en Finlande, il s’absente quelques jours. Au retour, avant d’embarquer sur El Al, la compagnie israélienne, il a droit à un interrogatoire et à une fouille en règle. La même mésaventure l’attendra au retour d’un festival, à Rome. Dans un parc public, il découvre la société hiérosolymitaine (habitant Jérusalem) : mamans juives orthodoxes, juives laïques et musulmanes avec leurs enfants. Tout se mélange sans problème.
Au fil des pages, nous voyageons, visitons Mea Shearin, le quartier juif orthodoxe le plus connu de Jérusalem, Ramallah et Hébron, en Cisjordanie, Tel-Aviv, Gaza, etc… Croquis à l’appui, il permet au lecteur de se situer et de comprendre, explications historiques à l’appui, combien la situation est compliquée, là-bas. Nous faisons connaissance aussi avec les Samaritains, Juifs ayant une carte d’identité palestinienne et un passeport jordanien !
Très riche en informations et en expériences, Chroniques de Jérusalem se termine après une année passée à tenter de comprendre ce qui se joue là-bas. Un livre à découvrir absolument.
Chronique à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Un bon moment de lecture à travers cette BD. Guy Delisle nous raconte son année en tant qu'expatrié en Israël avec sa famille. Un livre nous plongeant au coeur du conflit israël-palestinien. Riche en informations.
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