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le témoignage d’une échappée de Corée du Nord : Yeonmi Park, "Je voulais juste vivre" (Kero)
Après Deux Coréennes, voici encore un témoignage poignant qui en dit long sur l'oppression et la dictature en Corée du Nord. Ce récit autobiographique témoigne de la volonté de dénoncer une politique de l'horreur, de la propagande et des mensonges.
Endoctrinée dès son plus jeune âge, Yeonmi Park a été privée de choix et de liberté. Elle raconte comment la faim et la peur l'ont contrôlée, à travers un éloge aveugle de dirigeants prétendument omniscients. Son histoire familiale est bouleversante, et son évasion avec sa mère nous rend nerveux face aux péripéties qui se multiplient et aux dangers qu'elles encourent. Victimes des passeurs en Chine, elles sont réduites à l'esclavage humain. J'ai eu du mal à retenir ma colère et à maîtriser mes haut-le-cœur face à leur détresse. Elles m'ont impressionnée par leur force et leur dignité.
J'ai souvent été choquée par ce qu'elles ont pu voir et vivre. J'ai également été surprise par leur adaptation complexe en Corée du Sud, où la reconstruction de soi peut enfin commencer. Porte-parole des droits de l'homme, Yeonmi Park a donné de nombreuses conférences pour briser la loi du silence et réclamer justice pour son pays et ses compatriotes.
À travers son histoire, elle nous livre un combat pour la vérité et la liberté.
un témoignage poignant sur la fuite d'une mère et de sa fille de la Corée du nord!
En 2017, je visionnais inopinément le discours de Yeonmi Park prononcé lors du sommet One Young World de Dublin en 2014 dans lequel cette jeune dissidente revenait sur sa vie en Corée du Nord et la façon dont elle a réussi à s’en y échapper en 2007 à l’âge de treize ans.
Dans la foulée, je découvrais, qu’une fois adulte, cette dernière avait pris la plume pour raconter ce périple dans un livre intitulé « Je voulais juste vivre », publié aux éditions Kero le 25 février 2016. Intéressée par le synopsis qui m’était offert, je m’empressai de le photographier dans le secret espoir de l’acquérir un jours prochain.
Vingt-quatre mois plus tard environ, je vous retrouve avec plaisir pour chroniquer cette œuvre qui n'est malheureusement pas une fiction mais bel et bien la retranscription sur papier d'un vécu abominable et douloureux.
"Une lecture poignante, passionnante, empreinte d'optimisme, qui se lit d'une traite !" d’après le blog Chaise longue et bouquins. « Percutant », « Une femme courageuse » selon Amazon. Sur la Fnac, une internaute écrit « Témoignage vivant et éclairant ». Comme vous pouvez le constater en lisant ces commentaires, ce récit autobiographique est tellement auréolé d'une jolie réputation et d'avis extrêmement positifs, voir dithyrambiques que je ne pouvais être que motivée à l'idée de me plonger dans cette lecture des plus personnelles. Quelques heures difficiles mais paradoxalement belles d'évasion se profilaient.
Malheureusement, dès les premières pages avalées, j’ai su que ce témoignage, attractif sur le plan documentaire, n’allait pas m'enthousiasmer au niveau humain. D'emblée, j'étais étonnée. Je m'attendais à mieux. Il était quasi certain qu'une désillusion s'annonçait. Finissant toujours un livre entamé, je persévérais néanmoins.
L'ayant définitivement posé, je confirme ma primo-impression. J'en ressors avec un sentiment mitigé et finalement il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Mon avis étant subjectif et en aucun cas le seul à prendre en compte, je m'adresse à l'auteure en lui disant que je suis vraiment désolée d'avoir un tel jugement sur son travail mais je me dois d'être honnête envers celles ou ceux qui me suivent.
Je vais tenter, à présent, de vous exposer les raisons qui font que j'en suis arrivée à cette conclusion.
Avant de continuer, je dois avouer qu’avant de me précipiter dans cette aventure, je ne connaissais quasiment rien (comme beaucoup d’entre nous je pense) de ce régime communiste, hormis le fait qu’il fonctionne en vase clos selon une logique totalitaire et dans lequel les droits de l’homme sont les moins respectés au monde.
Lorsque nous ouvrons ce bouquin, nous faisons la connaissance d’une enfant de treize ans dont la courte existence est déjà frappée du sceau du désespoir. Pourquoi tant de désolation ? Parce qu’après des années de privations et de harcèlement, cette pré-adolescente, prénommée Yeonmi, n'a qu'une solution : fuir son pays, la Corée du Nord. Elle ne se doute pas que le chemin vers la liberté va l'entraîner en enfer. Par une nuit glaciale, elle réussit, accompagnée de sa mère, à traverser le fleuve Yalu qui marque la frontière entre la Corée du Nord et la Chine. Elles laissent derrière elles leur pays natal et ses horreurs : la faim, la délation constante et surtout une répression impitoyable et le risque permanent d'être exécutées pour la moindre infraction. Mais leur joie n'est que de courte durée. Rien ne les a préparées à ce qui les attend entre les mains des passeurs. Après plus d’une décennie d'épreuves inhumaines et un périple à travers la Chine et la Mongolie, Yeonmi atteint finalement la République de Corée.
De quoi sa vie était-elle exactement faite en République Populaire Démocratique de Corée ? Vénérait-elle la famille Kim et plus particulièrement Kim Jong-il et Kim Jong-un ? Comment s’est-elle construite sous le joug de l’oppression et de la tyrannie ? Comment a-t-elle enduré la misère et le malheur pendant tant d’années ? Quels ont été véritablement les éléments déclencheurs à son évasion ? Quel échappatoire a-t-elle trouvé pour sortir de son pays natal ? Comment s’est déroulé ce long et dangereux voyage vers la liberté ? A quoi a-t-elle été confrontée ? A-elle été aidée ? Manipulée ? Soumise ? Quelles ont été ses premières impressions, ses premières sensations arrivée à destination ? l’intégration, l’adaptation à sa nouvelle patrie a-t-elle été aisée ? Comment se sont composées et se composent maintenant ses journées ? En clair, est-elle heureuse ? Ne regrette-elle rien ?
Ces questions non exhaustives vous tenaillent ? plongez à votre tour dans l’histoire de ce transfuge nord-coréen et vous saurez. Vous serez au fait de nombreux aspects invraisemblables et ahurissants de cet Etat qui couvre la partie nord de la péninsule coréenne.
Texte divisé en trois parties : « La Corée du Nord », « La Chine », « La Corée du Sud » dans lesquelles la jeune femme nous donne un aperçu d’un chemin de vie que, nous occidentaux, ne pouvons concevoir. C’est un révélateur sur une facette du monde où se côtoient les pires horreurs, la souffrance et l’ignominie en tout genre. C’est une confession qui pousse à la réflexion, qui met les choses en perspective, qui nous interroge sur l’importance de nos soucis existentiels.
La force essentielle du premier tiers réside dans le fait qu’il nous permet de comprendre les us et coutumes de ce royaume despotique. Rien n'est caché ou édulcoré. La vraie nature de cette dictature est montrée. La faim, le froid, la peur, l’endoctrinement, le statut social érigé selon un système de castes, la délation, les menaces gouvernementales deviennent ainsi nos compagnons de lecture. Notre réfugiée dépeint avec force et détails ses conditions de vie. Elle n’hésite pas à dénoncer, à dire ce qu’elle aime mais aussi ce qu’elle déteste de la R.P.D.C.
Cette partie didactique m'a beaucoup plu. C'est instructif, nous ouvre les yeux et surtout nous autorise à nous satisfaire pleinement de notre situation.
Le second tiers qui parle du passage et de la réalité du quotidien en Chine revient sur une période emplie de désillusions, d’humiliations, de sacrifices, de débrouillardises et de non-renoncement. C’est encore abject et torturant à parcourir.
Le dernier tiers met l’accent sur cette odyssée vers La Corée du Sud, via La Mongolie. Enfin sur place et en sécurité, la jeune adulte entame une deuxième vie. Une aventure faite de rencontres, de découvertes impensables jusqu’à présent. Elle nous fait part de son ressenti quant à son acclimatation. Elle évoque le processus d'installation, sa scolarisation, sa socialisation. Son Intégration en quelque sorte. Trame intéressante, synonyme d’espoir qui nous montre que la route vers la liberté est néanmoins complexe car semée d’embûches.
Le point négatif, quant à lui, concerne la manière dont l’histoire est racontée. Yeonmi utilise un langage simple et détaché. C’est livré sans fioritures, sans pathos. Je la félicite mais cela induit un manque d’émotion, d’humanité. J’ai eu du mal à rentrer et à m’impliquer dans ce récit trop factuel à mon goût. Je saisis ce besoin de distance, de froideur. Cependant, cette écriture m’a considérablement gênée. J’ai eu quelquefois la sensation d’avoir entre les mains un papier journalistique plutôt qu’une autobiographie.
Yeomni est très mature pour son âge. Elle s’est indéniablement endurcie devant l’adversité. Son opiniâtreté n’a que la mort pour limite.
Malgré le portrait élogieux que je viens d’en faire, je n’ai eu que peu d’empathie pour cette jeune personne. Vous m’en voyez désolée.
En résumé, j’ai terminé une lecture, qui bien qu’informative, ne m’a pas emportée. Je vous confirme que cet opus est effectivement intéressant à découvrir, bouleversant par les épreuves endurées par notre protagoniste mais il ne m’a pas impressionnée ou émue comme ce à quoi je m’attendais.
N’y voyez aucune condescendance ou manque de respect de ma part. La magie n’a pas opéré tout simplement. Je ne regrette toutefois pas bien que je n’en garderai pas un excellent souvenir. Je voulais le lire. Je l'ai lu.
Vous avez, néanmoins, ma plus grande considération Madame Park ! J'ai admiré votre ténacité, votre force de caractère, votre courage. Tous mes vœux vous accompagnent. Je ne peux imaginer, même si j’essayais, ce que ce peut être de vivre dans un tel endroit. Moi, citoyenne française, profitant de nombreuses libertés, droits, bénédictions et joies qui ne seront probablement jamais menacées ni enlevées à moi. Qu’il fait bon vivre dans une démocratie !
A entreprendre ? : Avis circonspect. J'aimerais vous répondre avec conviction et assurance mais je ne peux me prononcer véritablement.
- Si vous êtes un adepte du genre, je ne recommande pas forcément. D'autres ouvrages axés sur ce thème sont plus attirants.
- Si vous débutez dans cette catégorie « histoires vraies », lancez-vous. Pour un premier essai, ce livre-témoignage facilement accessible est à lire. S’il ne restera pas dans mes annales littéraires, il n’en n’est pas moins important.
Yeonmi Park n'a que 13 ans lorsqu'une nuit de mars 2007, elle entraîne sa mère de l'autre côté du fleuve Yalu, frontière naturelle entre la Corée du Nord et la Chine. Poussée par la faim et les mauvais traitements infligés à sa famille par le régime des Kim, l'adolescente rêve aussi de ce qui n'est encore pour elle qu'un concept abstrait : la liberté. Confiante et naïve, peu habituée à penser par elle-même, Yeonmi ne sait pas que cette traversée va la faire passer d'un enfer à l'autre. En Chine, les clandestines nord-coréennes sont une marchandise pour les trafiquants d'êtres humains. Violées, maltraitées, vendues dans des fermes à des ''maris'' qui les traitent en esclaves, elles doivent en plus se cacher des autorités susceptibles de les renvoyer vers la Corée, un camp de travail ou de rééducation, la torture et la mort. Ce parcours va être celui de Yeonmi et de sa mère. Dans leur malheur, les deux femmes ont tout de même la ''chance'' d'être entre les mains d'un homme qui a conservé un fond d'humanité. Il les aide à faire venir leur mari et père même si celui-ci, atteint d'un cancer, n'aura pas le temps de profiter de sa liberté. Reste Eunmi, la sœur aînée de Yeonmi qui les a précédées dans l'exil. A-t-elle été arrêtée en Corée du Nord ? Est-elle en Chine ou déjà en Corée du Sud ? Le chemin sera long pour l'adolescente avant d'accéder à la vraie liberté, de réunir sa famille, de s'adapter à une société aux antipodes de tout ce qu'elle a connu et de dire sa vérité au monde.
Triste et émouvant, mais aussi hallucinant et incroyable, le témoignage de Yeonmi Park est nécessaire pour découvrir et comprendre le pays le plus fermé et la dictature la plus sévère du monde. Son difficile parcours est la dénonciation d'un régime qui prive son peuple de ses droits les plus élémentaires, l'affame, lui lave le cerveau et le maintient sous le joug d'une terreur permanente.Ils sont peu nombreux ceux qui ont le courage de fuir, d'abord parce qu'ils mettent en danger leur famille restée sur place, ensuite parce qu'ils n'ont aucune idée de ce qu'il y a en dehors de leurs frontières et aussi parce que les garde-frontières ont ordre de tirer à vue sur les fuyards. Pour ceux qui partent, les obstacles s'accumulent. Il faut survivre à la Chine, peu disposée à accueillir les réfugiés, survivre aux trafiquants, survivre au passage en Corée du Sud et à la suspicion d'espionnage, survivre au centre d'apprentissage de la démocratie, survivre à la difficile intégration, survivre à l'ostracisme, survivre à l'abondance. Oui, Yeonmi Park est une survivante qui a fait de son passé une force pour devenir une féroce militante des droits de l'homme, une ennemie déclarée du régime de Pyongyang. Une lecture instructive et nécessaire.
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