Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Stan Thuret est un cinéaste, navigateur de 37 ans. Pendant 8 ans, il a travaillé sur des longs-métrages en tant qu’assistant-réalisateur tout en réalisant de courtes vidéos sur le milieu de la voile lui qui a passé la plupart de ses étés en Bretagne lorsqu'il était enfant. Puis il s'est posé la question de comment se faire une place dans ce milieu lorsqu'on débute. Il a commencé par faire des petites parodies, des vidéos amusantes, des tutoriels, et c'est grâce à cela qu'il s'est fait connaître du public pour finir par être pris par de grands navigateurs en tant que médiaman lors de courses.
Il a donc pris le virus de la voile et il s'est retrouvé à faire des minis transats puis il a vu plus grand pour terminer par plusieurs participations sur des transatlantiques les plus reconnues.
Mais un jour de 2023, il décide d'arrêter les courses au large pour des raisons écologiques. Il se rend compte qu'en une seule course, plusieurs milliers de tonnes de CO2 peuvent être émis. (organisation, bateau qu'il faut toujours améliorer, retour des voiliers à leur point de départ...)
"Un comble pour ce sport, censé être sobre et proche du vivant".
Il a donc décidé de nous faire partager son expérience, ses idées et point de vue par l'intermédiaire de l'écriture et dont le résultat est ce récit de 224 pages. "Réduire la voilure".
Dans un premier temps, il va nous parler de la façon dont il a découvert cet univers et comment il a dû faire face à de nombreuses difficultés lui qui n'avait que des connaissances basiques de ce sport. Il va aussi nous embarquer sur son voilier à ses côtés et j'ai justement trouvé cette première partie un peu longue et trop technique même s'il y avait une annexe en fin de livre pour nous donner la définition des termes utilisés. J'ai trouvé du coup cela un peu pénible à lire du fait de ces incessants aller-retour. Mais heureusement, j'avais quelques petites notions de voile.
Ensuite, il va nous parler du constat qu'il a fait sur ce milieu qui fait beaucoup de mal à la planète.
Et pour terminer, il nous fait des propositions sur ce qu'il serait possible de faire pour être plus irréprochable.
C'est un livre qui m'a ouvert les yeux sur ce sport que je pensais plus vertueux et il est vrai que je ne verrai plus ces courses de la même manière moi qui rêvais un jour de participer en tant que spectateur à un départ de la route du rhum. Il y a quand même de gros enjeux financiers et économiques et il va être difficile de changer les mentalités dans ce milieu de la voile. Même s'il nous fait des propositions intéressantes, cela va être dur de faire changer les choses.
C'est un récit qu'il est utile de lire, car il y a encore beaucoup de travail dans de nombreux domaines pour préserver notre belle planète.
Je remercie les éditions Robert Laffont pour cette invitation au voyage et pour cette réflexion sur ce réveil écologique.
À noter la préface de la militante écologique Camille Etienne.
Reçu dans le cadre d’une Masse Critique, je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont pour l’envoi de ce récit du skipper Stan Thuret » Réduire la voilure » paru le 6 juin dernier.
« Cinéaste-navigateur » engagé, Stan Thuret nous livre ici l’évolution de sa prise de conscience quant à son réveil écologique. Rien ne le prédestinait à se lancer en 2022 sur la Route du Rhum, et pourtant, le skipper aura montré plus de pugnacité et de courage que n’importe lequel des autres skippers ! Formé tardivement et sur le tard, Stan Thuret a notamment participé à la Mini-Transat en 2017 et à la Transat Jacques-Vabre en 2011.
p. 58 : » La navigation en solitaire nous amène à dépasser nos limites. On découvre que le corps est habitué au confort, à la routine, et qu’il n’appartient qu’à nous de déconstruire ces habitudes. «
Petit à petit, le skipper prend la mesure de la démesure. Sponsors, organisation des courses, enjeux financiers et technologiques, l’homme, les bateaux, l’océan, tout est mis à mal. Et dans quel but ? Aller toujours plus vite ! Mais à quel prix….
p. 17 : » La course au large en 2022, c’est pousser sa machine au maximum, chercher constamment le point limite à la connerie. Aller le plus vite possible. Abîmer le matériel s’il le faut. Fatiguer le corps et l’esprit du marin s’il le faut. Avec pour unique objectif de réussir. Et réussir, c’est gagner, finir premier et écraser les autres. «
Le skipper essaie de mobiliser son propre sponsor, les organisateurs des courses, les autres navigateurs. Mais l’enjeu est énorme et tous ne sont pas prêts à assumer l’incohérence de certaines décisions, même si cela impacte grandement l’empreinte carbone et les dégâts collatéraux des courses au large sur la vie de la flore et de la faune marine.
p. 142 : » Petit à petit, la recherche de sens se manifeste chez moi au sujet de ce sport qui est devenu mon métier : la course au large. Quel sens lui donner ? «
Le fossé se creuse inexorablement entre la réalité des courses et la conscience écologique du skipper. Jusqu’à ce jour où la décision tombe. Irrévocable.
p. 177 : » Le 15 février 2023, j’annonce sur les réseaux que je renonce à la compétition en publiant ce texte : « J’arrête la course au large pour raison écologique. «
La première partie de ce premier livre de Stan Thuret retrace son parcours d’assistant réalisateur dans le milieu cinématographique à Paris à skipper professionnel. Une ascension inédite, faite de ténacité et d’abnégation. La seconde partie est plus un manifeste contre la manière dont sont organisées les manifestations sportives, et plus particulièrement dans le monde de la voile. Le skipper interroge le lecteur sur la limite. Jusqu’où irons-nous ? Et surtout à quel prix ? L’auteur souhaite fédérer son lecteur aux conséquences de l’impact écologique de ces grandes manifestations, et de la manière dont on « consomme » le sport. Ne nous méprenons pas, Stan Thuret ne renonce pas à la pratique de la voile, seulement à la manière dont elle est pratiquée actuellement, afin de trouver l’équilibre le plus propice entre l’homme, les machines et la nature. Son engagement a changé de sens, de priorité. Ce récit est un appel à la prise de conscience collective et individuelle.
p. 213 : » J’ai vécu la décision de renoncer à la course au large comme une émancipation, un moyen de sortir d’un système cloisonné. «
https://missbook85.wordpress.com/2024/06/30/reduire-la-voilure/
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