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D’emblée, le langage du narrateur interroge : tant de dénombrement, de notions d’alignement, d’angoisse liée au changement, d’isolement, des signes évoquant une dysfonctionnement de la communication sociale.
Peu à peu, on apprendra la genèse de cet état d’esprit et le récit de l’enfance fait froid dans le dos. La maltraitance, la misère économique et culturelle ont été le quotidien de l’enfant qui a réussi peu à peu à rassembler un pécule avec la ferme intention de partir de ce milieu délétère. D’autant qu’un héritage lui permet d’envisager une autonomie, certes précaire, mais possible. Jusqu’à rêver de la jeune fille qui cherche un briquet…
Ce deuxième roman court et dense est de ceux que l’on oublie pas. Par la cohérence de l’histoire et du style , et le destin hors norme du personnage principal, riche d’une résilience remarquable.
Une écriture précise et sans fioriture, qui contribue à l’ambiance particulière et fascinante.
Petit livre avec des qualités mais que je n’ai pas du tout aimé. Je ne vous dirais pas pourquoi car ça reviendrait à le dévoiler !
« La maison était entourée d’une voie ferrée. On entendait les trains qui souvent ne marquaient pas l’arrêt dans la ville. Pas d’arrêt, rien que la vitesse, et le bruit de la vitesse. Le bruit de la vitesse des trains qui me secouait et m’empêchait de dormir.»
C'est un roman qui commence par la fin. La fin d'une vie, celle du père de la narratrice qui revient dans la petite ville de son enfance pour y enterrer son père. Autour du cercueil quelques rares connaissances, quelques personnes qui ont fait le déplacement à la grande surprise de sa fille. Il y a même deux policiers. Une fois la boîte dans le trou, elle peut se laisser aller à égrener ses souvenirs.
La première image qui lui vient à l'esprit est celle des trains qui rythmaient la journée et qui passaient près de la maison qu'il lui faut maintenant vendre.
Il y avait les trains rapides qui ne s'arrêtaient pas et les trains plus lents et plus bruyants qui s'arrêtaient à la gare toute proche. Les trains qui s'arrêtaient servaient à revenir en arrière pour rejoindre la ville d'où partaient les trains qui ne s'arrêtaient pas. Un jour, elle a pris le premier puis le second, le temps de voir une dernière fois le toit de sa maison.
Elle reviendra à la mort de sa mère pour trier ses affaires, pour revoir ce père qui l'a chassée et qui maintenant lui demande son aide, lui qui ne sait même pas comment fonctionne la machine à laver.
En fait, c'est un combat qui a lieu par tâches domestiques interposées. La vaisselle dans l'évier, le sol gluant, les chaussettes qui trainent sont autant de manière d'affirmer son pouvoir, de cantonner sa fille à un rôle de bonne.
Alors quand il gesticule avec sa débroussailleuse le long de la voie ferrée, elle n'a plus vraiment envie de répondre à ses sollicitations. D'autant qu'en sortant il a renversé le seau avec l'eau de rinçage.
Marie Maher va alors réussir un subtil roman, qui suggère plutôt qu'il n'affirme, qui livre des indices, des sensations, plutôt qu'il n'assène des vérités. On imagine des années de vexations, de mépris ou au moins d'indifférence. On voit au fil des pages comment une relation peut se déliter jusqu'à ce dédain qui peut mener au drame.
Un court mais intense roman, un fait divers qui laisse des traces, une lecture que vous n'oublierez pas de sitôt. Ceux qui ont lu Avant que j’oublie d’Anne Pauly y retrouveront non seulement la même thématique mais aussi même originalité dans l’approche thématique. Mais cette fois, il se pourrait même que votre prochain voyage en train ne se fasse pas dans une douce quiétude...
https://urlz.fr/dvOj
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