Simone Gélin nous propose une réflexion sociologique très actuelle
Dans la cour de promenade de la maison d'arrêt de Fresnes, deux vauriens nouent une amitié indéfectible.
Plus tard, Mounia, une jeune clandestine, viendra troubler le jeu.
Une fois libéré, Milo s'efforce de suivre le droit chemin, guidé par le fil rouge du passé. Bordeaux, l'estuaire, les vignobles du Médoc, le bassin d'Arcachon, une villa engoncée dans l'hiver, au Cap ferret, en cherchant à faire la lumière sur l'histoire de ses grands-parents, deux soixantehuitards qui ont connu une passion explosive sur les barricades, Milo découvre une région et retrouve ses racines.
Il croit pouvoir tourner le dos à la délinquance, alors que Kevin, de son côté, n'a de cesse de vouloir grimper dans la hiérarchie de la voyoucratie, s'adonnant aux trafics sordides et commerces d'êtres humains. Leurs routes semblent définitivement se séparer, mais on ne sort pas indemne de la prison, le sort, peut-être, en décidera autrement.
Simone Gélin nous propose une réflexion sociologique très actuelle
Milo est incarcéré à Fresnes, soupçonné d'avoir participé au casse d'une banque. Il a la chance d'y partager la cellule de deux prévenus philosophes, qui lui apprennent à se tenir à carreau pour ne pas attirer les ennuis. Pour passer le temps, avec l'aide de Sophie son aînée, il s'intéresse au passé de sa grand-mère maternelle, qu'il n'a pas connue et dont sa mère ne lui a presque jamais parlé.
Dans la cour de promenade, Milo rencontre Kevin. Ils deviennent amis. Mais quand le premier est libéré, au bout de trois mois, il se jure de tout faire pour ne jamais retourner en prison, alors que Kévin, après une tentative de suicide, ne rêve que de s'enrichir coûte que coûte...
Comme toujours avec Simone Gélin, ce roman noir prend ses racines dans les réalités sociales et sociétales : les espoirs et les déceptions de Mai 1968 ("sous les pavés, la plage" ?), les luttes des femmes, l'immigration (les arrière-grands-parents de Milo venaient d'Italie ; ce sont peut-être les beaux yeux d'une jeune migrante marocaine qui le sauveront ?).
Dans le titre, "la jungle" fait évidemment référence à celle de Calais, un bidonville de migrants en cours de démantèlement dans le roman, qui tient un rôle important dans l'intrigue. Hasard sans doute, le livre a été publié quelques mois après "Entre deux mondes" d'Olivier Norek, qui se situe dans ce même cadre.
Milo et Kevin constituent les personnages centraux du roman. Ils sont amis comme Abel et Caïn étaient frères, l'un est naïf et généreux, l'autre envieux de réussite. De nombreux personnages secondaires les entourent. À de rares exceptions près, ils sont protecteurs. Peut-être un peu trop gentils ?
J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman, ce qui est inhabituel quand je lis Simone Gélin. La faute à l'écriture sans doute, assez introspective, plus qu'au manque d'action. Mais tout change au milieu du livre : la lecture devient plus alerte, et l'on a soudain hâte d'arriver au dénouement.
Encore un très bon roman noir de Simone Gélin.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.unblog.fr/2024/12/12/sous-les-paves-la-jungle-de-simone-gelin-aux-editions-cairn/
J’ai acheté ce livre un peu par hasard depuis que j’ai découvert sa maison d’édition. Il ne faut pas trop se fier au titre ni à la couverture, pas plus qu’à la 4e de couverture. La « jungle » de Calais est certes présente, mais elle est loin de l’intrigue réelle. Alors si vous attendiez un polar sur les réfugiés ou migrants, passez votre chemin…
Même mal vendu en 4e de couverture, « Sous les pavés la jungle » est néanmoins est excellent bouquin de surcroît très bien écrit. Une histoire d’amitié qui se fait, se défait, se refait entre deux jeunes taulards, Milo et Kevin.
Milo est meurtri par la vie. Son passage en prison, sa rencontre avec Kevin vont le forcer à se pencher sur son passé, à comprendre sa propre personnalité, la raison de ses tourments.
La première moitié du livre, écrite au passé, décrit notamment l’univers carcéral et la difficulté de s’en débarrasser, même quand on le quitte. C’est très réaliste et poignant.
Dans la deuxième moitié, écrite, elle, au présent, on se projette complètement dans la vie de Milo et de ses comparses. Les scènes à l’hôpital sont elles aussi très saisissantes. On souffre avec ces blessés, ces accidentés de la route et surtout de la vie.
Avec l’aide indirecte et involontaire de son « ami » Kevin, Milo va finir par percer le secret de famille qui a conditionné toute sa vie.
Les courts chapitres de la deuxième moitié donnent beaucoup de rythme au récit et la belle plume de Simone Gélin sait nous capter.
Trois ou quatre petits bémols cependant. La ponctuation est très imparfaite. Des virgules où l’on attend plutôt des points pour respirer. Puis l’idylle naissante entre Kevin et une amie de Milo, qui n’est pas très réaliste, on y du mal à y croire…
Ensuite, plus « drôle », l’auteure n’a pas su résister à un américanisme bien connu. L’accident de voiture qui fait des tonneaux puis explose. Non, une voiture n’explose pas après un accident quel qu’il soit. Au pire l’essence répandue peut s’enflammer mais seulement si quelqu’un y met le feu, volontairement ou non, mais là il faut décrire et raconter pourquoi. Enfin, erreur de timing pour le TGV Bordeaux-Paris (p. 180). Même avant l’inauguration de la nouvelle ligne, le train ne mettait pas 4h30 pour joindre les deux villes (départ 20h, arrivée 0h30, « dernier métro »). Un détail. Juste pour rire…
Mai 68 Bordeaux : Léa 17 ans est amoureuse de Jacques qui est tombé aussi sous son charme pendant les manifestations. Sa mort précoce est un mystère, un secret de famille.
Octobre 2014 Paris : Milo, 19 ans à peine, est emprisonné à Fresnes pour un braquage auquel il n’a pas participé. Ses seules visites sont celles de sa sœur Sophie.
Juin 2016 Meknès : Mounia, bac en poche, quitte son pays pour rejoindre l’Europe de peur d’être mariée de force. Elle croisera Milo à Calais.
Milo est le petit fils de Léa. Pendant son incarcération, il va découvrir une partie de son histoire grâce à un cahier de texte que lui apporte sa sœur pour l’aider à passer le temps et sur lequel sa grand-mère relatait les évènements passés. En prison, il va faire la connaissance de Kévin, jeune délinquant peu sûr de lui, qu’il décide de protéger .
Dès sa sortie de prison, Milo part à la recherche de ses origines. Lorsque Kévin sort à son tour, ils reprennent contact mais Kévin trempe dans des affaires de plus en plus louches qui les emmèneront jusqu’à la jungle de Calais…
Un livre très touchant, très bien écrit, parfois un peu dur comme peut l’être la vie, très ancré dans la réalité ou plutôt « les réalités », celle de mai 68 et celle d’aujourd’hui. On va de Paris, à Bordeaux en passant par Calais et le Maroc. Un très beau livre.
Je remercie lecteurs.com ainsi que les éditions du Cairn car il s'agit d'un ouvrage que j'ai reçu et grâce à eux, j'ai découvert cette pépite à côté de laquelle je serais probablement passée….
Milo, 19 ans, est emprisonné pour un délit qu'il n'a pas commis : celui du braquage d'une banque. Il n'y a même pas participé mais a eu le malheur de faire confiance à des personnes peu recommandables. C'est en prison, à Fresnes, qu'il fait la connaissance de Kévin, un jeune paumé fragile, encore plus jeune que lui, incarcéré pour des vols à l’arrachée. Milo décide de le prendre sous son aile car le milieu carcéral est difficile. Commence alors ce qui aurait pu s'avérer être une amitié solide si Kévin, dès sa sortie de prison, n’avait replongé cette fois-ci dans des trafics plus graves. Milo a promis à sa soeur Sophie que plus jamais il ne retournerait en prison et il n'a qu'une parole. Mais qu’il est difficile pour des jeunes passés par la case prison de ne pas replonger !
Ce qui lui avait permis de survivre dans cet enfer est un cahier appartenant à sa mère dépressive ayant sombré dans la folie. Milo a pris connaissance d’une partie de la vie de sa grand-mère, Léa. Il ne sait pas pourquoi cette grand-mère qu'il n'a jamais connue, l'attire soudainement. Jeune soixante-huitarde acharnée, Léa n’a jamais voulu se marier. Elle a pourtant aimé un homme. Et si ce grand-père était toujours en vie ?
Dès lors, Milo n'a plus qu'une seule idée, un seul but : essayer de reconstituer le passé flou de sa grand-mère pour essayer de comprendre ce qui aurait pu amener sa mère à sombrer dans la folie.
Mounia est d'origine marocaine. Elle sait que si elle reste au pays, son beau-père ne manquera pas de la marier sans lui demander son avis. Elle refuse cette vie-là et décide de partir. Elle va croiser la route de Kévin puis de Milo près de l’enfer de la jungle de Calais.
Un livre construit comme une enquête : le lecteur part à la recherche du grand-père puis des protagonistes de l’histoire avec Milo. Les flashbacks sont subtils (extrait de journal intime, dialogue avec un ami du grand-père…) et nous permettent de reconstruire des pans de l’histoire. Les personnages sont bien campés et attachants. J’ai bien aimé ce livre et je remercie lecteurs.com. sans qui je n’aurais pas découvert ce très bon roman.
Simone Gelin manie décidément la plume avec une extrême habilité et c’est pour ses lecteurs un plaisir addictif que de découvrir chaque nouveau roman.
Le dernier, intitulé « Sous les pavés la jungle », nous plonge dans une nouvelle intrigue intergénérationnelle tout aussi bouleversante que les précédentes, qu’il s’agisse du « Le journal de Julia » ou, plus récemment, de « L’affaire Jane de Boy».
Plus qu’un thriller, l’auteur ancre directement son roman dans des questions de société d’une brulante actualité. Elle nous contraint à aborder des questions dramatiques sur lesquelles nous n’avions pas forcément envie de nous pencher, qu’il s’agisse de la prison ou de la jungle de Calais.
Les thèmes récurrents chez Simone Gelin de la justice, de la liberté et de l’émigration sont à nouveau traités de manière extrêmement précise et documentée, d’un réalisme saisissant.
Au delà d’une écriture élégante et fluide, d’une construction habile, c’est l’empathie que l’auteur parvient à nous faire éprouver avec ses personnages aux destins tourmentés, qui nous bouleverse. Ils sont totalement crédibles et attachants dans leurs fragilités, prisonniers d’un secret monstrueux. Toutefois heureusement, la bienveillance, l’amour et l’espoir ne sont jamais très loin.
Un roman qui vous happe dès les premières pages et vous captive jusqu’à la dernière.
Une histoire magnifiquement servie par l’écriture de l’auteure qui sait si bien retranscrire les atmosphères et vous faire partager ses émotions !
Un beau roman sociologique à lire sans modération et à partager !
J’ai adoré.
Excellent livre avec une très belle écriture. Simone Gelin a son style très porteur. L'intrigue nous fait voyager dans différents lieux avec de très belles descriptions. De beaux personnages et une envie d'avancer dans la lecture pour connaitre le devenir des personnages. A lire.
Milo a trempé dans une sombre affaire d’attaque à main armée. Il clame son innocence mais n’échappe ni à la préventive ni à l’enfer carcéral. Dans cette jungle où le plus faible devient la proie du plus fort, il se terre et se fait oublier pour continuer à exister tout en gardant un semblant d’humanité. A Fresnes il rencontre Kévin, jeune homme fragile qui ne saura pas résister à la pression et à la violence sournoise tapie entre ces murs. Il va se lier entre eux une étrange amitié qui va résister au pire, y compris par-delà les murs.
Pendant ses mois en prison Milo s’est longuement penché sur les secrets de sa famille. Elevé par une mère qui a perdu la raison depuis bien longtemps, il veut comprendre ce qu’il s’est passé. Une fois libéré, ses investigations l’entrainent vers le bassin bordelais, à la rencontre d’un grand père inconnu et la découverte de l’amour qui a foudroyé ses grands-parents. Car ils se sont rencontrés sur les barricades de mai 68, et de leur rencontre découle tous les mystères.
Milo va croiser la route de Mounia, une jeune femme échappée de l’enfer de la jungle, qui le fascine. Avec sa sœur Sophie, ils assistent à l’évacuation de la jungle, au déplacement de ces migrants qui de pays en pays, loin de leurs terres sont à la merci des passeurs indélicats.
Nous suivons Milo et Sophie de Paris au Cap Ferret, de Fresnes à Calais, de leurs vies à celles de leur mère et grand-mère, à la recherche de leurs racines, puis dans un présent empli de mystère et d’espoir.
Dans cette course pour la vie qui nous prend aux tripes et nous fait aimer follement ses protagonistes, Simone Gélin nous propose une réflexion sociologique très actuelle. Car s’il y a tout au long de ces pages la violence et la vengeance, il y a aussi l’amour et la lumière. On tourne les pages de ce roman, on vibre, c’est une jolie pépite littéraire !
Chronique complète ici https://domiclire.wordpress.com/2018/04/02/sous-les-paves-la-jungle-simone-gelin/
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
Sanche, chanteur du groupe Planète Bolingo, a pris la plume pour raconter son expérience en tant qu’humanitaire...
Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !