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Maupassant Bel-Ami A qui Georges Duroy doit-il son irrésistible ascension ? Aux femmes séduites par sa jeunesse et sa beauté. La petite fille de l'une de ses maîtresses le surnommera Bel-Ami. Et ce fils d'aubergistes normands, à Canteleu, deviendra baron Du Roy de Cantel. L'amitié lui ouvrira la carrière journalistique. L'amour lui donnera l'argent et la gloire. Maupassant a été journaliste. Il a connu ce monde parisien du xixe siècle, les salles de rédaction qui font et défont les ministères, et leurs annexes, les salons mondains où naissent intrigues et liaisons. Ses portraits de femmes dévorées d'amour ou d'ambition, ses tableaux de la vallée de la Seine à Rouen, ses fiacres, avenue du Bois de Boulogne, sont oeuvre de peintre. Maupassant était un maître du récit.
Préface de Jacques Laurent.
Notes et commentaires de Philippe Bonnefis.
J'ai adooooré cette lecture ! J'ai surligné plein d'extraits magnifiques remplis de vérités si joliment écrites ! Un homme, Georges Duroy use de ses charmes au près des femmes influentes pour se faire un nom dans la haute société ... Et ça marche ! Cette plume me parle beaucoup plus que celle d'Emile Zola dans Pot-Bouille ... C'est beaucoup plus élégant et du coup cela me semble plus réaliste ! La lâcheté des hommes si "brute de pomme" chez Zola est sublimement décrite dans ce livre ... ça change tout !! Et pourtant les 2 auteurs veulent dire la même chose !
Bel Ami: mon coup de coeur de lycéenne ! Je l’ai lu et relu depuis, avec toujours le même ravissement.
Arrivant de Normandie sans un sou, Georges Duroy parvient à gravir les échelons d’un journal parisien. Surnommé « Bel Ami », il est arriviste, opportuniste mais aussi charmeur et irrésistible. Cet anti-héros utilise sans scrupule les femmes de la haute société et son audace est sans limite. En suivant l’ambition démesurée de ce cynique personnage, on côtoie toute la société parisienne de la fin du XIXe siècle.
Le style de Maupassant est limpide et n’a pas pris une ride, c’est un formidable conteur. Il décrit avec finesse sa vision sombre de l’humanité, n’épargnant personne : journalistes, politiques et bourgeois subissent ses foudres. Il réussit même l’exploit de rendre le lecteur machiavélique, car on se prend au jeu à espérer la réussite du séduisant Bel Ami. C’est un roman d’apprentissage indémodable qui se transmet de génération en génération, à lire et relire sans modération.
Lecture mère-fille
Bel-Ami, je l'ai rencontré il y a presque 30 ans, pendant ma période Maupassant. Alors quand j'ai eu l'occasion de le relire avec ma fille, j'étais ravie de le retrouver.
Et bien, il n'a pas changé George Duroy, toujours en quête de richesse et d'ascension sociale. Le moyen d'y parvenir reste le même aussi : les femmes.
J'ai beaucoup plus apprécié la description du milieu du journalisme et des intrigues politiques que lors de ma première lecture, à l'adolescence.
Sans surprise, ce fût un régal de relire ce roman de Guy de Maupassant.
Dans un souci d'authenticité, nous sommes même allées jusqu'à lire 1 ou 2 chapitres par jour pour respecter le rythme original de publication en feuilleton. Bon OK, c'est surtout parce que ma fille est en PLS s'il faut lire plus de 60 pages par jour.
Et last but not least, comme j'avais emmené ma liseuse en vacances, j'ai eu le plaisir de lire une partie de Bel-Ami dans une très belle version émaillée d'illustrations de Ferdinand Bac.
Paris seconde moitié du XIX e siècle, Georges Duroy, ancien sous-officier d’un régiment de hussards, végète pour ne pas dire plus. Mais sa route croise celle d’un ancien camarade de régiment Charles Forestier rédacteur au journal La Vie Française.
L’auteur commence son roman par un Georges Duroy comptant les quelques sous qui lui restent pour finir le mois, et bien évidemment ce n’est pas suffisant. C’est à la fois drôle car le lecteur est comme lui en train de faire des choix drastiques et de rêver à des jours meilleurs.
Charles Forestier va lui offrir un poste de journaliste.
Ainsi Georges Duroy va découvrir le monde auquel il aspire.
Cependant ce métier il n’y connait rien et c’est Madeleine Forestier qui lui écrira son premier article. La femme de Charles est rompue à cet exercice car elle œuvre dans l’ombre de son mari.
Georges a belle allure et est séduisant :
« Quoique habillé d’un complet de soixante francs, il gardait une certaine élégance tapageuse, un peu commune, réelle cependant. Grand, bien fait, blond, d’un blond châtain vaguement roussi, avec une moustache retroussée, qui semblait mousser sur sa lèvre, des yeux bleus, clairs, troués d’une pupille toute petite, des cheveux frisés naturellement, séparés par une raie au milieu du crâne, il ressemblait bien au mauvais sujet des romans populaires. »
Invité à son premier dîner mondain, il est un peu embarrassé dans son habit de location, Madeleine lui conseille de se rapprocher de Clotilde de Marelle. Celle-ci a un mari très absent et une petite fille, c’est elle qui surnommera Georges, Bel-Ami.
Il y a beaucoup de drôlerie dans la façon dont Maupassant nous peint ce monde-là : Duroy n’a pas lu Balzac et il n’est pas le seul, au journal il y a Saint Potin personnage hilarant. L’auteur s’ingénie à nous montrer que tout est apparence.
Il ne fait pas de moral, il nous transmet des émotions voire des opinions sur la vacuité des milieux intellectuels.
Société creuse, pompeuse, ampoulée, milieu des cercles bourgeois, des médias, des finances et de la politique.
Ecrit en 1885 et d’une actualité extraordinaire, et j’ajouterai décuplée par la multiplication de nos médias et leur rapidité à faire des informations là où il n’y a rien.
La nature humaine est donc sans âge et la puissance sera toujours entre les mains d’une poignée d’hommes. Généralement les moins scrupuleux.
La vérité sortirait-elle de la bouche du poète Norbert de Varenne :
« Tant qu’on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux ; mais, lorsqu’on arrive en haut, on aperçoit tout d’un coup la descente, et la fin qui est la mort. Ça va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend. »
Maupassant croque des portraits avec finesse et psychologie, tantôt drôle et mordant, tantôt tendre, le lecteur sent bien que son cœur va vers les gens vrais.
« Le père Duroy, mis en joie par le cidre et quelques verres de vin, lâchait le robinet de ses plaisanteries de choix, celles qu'il réservait pour les grandes fêtes, histoires grivoises et malpropres arrivées à ses amis, affirmait-il. Georges, qui les connaissait toutes, riait cependant, grisé par l'air natal, ressaisi par l'amour inné du pays, des lieux familiers dans l'enfance, par toutes les sensations, tous les souvenirs retrouvés, toutes les choses d'autrefois revues, des riens, une marque de couteau dans une porte, une chaise boiteuse rappelant un petit fait, des odeurs de sol, le grand souffle de résine et d'arbres venu de la forêt voisine, les senteurs du logis, du ruisseau, du fumier.
La mère Duroy ne parlait point, toujours triste et sévère, épiant de l'œil sa bru avec une haine éveillée dans le cœur, une haine de vieille travailleuse, de vieille rustique aux doigts usés, aux membres déformés par les vieilles besognes, contre cette femme de ville qui lui inspirait une répulsion de maudite, de réprouvée, d'être impur fait pour la fainéantise et le péché. Elle se levait à tout moment pour aller chercher les plats, pour verser dans les verres la boisson jaune et aigre de la carafe ou le cidre roux mousseux et sucré des bouteilles dont le bouchon sautait comme celui de la limonade gazeuse.
Madeleine ne mangeait guère, ne parlait guère, demeurait triste avec son sourire ordinaire figé sur les lèvres, mais un sourire morne, résigné. Elle était déçue, navrée. Pourquoi ? Elle avait voulu venir. Elle n'ignorait point qu'elle allait chez des paysans, chez des petits paysans. Comment les avait-elle donc rêvés, elle qui ne rêvait pas d'ordinaire ? »
Le tandem Madeleine-Georges va bon train ;
« Du Roy, parfois, ajoutait quelques lignes qui rendaient plus profonde et plus puissante la portée d’une attaque. Il savait, en outre, l’art des sous-entendus perfides, qu’il avait appris en aiguisant des échos, et quand un fait donné pour certain par Madeleine lui paraissait douteux ou compromettant, il excellait à le faire deviner et à l’imposer à l’esprit avec plus de force que s’il l’eût affirmé. »
Et pour plus de puissance affronter la politique le meilleur moyen de voir son personnel à ses pieds.
Mais à ceci s’ajoute l’aiguillon de mille petits riens qui lui donne envie de tout balayer sur son passage pour aller toujours plus haut.
Son antienne : « Le monde est aux forts. Il faut être fort. Il faut être au-dessus de tout. »
Plus rien n’arrêtera cette ascension !
Ce monde-là court, le lecteur le voit, l’entend, l’observe. Les toilettes des dames bruissent du doux écho des tissus, les échanges de regard, les propos en demi-teinte, tout est sous nos yeux pour vivre cette folle ascension comme si nous y étions.
Le lecteur ressort de cette lecture avec la légère ivresse que peut donner le plaisir d’une belle soirée partégée.
L’art de Maupassant est là, il nous montre la réalité et nous y associe, il structure au cordeau, nous amène à penser que toute ascension… et finalement il y a un retournement.
Magnifique plaisir de relecture pour ce roman intemporel.
©Chantal Lafon
Publié en 1885, le roman de Maupassant BEL AMI présente l'irrésistible ascension d'un homme sous la 3e république. Cet homme, c'est Georges Duroy.
Surnommé Bel Ami, il incarne le séducteur arriviste. Fils de pauvres paysans normands, modeste employé des chemins de fer, il est doté d'un charme auquel nulle femme ne résiste, pas même celles de la haute société. C'est grâce à elles qu'il va se trouver introduit dans les milieux de pouvoir celui de la presse d'abord , puis ceux de la finance et de la politique, et c'est grâce à elles qu'il va grimper, en à peine 3 années, les échelons de la richesse et de la célébrité.
Son nom, dont il va transformer peu à a peu l'orthographe, est la marque de l'emprise qu'il détient et qu'il va développer. Le simple Duroy du premier chapitre va devenir au fil du roman Georges du Roy - c'est ainsi qu'il signe les articles qu'il publie-, puis Georges du Roy de CanteL quand il épouse mariage à la Madeleine, devant le tout Paris, la fille du très riche patron du journal, et qu'il est promis à un avenir de député et de ministre .
Je relis toujours ce « classique » avec un intérêt et un grand plaisir . Même si c'est la société de son temps que Maupassant y observe avec acuité, même si sa plume incisive montre les coulisses d'une presse vénale et corrompue, le lecteur actuel est amené à se demander si les rapports presse-politique ont réellement changé..... .
Et même si la condition de la femme, largement évoquée au travers des nombreux personnages féminins, est bien différente de celle que nous connaissons aujourd'hui, même si, de nos jours, une femme qui écrit n' a plus besoin , comme dans le roman, d'un prête-nom pour être publiée, elle reste parfois pour certains jeunes loups aux dents longues qui veulent se faire un nom, un « gibier » de choix …..
.Les thèmes de l'ambition, de la séduction et de la conquête sont des thèmes éternels en littérature, et ils nous sont servis ici par la plume nerveuse et précise de Maupassant. J'aime son style, son choix du détail juste et révélateur qui lui évite les descriptions chargées, ses phrases souples empreintes de sensualité . Chez lui, la lecture devient sensation , on touche, on sent, on entend ……
Une écriture qui n' a pas vieilli !
Cynisme merveilleux de Duroy, l'escalade du pouvoir grâce à la chair
Sublimement délicieux
L'un des meilleurs romans de Maupassant qui excelle dans l'art de décrire ses contemporains. J'aime particulièrement les petites touches cruelles apportées.
Une très intéressante critique de mœurs de la bourgeoisie du 19 eme à travers l'ascension d'un parvenu.
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