"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au large de la Norvège se dresse, inébranlable, le phare de Kjeungskjær. Coupés du monde, les habitants de cette contrée soumise aux lois de la nature vivent dans un profond isolement. Johan rêve de fuir vers l'Amérique avec la belle Hannah, son premier amour. Mais pour subvenir au besoin de sa vieille mère, le jeune homme devient le gardien du phare et prend pour épouse la fille du pasteur, Marie. Rapidement, Marie met au monde deux enfants, Darling et Valdemar. Seulement ici, les liens familiaux sont des chaînes qui, une fois brisées, libèrent la folie de chacun. Les années s'écoulent, épuisantes, au gré de féroces tempêtes. Johan, Darling, Marie... les apparences sont trompeuses et, à mesure que le temps passe, de sombres désirs se réveillent.
Dans un décor glacé, Maren Uthaug signe une saga familiale à trois voix, qui brûle d'un désir ardent de liberté.
Un phare octogonal : ce n’est pas banal ! C’est pourtant le cas de celui de Kjeungskjaer, au large de la Norvège (sur la commune d’Ørland)
En 1920, un homme s’y est pendu avec son chien, totalement inconsolable après la mort de sa femme bien-aimée …
En 1936, Johan y élève (à distance, puisqu’il passe ses journées au sommet du phare …) ses deux enfants : Darling (sa fille, belle et insolente) et Valdemar (son fils, à l’équilibre mental très fragile) en compagnie de Marie, son épouse (fille du pasteur) qu’il évite le plus souvent possible …
Son grand amour, c’était Hannah, qu’il n’a pas su – ou voulu – suivre en Amérique … Amour dont il ne s’est jamais remis, incapable de se décider – à temps – à l’époque, entre veiller sur sa mère et protéger son bonheur …
Aujourd’hui, la vie de Johan c’est le travail et la mer. Même si il n’a jamais pu se résoudre à renoncer à son ultime espoir de voir revenir Hannah …
Un formidable (et âpre) « nature writing », où le lecteur découvrira – au fil des 360 pages – les secrets, souffrances et regrets éternels de chacun …
Un très beau roman choral, infiniment triste ! D’une auteure danoise, indéniablement ultra talentueuse !
Avant même de connaître le contenu de ce livre, je me suis laissée séduire par la beauté de la couverture. C'est toujours comme ça avec Gallmeister, ils savent donner envie au premier regard.
Le prologue, qui se passe au phare de Kjeungskjær en Norvège en 1920, contient une violence qui laisse présager une suite éprouvante. Ce phare qui semble immuable, témoin de toutes les douleurs, tous les déchirements, est presque un personnage en lui-même, imposant, affrontant toutes les tempêtes, guidant les marins.
L'autrice nous pose tout de suite les conditions de vie de l'époque, très dures, où il faut compter avec un climat froid et une géographie difficile en bord de mer.
On découvre la triste vie de Johan, dont les parents étaient fermiers mais qui ne supportait pas de voir mourir les animaux. Johan qui aimait une femme mais en a épousé une autre. Johan qui pense avec amertume que sa vie aurait été tellement différente avec Hannah.
Hannah que les villageois considéraient comme une traînée.
Alors il a épousé Marie, pour devenir gardien de phare et subvenir aux besoins de sa vieille maman. Et toute une vie de frustrations, de quasi-solitude et de non-dits s'est profilée à l'horizon. Mais un jour, le gouvernement envoie Gudrun au phare pour s'occuper de l'instruction de Darling, l'enfant née de cette union. Avec Gudrun, jeune femme solaire, c'est beaucoup de joie qui entre dans la famille.
Le roman est scindé en trois parties. On commence avec Johan, puis Darling sa fille, qu'il a eu avec Marie, puis Marie. J'aime énormément ce type de narration car il offre des points de vue différents et c'est toujours intriguant. Dans la première partie, Darling apparaît comme une petite fille retorse et cruelle avec les animaux, qu'aucun enfant du village n'aime. Elle est même un peu inquiétante, et j'ai eu hâte de savoir ce qu'il y avait à découvrir sur elle.
Marie, elle, m'est apparue comme une femme gentille, victime des frustrations de Johan qui lui fait payer ses renoncements. Et en même temps, tout au début, elle semblait avoir quelque chose à cacher.
Dans chaque partie, bien évidemment, on est au courant de tous les secrets des protagonistes, de toutes leurs pensées, toutes leurs douleurs.
Et Valdemar, le fils, pourquoi se comporte-t-il comme ça ? De nombreuses questions ainsi que l'écriture font que cette histoire est totalement addictive.
C'est un roman qui se dévore. Il nous emmène dans des contrées froides où les gens sont durs car leur vie est dure. Ils sont taiseux. Les gens du nord ont dans le cœur le soleil qu'ils n'ont pas dehors, lalala on connaît la chanson. Mais bien souvent, ils le gardent à l'intérieur ce soleil. Ou bien est-ce l'époque qui n'était pas propice aux effusions de joie ? Toujours est-il que cette histoire est très sombre et on se prend à souffrir pour les personnages. Il y a des moments de violence silencieuse extrême, des événements très choquants.
À mesure qu'on avance dans l'histoire on se rend compte de l'importance des sons de cloche… Avoir les différents points de vue nous fait réaliser à quel point on peut être manipulable.
J'ai vraiment adoré ce roman qui nous montre l'âpreté de certaines vies et fait vraiment froid dans le dos parfois.
Je l'ai tellement aimé que je l'ai lu d'une traite.
Le sujet très intéressant, prenant vraiment j aimerais bien le découvrir passer de bons moments à lire
Un superbe premier roman danois à découvrir aux éditions Gallmeister. L’histoire d’une famille qui vit isolée en pleine mer dans le phare de Kjengskjaer avec de temps en temps des périodes passées sur l’île la plus proche. Tout commence en 1920 par un prologue peu amène mais qui a le mérite de vous mettre illico dans l’ambiance. Nous allons voir vieillir les personnages au fils des pages mais tout commence par un mariage malheureux celui du jeune Johan et de Marie pour devenir le gardien du phare et surtout plaire à sa mère. Il se condamne ainsi à renoncer à son premier amour avec la belle Hannah. Deux enfants viendront au monde Darling et Valdemar dont la destinée sera à la hauteur de la rudesse des paysages battus par les tempêtes. La nature tient une place importante, elle forme les hommes à son image tantôt douce et sensuelle, tantôt rude et dangereuse.
Un franc coup de cœur pour ce roman sombre qui semble venir d’un autre monde et d’un autre temps. Je suis restée béate devant l’intrigue incroyablement complexe que l’auteure nous propose à force de nombreux rebondissements. J’ai eu beau subodorer je n’étais clairement pas prête à vivre cette histoire familiale d’un genre très particulier. La vie dans cette petite communauté où sans que cela ne soit jamais dit on peut se poser des questions sur une possible consanguinité alors que tout le monde triche et ment.
La surprise est venue des différents points de vue de Johan, Darling et Marie pour raconter les mêmes faits à la même période et c’est juste édifiant. C’est tout à fait le genre de livre à rester dans la tête du lecteur longtemps après car je continue à brasser cette histoire folle. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/11/10/39164841.html
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