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QUE CE SOIT DOUX POUR LES VIVANTS a pour thème « l'après deuil », cette période où les vivants sont à la recherche de tout ce qui peut encore les lier à ceux qui les ont quittés
Lydia Flem, psychanaliste, écrivaine et photographe membre de l'Académie royale de Belgique et dont l'œuvre est traduite dans une vingtaine de langues présente dans cet essai une réflexion sur cette situation par une compilation de petits chapitres, certains à portée universelle , d'autres plus personnels mettant en scène ses propres déchirures liées à la disparition de ceux qui lui étaient chers .
D'abord, de celui qui fut son compagnon « son complice, l'amour de sa vie », : Maurice Olender , qui a prononcé peu de temps avant de mourir cette belle phrase qui sert de titre à l'ouvrage : « que ce soit doux pour les vivants »
Puis de sa propre famille, en particulier de sa mère, juive résistante . Trente pages sont consacrées au long témoignage ce qu'elle a vécu en déportation à Auschwitz et à la libération .
On y trouve aussi n ensemble de descriptions de d'objets et de photos de famille, de messages de remerciements reçus à la suite de la publication de l' ouvrage qui lui avait valu en 2004 un succès international : COMMENT J'AI VIDE LA MAISON DE MES PARENTS .
Toutefois ce qui ce qui m'a particulièrement interessée et émue dans cette variation sur le thème du deuil qui m'a semble souvent touche à tout et plutôt décousue , c'est l'évocation du pouvoir quasi magique que possèdent les objets ayant appartenu à ceux qui nous ont quittés et dont la vue et le contact font resurgir en nous leur présence dans le lieu de leur vie.
C'est comme si ces objets : vêtements, bijoux, meubles, vaisselle, avaient une âme et le pouvoir d'incarner un être disparu .
Un livre qui résonne fortement en moi …...
Très attirer par Freud, je pense que je vais faire une bonne découverte de lecture ,je redirais un commentaire après lecture
J'ai acheté ce livre à une braderie solidaire et j'ai été émue de retrouver les moments forts que j'ai ressentis quand j'ai moi-même vidé la maison de mes parents...que garder, que jeter, comment lutter contre tous les sentiments qui se mélangent et ne garder que les moments heureux et les biens matériels qui apaiseront la douleur....
Cet objet littéraire est comme un album où toutes les photos seraient mélangées. On y trouve côte à côte des souvenirs de la semaine dernière, comme des années 60. Des clichés de famille ou des portraits de gens célèbres. Des anecdotes personnelles ou de la grande Histoire.
Un régal. Léger comme du tulle, mais riche comme un brocard ancien.
Le texte fait écho à notre propre vécu. Remet en lumière des instants qui paraissaient enfouis, englués dans les sous-sol de la mémoire. Parce que les souvenirs, si on ne les convoque pas de temps en temps, ils palissent, à devenir transparents et s'effilochent comme un pull aimé, trop porté.
Alors après lecture on se souvient aussi.
Je me souviens de cette combinaison jaune pale que l'on m'avait achetée chez Marks & Spencer dans les années 80.
Je me souviens de cette tenue beaucoup trop originale que portait ma mère lors d'une réunion parents-profs et pour laquelle je l'avais vertement rabrouée.
Je me souviens de cette robe que j'aimais quand j'avais 5 ans et qui rapetissaient à mon grand désespoir, ne comprenant pas que c'était moi qui grandissait.
Les vêtements sont nous. Certains restent très longtemps et d'autres passent fugaces. Quand leur propriétaire disparait, ils deviennent orphelins.
Portant encore pour quelques temps le parfum de leurs hôtes et le souvenir qu'on en a.
C'est un beau texte où l'on apprécie ce qui est trop souvent considéré comme futile. Où l'on parle de patrons, de surfil, de pattemouille, de ces dames chapeautées et ces messieurs gantés. Mais aussi de cape d'invisibilité, de baskets. Bref, le vêtement est passé, présent. Il se touche, s'enlève, se revêt, se donne, se fait discret ou insolent. A l'image de celui qui le porte.
Je regrette juste que l'on ne parle pas plus de son parfum, de son odeur. Le vêtement neuf, le pull en laine mouillé, l'eau de toilette qui imprègne le foulard maternel ou la cravate paternelle, le tee-shirt en sueur, le bloomer qui sent le lait bébé, le vieux chapeau en feutre de grand-mère qui fleure l'antimite, ou le manteau dont les effluves de friture trahissent le menu du déjeuner.
Alors faut-il le lire ? Oui. Un grand oui. Prenez le temps pour cette frivolité pas si frivole que ça finalement.
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