Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Sa grossesse la renvoyant avec toujours plus d’insistance au souvenir de sa mère, Frith, professeur de lettres en Californie, trouve enfin le courage d’ouvrir le petit coffre que, bien des années plus tôt, celle-ci lui a laissé. A mesure que la jeune femme en effeuille le contenu, principalement des poèmes traduits par sa mère, en son temps une éminente spécialiste de la poésie chinoise ancienne, s’échappent de cette boîte de Pandore réminiscences et fantômes d’un passé qui, par-delà l’absence et la perte, finira par servir de boussole à un présent jusqu’ici indécis.
Hayley n’est encore qu’au début de la trentaine, lorsque, tournant le dos à sa vie de professeur associé et à sa renommée internationale dans le monde très pointu de la traduction de poésie chinoise ancienne, elle choisit de venir s’installer avec sa fille de six ans, Frith, dans une cabane sans eau ni électricité au milieu d’une pommeraie en déshérence dans le très rural Vermont. Rustique et précaire, leur existence à toutes deux s’organise entre école à domicile, récolte des pommes et du sirop d’érable, solidarité et amitié entre voisins, enfin omniprésence rude mais enchanteresse d’une nature authentique et sauvage.
Pour l’enfant à mille lieues de se représenter les douleurs et les désillusions motivant chez sa mère cette retraite loin du monde, les saisons passent dans une insouciance libre et joyeuse, nourrie des bonheurs simples d’une vie au naturel qu’un amour maternel fusionnel semble sanctuariser. Jusqu’au jour où tout bascule, selon cette loi universelle dont Frith fait simplement l’apprentissage beaucoup trop tôt et qui veut que sur cette « terre d’une beauté sans pareille », « ce qui est certain, c’est que nous finissons par tout perdre. »
D’une profonde mélancolie, le texte chante les joies et les rudesses d’une vie proche de la nature et de ses magnificences, le bonheur d’une existence en harmonie avec son entourage et son environnement, la nécessité de profiter au jour le jour de ce fragile mais merveilleux cadeau qu’est notre courte vie. Lent et contemplatif à ses débuts, le récit ponctué de poèmes soulignant à travers les siècles l’universalité de nos destins humains se charge au fil des pages d’une nostalgie de plus en plus prégnante, la tristesse et les larmes menant en définitive à une prise de conscience, une reprise en mains d’une destinée qui avait fini par s’égarer loin de son sens fondamental.
L’on retrouve ici des thèmes chers à l’auteur, sa passion pour la nature et sa propre expérience du Vermont lui ayant inspiré un roman tout en retenue et en sensorialité pour une quête intime d’une très touchante mélancolie. Loin du suspense et de l’esprit d’aventure de La rivière, un récit plus profond, plus contemplatif, d’une grande beauté.
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