"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quel plaisir de retrouver l'écriture de Jean-Philippe Blondel, son art des galeries de portraits, sa description des liens qui unissent les protagonistes !
Cette fois, l'action se déroule dans le microcosme d'un groupe scolaire : Les enseignants de maternelle et de primaire, leurs familles, leurs enfants, qui vivent pour la plupart dans les logements de fonction au cœur de l'établissement ...
C'est le début des années 70, l'heure est aux changements : l'école mixte, le renouveau des méthodes pédagogiques, les crises existentielles des uns et des autres...
J'adore !
Premier roman de Laura El Makki, un récit court et chorale, une ambiance dystopique de fin du monde, le temps d'une nuit le monde est suspendu, une impression mystique, étrange, remise en questions, heures des choix, petit à petit on découvre des personnages avec des récits intimes. J'ai pu découvrir ce livre grâce au animatrices de l'ancien forum de Culturalivres malheureusement ce n'était pas un coup de coeur mais la plume est douce, incisive et féroce.
« Les choses arrivent. C'est tout. »
Sous des airs de conte apocalyptique, le premier roman de Laura El Makki confronte des villageois à une nuit qui n'en finit pas. Une situation de crise qui révèle les personnalités.
Cette nuit est pour Anna «comme un vœu fait avant d’éteindre une bougie et qui s’exauce». En prenant le chemin de la maison, elle sait que désormais rien ne sera plus comme avant. Elle a franchi une étape sur son parcours initiatique et rentre discrètement chez elle et «s’endort tout habillée, l’odeur de Pierre sur sa peau. Son corps à lui encore en elle.»
Ce qu'elle ignore, c'est que dans le village endormi Ethel l'a vu passer. Ethel qui aime ces heures qui lui donnent l'impression qu'elle domine ce coin reculé, que son idée de tout reprendre de zéro a fonctionné. Un jour, elle avait quitté son domicile et son métier d'enseignante et était montée dans un train, venant compléter la liste des quelque 10000 personnes qui disparaissent chaque année. Elle voulait «décider de l’histoire à écrire. Elle était une femme libre, après tout. De choisir, d’essayer, de rater, de souffrir. Un couteau qui joue à se planter entre les doigts.»
Alors, elle avait débarqué dans ce village perdu. Alors, elle avait choisi Josselin qui lui n'avait jamais pris le train, ne vivait que de sa maison et ses bêtes. Si son homme se réveille alors que le jour ne s'est pas levé, c'est en raison du bruit qui a trahi Ethel. Un instant, il se demande ce qu'elle peut faire de si bon matin, mais très vite ses pensées vont être accaparées par un problème autrement plus sérieux. Les bêtes ont disparu, l'électricité est coupée, les montres ne fonctionnent pas davantage que les téléphones et les voitures ne démarrent plus. Tout semble figé, jusqu'à la lune qui semble un peu plus grande que d'habitude, seul point positif dans cette malédiction, car elle les éclaire.
Pour rassurer les villageois désorientés, et peut-être aussi pour asseoir son autorité, Josselin décide que cette femme solitaire qui vit un peu à l'écart leur a jeté un sort, qu'il faut la chasser pour que tout revienne dans l'ordre. Y croit-il vraiment? Toujours est-il qu'il cherche à persuader la communauté de monter une expédition pour en avoir le cœur net.
Gautier, un jeune orphelin, va lui aussi faire preuve d'imagination pour trouver les causes de ce drame et essayer d'en sortir.
Car tout n'est pas noir dans ce conte postapocalyptique. C'est peut-être aussi ce qui en fait son originalité par rapport aux autres œuvres partant de ce même postulat comme Si le soleil ne revenait pas de Charles-Ferdinand Ramuz (qui a aussi donné lieu au film éponyme de Claude Goretta) ou Le soleil ne se leva pas d’André Dahl. Dans le style mêlé d'envolées poétiques de Laura El Makki, on ne sait combien de lunes il va falloir attendre, mais il se pourrait bien qu'à nouveau le jour se lève...
La primo-romancière dit s’être inspirée de la période du confinement – quand soudain tout s’arrête – pour écrire ce conte noir. Un moment suspendu durant lequel, il faut remettre en question ses choix, se reconnecter à la nature. Voilà en quelque sorte la version poétique de Chaleur humaine de Serge Joncour.
https://urlz.fr/nLXL
Plongez au cœur de ce roman mystérieux où l'obscurité règne en maître.
Dès les premières pages, j'ai été agréablement surprise par la fluidité et la lisibilité de l'écriture, même si le style poétique était prononcé. Je me suis immédiatement immergée dans l'histoire, emportée par la plume envoûtante de l'auteure.
Ce livre a su captiver mon attention du début à la fin, dosant habilement le nombre de pages pour éviter toute lassitude et maintenir un intérêt constant pour l'intrigue. La conclusion, ouverte mais cohérente, laisse place à la reconstruction et au renouveau.
L'intrigue elle-même est riche en mystères, en non-dits, en secrets et en douleurs qui entourent les protagonistes principaux.
Je les ai suivis avec fascination, découvrant peu à peu leurs choix passés et leurs désirs enfouis.
Les personnages sont profondément attachants et émouvants, chacun possédant une particularité qui ajoute une dimension de force et de surnaturel à l'histoire.
Ether m'a particulièrement touchée avec sa volonté de disparaître à jamais avant d'arriver dans ce village, tout comme Josselin, dont l'accident de son enfance a irrémédiablement bouleversé sa vie.
L'atmosphère terrifiante qui imprègne le roman, avec des éléments naturels déchaînés et des événements inexplicables, renforce le sentiment d'oppression.
La lune occupe une place prédominante dans l'histoire, éclairant ces personnages désarmés et hésitants, les guidant et les transformant progressivement.
Ce roman est ensorcelant et captivant.
J'ai été séduite par cette histoire originale et je le recommande.
Ne manquez pas de le découvrir.
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/
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