"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Marco Buratti, alias l’Alligator, est un ancien détenu qui s’est reconverti en enquêteur professionnel non officiel, intervenant, contre grasse rétribution, quelque part à la lisière des milieux policiers et mafieux (dont les limites respectives, en Italie, ont été/sont parfois fort floues, mais c’est une autre histoire). Bref, avec ses acolytes Rossini, vieux truand à l’ancienne, et Max la Mémoire, idéaliste obèse, il enquête sur la disparition d’une femme, à la demande du mari éploré de celle-ci. Signe particulier : le couple est adepte de sado-masochisme, univers très secret et codifié, qui empêche le mari de tout déballer à la police. Avec l’aide de deux petits génies de l’informatique, les trois compères piratent les messageries de la disparue, puis celles d’autres adeptes, qui les mettent sur la piste du Maître des nœuds, tortionnaire aussi raffiné que cruel. Ils découvrent avec effarement des pratiques abominables, allant en l’occurrence jusqu’aux snuff movies les plus atroces. Des scènes de viol et de torture qui les frappent de plein fouet et leur rappellent leurs propres expériences de prison.
Massimo Carlotto ne fait pas dans la dentelle et les fioritures, ça y va direct, net et précis sans s’embarrasser de diplomatie. Une enquête rondement menée, tout en efficacité. « Le Maître des nœuds » n’en est pas pour autant qu’un livre d’action. L’auteur sait donner de la consistance à ses personnages principaux, cabossés, amoureux, désabusés ou indécrottable optimiste, tous attachants. Le contexte particulier de l’enquête est aussi prétexte à évoquer la violence en milieu carcéral, celle des prisonniers et des matons, et surtout, les émeutes lors des manifestations altermondialistes pendant le sommet du G8 à Gênes en 2001. L’auteur dénonce avec virulence les provocations policières et la violence inouïe de la répression, des assauts des forces de l’ordre et de leurs exactions, une boucherie qui se soldera par un mort et des dizaines de blessés graves parmi les manifestants.
« Le Maître des nœuds », qui se lit très vite, est un roman palpitant, glaçant et fascinant, en dépit (ou en raison) de son sujet, et une charge implacable et nécessaire contre la folie et la violence des hommes, qu’elle soit intime ou étatique. Ames sensibles…
Le duo Massimo Carlotto et Francesco Abate nous font découvrir dans « J’ai confiance en toi » les dessous peu ragoutant des trafics en tout genre autour des aliments, de préférence ici avariés (on a le choix entre la merde et l’hyper merde).
Gigi Vianello, honorable propriétaire à Cagliari d’un restaurant chic, est en fait un adepte des profits juteux réalisés dans le trafic international d’aliments avariés et vendus à qui en veut bien. La dénonciation de cette malbouffe industrialisée et les parades mises en place par Gigi pour ne pas mettre en péril son business, en étant toujours dans l’illégalité mais pas trop, sont les aspects les plus passionnants et savoureux de ce roman.
Pour ce qui est de l’écriture, elle est fluide et nerveuse, et les péripéties s’enchaînent à grande vitesse. J’ai tout de même été un peu déçu par la trame un peu décousue et par la minceur de l’intrigue principale. C’est au final véritablement plus le caractère de ce Gigi, un salaud auquel on s’attache, ainsi que la thématique de cette nourriture immonde qui arrive dans nos assiettes, qui sont les deux grandes forces de ce roman qui se lit très bien et très vite.
J’y ajoute un troisième atout, ce roman m’a permis de découvrir le chanteur Jovanotti et sa merveilleuse chanson « Mi fido di te » qui donne son titre à l’ouvrage. Rien que pour la découverte de la poésie de cette chanson (Case di pane, riunioni di rane, Vecchie che ballano nelle Cadillac…) de ce superbe artiste je ne regrette pas d’avoir lu ce roman !
Les sentiments d'un mafieux absolument froid et cynique écrits à la première personne.
L’histoire en général est intéressante et bien approfondie.
Je n’avais encore jamais lu de roman écrit par un italien ou se passant en Italie et j’avoue que l’on y retrouve un peu trop de clichés… Une sorte de mafia italienne, des belles filles et des armes… Personnellement j’aurais peut-être plus apprécié ce roman si tous les stéréotypes n’y étaient pas rassemblés… c’est un peu dommage.
Le roman reste tout de même une bonne histoire, bien construite avec des idées assez bien approfondies.
Tout au long du roman nous suivons quelques années de la vie de Giorgio, cet homme prêt à tout pour arriver à ses fins et qui n’a qu’une seule devise « ne laisser aucun témoin »…
C’est un roman assez noir, à mi-chemin entre le thriller soft et le policier. Il y a des morts, mais ça reste très soft. Les scènes ne sont décrites que le minimum et finalement avec très peu de mots. Massimo Carlotto nous met rapidement dans l’ambiance et nous permet d’imaginer les scènes.
Si vous n’avez encore jamais lu de roman noir je vous conseille celui-là il n’y a pas de scène très gore ce qui facilite la lecture pour un début.
Le style de l’auteur est fluide. Par contre l’auteur arrive très bien à alterner les situations de la vie quotidienne et familiale et celles plus sérieuses des règlements de comptes !
Le roman est écrit du point de vue interne du personnage principal. C’est une bonne chose et cela nous permet vraiment de se mettre dans la peau de ce protagoniste qui n’a peur de rien ni de personne. Ce n’est pas un héros, mais il pense que personne ne peut l’atteindre. Si l’auteur ne nous dit pas clairement ses faiblesses on sent tout de même qu’il en a…
En ce qui concerne les descriptions, elles sont assez sommaires malheureusement… Si l’auteur arrive avec peu de mots à nous présenter un lieu, une atmosphère ou un personnage, parfois ce n’est pas assez… J’aurais apprécié avoir un peu plus de détails concernant les personnages. De même pour les villes d’Italie où se déroulent les différentes actions je pense qu’un peu plus de descriptions m’auraient permis de découvrir des villes que je ne connais pas...
En résumé un roman intéressant, sombre, et qui plaira aux lecteurs du genre. Pour ceux qui n’ont encore jamais lu de roman noir n’hésitez pas à commencer par celui-là !
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