Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Lorsqu'elle les croise sur le chemin de ses voyages, les enfants, tous les enfants, inspirent l'auteure. Elle sait lire dans leurs yeux leurs joies et leurs tourments. Ainsi sont nés ces courts poèmes qui portent, chacun, un prénom.
« Mélina
Un grand pays te manque,
Je le lis dans tes yeux.
Mais chez nous,
Tu as pris,
Toi aussi,
La place d'un univers. »
Une vie d'enfant, c'est fait de petits bonheurs, de joies simples comme quand « ton vélo file sur un arc-en-ciel. » Mais, parfois, les tourments, la colère ou la tristesse s'invitent.
« Comme le chat meurtri,
Tu te glisses dans le saule
Pour cacher ton chagrin. »
Mais l'enfant connait le secret de la joie retrouvée.
« Il pleut des barbelés / et toi, tu danses ! »
Ces petits instantanés poétiques partagent les pages de ce minuscule recueil avec les illustrations de Nathalie Novi. Ces dessins, tendres et délicatement colorés, font écho aux poèmes.
Le recueil refermé, on n'oublie pas Madou, Arno, Clara, Vadim, Naoki, Ellen, Liam et tous les autres.
IMMENSE EST LEUR TALENT
« Rouge est mon coeur
Au duvet de ta gorge »
Déclencher une émotion avec des vers et un dessin est chose ardue. Pourtant, elles l’ont fait. Elles s’appellent Murielle Szac et Nathalie Novi et arrivent avec magie à créer une nébuleuse poétique qui harponne le lecteur. Quant à eux Hala et Haïssam, les deux enfants syriens que Murielle Szac met en poésie, ils me paraissent si proches. À travers leur parcours où le fil rouge sépare les pages, on hume l’odeur de la miche. En jouant sur la temporalité brutale d’un avant-après, on se construit avec ces enfants. Ils sont syriens, connaissent déjà les affres du monde et de l’être humain alors que leur vie ne fait que débuter.
Déjà blessés, déjà meurtris, déjà accablés par le poids d’un monde abscons qu’on aimerait voir plus lumineux partout sur le globe. Ils rêvent de chevaucher un dragon, de conquérir le ciel comme beaucoup d’autres, ils rêvent d’avoir des ailes. Le grand frère protège ou tente de le faire, n’y arrive pas toujours. Une fois de plus chez Bruno Doucey Éditions, la poésie creuse son sillon dans l’humain. Dans le poétique concret. Car les bombes pleuvent sur Damas. On ne les compte plus. On ne les compte pas. Mieux vaut ne pas entendre le bruit du métal. Murielle Szac agite ses mots avec silence, avec parcimonie et beauté. Elle avance ses pions sans jamais sauter une case. Elle prend le temps. S’assoit. Regarde. Et nous éclaire. Hala et Haïssam se sont serrés fort et ont « dévoré l’obscur ». L’école n’est plus, alors on rêve de s’envoler très vite, loin d’ici et du tumulte absurde environnant. Reste le goût des bonbons d’avant bombardement…
Les dessins somptueux (le mot est faible) de Nathalie Novi incarnent et exhaussent les mots de Murielle Szac. L’un ne pourrait aller sans l’autre. Ce fil rouge perpétue la lignée de ces enfants que l’illustratrice ne souhaite pas oublier. Les mains sur les oreilles, regard noir de misère ou de détresse, ils hanteront sûrement vos esprits. Si je le pouvais, je souhaiterais que mon appartement soit décoré de dessins de Nathalie Novi. Dans le sombre, elle y glisse toujours cet espoir qui jaillit, cette main tendue qui ne reste pas vide. À ceux qui « vivent a voix basse sur la pointe des pieds pour ne pas déranger », gardez espoir
Le pensionnat est sa galère je connais bien, le sujet me plaît, car il y a des passage de sa vie qui a était comme moi identique j espère le lire bientôt
Petite, j’étais complètement fan du dessin animé Princesse Sara même si son côté beaucoup trop bon m'agaçait souvent.
Mais, je n’ai jamais lu le livre à l’origine du dessin animé. Alors quand ce classique est réédité avec les illustrations de Nathalie Novi dont j’adore l’univers, je ne pouvais que me lancer.
J’ai découvert une autre Sara. Alors qu’elle est dans un pensionnat pour jeune fille issue de famille de l'aristocratie anglaise, Sara apprend le décès de son père alors qu’elle était déjà orpheline de mère.
Elle est autorisée à rester dans le pensionnat car la directrice voit en Sara les économies d’enseignant qu’elle pourra faire par la suite en gardant dans son pensionnat cette jeune fille douée en langue. Sara connaîtra l’isolement, le manque et surtout la faim.
J’ai découvert un personnage espiègle, lucide, critique par rapport aux gens qui l’entourent, qualifiant les jeunes filles du pensionnat parfois de sotte. Sara se réfugie dans les livres, les histoires qu'elle aime tant et réussit à se construire un monde, un refuge.
J’ai adoré cette autre Sara qui reste honnête et bonne sans être dupe ni naïve et sait faire preuve de répartie souvent bien méritée envers la directrice du pensionnat.
Cette redécouverte du personnage et les magnifiques illustrations de Nathalie Novi avec son univers fleuri et coloré qui viennent relever l’histoire émouvante ont fait de cette lecture un réel plaisir.
La moindre illustration est sublime et pleine de délicatesse que ce soit sur une page ou dans la mise en forme autour du texte, j’étais en admiration avec ces illustrations pleines de finesse et d’élégance.
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