"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Atteint d'une maladie incurable, Sitam quitte ceux qui partagent son existence. Mais conscient de son erreur, il cherche à retrouver sa compagne. Les tentatives infructueuses s'enchaînent, il se résigne donc à mener une vie solitaire. Alors qu'il semble abandonner tout espoir, la mort de l'un de ses anciens copains l'oblige à revenir dans sa banlieue natale. Un voyage qui le replonge dans le passé. Ils formaient une bande et tous ont grandi entre la déconne, les problèmes d'argent et une soif immodérée d'aventure. En les retrouvant, Sitam mesure l'ampleur de l'attraction qu'exercent sur eux la banlieue et la dureté de l'existence qui s'est imposée à eux. Une confrontation qui le pousse à s'interroger sur ses choix.
Suite de K.O., Carnaval peut se lire indépendamment. On y retrouve encore plus affirmé le style musical, dansant, polyrythmique de l'auteur. Pourquoi Carnaval ? Pour la fête bien sûr, et pour le grand défilé des détraqués incarnés par ces personnages hauts en couleur. Dans la célébration comme dans les enterrements, le rire flirte toujours le désespoir.
On rejoint notre écrivain (suite du 1er roman) qui est bien décidé à retrouver sa petite amie Capu. Elle s'avère introuvable à Paris et il repart alors vers sa banlieue natale. Au même moment, un ami de la bande décède. Les souvenirs refont surface et il nous les partage. Il se rend compte qu'il n'y a aucun avenir ici pour lui (ni là ni ailleurs), détérioré petit à petit par la maladie (sclérose en plaques). Aucun avenir non plus pour sa bande : il n'y a que de la misère et de la pauvreté, pauvreté d'esprit aussi. Notre auteur relève un peu le niveau avec son âme d'artiste mais son langage est cru et d'une noirceur sans fond.
L'auteur critique le happy end et pour ça, c'est réussi. Aucun espoir.
Le rire est invoqué dans la 4ème de couverture. je ne dois pas avoir le même humour car leurs aventures d 'ado ne m'ont pas amusée.
Il y a beaucoup de belles phrases, bien tournées mais peut-être un peu trop à mon goût : j'en perdais le fil des pensées du narrateur, arrêtant dès lors ma lecture pour tenter de comprendre ce qu'il avait bien voulu dire.
Très partagée donc.
On rejoint notre écrivain (suite du 1er roman) qui est bien décidé à retrouver sa petite amie Capu. Elle s'avère introuvable à Paris et il repart alors vers sa banlieue natale. Au même moment, un ami de la bande décède. Les souvenirs refont surface et il nous les partage. Il se rend compte qu'il n'y a aucun avenir ici pour lui (ni là ni ailleurs), détérioré petit à petit par la maladie (sclérose en plaques). Aucun avenir non plus pour sa bande : il n'y a que de la misère et de la pauvreté, pauvreté d'esprit aussi. Notre auteur relève un peu le niveau avec son âme d'artiste mais son langage est cru et d'une noirceur sans fond.
L'auteur critique le happy end et pour ça, c'est réussi. Aucun espoir.
Le rire est invoqué dans la 4ème de couverture. je ne dois pas avoir le même humour car leurs aventures d 'ado ne m'ont pas amusée.
Il y a beaucoup de belles phrases, bien tournées mais peut-être un peu trop à mon goût : j'en perdais le fil des pensées du narrateur, arrêtant dès lors ma lecture pour tenter de comprendre ce qu'il avait bien voulu dire.
Très partagée donc. Merci cependant à Babelio de m'avoir permise de découvrir la suite.
Un livre qui ne m'a pas permis d'entrer pleinement dans ce récit et que je n'ai pas pu d'une seule traite, j'ai même dû parfois le reprendre, revenir en arrière.... en cause un récit assez décousu d'une amitié de jeunes banlieusards au destin trouble au profil plutôt délinquant. Un langage cru, des longueurs, un mélange de genre et un certain manque de clarté avec tous ces personnages.
On les suit dans un parcours assez chaotique d'adolescents sans beaucoup de perspective ni d'envies. Des disputes, des retrouvailles, des boulots différents et des retrouvailles autour de la mort d'un de ses complices. Un narrateur en galère, atteint d'un mal neurologique handicapant ; Sitam (anagramme de l'auteur), un certain talent d'écritures mais en panne, une copine (Capu) qu'il veut retrouver après l'avoir forcé à le quitter..... 213 pages au total où la quète de cette Capu et les souvenirs d'ados se partagent inéquitablement.
Un exercice sûrement qualitatif mais qui ne m'a pas séduit foncièrement....
C'est presque un texte de slam que nous déclame Hector Mathis dans son roman "Carnaval".
L'histoire commence à la sortie d'un hôpital où le décor est posé : le personnage principal est atteint de la sclérose en plaques. Il doit composer avec, dans un Paris violent, sans concession où il a du mal à trouver sa place. Tout devient un combat, combat pour la vie, combat pour un travail, combat pour se loger. Il n'y a pas de place pour les exclus, les marginaux, la précarité.
Heureusement il y a l'espoir, celui de retrouver son amour qu'il a laissé partir trop tôt.
Et puis, il y a les amis de longue date ceux sur qui on peut compter et pour qui le mot solidarité a encore un sens, surtout lorsque la mort touche l'un d'eux.
C'est peut-être pour cela que l'écriture est rapide, haletante, sans répit. L'auteur utilise le langage du "titi parisien" ou plutôt du "titi de banlieue". Il n'y a pas de temps à perdre, il faut vivre, vivre à perdre haleine. A quoi bon dormir d'ailleurs, quand on ne sait pas de quoi sera fait demain.
J'ai aimé la poésie de ce roman qui peut, par son style, se lire d'une traite tant on est entraîné, bousculé par sa lecture.
Il m'a fait penser à la chanson de Maxime le Forestier "Né quelque part". Les jeux sont-ils faits d'avance ? J'ai moins aimé ce côté noir, sans beaucoup d'espoir d'une vie meilleure, comme si la vie était une grande mascarade.
Sur le même rythme, soutenu, haché, vif, direct, au style parlé dynamique et exalté, Sitam continue ses pérégrinations. Il parcourt à nouveau la route et tente de retrouver sa Capu qui lui manque tant. Il porte en lui un sentiment d’urgence qui transparait dans chacun de ses mots. Il avait fui ses amis et Capucine à la suite de la découverte de la maladie grave qui le frappait, la sclérose en plaque.
Le chemin n’a rien d’un fleuve tranquille, d’autant qu’entre temps il apprend le décès d’un de ses inséparables amis d’enfance. C’est alors le retour obligé vers la banlieue grise de sa jeunesse. Il part assister aux obsèques. Les souvenirs en vrac, vivants, bruyants, mouvementés, colorés, gais et tristes. Ils lui rappellent ces années où les amis ont été présents, l’avenir était ouvert, la vie s’annonçait belle malgré les bêtises, les incartades, la soif de découvertes, les quatre-cent coups. Aujourd’hui, l’avenir est sombre, la situation triste, et Capu absente. Pendant sa quête, il avance sur le difficile chemin de l’acceptation de cette maladie invalidante et sournoise.
Un roman à l’écriture aussi étonnante que K.O, sombre et caustique, aussi triste que mordant et joyeux. Il y a du Bardamu dans ce personnage, dans ce roman qui se lit dans l’urgence absolue. Réaliste et pessimiste aussi, mais qui laisse poindre une lumière au bout du chemin.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/09/09/carnaval-hector-mathis/
On retrouve Sitam (Mathis ?), le héros de K.O.
Il revient sur sa jeunesse et son groupe d’amis, dans sa banlieue d’origine, la grisâtre.
Est-ce ce que l’on nomme une préquelle ? (mot que j’ai appris récemment et que je suis fière de caser °
Je n’ai hélas pas retrouvé la magie du premier roman que j’avais énormément apprécie.
Moins de musicalité, moins de poésie.
C’est assez sombre, pessimiste
On en ressort amer, même si l’amitié des personnages perdure au-delà de la jeunesse.
Il n’y a pas vraiment d’intrigue.
Juste une jeunesse jetée en vrac au lecteur.
C’est une écriture parlée, aux expressions choc, directes .
Je pense que j’aurais préféré Carnaval si je n’avais pas lu K.O. que j’avais trouvé tellement abouti.
J’ai eu ici une impression de rajoutis, il n’y avait plus la surprisse d’une belle découverte.
Sitam a tout lâché, sa vie d’avant, ses amis d’enfance, sa compagne Capu lorsqu’il a appris qu’il était atteint d’une maladie neurologique : « il est scléreux » comme il le dit lui-même. Entre les médicaments et leur effets secondaires parfois terribles, la lucidité qui lui fait comprendre très vite que ceux-ci ne peuvent qu’atténuer les symptômes sans soigner vraiment, la dureté de la vie à Paris, dans la pauvreté et la solitude, il se rend compte qu’il a peut-être fait une bêtise en prenant la fuite.
A Paris, il a un copain de galère, Totor, qui livre des pizzas ou autres repas, à vélo, payé en fonction de la durée optimale de livraison fixé par l’employeur, et malheur à lui s’il est victime d’une crevaison ou autre contre-temps. Comment payer un loyer quand on gagne à peine de quoi ne pas crever de faim, quand on croise sur la route les « croque-poussière » comme il les appelle.
Alors, retrouver Capu devient une priorité et il frappe à toutes les portes (enfin, tous les numéros de portables qu’il connaît!). Mais, il est obligé de revenir dans la banlieue de son enfance car un des potes est décédé. Tous les souvenirs remontent, les bêtises de l’adolescence, flirtant avec la petite délinquance, l’alcool…
« Grand Jean fuyait l’école, Benji la solitude, le Muco la maladie, l’Allemand sa famille et moi l’ordinaire. C’était tout de même une enfance bien heureuse, pleine d’imaginaire, je sais bien que beaucoup de choses ont été écrites à ce sujet, mais enfin je continue, une enfance avec l’infini au bout de la rue… »
Hector Mathis nous dresse un portrait de l’adolescence, des efforts pour se sortir du quotidien, des liens forts qui se tissent à cet âge-là, la difficulté de garder des illusions et la manière d’aborder la maladie est sans concession, aussi brutale que l’est la maladie elle-même.
Il oppose aussi banlieue et capitale, leurs architectures, les milieux qui ne se mélangent pas, bourgeois et croque-poussière, l’anonymat des villes… comment résister à la manière dont il croque le portrait de son pote surnommé « Muco » car il est atteint de mucoviscidose, et la respiration haletante, parfois coupée comme l’est le récit…
L’écriture est belle, ciselée, avec une langue verte, des coups de pied dans la grammaire, autant que dans la misère de la banlieue qu’il appelle « la grisâtre »…
Ce roman est particulier par son style, son rythme effréné, la course à la survie parfois, dans des familles souvent à la limite de la désocialisation. C’est un uppercut et même si le propos est parfois décousu, je me suis laissée emporter par les mots que l’auteur manie avec dextérité…
Ce roman est une suite de « K.O. » que je n’ai pas lu, mais cela ne m’a pas gênée dans ma lecture, juste donné envie de le lire évidemment.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Buchet Chastel qui m’ont permis de découvrir ce roman si particulier ainsi que son auteur.
#Carnaval #NetGalleyFrance
https://leslivresdeve.wordpress.com/2020/08/30/carnaval-dhector-mathis/
Roman coup de poing, au style si particulier, puissant et poétique : métaphores choc, colocations inattendues, phrases courtes, incomplètes, ponctuées de points d'exclamation pour souligner l'horreur, une vision de l'existence aussi "grisâtre" que la banlieue du narrateur, Sitam - verlan de Matisse, chef de file du fauvisme ? - et de sa bande d'amis.
Carnaval de la vie ? Inutilité de se démener dans un monde dans lequel tout est perdu d'avance lorsque l'on ne naît pas au bon endroit ? Absurdité de se débattre dans une lutte vouée à l'échec ?
"L'homme c'est un singe ! Un singe plus doué que les autres mais doué pour quoi ? La violence et la prétention !"
Prétention de l'auteur par exemple (Sitam est écrivain) qui s'érige en génie et veut faire mieux que Proust (d'ailleurs certaines thématiques sur le temps m'avaient rappelé La recherche !).
La mort, la maladie - qui "rompt ce qui (nous) lie au monde", la misère, le chômage, le gâchis, et la vacuité vous guettent, mais lorsque tout semble vain, une once d'espoir pointe. Un désir de vivre plus fort que tout ? À voir. Ouvrage déchirant de lucidité sur les errances de jeunes des cités, à lire, sur le sens de la vie aussi ou la folie de lui en chercher un.
Une inanité de nos quêtes, une cruauté, et aussi un humour désespéré comme tentative d'antidote.
Un grand texte, un auteur à suivre.
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