Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Ce témoignage touchant et pudique dit la faillite du service public hospitalier et la souffrance d’une famille. Mais, au-delà du deuil, on y trouve l’évocation éclatante d’un grand frère et d’une enfance partagée. Puis celle d’un homme généreux, passionné par son métier de médecin.
« Je poussais une porte, il était là, partout. Même quand je descendais à la cave, je revoyais tout de lui. Pas un endroit où ne se nichait un souvenir avec mon frère. Le laboratoire photo qu’il avait installé dans la cave à vin où il apparait dans sa blouse blanche…Je vois l’établi où nous empruntions les outils de mon père… »
Le professeur de génétique Thierry Frébourg est mort d’une embolie gazeuse suite à l’ablation défectueuse d’un cathéter. C’était le 13 mars 2021 et cela s’est passé dans cet hôpital public dans lequel il avait fait toute sa carrière et où il avait soigné tant de patients.
La famille vit cette mort absurde comme une injustice, et il faudra plus de deux ans pour que l’erreur médicale et la responsabilité de l’hôpital soient reconnus.
C’est sans haine mais avec force et courage qu’Olivier Frébourg évoque la fin tragique de son frère et les errements du service public hospitalier ou officiaient les confrères du professeur Frébourg. Dans un premier temps, ils ont voulu taire la vérité, réfutant l’erreur médicale.
« Comment vit-on quand on sait qu’on a participé à une chaîne de soins défectueux qui a entraîné la mort d’un homme ? »
Au-delà de la douleur de cette tragique disparition, l’auteur partage avec son lecteur l’amour qu’il portait à ce frère aîné qu’il admirait. Par la grâce de ses mots, il le fait vivre pour nous, partage les anecdotes, les passions et les souvenirs d’enfance. A travers lui, on a l’impression que le grand frère est toujours là, qui l’accompagne dans ses voyages, ses visites de musée ou ses lectures de Victor Hugo, Loti ou le poète Brauquier.
« Je ne veux pas laisser mon frère dans le grand froid, mais le ranimer du souffle chaud de la vie, de la joie. »
Un témoignage vibrant d’émotion
Baisser le ton, le son, calmer le flot de paroles vaines qui viennent de toutes parts... Commencer par éteindre les écrans, s'éloigner des réseaux sociaux, mettre à distance le numérique... et s'écouter lire ou réciter... de la poésie.
Faire silence, donc, pour ouvrir notre espace, l'élargir aux choses, aux phénomènes, pour mieux voir, mieux entendre, mieux écouter, mieux sentir... Redevenir maître de soi...
Et si Olivier Frébourg était un nouveau Don Quichotte ? Intrépide et ne cédant en rien au politiquement correct face à une invasion d’armes de destruction massive, celles-ci soi-disant conventionnelles sans que cela fasse réagir quelconque organisation non gouvernementale : les écrans. Même si la ligne rouge risque d’être franchie, l’écrivain éditeur propose un remède, lui aussi universel avec une efficacité restée et approuvée : la poésie avec un ingrédient majeur, la beauté. Un antidote testé depuis l’antiquité : « Les Grecs nous ont appris la magnificence de l’instant pur, de la jouissance du présent. Les Romains les ont suivis sur cette voie. « Laetus in praesens animus » (Horace). Et cette beauté de l’instant ne doit pas nous être ravie ».
Un ouvrage précieux qui se lit avec lenteur pour savourer les envolées scripturales, les nombreuses citations et découvrir que l’on peut transformer l’encre en velours même lorsque d’aucuns s’attachent à inscrire sur papier leur esprit d’acier. Néanmoins, votre serviteur est loin d’être aussi révoltée contre les ordinateurs et autres smartphones, ces appareils ayant un côté salutaire pour qui les utilise avec sagesse et bienveillance. Ironie du sort, ma chronique se sera visible que sur écran et peut-être n’aurais-je jamais eu ce livre entre les mains – pardon les pattes – sans les réseaux sociaux.
Véritable plaidoyer pour un retour aux relations humaines, au goût du contact, à l’authenticité, Olivier Frébourg navigue sur les vers poétiques, Baudelaire, Apollinaire, La Fontaine, Villon, Becker, Rimbaud – coucou Sylvain Tesson – Pessoa…, tout en dressant un tableau des maux de notre siècle qui s’éloigne des mots. Le tout en rendant hommage aux livres, aux bibliothèques, à la littérature en particulier et à l’art en général. Un appel pour retrouver la beauté du monde, pour renouer chaque destin à ce qui fait la vraie vie, à rejeter cette laideur du voyeurisme sociétal. Avec une bonne claque à cette horrible expression et directive de l’ « obsolescence programmée.
Cet ouvrage est aussi un voyage. Une excursion en dehors des chemins que l’on veut tracer à notre place, une balade sur des sentiers bordés des petites choses de la vie et qui méritent bien plus notre regard, une navigation pour s’éloigner des carcans imposés, une escalade vers la beauté en s’agrippant à ce qui reste le plus solide de tout : notre capacité à ne pas effriter les précieuses roches de l’onirisme. Même si les outils numériques restent un élément incontournable, ne pas céder à l’enfermement et s’évader vers des ondes enivrantes, celles de la liberté.
Blog Le domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2021/07/une-noisette-un-livre-un-si-beau-siecle.html
Olivier Frébourg nous livre un récit très personnel où il nous raconte l’histoire douloureuse d’un père de 3 enfants quitté brutalement par sa femme sans qu’il n’ait rien vu venir. Son chagrin passe par différentes strates, les mêmes que celles du deuil qu’il doit faire : « Un divorce, c’est 7 deuils en même temps : deuil d’un amour, deuil de la confiance, deuil de l’amour propre, deuil d’une vie de famille, deuil des enfants, deuil du présent, deuil de l’avenir ».
Dans ce livre, l’auteur évoque la famille, le couple, la paternité, les enfants, l’amour, la transmission.
Il se demande ce que ressentent les enfants lors de la séparation/tremblement de terre.
Il s’interroge sur le fait d’être un père dans ces conditions-là, en tenant à la fois les deux rôles de père et de mère au quotidien, et sur le « comment s’occuper des enfants, seul ».
Mais surtout il se demande quoi leur transmettre désormais.
Il écrit sur l’explosion de la sphère privée, et décrit la nostalgie du bonheur familial, de sa propre famille qu’il s’est évertué à construire malgré son travail très prenant de grand reporter, sa distance instaurée avec ses enfants lors de ses voyages ; sa nouvelle solitude, avec en leitmotiv la mer, toujours présente. A travers ce texte, Olivier Frébourg utilise un vocabulaire maritime : il nous livre des pages sur la mer, les frégates, l’Atlantique, les voyages maritimes, mais aussi sur l’horizon, les naufrages, les tempêtes, les ouragans. Il se sert de métaphores maritimes pour illustrer ses propos : « il faut prendre la mer malgré les tempêtes ».
On peut aussi citer les phrases suivantes pleines de sens :
« L’enfance est un paquebot ».
« Mes trois enfants ont connu le naufrage du beau navire »
« Où vont les fils ?» est à la fois un livre sur la mémoire, sur la génération d’après mai 68, sur l’avenir de la planète et de notre monde moderne aux prises du numérique, du changement climatique, de la robotisation, du consumérisme à outrance, de l’ubérisation.
Olivier Frébourg nous livre une succession de moments : de son enfance en Martinique auprès d’un père capitaine au long cours, une enfance qu’il qualifie lui-même de « bleue outremer », à ses premiers voyages en tant que grand reporter au Cambodge avec Mary Ellen Mark photographe, au Vietnam, à ses débuts d’entrepreneur lorsqu’il crée sa boite d’Edition de livres. Ces souvenirs sont parsemés d’anecdotes, d’ironie, d’humour.
Puis il nous dévoile ses angoisses face au monde actuel, à notre société qui a tellement changé en mal, au péril des réseaux sociaux. Son postulat porte sur l’avenir incertain, l’oubli de la mémoire (exemple des albums photos), la robotisation à haute dose, le dérèglement climatique avec la perte de forêts, d’animaux et de végétaux.
Il nous parle des souvenirs avec ses fils qu’il a et qui remontent dans sa tête : une sortie au manège, un dimanche après-midi au centre culturel à écouter son ainé jouer de la guitare, les soirs où il doit relire sans cesse le même livre pour enfant « devine combien je t’aime » avec petit lièvre brun et grand lièvre brun, les courses dans les grandes surfaces sordides de grande banlieue ou de province, les anniversaires dans le jardin…
Il écrit de très belles pages sur les films de Claude Sautet qui dépeignent si bien le quotidien des années 80, les divorces, les failles des gens, la vulnérabilité de la vie. Sa vie s’imprègne si bien de ces films qu’elle s’insinue dans chacun. C’est toute une époque, tout un contexte, toute une mélancolie. Ces pages sont mes préférées. Cette époque c’est la mienne, son histoire c’est mon histoire de mère devenue célibataire avec enfants à charge, sa douleur c’est ma douleur. Ses tristesses, ses inquiétudes, ses angoisses, je les comprends pour les avoir vécues.
Ce récit s’adresse d’abord, bien sur, aux hommes, aux pères qui se retrouvent seuls avec les enfants. Mais il nous parle également, à nous les femmes. Sans entrer dans le pathos grâce à l’utilisation avec parcimonie de traits d’humour, ce court récit de 155 pages nous plonge dans les choses de la vie, celle d’Olivier Frébourg, mais aussi la notre. Du coup, ce récit est à double tranchant, on compatit, mais si on a vécu cela en tant que femme, on trouve cela juste qu’un homme « subisse » aussi ces douleurs et qu’il se pose ces questionnements. Egalité homme-femme dans la séparation.
Néanmoins je reste réservée sur la critique à donner, car même si ce livre est bien écrit, il n’exploite pas à fond les sentiments ressentis, il survole la destination première promise en fourmillant de souvenirs personnels. Le début est long et brouillon. Par la suite, on comprend ce qui se passe, et on lit avec plus de plaisir. La deuxième partie est plus structurée, plus organisée, comme la vie qu’il instaure avec ses fils. Ecriture donc inégale pour moi, qui me fait baisser la note et trouver donc l’ensemble moyen, avec des phrases superbes mais également des pages inintéressantes, et une fin décevante pas vraiment inspirée.
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