"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Paru en 1912, "Toi et moi" de Paul Géraldy eut un succès phénoménal : un million d'exemplaires vendus.
Ce poète attachant, mort en 1983, avait exploré une veine intimiste, celle du quotidien d'un couple fait d'élans, de complicité, de fâcheries et de passion.
Avec des mots de tous les jours, dans une langue simple et accessible, il avait su toucher le coeur de bien des amoureux séduits immédiatement par son style fluide, onctueux et plein d'un naturel de bon aloi. En le lisant d'un peu plus près, d'aucuns au contraire avaient marqué de la désapprobation devant tant d'expressions relâchées, des rimes aussi pauvres et un lexique limité lui-même à la portion congrue.
Mais à des milliers de lecteurs et surtout de lectrices, Paul Géraldy tendait le miroir sentimental que ceux-ci attendaient. Un auteur, pour la première fois, savait décrire non sans finesse les moments tour à tour heureux et malheureux par lesquels se construit une vie de couple et rendait même sensible et palpable la quotidienneté des relations entre une femme et un homme.
Dans les années cinquante, un regain d'intérêt se fit en sa faveur. Au début des années quatre-vingts, Jean-François Kahn osa le mettre sur le devant de la scène à l'occasion d'une émission télévisée, et aujourd'hui "Toi et moi" a encore de fervents défenseurs.
Or quelle est la valeur littéraire d'une telle oeuvre ? Relativement populaire, Géraldy semble loin de faire l'unanimité. Sa poésie jugée naïve et superficielle lui vaut des critiques pour le moins sévères de la part de la communauté intellectuelle qui voudrait le voir disparaître à jamais du ciel poétique français.
C'est évidemment injuste. Pour s'en débarrasser, il est facile d'accuser son chien de la rage.
Géraldy fait figure d'importun, de plumitif égaré dont les gens de mauvais goût continueraient à s'enticher au mépris des chapelles littéraires.
Mon point de vue n'a guère changé. Face à quelques-unes de ses meilleures créations : "Abat-jour" et "Chance", je me suis toujours senti quant à moi en présence d'un vrai poète... mais d'un poète mineur.
Souvent sincère, Géraldy en effet ne manque pas de charme à certains moments. Il faut savoir écouter la petite musique de ses vers, enjouée ou tendre et légèrement sucrée. Il faut goûter cette voix particulière, un peu fade, qui nous entraîne dans les méandres de l'amour. Il faut à la fois se laisser distraire par ses confidences et étourdir par ses emportements.
"Toi et moi" n'a pas fini sa carrière.
Paru en 1912, "Toi et moi" de Paul Géraldy eut un succès phénoménal : un million d'exemplaires vendus.
Ce poète attachant, mort en 1983, avait exploré une veine intimiste, celle du quotidien d'un couple fait d'élans, de complicité, de fâcheries et de passion.
Avec des mots de tous les jours, dans une langue simple et accessible, il avait su toucher le coeur de bien des amoureux séduits immédiatement par son style fluide, onctueux et plein d'un naturel de bon aloi. En le lisant d'un peu plus près, d'aucuns au contraire avaient marqué de la désapprobation devant tant d'expressions relâchées, des rimes aussi pauvres et un lexique limité lui-même à la portion congrue.
Mais à des milliers de lecteurs et surtout de lectrices, Paul Géraldy tendait le miroir sentimental que ceux-ci attendaient. Un auteur, pour la première fois, savait décrire non sans finesse les moments tour à tour heureux et malheureux par lesquels se construit une vie de couple et rendait même sensible et palpable la quotidienneté des relations entre une femme et un homme.
Dans les années cinquante, un regain d'intérêt se fit en sa faveur. Au début des années quatre-vingts, Jean-François Kahn osa le mettre sur le devant de la scène à l'occasion d'une émission télévisée, et aujourd'hui "Toi et moi" a encore de fervents défenseurs.
Or quelle est la valeur littéraire d'une telle oeuvre ? Relativement populaire, Géraldy semble loin de faire l'unanimité. Sa poésie jugée naïve et superficielle lui vaut des critiques pour le moins sévères de la part de la communauté intellectuelle qui voudrait le voir disparaître à jamais du ciel poétique français.
C'est évidemment injuste. Pour s'en débarrasser, il est facile d'accuser son chien de la rage.
Géraldy fait figure d'importun, de plumitif égaré dont les gens de mauvais goût continueraient à s'enticher au mépris des chapelles littéraires.
Mon point de vue n'a guère changé. Face à quelques-unes de ses meilleures créations : "Abat-jour" et "Chance", je me suis toujours senti quant à moi en présence d'un vrai poète... mais d'un poète mineur.
Souvent sincère, Géraldy en effet ne manque pas de charme à certains moments. Il faut savoir écouter la petite musique de ses vers, enjouée ou tendre et légèrement sucrée. Il faut goûter cette voix particulière, un peu fade, qui nous entraîne dans les méandres de l'amour. Il faut à la fois se laisser distraire par ses confidences et étourdir par ses emportements.
"Toi et moi" n'a pas fini sa carrière.
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