"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il arrive parfois d’aller vers un album parce qu’on apprécie particulièrement le travail d’un ou d’une artiste. En l’espèce, il s’agit d’une dessinatrice, Nina Jacqmin et de trois de ses précédents albums qui m’avaient touchée par la qualité de leurs dessins.
Mon père, Casimir et moi m'avait agréablement fait replonger dans la nostalgie des années 1980. George Sand, ma vie à Nohant m’avait mise en présence d’une belle bibliographie sur une romancière ô combien incroyable. Et enfin, Fumée m’avait beaucoup marquée en raison de la noirceur de son sujet et de la profondeur de ses dessins.
Avec La volière aux souvenirs, nous entrons dans une famille de trois femmes où le manque de communication s’est progressivement installé. En effet, si Louison la petite fille est très proche de Fantine sa grand-mère, c’est sa maman qui ne va pas bien depuis le décès de son mari. Dorénavant cette dernière ne veut plus sortir de chez elle, restant au lit et laissant ses volets fermés.
Alors pour soutenir sa petite-fille, Fantine l’accueille dans sa grande volière située dans son jardin. Ainsi grand-mère et petite fille peuvent se parler et plonger dans les souvenirs de l'aïeule, conservés sur des petits bouts de papier pliés sous formes d’oiseaux faits en origami.
Mais quand Mamie est victime d’une attaque cardiaque et se voit transportée à l'hôpital, c’est tout l’univers de Louison qui s’écroule. Comment faire face à la peur de perdre à nouveau un être cher quand la disparition de son papa est encore très douloureuse pour Louison ?
C’est avec de très beaux camaïeux de vert, de violet et de rose que le dessin très doux de Nina Jacqmin accompagne cette histoire très touchante signée Valérie Weishar-Giuliani. Il en ressort comme une impression d’univers très feutré dans lequel les aléas de la vie peuvent malgré tout s’installer.
Une histoire familiale à lire ensemble, toutes générations confondues.
Voici un album parfaitement adapté et qui pourra servir de support quand on veut aborder des thématiques aussi douloureuses que la mort et la difficulté à faire son deuil.
Un album qui annonce douceur et tendresse par sa couverture avec Valérie Waishar-Giuliani à la plume et Nina Jacqmin au crayon.
3 femmes, 3 générations liées par le sang mais aussi pas ces souvenirs parsemés dans une volières atypiques mais non dénuée de sens.
Transmission, lien mère/fille, deuil sont explorés avec délicatesse et sensibilité.
Un peu court pour un développement plus poussé mais le bon format pour le public jeunesse.
Petits et grands seront sous le charme du dessin aux couleurs pastels apaisantes qui amènent douceur et poésie malgré le propos.
Une parenthèse agréable et touchante.
Vous ne voyez pas très souvent l'expression coup de coeur dans mes avis et pour cause, je n'en ai quasiment jamais, alors je suis heureuse de vous annoncer que cette BD en a été un et un gros. Dans une atmosphère aux teintes mauves exaltant la douceur et la puissance des souvenirs, les lecteurs découvrent une magnifique histoire teintée de nostalgie, de douleur, mais aussi de bonheur.
Joies, peines, heureux et tragiques événements, émotions, espoirs... Fantine dessine et écrit ce qu'elle vit et ressent depuis qu'elle est enfant. Des partages qu'elle transforme depuis des décennies en magnifiques oiseaux en origami, qui ont d'abord envahi l'espace familial, avant d'être exposés dans une volière construite par son défunt et regretté mari. Page après page, nous découvrons, aux côtés de sa petite-fille, et grâce aux oiseaux en origami qui, une fois déployés, nous offrent une belle plongée dans le passé, l'histoire de cette adorable et bienveillante grand-mère.
D'emblée, j'ai été touchée par la magnifique relation intergénérationnelle unissant Fantine et Louison, la grand-mère et la petite-fille étant extrêmement proches et complices. Les nombreuses scènes pleines de pudeur et pourtant incroyablement fortes qui retranscrivent leur amour m'ont profondément émue. Cela passe autant par leurs échanges pleins d'amour, de compréhension et d'acceptation, que des petits gestes tendres qui en disent beaucoup. De ce lien fort et unique, les lecteurs s'en font les témoins privilégiés et émus, d'autant que si cet amour familial est important en soi, il devient une force indispensable pour permettre de surmonter les épreuves...
Le sentiment de perte est, en effet, présent, sans être pesant, qu'il s'agisse de la perte d'un être aimé, ou de la perte symbolique d'une mère trop enfermée dans sa propre douleur pour s'occuper de sa fille. Ainsi, avec beaucoup de sensibilité, l'autrice nous permet de faire le parallèle entre les deuils subis par trois générations de femmes d'une même famille. Celui de Fantine pour son mari, qu'elle a surmonté seule grâce à ses oiseaux de papier, oubliant que sa fille, bien qu'adulte, aurait eu besoin de traverser cette épreuve à ses côtés. Le deuil de sa fille pour un mari parti trop tôt dans un accident de voiture, il y a 6 mois. Un deuil qu'elle n'arrive pas à faire, obligeant Louison à jouer le rôle de parent quand cette adolescente aurait tellement eu besoin de l'épaule de sa mère pour partager sa propre peine.
Finalement, Fantine et sa fille se ressemblent plus qu'elles ne le pensent dans la gestion du poids des absents. Une prise de conscience que l'autrice leur permet de faire sans jamais les brusquer. Elle rappelle également avec une certaine délicatesse, que si on a le droit d'être triste, il est important de ne pas s'oublier dans son propre désespoir, a fortiori quand on a dans son entourage des personnes qui ont besoin de nous. À cet égard, difficile de ne pas être touchée par Louison qui doit s'occuper de sa mère, dont la vie est comme en suspens, en plus de devoir panser son propre coeur et d'affronter une source d'angoisse supplémentaire. Cette adolescente suscite compassion, bienveillance et beaucoup d'admiration, en plus de servir de liant entre cette grand-mère qu'elle adore et qui la soutient, et une mère qui n'est plus que l'ombre qu'elle-même. À moins que les souvenirs du passé ne permettent d'éclairer le présent...
En conclusion, si le thème du deuil est en trame de fond, La volière aux souvenirs est une ode au pouvoir cathartique du partage, qu'il passe par les mots que l'on couche sur du papier, des dessins dans lesquels on se dévoile, ou ces instants précieux passés avec les gens que l'on aime. C'est aussi une magnifique histoire de souvenirs qui refusent de rester couchés dans un tiroir, préférant s'exposer poétiquement sous forme d'oiseaux de papier qu'il suffit de déployer pour s'en imprégner. Et c'est, enfin, une douce et poétique relation intergénérationnelle entre une grand-mère et sa petite-fille, qui rayonne au-delà du papier pour se nicher profondément et durablement dans le coeur des lecteurs. Bienveillance et amour viendront ainsi illuminer cette BD d'une grande douceur, et dont les tendres illustrations nimbées de nostalgie heureuse, se révèlent parfaites pour faire le pont entre passé et présent, entre douleur et bonheur, et refléter la croyance en un avenir baigné de chaleur.
Bonus fort appréciable en fin d'ouvrage, quelques tutos pour réaliser de beaux oiseaux en origami.
Je remercie Lecteurs.com et les éditions Jungle pour cette lecture coup de coeur, pleine d'émotions.
La volière aux souvenirs est une très belle bande dessinée qui s’adresse aux ados et aux adultes. Les dessins sont vraiment beaux, de belles couleurs et beaucoup de tendresse. Les souvenirs de toute une vie et leur transmission d’une génération à l’autre sont très importants mais la façon de transmettre est vraiment originale. Elle parle aussi de l’adolescence, du deuil, de la maladie, de la solitude mais elle reste optimiste et réjouissante à lire. En fin de volume, le Carnet d’origami de Fantine vous permettra de créer papillon, oiseau, coccinelle, perroquet, cygne et canard. Je vous conseille vivement La volière aux souvenirs, c’est du beau à l’état pur.
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