"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avis réservé pour ce voyage teinté de fantastique et d’érotisme
Dans ce tome 1, l’histoire se construit doucement entre un univers réaliste et fantastique. On suit le quotidien, d’un jeune artiste qui devient la proie d’un être capable de se transformer physiquement au gré de ses humeurs, de ses projets, de sa folie manipulatrice.
Les thèmes de l’obsession, de l’identité et de la domination sont au cœur de cette lecture. Timothé Le Boucher déroule petit à petit son scénario avec quelques longueurs et un rythme qui s’essouffle tout du long de ces plus de 370 pages. De leur côté, les personnages sont peu attachants et assez caricaturaux par certains aspects.
Graphiquement, pas de nouveautés. On retrouve le trait singulier et lisse du dessinateur que certains lecteurs encensent et d’autres détestent. La touche Le Boucher au niveau de la colorisation est bien présente.
Cliffhanger en fin de tome. Un univers fantastique et décadent qui attend donc la suite...
Tensions et manipulations dans ce thriller psychologique
Par cette intrigue, Timothé Le Boucher explore des thèmes qu’il affectionne : la nature humaine et la mémoire.
Dès les premières planches, le lecteur est saisit. L’album s’ouvre sur un drame violent, à l’origine du traumatisme de Pierre, un adolescent : le massacre de sa famille. Six ans, plus tard, il sort du coma. L’enjeu du récit va être de comprendre ce qui s’est déroulé cette nuit là. Au fil des pages, l’enquête se déroule dans ce huis clos qu’est l’hôpital.
Si deux protagonistes aux relations troubles, Pierre, le patient, et une psychologue portent cette histoire, plusieurs personnages secondaires donnent une vraie épaisseur à la narration.
L’histoire avance, on se questionne puis une vraie bascule s’opère. Une bascule qui vient mettre quelques peu fin au suspense et qui aurait pu être amenée de manière un peu plus habile. Vient ensuite le twist final. Le tout donne un scénario agréable à lire mais sans grande originalité finalement, Hitchcock et Urasawa sont déjà passés par là pour ne citer qu’eux parmi les grands talents.
Graphiquement, Le Boucher opte pour une palette de couleurs pastels, dans des tons unis. Le dessin est réaliste, épuré et comporte peu de détails. Les informations visuelles sont choisies et permettent d’appréhender les lieux de l’intrigue, les personnages et de donner de la contenance à l’ensemble.
Un album qui offre environ 300 pages sans temps mort, plaisant malgré quelques écueils et qui se lit d’une traite.
Un puzzle à reconstituer : une soirée sans limites, 5 visions de ce mauvais trip
Le décor : une soirée privée. Drogues, alcool, sexe, une jeunesse aux comportements desinhibés. Et, tout dérape...
Timothé Le Boucher embarque le lecteur dans le monde de la nuit, un monde de la consommation excessive, du lâcher prise, et dans lequel les apparences, le regard de l’autre sont à la fois sans importance et des plus pesants.
L’auteur ne choisit pas une narration linéaire de cette nuit de débauche. Le récit est découpé en cinq chapitres révélant le point de vue, les actions d’un des acteurs de cette fête, acteur qui est donc personnage secondaire à d’autres moments. Difficile pour Timothé Le Boucher d’éviter quelques clichés et les personnages un brin caricaturaux. L’histoire s’enrichit au fil des pages, le puzzle prend forme jusqu’au dénouement final. On pense au formidable film 11h14, véritable pépite du genre.
Pour créer une atmosphère adaptée, Timothé Le Boucher a fait le choix d’aplats de couleurs pastels et flashy. Le trait est lisse, un peu froid, prometteur mais qui reste à approfondir.
À noter, que Skins Party est le premier album de cet auteur/dessinateur et laisse entrevoir un réel talent qui ne sera pas démenti dans ses albums suivants.
Un récit SF sur le temps qui passe
Que faire si d’un coup, vous ne viviez qu’un jour sur deux et que vous partagiez votre enveloppe corporelle avec un Autre ?
Cette étrange cohabitation permet à Timothé Le Boucher de scénariser un récit original qui se découpe narrativement en deux parties. Le rythme insufflé donne une lecture fluide à l’ensemble de l’ouvrage avec une bonne montée en tension au fil des planches qui vient s’apparenter sur la fin au thriller.
Le travail réalisé autour de la psychologie des personnages est une des forces de cette bd. On suit le point de vue d’un des personnages avec toute la subjectivité que cela implique.
Amour, amitiés, famille, travail, sens de la vie, les sujets abordés sont nombreux, ceux qui construisent les individus. Néanmoins, à travers cette métaphore du temps qui passe, c’est bien la gestion des traumas qui est abordée en filigrane de cet album.
Graphiquement, le trait de Timothé Le Boucher est assez classique, tout comme le choix du découpage des planches. C’est propre, réaliste et cohérent. L’originalité de la BD ne se trouve donc pas dans le dessin mais bien dans l’histoire qu’elle livre au lecteur.
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