Découvrez les auteurs, autrices et libraires qui accompagneront le président du jury Jean-Christophe Rufin !
Le Prix Orange du Livre récompense chaque année de nouveaux talents de la littérature. Son jury est présidé par Jean-Christophe Rufin et composé d'auteurs, de libraires et de lecteurs et lectrices membres du site Lecteurs.com Pour sa...
Découvrez les auteurs, autrices et libraires qui accompagneront le président du jury Jean-Christophe Rufin !
Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
On aime, on vous fait gagner "L’allègement des vernis", le roman du lauréat du Prix Orange du Livre 2023
L'auteur de "L'allègement des vernis" vous dévoile 10 précieux conseils de lecture
Aurélien est le directeur du département des Peintures du musée du Louvre.
Amoureux de la beauté des œuvres, il adore son métier et ce musée refuge dans lequel il aime s'abriter du chaos extérieur.
Pourtant, lorsque Daphné, la nouvelle présidente du musée, demande aux cabinets conseil des idées pour booster la fréquentation du Louvre, c'est à l’intérieur que le chaos s'invite, menaçant la tranquillité et la sérénité d’Aurélien.
Car ils n’ont pas d'idée plus extravagante que celle ci : l’allègement des vernis du chef d'œuvre emblématique du musée, La Joconde.
Autrement et plus simplement dit, restaurer Mona Lisa pour la rendre plus visible au plus grand nombre.
Peu enclin à obéir, Aurélien va cependant lancer le recrutement d'un restaurateur assez audacieux, capable et fiable pour s'attaquer à un tel pari.
Si la plupart des restaurateurs présents sur le marché déclinent l'offre tant elle leur paraît risquée, c'est en Toscane que Aurélien part chercher celui en qui il a entièrement confiance pour mener à bien ce projet.
Gaetano est un maître dans sa discipline et un homme libre et audacieux, prêt à mener la mission qui lui est confiée.
L'auteur nous entraîne à la suite d’Aurélien, Gaetano, Daphné, mais aussi de tous les personnages qui gravitent autour d'eux, dans le milieu très fermé de l'art, de la peinture, de la restauration des œuvres et de leur conservation. Mais aussi auprès de personnages secondaires aussi farfelus qu’attachants, qui donnent un équilibre réaliste à l'ensemble. Et ce, même s'il nous transporte bien plus loin que nous ne l'aurions imaginé.
Je vous garanti qu'après avoir lu ce roman, on ne regarde plus les œuvres de la même façon.
Une jolie découverte, à la fois instructive et ludique, qui nous amène à réfléchir sur notre rapport à l'art.
Dans cet « allégement des vernis », il est question de la restauration de la Joconde, de l’enthousiasme des un.e.s qui regardent la dame à travers le prisme des opportunités marketing, des réticences des autres qui l’aiment telle qu’elle est, un peu ternie, un peu opacifiée, vieillissant à son rythme.
Paul Saint Bris ne cache rien de la dictature de l’image, des réseaux sociaux et du marketing sur les peintures et ceux qui les aiment ; rien non plus de la marchandisation de l’art avec objectifs de croissance calculés par des boites de conseil, ce qui devrait faire tousser plus d’un gestionnaire de musée et autre commissaire d’expo.
Ce roman est certes un peu long mais son érudition n’est jamais un obstacle, il est agréable à lire et fait réfléchir sur les notions de temps et de chefs-d’oeuvres. Que demande le peuple ?
Lu dans le cadre des 68 premières fois, merci à l'équipe pour cette belle aventure et ses chouettes découvertes (comme celle-ci).
« La Joconde. Vous connaissez ses traits par coeur, avait repris Léa D une voix douce. Vous pouvez fermer les yeux et la ressusciter à l'envi, tant vous y avez été exposés, tant l'oeuvre a imprimé votre mémoire de sa trace indélébile. Pourtant vous tous ici savez que cette vision est dégradée par les outrages du temps. Les vernis oxydés et jaunis ont déréglé ses contrastes, opacifiant le portrait qui année après année s'enfonce dans la pénombre. Je ne vous apprends rien, dit-elle en regardant spécifiquement Aurélien, Monna Lisa baigne dans une marée verdâtre. »
Il est donc question de restaurer la Joconde par un allègement des vernis qui lui permettra de retrouver son éclat originel, lui redonnera ses vraies couleurs, cette photogénie nouvelle créant un événement planétaire qui fera parler du Louvre comme jamais. Faut-il oui ou non enlever les nombreuses couches de vernis qui se sont oxydés ? Certains estiment que l'opération est trop dangereuse sur un oeuvre patrimoniale inestimable, risquant d'altérer le célèbre sfumato ; d'autres la jugent nécessaires, qui plus pour en faire un événement planétaire qui boostera le chiffre d'affaires du musée.
A partir de cette excellente idée de départ, Paul Saint-Bris a composé un casting impeccable. le personnage principal, directeur du département des peintures du Louvre, est le parfait anti-héros, sous pression permanente à cause de cette restauration qu'il n'approuve pas, en total décalage avec une époque dont il n'a pas les nouveaux codes. Son effacement assumé et son apparente fadeur permettent de mettre en lumière des personnages secondaires savoureux : entre autres, une directrice du Louvre qui ne pense que business plan, un fantasque restaurateur star et ses sulfureuses compagnes italiennes, une régisseuse sur laquelle l'amour tombe de façon imprévisible, et surtout le génial Homero, technicien de surface, dont le charisme crève les pages.
Tous les personnages ont leur heure de gloire, quelques pages, quelques chapitres, rien que pour eux pour éclairer leur histoire, leur passé, leurs motivations. Mais c'est Homéro que j'attendais, sa candeur juvénile, sa bonté irradiante. Les pages où il chevauche à pleine vitesse son auto-laveuse dans la salles de la statuaire gréco-romaine sont absolument jubilatoires, son anachronique baladeur à cassettes pour écouter Dalida ou Vivaldi, tout en dessinant des arabesques entre les Vénus et les Apollons, dansant avec les statues qu'il frôle et caresse.
J'ai trouvé formidable cette façon d'appréhender l'art, pas seulement comme un objet de spécialistes bardés de connaissances et de références culturelles, mais dont la beauté universelle serait capable de susciter un réel émoi proche du charnel associé à une virginité culturelle qui rend possible l'acceptation de ce laisser-aller amoureux. En lisant, je me suis demandée si on était encore capable d'entrer en tête à tête avec une oeuvre d'art lorsque l'avidité des hordes touristiques tend à faire disparaître cette relation intime. Les musées ont pu dénaturer notre rapport à l'art en le rendant massivement accessible.
Et puis il y a le ton de Paul Saint-Bris. Un peu nostalgique face au temps qui passe, aux évolutions qu'on accepte ou pas à une époque où le temps s'accélère. Une sacré acuité/lucidité pour décrire sur un mode délicatement satirique les changements radicaux induits pour les envahissants usages numériques à l'oeuvre dans le monde de l'art : l'emprise du marketing, la marchandisation des musées, le déficit de références culturelles communes qui font perdre à l'art sa capacité à expliquer.
« La parole scientifique, celles des experts et des historiens, s'était effacée derrière la communication, bien plus à même de garantir des entrées et de faire progresser les chiffres de la billetterie. le savoir n'était plus assez vendeur, de toute façon Wikipédia avait réponse à tout. L'expérience ou plutôt la promesse d'expérience avait pris le relais de la connaissance. En conséquence, les lieux de patrimoine mettaient en oeuvre des stratégies marketing sophistiquées. le discours dit aspirationnel promouvait le musée comme un décor pour la mise en scène de soi, au même titre qu'un intérieur scandinave ou qu'une critique déserte à l'eau turquoise. Visiter un musée participait du statut social, un marqueur fiable d'un lifestyle éclairé comme la dégustation de jus pressés à froid ou le port d'une montre connectée. »
Tout m'a régalé dans cet épatant roman, ses personnages, son propos, son humour flegmatique, sa loufoquerie fantaisistes, ses passages érudits, le tout mené sur un rythme enlevé ménageant un suspense alerte qui tient jusqu'à sa réjouissante fin, inattendue, qui m'a beaucoup plue !
Top top top tout ce que j aime, univers artistique, humour dans l histoire, écriture fluide ,facile
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !