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Blanche est malade, elle apprend qu'elle va devenir sourde dans quelques semaines (ce que je n'ai absolument pas compris, je me suis demandée ce qu'elle avait...). On la suit lors de ses rendez-vous médicaux et au travail. Pour découvrir et enregistrer les sons, elle déambule dans les rues, va dans des lieux insolites où elles n'allaient pas avant. Elle décide aussi d'apprendre la musique. de temps en temps, des souvenirs resurgissent. Tous les événements sont racontés sans transition. Difficile alors de suivre. Je n'ai pas adhéré (même pas à sa souffrance) et j'ai abandonné. Je n'étais peut-être pas assez concentrée en début de lecture, j'ai l'impression d'avoir raté quelque chose.
Blanche est malade, elle apprend qu'elle va devenir sourde dans quelques semaines (ce que je n'ai absolument pas compris, je me suis demandée ce qu'elle avait...). On la suit lors de ses rendez-vous médicaux et au travail. Pour découvrir et enregistrer les sons, elle déambule dans les rues, va dans des lieux insolites où elles n'allaient pas avant. Elle décide aussi d'apprendre la musique. de temps en temps, des souvenirs resurgissent. Tous les événements sont racontés sans transition. Difficile alors de suivre. Je n'ai pas adhéré (même pas à sa souffrance) et j'ai abandonné. Je n'étais peut-être pas assez concentrée en début de lecture, j'ai l'impression d'avoir raté quelque chose.
Fin mai lorsque je suis allée au salon du livre de Villeneuve-sur-Lot, j'ai longuement bavardé avec un auteur suisse, Thomas Sandoz, chaleureusement recommandé par Grégoire Delacourt lui-même et je suis repartie avec un de ses romans dont la 4ème de couverture m'avait intriguée. Paru en Suisse en 2010 et en France chez @editionsgrasset en 2012, ce roman a reçu le prestigieux prix Schiller, le plus ancien prix littéraire suisse.
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C'est une histoire étonnante écrite avec une infinie délicatesse.
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C'est un jardinier de la ville, un taiseux, un solitaire dont on ne connaîtra pas le nom. Il a été affecté au cimetière municipal, plus précisément à l'allée E, celle des enfants. Et là, quand il est seul, il perd ses complexes, retrouve la parole et s'adresse avec beaucoup d'amour à "ses petits protégés", qu'il rebaptise d'un nom de fleur et chaque chapitre au nom de fleur correspond donc à un enfant, à qui il dit de ne plus avoir peur, qu'ils ne sont plus tout seuls et qu'il ne les abandonnera jamais. "Même en terre, ne jamais abandonner un enfant". Car il le voit bien, au début il y a du monde et puis avec le temps de moins en moins... Il entretient cet espace avec beaucoup de soin, compose les plantations, les semis pour obtenir le plus d'harmonie possible. Il ne sait rien des circonstances de décès de ces enfants, alors il réinvente leurs histoires et on sent bien que cela ravive des douleurs enfouies, des douleurs d'enfance. Peu à peu cet homme bascule dans la folie...
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On pourrait croire en lisant ce qui précède à une histoire glauque et morbide mais l'auteur réussit à rester sur le fil de l'émotion jusqu'au bout en nous entraînant dans la folie douce pleine de tendresse de cet homme qui veut recréer pour ces enfants dont la sépulture est souvent anonyme, la plupart du temps abandonnée, une famille ! celle dont il a tant manqué, une famille aimante quand lui n'a eu pour grandir que le désamour de ses grands-parents puis les brimades et le dénigrement des fermiers chez qui il a été successivement placé ...
Il y a une étrange beauté dans ce roman, qui suscite plus de questions dans l'esprit du lecteur qu'il ne donne de réponses. L'écriture est ciselée et précise, elle accompagne avec pudeur le lecteur dans la découverte de ce personnage atypique auquel on s'attache en dépit de sa folie...
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Un sujet vraiment original pour ce roman. Impossible de ne pas penser au début au personnage de Violette de Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin... C'est vrai que le cimetière n'est pas le décor de roman le plus couru, et encore moins ce qu'on appelle le Carré des Anges, cette partie réservée aux décès périnataux et jusqu'à 3 ans. Bien souvent les parents sous le choc laissent l'hôpital se charger de l'inhumation. Il n'y a donc dans ce carré ni stèle ni dalle nominative si j'ai bien compris. Ce qui explique en partie pourquoi le jardinier du roman dans son délire "s'approprie" cet espace...
Par ailleurs du début du XIXe siècle aux années 60/70 en Suisse, beaucoup d'enfants abandonnés ou retirés de leur famille furent placés dans des familles paysannes où ils servaient de main d'oeuvre corvéable à merci et où ils étaient souvent maltraités. J'ai fait des recherches car l'auteur fait référence à ce fait de société, au travers de bribes d'enfance du jardinier...
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"Thomas Sandoz écrit avec une délicatesse de dentellière. La souffrance reste contenue, prise dans les plis d'une étrange mélopée. Magnifique." L'Hebdo
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