Quatre ans après « Cette nuit », découvrez le nouveau roman du lauréat du Prix Orange du Livre 2018
C'est l'histoire d'un vieil homme, au matin de Pessah, la Pâque juive, qui se remémore cette nuit si particulière qui a ponctué sa vie. Mais cette nuit-là est vraiment différente, car pour la première fois, la fête se fera sans son épouse, décédée il y a peu. Les souvenirs s'enchaînent, entremêlant ces nuits... nous emportant dans cette famille haute en couleur qui chaque année rejoue à huis clos et à guichet fermé une comédie drolatique dont elle a le secret - avec ses coups d'éclat et ses invités surprise, mention spéciale à la correspondante allemande ou au cousin un brin psychopathe.
Il y a Michelle, la cadette qui enrage au quart de tour et fait peur à tout le monde, à commencer par le très émotif Patrick, le père de ses enfants, et puis Denise, l'aînée un peu trop discrète et son mari Pinhas, bâtisseur de châteaux en Espagne et de palais au Maroc. Et bien sûr Salomon, le patriarche rescapé des camps, et son humour d'un genre très personnel qu'il qualifie volontiers de « concentrationnaire », lequel lui vaut, on s'en doute, quelques revers et pas mal d'incompréhension.
Mais en ce matin de Pessah, à l'heure des préparatifs, Salomon, pour la première fois, est privé de sa femme, sa merveilleuse Sarah...
Un roman au charme irrésistible, drôle, émouvant - et magnifiquement enlevé.
Quatre ans après « Cette nuit », découvrez le nouveau roman du lauréat du Prix Orange du Livre 2018
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Des lectures pour tromper l'obscurité...
Salomon prépare pour sa famille la Pâque juive, le premier soir de Pessah. Cette année est particulière, Sarah son épouse adorée ne sera pas là. Elle est décédée d'un cancer et Salomon ne s'en remet pas. L'absente est malgré tout présente à chaque instant.
Il se remémore au long de la journée leur vie, la rencontre, la naissance des filles et autres bons moments et en fond des flashs du camp de concentration.
Il est âgé et n'aspire plus qu'à retrouver son amour.
Un récit touchant, nostalgique avec un brin d'humour et beaucoup d'amour.
Salomon pleure Sarah après un demi-siècle de vie commune.
C’est Passah : « Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres ? »
Pourquoi soixante-dix ans plus tard, les nazis continuent-ils à le hanter ?
Le ton est à la fois mélancolique et enjoué, comme pour conjurer le sort ou les peurs enfantines.
Salomon se fait vieux, mais il a encore ses deux filles et il leur a promis de diriger cette nuit de la pâque juive.
Le lecteur, même athée, comme moi, entrera dans cette famille, comme un invité choyé.
Car cette nuit est particulière : « Car il en est ainsi, la soirée de Pessah est la nuit de la transmission aux plus jeunes, la nuit des interrogations. Celle de la découverte du deuil. »
Si Salomon ne raconte rien que l’on ne sache déjà, lorsque l’on a un minimum, le sens de la mémoire, son ton interroge sur la transmission nécessaire. Mais pour transmettre il faut pouvoir raconter. Le lecteur attentif sait que justement les rescapés des camps ne pouvaient pas raconter, d’une part parce ce qu’ils avaient vécu, était au-delà des mots et d’autres part, dans cet après-guerre il fallait reconstruire et avancer et ceux qui étaient là n’étaient probablement pas prêts à recevoir ces histoires-là.
Que ce soit sous les formes les plus diverses : Jean-Claude Grumberg, Marceline Loridan-Ivens, Ginette Kolinka, il y a un droit à la transmission et un devoir de mémoire.
Dans ce livre court, l’auteur va à l’essentiel par touche, par reflux du quotidien et des rituels à partager.
Un livre émouvant car il invite le lecteur dans ce partage, une offrande à accepter et à transmettre.
J’aime beaucoup les livres intimistes qui s’ouvrent sur l’universel, avec simplicité, avec l’humour qui enveloppe les émotions, avec une grâce qui ancre nos mémoires.
Un prix Orange 2018 mérité.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 29 février 2020.
Comme vous pouvez le constater, je suis plus tortue que lièvre, même si celle de la fable arriva la première. Voilà deux ans que "Cette nuit", le deuxième roman de Joachim Schnerf est paru et je viens tout juste de le lire, au gré d’un cadeau de noël. Cette amie qui me veut du bien, à l’origine de ce présent, a tapé dans le mille.
J’ai beaucoup aimé, en effet, ce récit entre larmes et rire, à l’humour dévastateur – ce fameux humour juif – toujours teinté d’une grande tendresse, et à l’écriture brillante. Ce Salomon, le narrateur, n’a pas son pareil pour raconter cette veille de Pessah, la Pâque juive. Il faut dire que cette année-là, elle a un goût particulier. C’est la première qu’il fêtera sans sa femme Sarah, sa femme adorée, l’amour de sa vie, morte il y a quelques mois. Il parle, il raconte, passe du passé au présent avant de mieux y revenir.
Joachim Schnerf a bien du talent qui réussit à la fois à nous faire rire et pleurer et, en nous racontant une histoire intime, à nous dire l’Histoire, à nous rappeler aussi, en tous les cas à me rappeler, une ambiance de dîner de famille somme toute universelle. "Nous savions pourtant que les soirées de fête au côté de sa sœur gommeraient pour quelques heures la félicité de ses traits, un cri suffisant à abîmer la courbe de ses lèvres heureuses." – Il est question de Denise, fille de Salomon et Sarah et sœur de Michelle qui ne la ménage guère – "Toute la Knesset était représentée dans la salle à manger : de la gauche à la droite, chaque nuance siégeait autour du plat du Seder.", quand je vous parlais d’universalité…
Mais il y a plus, j’ai aimé la description très détaillée des rites autour des fêtes religieuses juives, j’ai été touchée par la pudeur quand il s’agit d’évoquer la Shoah ou plutôt de la taire. J’ai été émue par l’amour inconditionnel de Salomon qui s’imagine bien lâcher prise et rejoindre sa femme disparue. J’ai été, amusée par la personnalité de Tania, fille de Michelle et Patrick, en constante opposition et prête à s’éloigner de ses racines pour faire valoir ses propres opinions.
Oui, décidément, "Cette nuit" est un roman de grande valeur, un roman riche, poignant, sensible.
https://memo-emoi.fr
L’humour comme antidote, rire pour ne pas sombrer, telle semble être la devise de Salomon, rescapé des camps de la mort et qui vient de perdre Sarah, sa femme, l’amour de sa vie.
Alors que se prépare la soirée de Pessah qui va réunir ses filles, ses gendres et ses petits-enfants, Salomon se souvient.
C’est un roman plein d’amour, absolument bouleversant. Le personnage de Salomon est très touchant. C’est un homme habité par un humour grinçant, parfois même dérangeant pour les autres. Mais il est aussi rempli de force grâce à son amour pour sa femme, son pilier.
C’est une histoire universelle sur les relations familiales, la transmission, la force des traditions, le deuil. Le style est toujours d’une grande justesse pour décrire les rapports entre les membres de la famille et les sentiments de Salomon.
C’est à la fois pudique, délicat et plein de sensibilité. Un pur enchantement.
Ce roman très court est néanmoins très riche.
Le narrateur, Salomon prépare la prochaine nuit de Pessah, la Pâque juive mais pour la première fois depuis cinquante ans, cette nuit se passera sans son épouse Sarah, décédée il y a peu. Il se souvient du dernier repas houleux et il appréhende un peu de se retrouver seul pour organiser et diriger cette fête. Sa femme ne sera pas là pour apaiser les tensions autour de la table, pour temporiser l'humour féroce de son époux , ses blagues concentrationnaires peu appréciées par la famille.
Salomon revisite son passé : sa rencontre avec Sarah, leur mariage, les moments heureux qu'ils ont partagés, la naissance de ses filles
A travers ses rêveries, Salomon raconte ce que fut sa vie, de sa déportation à Auschwitz à ses dernières années auprès de la femme qu'il aimait.
Ce roman m'a beaucoup touchée , je l'ai trouvé émouvant et juste. J'ai aussi appris beaucoup de choses sur les traditions juives.
Traditionnellement le repas de fête consommé après la tombée de la nuit le premier soir de Pessa’h, commence par cette formule rituelle:
" Ma nichtana halaïla hazé mikol haleïlot " ( En quoi cette nuit est-elle différente des autres nuits )
Aujourd'hui Salomon reçoit comme d'habitude sa famille pour célébrer le seder de Pessa’h, ce repas fondateur de l'identité juive mais ce matin il se réveille hagard et angoissé. Celle qui l'a accompagné et aimé pendant un demi siècle n'est plus près de lui.
Sarah n'a pas été embarquée par les nazis, non, elle est morte depuis peu, le laissant affligé et totalement déboussolé.
En attendant l'arrivée de sa fille qui va l'aider à préparer la fête, Salomon pense à son épouse et tout en se souvenant du seder de l'année précédente, imagine celui de ce soir. En quoi cette nuit sera-t-elle différente des autres ?
A travers le portrait légèrement grinçant d'une famille ashkénaze de Strasbourg , Joachim Schnerf aborde de façon sensible et tout à fait originale - au rythme de la Haggada - les thèmes du deuil et de la transmission.
Salomon ne peut pas parler à sa famille des horreurs qu'il a vécues et de sa souffrance, si immense que seul celui qui l'a connue peut la comprendre. Il ne peut l'évoquer que sous la forme de blagues avec ses amis du "café-Shoah", probablement pour protéger les siens d'une réalité trop effroyable pour être dite. A l’heure où les rescapés de la Shoah sont en train de disparaître, une mémoire s'éteint, le silence gagne et la question de la transmission se pose parfois douloureusement.
J'ai terminé ce roman avec le regret de quitter trop vite ce vieil homme si attachant et profondément émouvant qui m'a offert un très beau moment de lecture !
En refermant ce livre, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Marceline Loridan-Ivens qui vient de décéder ce 18 septembre 2018. Elle affirmait à François Busnel qui la recevait dans une Grande Librairie spéciale : « Je suis profondément athée. »
Alors, quand Joachim Schnerf écrit un roman axé sur la religion juive pour faire ressentir tous les tourments d’un homme, rescapé des camps de la mort, après le décès de sa chère Sarah, son épouse, c’est un peu trop et pourtant, je me laisse prendre car cette intimité avec la personne disparue est tellement intense et bien décrite que l’émotion gagne.
Cette nuit, c’est celle de Pessah, la Pâque juive, et Salomon souffre terriblement de l’absence de son épouse car c’est la première fois qu’il s’apprête à vivre ce moment fort de l’année sans elle. Remontent sans cesse les souvenirs de la Shoah. Salomon a été déporté à l’âge de 13 ans, avec ses parents qui ne sont pas revenus. À Auschwitz, c’est par l’humour qu’il repoussait l’horreur de ce qu’il vivait et c’est toujours par ce procédé qu’il écarte les mauvais souvenirs : « Nos peurs les plus profondes se mélangeaient à nos larmes railleuses, nécessaires. ».
Nous faisons connaissance avec sa famille : Michelle et Denise, ses deux filles et les deux gendres dont Patrick, époux de la première, se distingue par des maux de ventre, de célèbres diarrhées dans les moments importants. Michelle et Patrick ont deux enfants : Tania et Samuel.
Denise a épousé Pinhas, un juif séfarade. Ils n’ont pas d’enfant et sont toujours en retard : « Le génie séfarade réside peut-être dans cette jovialité à toute épreuve, cette insouciance parfois énervante. » Malgré tous ces soucis familiaux, la peine de Salomon est immense et le deuil très réglementé dans la religion juive balise une année complète.
Les souvenirs d’une vie remontent et tout se mélange dans l’esprit alors que Tania remet en cause l’existence de « D’ieu » comme l’écrit l’auteur pour montrer qu’un juif n’a pas le droit de nommer Dieu, ni d’écrire son nom, s’évertuant à le désigner par d’autres formules., comme l’a expliqué Joachim Schnerf lors de notre rencontre aux Correspondances de Manosque.
Petit bijou de délicatesse, ce livre est le second d’un auteur prometteur car l’humour et la finesse de son roman laissent espérer encore de belles pages.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Roman drôle par ses moments "pince-sans-rire" et d'espièglerie, mais également très touchant. L'amour entre Salomon et Sarah est émouvant
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