Revivez en images le dénouement de la 10e édition du Prix Orange du Livre !
C’est le 3 mai 2018 que le Jury du Prix Orange du Livre s’est réuni pour sélectionner les finalistes de cette 10e édition. Sous la présidence d’Erik Orsenna, les jurés ont défendu leurs romans préférés avec une...
Revivez en images le dénouement de la 10e édition du Prix Orange du Livre !
Des extraits des 6 romans lus par les comédiens Fanny Cottençon et Nicolas Pignon...
Les finalistes sont connus, mais comment le choix s'est-il fait ? Et quels sont les avis du jury sur les 6 romans en sélection ?
Ce roman retrace le périple de Nsaku Ne Vunda qui voulait convaincre le pape d'intervenir pour que cesse la traite des êtres humains ; nous sommes au début du XVIème siècle.
Nous allons le suivre sur un océan, deux mers et trois continents. Le voyage est intense, révoltant, semé de cruautés et d'abjections.
Rarement, je n'ai lu un voyage en mer faisant commerce d'esclave si bien conté.
C'est aussi un plaidoyer contre la pauvreté, l'hypocrisie et la religion.
C'est un texte qui hurle la souffrance des opprimés, des esclaves, des juifs persécutés ou des femmes violées.
D'une écriture dense, exigeante, presque poétique, l'auteur nous fait toucher du doigt ces abominations.
La Jeanne d'Arc du Kongo
Dans son nouveau roman Wilfried N’Sondé raconte le destin d'une jeune fille appelée à libérer son peuple du joug portugais à l'orée du XVIIIe siècle. Profitant de son initiation religieuse, elle va réussir à ébranler le royaume. Qui va devoir réagir pour conserver le Kongo.
Nous sommes en 1685 au Kongo. Le pays est alors sous domination portugaise et la proie d'un trafic d'esclaves de plus en plus effréné, plongeant les rescapés dans une situation de plus en plus précaire. C'est dans cette contrée misérable que naissent deux sœurs jumelles. Et si l'une ne survit pas, l'autre va se montrer vaillante et volontaire. Si sa stature n'est guère imposante, ses yeux de lune impressionnent tous ceux qui échangent un regard avec elle. Très vite, elle va jouir d'un statut particulier qui va la conduire à figurer parmi la douzaine de jeunes filles appelées à suivre une formation religieuse au sein d'un couvent érigé dans le but de propager la foi chrétienne dans cette contrée animiste.
Dona Béatrice, comme on l'appelle alors, va si bien réussir qu'elle ne tarde pas à devenir l'effrontée, car elle met les enseignants face à leurs contradictions, prêchant l'égalité et la solidarité et pratiquant le pillage des ressources et des hommes. Du coup, elle devient de plus en plus ingérable à mesure que sa notoriété grandit. Pour la «jumelle née de la guerre» l'heure est venue de réaliser la prophétie. C'est sous ce nom donné à sa naissance – Kimpa Vita – qu'elle est initiée : «Le maître s’agenouilla devant moi et me découvrit la tête. Il prononça d’étranges incantations, frotta mon corps avec des feuilles à l’odeur répugnante. Je ne résistai pas lorsqu’on badigeonna mes paupières du reste de la mixture piquante censée m'’insuffler une vie nouvelle. Une poule blanche fut décapitée, son sang rougit mon visage, et des masques furent disposés tout autour de moi. Malgré les tentatives pour m’ensorceler, m’exciter ou me pousser à réagir, je restai de marbre. Aux premières notes de tambour, on me permit enfin d’ouvrir les yeux. Kimpa Vita avait réussi. J’avais traversé les difficultés, avais maintes fois ressuscité. J'étais prête, me tenais sur mes deux jambes, seule face aux anciens initiés, au maître. Appolonia était également présente, cette fois j’en étais certaine ; elle avait veillé sur moi tout au long de l’épreuve. Tous s'étaient allongés à mes pieds et restèrent immobiles après avoir recouvert leurs corps de poussière. Je pris conscience de ma solitude: j'étais la seule candidate à être allée au bout de l'initiation.» Dès lors son sort est scellé. Elle va prendre la tête d'une insurrection qui ne dit pas nom, mais qui jour après jour gagne en importance et va la mener jusqu'à São Salvador où son aura fait des miracles. Mais inquiète la couronne et les religieux qui ne peuvent laisser cette «sainte» leur faire de l'ombre. Quand une vieille paysanne vient défier le roi Pedro IV, «J'ai aussi pour mission de vous annoncer que le ciel a envoyé un sauveur, une demoiselle, une vierge. Une fois le pays réunifié, elle seule désignera le futur et unique roi: le prochain Mani Kongo. De sa bénédiction dépendra aussi la victoire de votre armée, roi Pedro IV. Tous devront lui obéir. Le Tout-Puissant lui-même s’exprimera par sa bouche!», c’en est trop.
En retraçant le parcours de cette Jeanne d'Arc africaine, Wilfried N’Sondé montre l’aspiration d'un peuple à la liberté, mais aussi le poids des traditions et le mélange des cultures qui en résulte, mais aussi de la volonté des puissants à faire étalage de leur force, quitte à fouler aux pieds les principes qu'ils affirment vouloir défendre.
Le tout raconté avec cette langue chatoyante et sensuelle que l'on retrouve dans Un océan, deux mers, trois continents, roman qui avait aussi mêlé le métissage et la violence, le parcours initiatique et la douleur. Et voilà soudain l'aube du XVIIIe siècle en pleine actualité. Et si l'Histoire semble bégayer, elle est aussi là pour que l'on puisse la regarder en face.
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Un beau titre à connotation poétique pour un roman d'aventures en Sibérie, là ou vivent les Nénets et où un chaman vient de découvrir, conservée dans le permafrost depuis plusieurs milliers d'années, la tombe d'une femme noire, munie de bijoux et d'attributs de reine.
La présence de cette « Africaine de l'Arctique », comme il la baptise, serait-elle la preuve que la Sibérie aurait été autrefois peuplée de Noirs ?
Il faut vérifier rapidement cette hypothèse car la région dont le sous sol contient du gaz est fortement convoitée par des oligarques russes désireux de s'enrichir de son exploitation. Le chaman fait alors appel à un zoologiste français qui organise en toute hâte une expédition en compagnie d'une docteure en médecine légale et d'un anthropologue congolais .
S'affrontent alors deux catégories de personnages fortement typés .
D'un côté, « les bons »: c'est à dire le chaman, à la vie empreinte de spiritualité, relié aux forces de la terre et aux esprits invisibles, gardien des valeurs de la nature, ainsi que les trois scientifiques conscients de l'importance de leur investigations en faveur la connaissance du passé. De l'autre côté « les méchants », représentés ici par un sinistre oligarque, archétype du macho, vulgaire et cruel accompagné de ses trois chiens ,molosses dressés pour tuer.
Un scénario digne d'un film américain, avec rebondissements et scènes impressionnantes, il n'y manque même pas les séquences de roucoulades sentimentales et d'étreintes amoureuses .
Si ces scènes romanesques m'ont semblé souvent superflues, elles n'ont pas trop entaché mon plaisir de lecture lié surtout à l'écriture de Wifried N'Sondé.
Une véritable prose poétique faite de phrases, souples, élégantes, musicales. Leurs qualités éclatent dans les descriptions d'une nature sibérienne dont N'Sondé se fait le chantre et le défenseur.
Le permafrost de la péninsule de Yamal en Sibérie a libéré en se réchauffant le corps bien conservé d’un femme noire dont le riche environnement mortuaire laisse supposer à Noum, le chaman découvreur qu’il s’agit sans doute d’une princesse. Aussitôt, pour faire constater et analyser cette découverte, qui pourrait selon la législation en vigueur empêcher l’extraction industrielle et polluante de gaz, Noum fait appel à Laurent Joubert, scientifique français capable de réunir une équipe dont les conclusions seraient inattaquables. Cosima, médecin légiste allemande et Silvère, anthropologue franco congolais répondent à l’appel de Laurent et sont bientôt sur place à pied d’œuvre. Parallèlement, le responsable d’exploitation industrielle Sergueï, assisté de Micha, neveu de Noum se mobilise pour empêcher le travail des scientifiques qui pourrait nuire à ses intérêts. Roman en forme de fable ou les enjeux du réchauffement climatique, du recul de la biodiversité, des souvenirs heureux de la vie des « Nénets » avec leurs troupeaux de Rennes sont basiquement esquissés et obérés au profit d’une histoire d’amour entre Silvère et Cosima et d’un affrontement sauvage entre Sergueï et les scientifiques. De la belle endormie, il n’est bientôt plus question, Noum l’aurait’il rêvée ?
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