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Maren Uthaug

Maren Uthaug
Née en 1972 d'une mère norvégienne et d'un père same, Maren Uthaug a d'abord travaillé dans la publicité avant de réaliser des chroniques satiriques illustrées puis des romans graphiques, tout de suite saluées par la critique. En 2013, elle écrit son premier roman (La petite fille et ... Voir plus
Née en 1972 d'une mère norvégienne et d'un père same, Maren Uthaug a d'abord travaillé dans la publicité avant de réaliser des chroniques satiriques illustrées puis des romans graphiques, tout de suite saluées par la critique. En 2013, elle écrit son premier roman (La petite fille et le monde secret, Actes Sud, 2017, à paraître en Totem) sélectionné pour le prestigieux prix du Premier roman danois et choisi pour être distribué gratuitement au Danemark dans le cadre de la journée mondiale de la littérature de 2015. Là où sont les oiseaux a remporté le prix de la radio du roman de l'année et est un best-seller au Danemark.

Avis sur cet auteur (9)

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    Couverture du livre « Et voilà tout » de Maren Uthaug aux éditions Gallmeister

    Fanfan Do sur Et voilà tout de Maren Uthaug

    L'histoire commence avec la grosse biture de Knut dans les dernières heures de l'année 1974, parce que quand-même, il faut bien lutter contre la déprime de cette foutue nuit polaire ! C'est cette nuit-là que Rihtta et Knut concevront leur fille.
    Puis au deuxième chapitre on est en 2007 et on...
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    L'histoire commence avec la grosse biture de Knut dans les dernières heures de l'année 1974, parce que quand-même, il faut bien lutter contre la déprime de cette foutue nuit polaire ! C'est cette nuit-là que Rihtta et Knut concevront leur fille.
    Puis au deuxième chapitre on est en 2007 et on fait la connaissance de Kirsten qui est la fille de Rihtta et Knut. Au troisième en 1973 on assiste à la rencontre de Rihtta et Knut. Au quatrième en 1982... On se promène dans le temps à la decouverte de la vie des différents personnages et dans les différentes culture, notamment celle des Sames dont est issue Rihtta, et des Kvènes, peuples autochtones,
    Je dois dire que quasiment dès le départ, les prénoms m'ont bien perdue ! Entre Kirsten et Risten, Aslak et Isak... j'avais l'impression qu'on parlait des mêmes personnages avec des erreurs dans les prénoms.

    Risten, la fille de Rihtta et Knut, est abreuvée des croyances autochtones par sa grand-mère, son Áhkku, qui lui parle des sous-terriens qui volent des enfants aux humains et lui dit que les aurores boréales sont dangereuses lorsqu'on les regarde. Alors que ses parents sont athées, elle est pleine des peurs que sa grand-mère lui a transmises. C'est une étrange histoire qui nous parle de croyances et de cultures ancestrales qu'on ne connaît pas et c'est très intrigant.

    Knut est aussi débonnaire que Rihtta est acariâtre. Il supporte tout avec bonhomie jusqu'au jour où... il semble que les Norvégiens sont considérés comme idiots par les Sames qui eux ont un fort tempérament. Il y a une grande inimitié des Sames à l'égard des Norvégiens, sans doute justifiée. Risten vit dans cette ambiance où son père, si gentil, est méprisé par sa grand-mère et par sa mère.

    Un jour Knut part avec sa nouvelle compagne Grethe, qui semble parfaite, et emmène Risten dans le sud, au Danemark.
    C'est l'éternelle histoire des enfants à qui l'on ment, dont on ne respecte pas l'intégrité, à qui les adultes imposent leurs desiderata sans se soucier de ce que eux peuvent désirer.

    Risten se construira son monde à elle fait de croyances Sames, auxquelles elle initiera Niels-le-vietnamien, enfant déraciné lui aussi. Niels ne parle pas le danois, Risten ne le parle pas avec le bon accent, elle est raillée pour ça à l'école. La lumière dans ce récit qui m'évoque un conte nordique, c'est de voir comment les enfants, dès qu'ils sont ensemble, arrivent tant bien que mal à se protéger du monde des adultes en se créant le leur, bien plus beau. Car entre un père parfois laxiste, toujours faible, peut-être égoïste, et une belle-mère finalement pas si gentille que ça, que c'est dur l'enfance !

    C'est aussi une histoire qui fait du bien souvent, mais occasionne aussi quelques pincements au coeur, voire de la colère. Et surtout, une ÉNORME révélation à laquelle on ne s'attend pas va arriver. Il y a aussi des moments amusants, et pour peu qu'on soit du côté de Kirsten... et ça a été mon cas, je lui criais par la pensée " vas-y, rentre leur dans le lard à ces vieux schnocks !"

    C'est parsemé d'humour et de quelques moment un peu lestes mais souvent drôles eux aussi sans oublier un langage cru parfois qui m'a bien fait rire. C'est à l'image de la couverture du livre, le doigt d'honneur de la petite fille que je n'ai vu que tardivement.
    Lire ce roman c'est changer de monde. C'est beau et envoûtant. J'y ai découvert, en plus de la culture Same, une coutume (peut-être seulement danoise) dont l'appellation me fait fondre tellement je trouve ça mignon et enfantin, c'est l'équivalent de notre goûter : le café-gâteau de l'après-midi à laquelle les adultes ne dérogent absolument jamais.

    Décidément, j'aime énormément les trois romans de Maren Uthaug que j'ai lus. Ils sont tous différents, comme si elle n'avait pas de sujet de prédilection, à moins que ce ne soit la famille tout simplement. Il y en a encore un à lire ! Que je n'ai pas encore, Snifff...
    Et je ne peux m'empêcher de supposer que l'autrice a mis beaucoup d'elle-même dans ce roman car comme Risten elle est née d'un couple mixte. Mais elle contrairement à son héroïne, son père est Same et sa mère Norvégienne.

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    Couverture du livre « 11 pour cent » de Maren Uthaug aux éditions Gallmeister

    Jackylebook sur 11 pour cent de Maren Uthaug

    Maren Uthaug est née en 1972 en Norvège, au divorce de ses parents elle s’installe au Danemark. « La petite fille et le monde secret » paru chez Actes Sud en 2017, a été sélectionné pour le prix du premier roman danois. Elle connait le succès avec « Là où sont les oiseaux » édité par les...
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    Maren Uthaug est née en 1972 en Norvège, au divorce de ses parents elle s’installe au Danemark. « La petite fille et le monde secret » paru chez Actes Sud en 2017, a été sélectionné pour le prix du premier roman danois. Elle connait le succès avec « Là où sont les oiseaux » édité par les Editions Gallmeister, une saga familiale à trois voix. Aujourd’hui, cette même maison d’édition sort (depuis le 22/08) son nouveau bébé « 11% ».

    Roman qui ne laisse pas indifférent. Le terrain de jeu se situe dans son pays de résidence, le Danemark, dans un futur lointain. Nous sommes immergés dans la période « post-Evolution », les femmes ont pris le pouvoir, les hommes, désormais, ne représentent plus que 11% de la population. Ambiance post apocalyptique, dans un décor de friche, où les habitations triangulaires ou cubiques, aux lignes cassantes, de l’ère patriarcale deviennent des ruines habitées uniquement par des marginales. Les nouveaux édifices possèdent des lignes arrondies, beaucoup plus douces.

    Les hommes n’ont plus de liberté, ils sont enfermés dans des Centres, dressés par des Amazones et suivis par des médecins, ils ne servent plus que pour la reproduction encadrée ou l’amusement. Les femmes peuvent, enfin, se promener en toute confiance, même de nuit, sans la menace du « prédateur ». Il circule, du temps jadis, des histoires atroces de la domination masculine. Cet enfermement ne pouvait avoir d’autres solutions : « les hommes sont esclaves de leurs hormones, ils font tout ce que leur dicte la testostérone. On ne peut pas les élever comme des filles, leur indiquer ce qu’il y a de mieux pour la communauté. Leur sexe prend le dessus sur toute réflexion rationnelle. »

    Ce roman choral s’articule autour de quatre héroïnes dont le destin s’entrecroise. Médée habite un couvent, dans la Friche, autour de la Doyenne, elle vit au milieu des oiseaux et des serpents. Mi sœur, mi sorcière, elle utilise le venin des serpents ou le sang menstruel pour des remèdes ou recettes aphrodisiaques. Wica, elle, réside dans les nouvelles habitations, c’est une prêtresse de la foi chrétienne, revisitée dans le « culte de la Mère », qui utilise les morsures de ces gentils reptiles pour entrer en communication avec le guide. Stille, jeune femme recueillie par le couvent, muette, communique avec les animaux et les fleurs. Eve, culpabilisée depuis la naissance d’avoir un sexe mâle, devenue transgenre, exerce la fonction de médecin au Centre.

    Chacune de nos héroïnes nous apportent des clés de compréhension de cette nouvelle société.
    Quand l’apparition d’un jeune garçon va apporter le trouble dans celle-ci, entre curiosité et dégoût.

    Cette dystopie féministe, atypique, dérangeante, à dessein, nous force à nous interroger sur les places respectives des femmes et des hommes. Cette histoire, résolument provocatrice, au premier abord, mérite une lecture plus fine. Ce roman est une caricature des extrêmes, ces dames ne semblent pas véritablement plus heureuses dans ce monde ultra-féminin (pour beaucoup, l’autosatisfaction du désir ne remplace pas la plénitude d’un ébat amoureux avec un partenaire). Les questionnements, après cette lecture, nous portent à penser que la voie de la sagesse reste un compromis où chaque genre humain aura harmonieusement sa place, sans aucun asservissement. Mais le chemin reste long et escarpé, je vous le concède.

    On peut louer l’esprit imaginatif de l’autrice.

    Tentez cette expérience littéraire pour vous faire votre idée.

    Mes chaleureux remerciements aux Editions Gallmeister pour cette découverte.

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    Couverture du livre « Une fin heureuse » de Maren Uthaug aux éditions Gallmeister

    Fanfan Do sur Une fin heureuse de Maren Uthaug

    Dès les premières lignes on apprend que Nicolas, le narrateur, est issu d'une lignée de croque-morts et croque-mort lui-même, qu'il est envahi par des pulsions nécrophiles et qu'il en a honte. Et là, d'emblée, je me suis demandé si j'avais envie de me marrer, ou pas. Ou plutôt je me suis demandé...
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    Dès les premières lignes on apprend que Nicolas, le narrateur, est issu d'une lignée de croque-morts et croque-mort lui-même, qu'il est envahi par des pulsions nécrophiles et qu'il en a honte. Et là, d'emblée, je me suis demandé si j'avais envie de me marrer, ou pas. Ou plutôt je me suis demandé si mes gloussements n'allaient pas être un tantinet démoniaques. Immédiatement ça sent l'humour noir à plein nez et j'adore ça.

    Nicolas attaque par la description de ses ancêtres, puis sa mère, puis sa fille et son fils jumeaux, cette famille où visiblement tout le monde est un peu "spécial". Donc voilà qu'il nous raconte l'histoire de cette lignée de Christian, car ils se nomment tous ainsi de père en fils, jusqu'au jour où patatras, sa mère s'appelle autrement et lui aussi. Les filles s'appellent toutes Liliane, mais pas sa mère.
    Il part donc du premier Christian au XIXe siècle, naufragé sur une île de Polynésie dont les habitants avaient trouvé une méthode particulière pour empêcher la surpopulation, et nous raconte la naissance de cette vocation à aider les morts à accepter leur sort, de Christian Christiansen en Christian Christiansen.

    C'est bien louftingue, c'est drôle, c'est jouissif. C'est politiquement incorrect, totalement irrévérencieux et j'ai adoré, comme un tout petit qui va sortir des bordées d'injures alors que c'est interdit Hi Hi ! Car oui, on a affaire à une vraie famille de barjots ! Et malhonnêtes avec ça ! Mais ça rapporte et puis, si ça rassure les endeuillés... Et au fond ils ne sont pas vraiment malhonnêtes, puisqu'ils font du bien aux gens. Oups !

    Les chapitres, qui commencent tous par un arbre généalogique, se suivent et nous parlent tour à tour de Christian I, puis Christian II, Puis III, puis IV, et Nicolas et sa mère indigne, et son père pas comme tout le monde, et on découvre la dynastie Christiansen et ses spécificités. Chaque Christian a une particularité, mais celle de Christian IV est vraiment très spéciale car paranormale, alors que Christian V, lui, est atteint d'un toc envahissant. Et que dire des Liliane ??? Pas très nettes non plus ! C'est comme si à chaque génération, les tares de la famille augmentaient d'un cran. J'ai quand-même eu un peu de mal parfois à m'y retrouver parmi tous les membres de cette famille qui, de génération en génération portent le même prénom. Ou presque.

    Et puis les morts. Pas physiques, non ! Ceux qui nous entourent et que nous ne voyons pas. Ils en ont des choses à dire et à faire ! Par exemple regretter leur courte vie parfois, ou tenter d'entrer en contact avec nous, la plupart du temps en vain.

    En passant on apprend des choses sur l'histoire de Copenhague, crasseuse et puante comme toutes les grandes villes autrefois, pleines de miasmes et qui empestaient la mort et amenaient des maladie, car les cadavres et les déjections polluaient tout, l'air qu'on respirait et l'eau qu'on buvait. Et les épidémies du XXe siècle, telles la grippe espagnole ou la polio. Puis plus tard la montée du nazisme avec ses idéologies nauséabondes, et la guerre, et l'après-guerre. On voit aussi à travers les décennies l'évolution du rapport à la mort.
    Alors qu'autrefois on veillait les morts un certain temps, à présent on expédie et on cache ce moment difficile, comme si ne pas voir les morts faisaient disparaître la mort. Même le terme de mort fait peur aux gens. de nos jours on préfère dire "il est décédé", ou bien "elle est partie". Et l'incinération qui se répand.
    Et les plats préparés, en boîte, en plein essor dans les années 60...
    On assiste aux changements dans la société.

    Voilà que j'ai terminé ce livre désopilant, mais aussi immoral souvent, voire amoral, avec des passages bien écœurants. Oui car la nécrophilie, c'est quand-même un sacré tabou, et heureusement ! Mais s'il n'y avait que ça de répugnant… Une vraie famille de dingues vous dis-je !!!
    J'ai aimé ce roman réjouissant, bien que je l'aie trouvé très déroutant et parfois dérangeant. Je ne suis pas sûre qu'il puisse être mis entre toutes les mains, tant il évoque certains sujets vraiment prohibés, à juste titre.

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    Couverture du livre « Là où sont les oiseaux » de Maren Uthaug aux éditions Gallmeister

    Anita Millot sur Là où sont les oiseaux de Maren Uthaug

    Un phare octogonal : ce n’est pas banal ! C’est pourtant le cas de celui de Kjeungskjaer, au large de la Norvège (sur la commune d’Ørland)

    En 1920, un homme s’y est pendu avec son chien, totalement inconsolable après la mort de sa femme bien-aimée …

    En 1936, Johan y élève (à distance,...
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    Un phare octogonal : ce n’est pas banal ! C’est pourtant le cas de celui de Kjeungskjaer, au large de la Norvège (sur la commune d’Ørland)

    En 1920, un homme s’y est pendu avec son chien, totalement inconsolable après la mort de sa femme bien-aimée …

    En 1936, Johan y élève (à distance, puisqu’il passe ses journées au sommet du phare …) ses deux enfants : Darling (sa fille, belle et insolente) et Valdemar (son fils, à l’équilibre mental très fragile) en compagnie de Marie, son épouse (fille du pasteur) qu’il évite le plus souvent possible …

    Son grand amour, c’était Hannah, qu’il n’a pas su – ou voulu – suivre en Amérique … Amour dont il ne s’est jamais remis, incapable de se décider – à temps – à l’époque, entre veiller sur sa mère et protéger son bonheur …

    Aujourd’hui, la vie de Johan c’est le travail et la mer. Même si il n’a jamais pu se résoudre à renoncer à son ultime espoir de voir revenir Hannah …

    Un formidable (et âpre) « nature writing », où le lecteur découvrira – au fil des 360 pages – les secrets, souffrances et regrets éternels de chacun …

    Un très beau roman choral, infiniment triste ! D’une auteure danoise, indéniablement ultra talentueuse !

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