Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Un roman graphique à lire en pleine lumière tant les dessins et les couleurs sont sombres. Les cases asymétriques donnent de la profondeur et une accentuent les actions qui font que les images successives donnent l’impression d’un mini film d’animation, comme un flipbook, mais à plat. Cela se révèle agréable sur certaines scènes comme celle du bain partagé par la princesse Libussa et sa compagne, amie et garde du corps.
A contrario, j’ai trouvé le scénario maigre, les répliques des personnages assez nulles, l’histoire relatée sans intérêt malgré le côté historique qui aurait pu et dû nous entrainer dans une belle narration. Ici, privilège donné à la noirceur, à la violence. J’ai eu du mal à suivre l’intrigue, mal ficelée, à reconnaître parfois les personnages, même si les dessins sont nets lorsqu’il s’agit de portraits et plus flous sur les paysages ou les arrières plans. Heureusement, les deux filles, l’une brune et l’autre blonde, mettent un peu de contraste.
Une première lecture qui ne m’a pas emballée, surtout que je m’attendais à un super album au vu des critiques de BDphiles.
Pour info, cet album est paru à titre posthume pour le dessinateur Guillermo G. Escalada, décédé à l’âge de 50 ans. Quant-au titre, il est trompeur car ce n’est pas du tout une histoire d’Amazones, juste de femmes guerrières.
C’est certain, lorsqu’on ouvre L’homme qui aimait les plantes, on a l’impression de feuilleter un herbier. Les aquarelles de Benoit Blary semblent tout droit sorties d’un traité de botanique elles sont magnifiques de couleur et de précision. S’y rajoutent les anecdotes concernant la découverte et l’usage de chaque plante.
Toutes ces plantes ne sont pas là par hasard, elles ont un lien direct avec ce pharmacien et ethno pharmacologue né en Moselle dans les années 50 et au patronyme prédestiné : Jacques Fleurentin.
Loin d’une didactique pesante, cette biographie nous permet de rencontrer l’homme passionné et pétrit d’humanisme et de le suivre à travers ses voyages dans le monde. Sur ses pas, nous traversons l’Afrique, la Perse, l’Arabie, l’Asie, les Galapagos… Chaque voyage est l’occasion de rencontres avec les autochtones et un partage de leurs connaissances de la flore. Les médecines traditionnelles, qui ont fait leurs preuves depuis des millénaires, savent utiliser les propriétés médicinales des plantes que nous offre la nature. Et c’est cette richesse qu’il est important de connaitre pour fabriquer nos médicaments de demain.
Dans de nombreux pays, l’utilisation des ressources naturelles est importante pour fabriquer des médicaments à base de plantes, une alternative aux molécules chimiques.
« La demande est forte aussi dans les pays du Sud qui n’ont pas accès facilement aux médicaments, importés et couteux. Selon l’OMS, 80% des habitants de la planète n’ont accès qu’aux médecines traditionnelles. »
L’auteur nous apprend également que l’exploitation de ces plantes médicinales génère un revenu aux pays et aux peuples qui les ont fait connaitre, ceci ratifié par une convention de l’ONU. Il y a donc une éthique dans la commercialisation de ces savoirs ancestraux, et c’est rassurant.
« Mais il n’est pas question de nous approprier ces savoirs qui appartiennent aux ethnies qui les ont découverts. Ils ne sauraient être exploités par de grands laboratoires pharmaceutiques qui se rendraient coupables de biopiraterie. »
Les illustrations nous font voyager et nous éblouissent tout en nous apprenant un tas de choses passionnantes.
Au-delà de la biographie d’un ethno pharmacologue, c’est un roman humaniste qui parle du partage des savoirs et des propriétés médicinales immenses et encore peu connues des plantes du monde entier. On ne peut qu’espérer que cette vision idéaliste, éthique et humaine soit la réalité et que la nature soit toujours respectée.
Cet album retrace l’histoire d’Andrew Taylor Still, pionnier de l’ostéopathie. C’est une biographie qui raconte une histoire personnelle, dans son contexte historique, en même temps qu’un destin scientifique déterminant.
L’ostéopathie est née des conditions de vie rude des pionniers de l’Ouest américain ainsi que des terribles hôpitaux de la guerre de Sécession où les blessés n’avaient aucune chance de s’en sortir.
Andrew Taylor Still, fils d’un Pasteur méthodiste, embrasse la même carrière que son père dans une Amérique où la médecine consiste à soulager le malade à doses d’alcool, d’opium, de Calomel ( puissant pesticide). A pratiquer saignées, purges et ventouses, qui , souvent, achevaient le patient, déjà affaibli par la maladie. Il sillonne donc le territoire américain aux côtés de son père , apprend beaucoup de la médecine indienne et se trouve confronté aux enjeux de l’esclavagisme. Lui qui est contre l’esclavage, est enrôlé durant la guerre de Sécession, tout d’abord en tant qu’infirmier , chirurgien de façon non officielle puis commandant d’un régiment de miliciens du Kansas. C’est à l’âge mur, après une suite de drames familiaux qu’il entreprend des études approfondies de chirurgie et d’anatomie puis commence à envisager une autre manière de soigner certaines maladies sans avoir recours à la « médecine héroïque » (car il fallait avoir de l’héroïsme pour supporter les poisons que prescrivaient les médecins), ni au bistouri. Il repositionne une vertèbre ou dégage la circulation d’une veine, il replace une articulation déboitée. Après des années de rejet par les médecins, qui par peur, le décrédibilisent auprès des populations, vient le succès, la reconnaissance de sa méthode et ainsi l’avènement de l’ostéopathie.
Les aquarelles de Benoît Blary, aux traits fins et aux couleurs subtiles sont magnifiques et illustrent à merveille le destin hors norme d’Andrew Taylor Still.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Tout de suite, quand les auteurs prennent le temps (3 tomes en 3 ans) la qualité s’en ressent… et cette série qui se termine à priori avec ce troisième tome ne fait pas exception à la règle. Je dis « a priori » parce que la fin reste tout de même très ouverte… (et j’écris « a priori » successivement avec et sans accent comme bon me chante car, le saviez-vous, les deux orthographes sont admises).
Toujours aussi joliment dessiné (je trouve que le trait de Maffre a du caractère), le scénario tient encore une fois toutes ses promesses, entre fiction et vérité historique, entre coups d’épée et coups de mousquet, entre décisions royales et rebondissements miraculeux, ou encore, entre amours naissantes et trahisons attendues. Bref, tout y est pour que ça fonctionne… et ça fonctionne. Les personnages sont bien campés et ont trouvé leur rythme : La marquise est plus acharnée et combattive que jamais, cette vieille carne d’Anacréon toujours aussi increvable et De La Reynie parfaitement déterminé, comme au premier jour.
Et puis il y a toujours un certain humour dans cette BD. J’en veux pour preuve la première case de la page 5 où le roi, s’étonnant de la similarité de l’organisation politique des gueux, se demande naïvement mais presque sincèrement ce qui les différencie des nobles… J’avoue que ça m’a bien plu…
Bref, ça fait vraiment plaisir quand une série tient ses promesses sur la longueur (bien que trois tomes ce ne soit pas si long).
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