Camille, une jeune femme décide un jour de disparaitre, d’abandonner compagnon, enfant, parents, amis, et part au bout du monde, au nord.
Ce roman est l’histoire de Camille, l’histoire de sa fuite, de la nouvelle vie qu’elle va mener, des nouvelles personnes qu’elle va rencontrer.
Petit à petit Sarah Bussy nous attache à cette femme qu’on a, au premier abord, envie de juger, de condamner ; elle nous met face aux démons qui habitent la tête de Camille, nous fait comprendre l’inacceptable et nous confronte à de nombreuses questions existentielles.
Je n’avais jamais lu de roman de Sarah Bussy et me suis complètement laissée prendre par le récit de l’histoire de Camille, jusqu’à le lire d’une traite. Un texte totalement addictif avec un souffle romanesque et des paysages aux couleurs magnifiques.
Un roman qui fait ressurgir les fantômes du passé, pour apprendre à appréhender l’avenir.
Pour les amoureux de l’Islande, pour les amateurs de personnages complexes, pour se confronter à nous-même et faire vaciller nos idées ancrées, et puis, pour cette couverture …
" Elle aurait voulu hiberner. Il lui semblait qu'après, elle serait une autre. Qu'elle se réveillerait au printemps lavée, neuve. Que tout serait effacé. "
Au cours d'une promenade en forêt avec son compagnon et leur fille âgée d'un an, Camille s'imagine disparaître, d'un coup, alors que ceux qu'elle aime marcher loin devant elle. Cédant à cette pulsion, elle se cache puis s'évapore, absorbée par la nature.
Au gré de bus, de ferrys, elle traverse plusieurs frontières et fuit vers le Nord, les étendues blanches, les ciels infinis et une terre géologique. Là, Camille trouve la solitude et le silence.
D'abord étrangère à ce pays de glace et de feu, elle s'installe bientôt dans une maison au bord d'un lac, face à une autre forêt et à un volcan endormi.
Les saisons passent et, peu à peu, la vie revient, avec la chaleur des amitiés, d'un amour et d'un métier retrouvé. Mais quelque part en France, un enfant grandiose.
Ce roman d'évasion et de reconstruction évoque ce qu'on peut, ou non, laisser derrière soi pour tenter de trouver sa juste place dans le monde.
Second roman de Sarah Bussy autrice et metteuse en scène. Embarquez avec sa plume dans ce paysage et ce récit d'évasion, les chapitres sont courts, le parcours d'une mère qui abandonne sa famille, les secrets de famille, faire table rase pour ce reconstruire.
Périple, Amitié, Famille, Abandon, Reconstruction, Mère et Regret.
L'autrice dépeint avec les mots justes la complexité des relations humaines. Elle s'attaque au tabou de la vie.
"C'est ce que l'humain cherche avant tout, elle l'a compris, être surpris, bousculé dans son quotidien rangé. Et elle a réussi. Elle avait oublié la gratitude, perdu l'habitude."
"On ne souvient pas de tout. Loin de là. J'ai lu que les souvenirs se reconstituent à chaque nouvelle évocation en fonction de la précédente. Ils évoluent, se transforment et sont chaque fois un peu moins fidèles à l'événement qu'ils décrivent. À la fin, toutes nos vies sont de vastes blagues."
Il ne faut pas porter de jugement sur l'acte fondateur de l'héroïne pour apprécier ce roman.
Oui, il ne faut pas juger, ne pas rester sur ces premières pages qui nous laissent abasourdi et en empathie pour la petite-fille et son père.
C'est l'histoire d'une grande solitude, d'une difficulté à trouver sa place et d'une décision radicale.
La romancière nous emmène sur les pas de l'héroïne ; la route, l'environnement, les émotions sont parfaitement décrits.
On ressent le froid, le vent, la beauté des paysages et la solidarité des rencontres.
L'écriture est élégante et un sentiment de nostalgie accompagne le lecteur.
J'ai apprécié cette lecture
https://wordpress.com/post/dubonheurdelire.wordpress.com/3879
Grâce à netgalley, j’ai pu récemment lire le roman de Sarah Bussy En théorie tout va bien.
Voici la présentation de l’éditeur – JC Lattes
« Paris, années 1990. Cassis mène une enfance comme une autre, faite de rires, de fantaisie, de disputes avec son frère Matteo et de peurs. Elle grandit au sein d'une famille aimante, soudée, éduquée, généreuse... Une famille idéale ? Pourtant, derrière les apparences figées, les joies conventionnelles, semblent planer une ombre, des fantômes, à l'image de ces migraines qui assaillent Cassis. Lorsque l'année de ses douze ans, Cassis est confrontée, seule, au secret qui sclérose cette famille, c'est non seulement sa vie mais tout l'équilibre de la famille qui vacille, jusqu'à l'implosion.
On suit ensuite l'évolution de la famille Lauper sur vingt ans, à travers le regard de Cassis et les questions qui la hantent. Où et comment s'arrête l'enfance ? Quel rôle jouent, dans nos vies d'adultes, nos souvenirs de jeunesse, reconstitutions un peu floues, mensongères parfois ? Comment grandir quand on est nostalgique d'un temps qui n'a pas été, d'une famille qu'on aurait rêvée, fantasmée ? Qui aurait pu exister, en théorie. »
J’ai lu facilement ce roman car je me suis reconnue dans l’époque qui est décrite. J’ai grandi dans les années 90, j’ai moi-même un frère et cette famille aurait pu être la mienne. Une famille lambda, pour qui tout a l’air d’aller mais à la différence de ma famille, celle de Cassis qui semble surmonter les épreuves – dont le décès de la grand-mère – a une faille, un secret qui ronge de l’intérieur l’équilibre toujours instable qu’est une famille. Vous révéler le secret de famille serait vous ôter le plaisir de la lecture mais sa révélation va faire exploser l’enfance de Cassis et aura des conséquences sur tous les membres de la famille. Comment se construire après un tel secret ? Comment le mensonge ronge tout ? Voici les questions que soulèvent ce roman..
J’ai trouvé le sujet d’actualité et convaincant car toutes les familles ont des secrets, plus ou moins importants, plus ou moins lourds et souvent ce sont eux qui font basculer de l’innocence à la dure réalité de la vie. C’est un roman bien écrit qui fait naître au fil des pages une tension, une crispation et nous rend témoin de l’explosion d’un noyau familial.
En résumé : un sujet contemporain et intemporel : les secrets de famille.
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