Tous les hebdos en parlent, mais quel est l'avis de nos Explorateurs sur le dernier roman de Sarah Chiche ?
Tous les hebdos en parlent, mais quel est l'avis de nos Explorateurs sur le dernier roman de Sarah Chiche ?
Un récit d'une mélancolie envoutante, que l'autrice nous offre à travers des flash-back de son enfance.
Une enfance qui démarre avec le décès de son père alors qu'elle n'est qu'un bébé. C'est donc avec le fantôme de ce père que l'enfant va devoir se construire, dans une famille de grands médecin, partagée entre l'Algérie et la France.
Mais voila, contrairement au reste de sa famille, Harry, le père de Sarah, l'autrice, est un rêveur et a épousé une femme trop libre pour le milieu bourgeois dont est issu son mari.
Plus qu'une histoire familiale, c'est le sujet du deuil qui est ici exploré. Comment faire le deuil d'un père que l'on n'a pas connu et dont on n'a aucun souvenir ?
Un petit roman mais qui vaut le détour !
Ce roman est le portrait d’une femme qui est rattrapée par un monde en déroute. La violence, l’inhumanité l’encerclent et c’est un mail mystérieux qui la ramène à ses origines. Ce roman parle d’un retour aux sources. Les parents d’abord, l’obsession familiale (à savoir Goya) ensuite. Le récit ne trouve pas sa forme constamment. Sarah Chiche semble vouloir se concentrer sur une autre chose : faire entendre la voix de son personnage principal. Et là, c’est complètement réussi. En lisant, on entend une voix énergique avec un débit ininterrompu. Le personnage de Camille nous parle de tout, nous livre tout d’elle. C’est beau, fort et passionnant. Il y a question de son rapport au corps, à la médecine, à l’humain et aux secrets les plus enfouis. Elle s’approche d’une croyance, celle de la magie de la vie. Quand on a dépouillé tout un corps, que reste-t-il ? Rien. Sauf le mystère de la personne. Il s’agit évidemment ici de Goya. Comment expliquer le génie de cet artiste ? Est-ce qu’un élément peut l’expliquer ? Et ce sont ces mêmes questions qui entourent le personnage de Camille. Comment est-elle devenue ce qu’elle est ? et par conséquent, comment le monde a-t-il pris cette voie ? Le roman tend, par son rythme, à capter le globe et à certains moments, y parvient. Je me suis un peu perdu dans les fils tirés par Sarah Chiche, sauf celui concernant Camille, une femme dont la voix résonne encore en moi.
La première partie de ce roman m'a tenu en éveil avec Camille qui nous dévoile l'univers d'un médecin légiste et le côté obscur de l'hopital.
Ses parents sont morts lors d'un accident de plongée et tout cela reste bien mystérieux, elle grandit autour de mystères, du crane volatilisé de Goya. L'histoire me surprend, j'y adhère complètement....
la suite sur la deuxième partie, trop longue , trop descriptive avec une nouvelle narratrice, un nouveau personnage, qui nous livre un monologue sans fin, qui va lui apporter un nouveau regard sur toute la vie de ses parents, ne m'a pas du tout convaincue dommage. Goya et l'histoire du crâne volé m'intrigue besoin d'un éclairage sur ces hypothèses inventées, romancées?
Je referme ce livre sans trop d'enthousiasme.
Médecin légiste, la narratrice Camille Cambon se défend des sombres et macabres réalités du monde et de son métier en cultivant l’humour noir et la froideur. Médecins eux aussi – éminent légiste pour l’un, généraliste pour l’autre –, ses parents n’ont pas survécu à un accident de plongée survenu une trentaine d’années plus tôt, quand elle avait seize ans. Ils se passionnaient pour Goya, le peintre aragonais inhumé en 1828 à Bordeaux, mais… sans sa tête. C’est à leur propos que Camille reçoit un jour un e-mail en provenance d’un mystérieux correspondant bordelais. Celui-ci a des révélations à lui faire quant au passé de ses parents, à leur passion dévorante pour la partie la plus noire de l’oeuvre de Goya et aux extrémités auxquelles leur quête du crâne disparu les a menés.
« Toute cette histoire restera énigmatique à qui n'accepte pas de s'armer de sa propre part de ténèbres pour aller à la rencontre de ce qui peut arriver aux êtres humains. » Le cadre est posé d’emblée et ne va cesser de nous confronter à nos aspects les plus sombres, au gré d’un terrifiant jeu de miroir rapprochant certaines violences actuelles de celles dont Goya se fit l’écho brutal dans ses œuvres les plus noires. Aux suppliciés peuplant de leur douleur nue les toiles du peintre vont d’abord répondre, dans une première partie lui empruntant le titre « Les désastres de la guerre », une tout aussi horrifique mosaïque de faits récents. Scandale du charnier de l’université Paris-Descartes et révélation dès 2019 d’un trafic de corps humains, hécatombe de la pandémie de Covid dans des hôpitaux déjà en crise, aspects les plus sordides accompagnant les fonctions d’un médecin légiste… : un condensé de scènes effroyables, évoquées sans fard dans leur vérité la plus macabre, soufflète le lecteur, saisi entre horreur et émotion, au fil d’un récit dont la férocité caustique n’a d’égale que sa lucidité désespérée.
C’est aux côtés d’une narratrice ébranlée et au bord de la crise de nerfs que l’on s’engage alors dans la seconde partie du roman, très différente de ton puisque relatée, non sans mélancolie cette fois, par une vieille connaissance des parents de Camille. Intitulée, toujours d’après Goya, « Le songe de la raison », cette portion du récit va faire la lumière sur la véritable histoire d’un trio que « le démon de la connaissance » aura fini par « dévorer jusqu’à la folie ». Des errances phrénologiques à la quête du crâne disparu de Goya en passant par d’étranges sabbats dans les catacombes de Paris, c’est un visage totalement inattendu, de ses parents et du parrain qui l’a prise en charge orpheline, que Camille va découvrir en même temps qu’un monstrueux secret de famille. A trop flirter avec « la ligne de partage entre les vivants et les morts », les apprentis médecins qu’ils furent ne surent pas résister à leur fascination pour les gouffres. « Le sommeil de la raison engendre des monstres », soulignait il y a deux siècles le titre d’une gravure de Goya… « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » a t-ton envie de lui répondre.
Egalement psychologue clinicienne et psychanalyste, Sarah Chiche cache dans les plis de ce thriller gothico-macabre l’anamnèse d’une femme parvenue au point de rupture et qui, comme lors d’une cure psychanalytique, prend soudain conscience des courants souterrains et des transmutations à l’oeuvre dans son histoire familiale : toute une alchimie mise au jour par le verbe, terriblement vrai, de l’écrivain. Coup de coeur.
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