Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Dans ce roman, Olivier de Robert nous embarque au sein d'une bourgade reculée des Pyrénées. Ce décor pittoresque devient le théâtre d'une lutte acharnée entre l'héritage du passé et les avancées du présent, entre l'humanité et le monde sauvage. L'histoire prend son envol suite à l'agression d'un troupeau ovin par un plantigrade, un incident qui fait ressurgir de vieux ressentiments et pousse les locaux à réclamer une mesure drastique : la suppression du prédateur.L'auteur manie une plume à la fois brute et poétique pour dépeindre l'ambiance unique de cette vallée ariégeoise. On y ressent presque physiquement le poids des légendes et des récits anciens qui semblent imprégner chaque recoin du paysage. L'auteur esquisse avec brio des portraits vivants d'individus viscéralement attachés à leur terre natale.Dans ce microcosme largement dominé par la gent masculine, trois personnages féminins se démarquent particulièrement. Asha, une agente de l'Office français de la biodiversité prête à tout pour protéger l’ours. Emma tient le bar familial, point central des discussions et des tensions du village. Enfin, la Vieille, gardienne des savoirs ancestraux et de la sagesse des montagnes. Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est que l’histoire dépasse le simple affrontement entre l’homme et l’animal. L’auteur nous invite à réfléchir à des enjeux bien plus vastes : le rôle des grands prédateurs dans nos écosystèmes, les difficultés des éleveurs face aux pressions économiques, et ce fossé grandissant entre les attentes des citadins et la réalité du monde rural. Sans chercher à imposer une vision, il ouvre un espace de réflexion, sans jugement ni parti pris. Ce roman court mais dense est une véritable ode à la nature et aux terres pyrénéennes, un hommage au travail des bergers et au temps passé. La fin, bouleversante, m’a laissée avec un écho profond, comme une résonance des débats universels qui dépassent largement ces montagnes. C’est un roman que je recommande sans la moindre hésitation. Bonne lecture.
https://latelierdelitote.canalblog.com/2024/12/la-derniere-danse-de-l-ours.html
Quand un roman vous interpelle sur les choix de société…
L’ours a tué ! Un troupeau de moutons et de brebis a été décimé ! La colère du berger et des habitants fait craindre au maire du village qu’il ne pourra pas les raisonner. Quand Asha, jeune policière, arrive pour retrouver la bête et l’exfiltrer, tous comprennent que le danger devient permanent. Pourra-t-elle faire confiance à la Vieille qui connaît la montagne et l’ours ?
Entre conte et roman de terroir, ce livre m’a ouvert les yeux sur la grande différence qu’il y a entre entendre parler de l’ours et des dédommagements touchés par les éleveurs, et la réalité sur le terrain qui montre l’attachement des hommes à leurs animaux. Le grand prédateur est fer de lance de la biodiversité voulue par les gens de la ville mais sont-ils prêts à mettre le prix pour une coexistence pacifique, obligatoire pour que les montagnes gardent leurs forces vives et ne deviennent pas des territoires inaccessibles.
C’est avec beaucoup de poésie et une écriture émouvante que l’auteur décrit le combat quotidien de survie des hommes et des bêtes dans les régions qui doivent vivre toute l’année et pas seulement, en été, quand les touristes veulent les voir belles et propres. Introduire la jeunesse et la modernité avec Asha, une jeune femme farouchement indépendante et passionnée de nature, donne un suspense particulier car on devine qu’en face d’elle, elle va trouver des hommes qui pourraient être pires que la bête chassée. Quant à Emma, lui donner toute l’ouverture d’esprit et la passion des autres, dans son café, pour faire le lien entre des désirs et des traditions, c’est joliment fait. Elle est attachante et émouvante.
Le travail du maire qui cherche à ménager la chèvre et le chou est bien rendu, bon reflet de l’activité méconnue des édiles au plus près de leurs administrés et contraints de faire appliquer des lois qui les mettent parfois en difficulté. Quant à la vieille, mystérieuse et généreuse seulement envers qui elle veut, elle apporte la part des croyances ancestrales.
C’est un premier roman, il est pur. Je gage et j’espère qu’il ne sera pas le dernier car on sent le désir de faire découvrir au plus grand nombre ce que l’auteur a chevillé au corps : montrer la ruralité, sa beauté et sa complexité.
Je remercie de Borée Editions et Virginie pour l’envoi de ce roman court et percutant.
Déformation professionnelle oblige et ayant toujours eu une sensibilité sur la question de la réintroduction de l'ours en France et des problématiques qui en découle, j'ai été tout de suite attirée par l'ouvrage d'Olivier De Robert.
Alors pour certains l'ours est le symbole de la biodiversité par excellence et voit sa réintroduction comme une véritable réussite dans ce domaine, cette impression n'est pas partagée par tout le monde...
J'ai apprécié à ce que l'intrigue soit située dans un village pyrénéen isolé où la question de la présence de l'ursidé dans les montages a vraiment un impact sur la population et va faire naître un sentiment de révolte parmi les habitants après une attaque du troupeau de l'un des bergers. Alors qu'un grand nombre de Français pense qu'il ne s'agit que de simples pertes qui feront l'objet d'une indemnisation, l'auteur réussi à nous montrer que la situation au niveau local est bien différente et que la mort de l'ours semble être l'un des seuls moyens pour apaiser colère et peine.
J'ai trouvé le texte proposé par Olivier De Robert très poétique. Même si celui-ci est assez court, il n'en demeure pas moins que celui-ci est d'une grande richesse et qu'il permet d'ouvrir sur certaines réalités plus complexes qu'il n'y paraît et sur la question de l'équilibre même de la nature. J'ai également beaucoup apprécié l'axe développé par l'auteur qui permet de se plonger au cœur des croyances locales et de l'histoire d'un village.
Je tiens à remercier les éditions De Borée pour m'avoir permis de découvrir un ouvrage que j'ai trouvé très beau et dont j'ai beaucoup aimé la morale...
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
Sanche, chanteur du groupe Planète Bolingo, a pris la plume pour raconter son expérience en tant qu’humanitaire...
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