"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Histoire sombre et lumineuse, humaine et brutale, sauvage et poétique. L'alliage des contraires mais pour un avenir plus pur, plus libéré et vivant. On ne sont pas indemne d'un tel roman. Magnifique de tendresse et de doux souvenirs dans un climat de terreur. Très intéressant.
Jack porte en lui la mort de sa mère et celle de son meilleur ami. La première est morte suite à une chute de cheval et le second s’est noyé au cours d'une sortie en canoë.
Présents les deux fois, il se sent responsable de ces deux accidents. Hanté par ces pertes douloureuses et rongé par la culpabilité, il décide de quitter la ferme familiale pour se faire embaucher comme guide de pêche dans un lodge prestigieux. Le complexe touristique situé dans un environnement naturel magnifique ne reçoit que de riches clients passionnés de pêche à la mouche, à l’image de Alison K, célèbre chanteuse.
Mais très vite Jack va se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond dans ce paradis.
Peter Heller nous convie à une immersion en pleine nature et il excelle à la décrire. On est totalement transporté dans le calme et la majestuosité du Colorado.
Les parties de pêche à la mouche atteignent des sommets de poésie. Ce sont des moments suspendus qui feraient aimer ce passe-temps au plus récalcitrant. En terme de nature writing, je pense que l’on est dans ce qui se fait de mieux actuellement.
Sauf que… Heller décide de ne pas en rester là. Il va contraster la tranquillité de la nature avec l’infamie des hommes. Jack et Alison vont s’improviser enquêteurs-justicers pour trouver ce qui se cache derrière les apparences de luxe et de sérénité. On bascule du côté du thriller. Mauvais thriller à mon avis. L’intrigue utilise de grosses ficelles, imagine des scénarios abracadabrantesques, force le trait des méchants. L’histoire n’est pas crédible et par conséquent je n’ai pas ressenti la moindre tension.
En résumé, il y a à prendre et à laisser dans ce nouveau Peter Heller. Les pages qui relèvent du contemplatif sont merveilleuses. Celles qui relèvent de l’action sont moins convaincantes. Mon avis en demi-teinte ne doit pas vous freiner pour autant parce que « Le guide » reste un très bon moment de lecture. Signé d’un autre nom, j’aurais sans doute été moins exigeante avec ce livre mais on n’attend que le meilleur d’un auteur si doué.
Un roman qui exalte la passion de la pêche dans une rivière du Colorado, où Jack officie comme guide de pêche dans un endroit réservé à de richissimes VIP souhaitant retrouver les bienfaits d’une nature sauvage en s’adonnant au plaisir de taquiner la truite. Il s’y passe de drôles choses que Jack et son élève Alison K vont s’attacher à découvrir. Les rares moments calmes de la pêche vont très vite être dépassés par une enquête enlevée et délirante qui agrippera le lecteur à son bouquin pour atteindre les dernières pages et abaisser son rythme cardiaque.
Céistes expérimentés aguerris à la vie en pleine nature, les deux amis Jack et Wynn profitent de leurs vacances universitaires pour entreprendre la descente en canoë du fleuve Maskwa, dans le Nord canadien. Leur périple se complique lorsqu’un gigantesque feu de forêt menace de les piéger. Lancés dans une course contre la montre pour sauver leur peau, ils ne savent pas encore que d’autres périls les guettent, d’origine très humaine cette fois.
Tout commence comme l’une de ces aventures sportives qu’affectionne l’auteur, entre eaux vives et pêche à la mouche, dans le cadre sauvage et grandiose d’une nature propice à la contemplation pour qui apprécie la solitude et des conditions de vie spartiates. Peter Heller écrit d’expérience et restitue avec le plus grand réalisme les moindres nuances de l’eau et de ses tourbillons, l’adrénaline dans les rapides comme les moments de grâce sous les étoiles ou dans les mouvements souples du lancer destiné à leurrer les truites. Son plaisir est communicatif, et assuré des compétences et de la débrouillardise si crédibles de Jack et Wynn, l’on se régale de vivre par procuration quelques beaux moments d’amitié, de communion avec la nature, de dépaysement pimenté de quelques sensations fortes. Mais voilà que lancé sur ce cours d'eau comme aurait pu l'être Edward Abbey, le lecteur se retrouve bientôt catapulté au-devant de tous les dangers.
Car, si la menace est d’abord sourde, centrée, malgré bien d’autres détails inquiétants, sur les premiers signes d’un incendie de forêt encore lointain, l’on sait que nos deux campeurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes, et que, quoi qu’il arrive, leur seule porte de sortie est l’aval de ce fleuve. D’ores et déjà ferré, le lecteur est bien vite emporté par la montée en puissance d’un récit en train de virer au cauchemar. Pourtant, même au plus fort de l’enfer, le texte ne se départit jamais d’une certaine poésie. Et même si réalistes et impressionnantes, les évocations de l’avancée du feu, de sa puissance dévastatrice, et du décor lunaire laissé dans son sillage, ne se déparent pas de leur sensibilité esthétique : une particularité générale qui gomme toute âpreté dans le roman, où l’on cherchera en vain une véritable noirceur, et qui, pour agréable soit-elle, en limite sans doute quelque peu l’impact. Il suffit pour s’en convaincre de comparer l’émotion ressentie à la sidération provoquée par les récits véridiques sur les Grands Feux qui dévastèrent le nord de l’Ontario au début du XXe siècle, et dont Jocelyne Saucier donne un aperçu dans son roman Il pleuvait des oiseaux.
D’un suspense prenant, ce livre mêle agréablement aventure, nature-writing et poésie. Le lecteur s’y laisse happer avec plaisir, et convaincu par l’expérience de l’auteur en matière de sports en eaux vives et de voyages à sensations fortes, oubliera volontiers certains aspects peut-être un peu trop « jolis » du récit. Coup de coeur.
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