Simone Gélin nous propose une réflexion sociologique très actuelle
Simone Gélin nous propose une réflexion sociologique très actuelle
Milo est incarcéré à Fresnes, soupçonné d'avoir participé au casse d'une banque. Il a la chance d'y partager la cellule de deux prévenus philosophes, qui lui apprennent à se tenir à carreau pour ne pas attirer les ennuis. Pour passer le temps, avec l'aide de Sophie son aînée, il s'intéresse au passé de sa grand-mère maternelle, qu'il n'a pas connue et dont sa mère ne lui a presque jamais parlé.
Dans la cour de promenade, Milo rencontre Kevin. Ils deviennent amis. Mais quand le premier est libéré, au bout de trois mois, il se jure de tout faire pour ne jamais retourner en prison, alors que Kévin, après une tentative de suicide, ne rêve que de s'enrichir coûte que coûte...
Comme toujours avec Simone Gélin, ce roman noir prend ses racines dans les réalités sociales et sociétales : les espoirs et les déceptions de Mai 1968 ("sous les pavés, la plage" ?), les luttes des femmes, l'immigration (les arrière-grands-parents de Milo venaient d'Italie ; ce sont peut-être les beaux yeux d'une jeune migrante marocaine qui le sauveront ?).
Dans le titre, "la jungle" fait évidemment référence à celle de Calais, un bidonville de migrants en cours de démantèlement dans le roman, qui tient un rôle important dans l'intrigue. Hasard sans doute, le livre a été publié quelques mois après "Entre deux mondes" d'Olivier Norek, qui se situe dans ce même cadre.
Milo et Kevin constituent les personnages centraux du roman. Ils sont amis comme Abel et Caïn étaient frères, l'un est naïf et généreux, l'autre envieux de réussite. De nombreux personnages secondaires les entourent. À de rares exceptions près, ils sont protecteurs. Peut-être un peu trop gentils ?
J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman, ce qui est inhabituel quand je lis Simone Gélin. La faute à l'écriture sans doute, assez introspective, plus qu'au manque d'action. Mais tout change au milieu du livre : la lecture devient plus alerte, et l'on a soudain hâte d'arriver au dénouement.
Encore un très bon roman noir de Simone Gélin.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.unblog.fr/2024/12/12/sous-les-paves-la-jungle-de-simone-gelin-aux-editions-cairn/
Fin des années 1990. La famille d'Asim est massacrée par les milices serbes au Kosovo.
Été 2022. Léa rencontre Gabriel qui l'emmène passer quelques jours au Cap Ferret où il vient d'acheter une maison en cours de démolition. Sous les décombres, un cadavre apparaît.
Années 1950. Juanita grandit auprès de sa mère Mercè, une réfugiée, dans le quartier espagnol de Bordeaux. Elles vendent des légumes au marché des capucins pour gagner quelques francs, et la mère se prostitue occasionnellement pour arrondir les fins de mois.
Je ne compte plus le nombre de romans de Simone Gélin que j'ai lus, et que j'ai appréciés. Sans cela, je n'aurais sans doute pas acheté celui-là, tant la quatrième de couverture m'avait paru peu attrayante. J'aurais eu tort.
Dans cet ouvrage, l'autrice trace le destin de trois personnages, sur quelques décennies, quelques années ou quelques semaines seulement. Si l'on comprend assez vite ce qui va relier Léa à Juanita, il faut attendre la toute fin pour comprendre le rôle d'Asim. Et l'on n'est pas pour autant au bout des surprises...
Avec ses précédents romans, Simone Gélin nous a habitués à plonger dans des phénomènes de société, le viol, l'emprise, la maltraitance des orphelins, ou historiques, comme le détournement d'enfants durant les guerres. Ici on plonge dans l'histoire, et la résilience des personnages.
Ceux-ci sont contrastés. Léa fait face aux doutes qui l'assaillent. Juanita poursuit ses envies, jusqu'à se tromper elle-même. Asim se laisse conduire par un destin qui broie son humanité.
Comme toujours, l'écriture de Simone Gélin est agréable à lire, avec juste ce qu'il faut de complexité. Juanita n'est pas un roman d'action, même si l'on se laisse surprendre par quelques rebondissements. Le rythme est donné par l'alternance des tranches de vie d'Asim, Juanita et Léa.
Avec Juanita, l'autrice confirme qu'elle occupe une place à part, mais une très belle place, parmi les écrivains de romans noirs français.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/12/26/juanita-de-simone-gelin-aux-editions-cairn-encore-du-tres-bon-s-gelin/
Un roman noir social dans une époque en pleine mutation, entre criminalité, corruption et émergence d'un élan féministe. Une enquête tirée d'une histoire vraie que vous n'oublierez pas de sitôt !
Le point de départ de ce polar est la découverte d'osements humains trouvés sous le béton d'une terrasse en démolition. Qui est ce cadavre ?
Pour découvrir la réponse, la vie d'une femme exceptionnelle vous sera dévoilée par petites touches successives. Ce roman policier a pour toile de fond l'histoire des mafieux et des hommes politiques de Bordeaux. Intelligent et original. Cette enquête vous plonge dans le Bordeaux des années 60 sur les traces d'une fille de réfugiés espagnols au destin hors du commun.
Pègre bordelaise des années 60 autour de Juanita, jeune femme charismatique et envoutante, et enquête policière de nos jours entre un policier à la retraite et la jeune Léa, DRH qui se cherche un peu, enchâssés pour notre plus grand plaisir. Bravo à Simone Gélin pour ce roman enlevé à la plume précise et fluide. J’ai beaucoup aimé!
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