"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai découvert ce livre en flânant à Emmaüs un week-end d’été l'année dernière.
L’histoire me plaisait bien. A la mort de sa grand mère, Bertha, Iris hérite de sa maison contre toute attente. A mesure qu'elle re-découvre les pièces de la maison de son enfance, les souvenirs de Iris se réveillent reconstituant l’histoire émouvante et essentiellement tragique de trois générations de femme.
Le livre se lit rapidement mais j'ai vraiment eu du mal à m'accrocher aux personnages et à être émue pour l’histoire de cette famille.
Je reste assez déçue par cette lecture.
Ai je trop lu d'histoire de famille ? n'est ce pas le bon moment pour moi ? Ai je manqué de concentration ? je ne sais pas dire mais je me suis profondément ennuyée avec cette histoire.
Les descriptions interminables de cette maison, pièce par pièce, porte par porte, marche par marche ou quasiment, sans aucune émotion font malgré tout remontés des souvenirs que l'on a bien du mal à recaser dans la chronologie de l'histoire familiale. La nature fortement présente (le jardin, les fruits, les ballades ou baignades) donne une dimension contemplative encore plus présente.
Je n'ai pas sentie d'émotions non plus par rapport aux personnages qui m'ont semblé lisses et assez indifférents les uns aux autres.
Quel beau petit roman, je le vois très bien adapté au cinéma.
L'écriture de ce roman est simple, je n'ai toutefois pas accroché plus que cela au style de l'auteur et il y a quelques longeurs, une lenteur qui s'explique trés bien puisque l'héroïne de ce roman laisse filer les journées...
L'ambiance y est bucolique, on s'attache à cette citadine qui passait ses vacances dans la maison familiale à la campagne et qui y revient en tant que propriétaire... Lieux chargés de secrets, de non-dits... Tout d'abord l'histoire de ses grands-parents, celle de ses parents, de ses tantes, de sa cousine Rosemarie et de leur amie Mira...
On l'accompagne dans sa recherche des clés du passé, plongée dans ses souvenirs, sous l'ombre des pommiers, enfourchant le vélo de son grand-père, nageant dans le lac, se reposant dans la chambre de sa tante, changeant de robes selon ses humeurs.
Iris avec ses craintes, ses envies... L'envie de savoir et d'oublier.
Et sa rencontre avec Max, le frère de Mira ! ... du je t'aime, moi non plus.
Un bon petit roman.
Si vous ne savez pas quoi lire cet été, je vous le conseille vivement.
Ellen, la narratrice est somnologue. Ses nuits peuplées d’insomnies sont naturellement sources de pensées profondes et de fatigue. Ce sont aussi le creuset de ses souvenirs : à Gründ son pays natal, qu’elle a laissé à la suite de la disparition de Lutz, son jeune amant, pour rejoindre l’Irlande où quelques mois plus tard, naîtra sa fille Orla.
Dans ses pensées, survit le souvenir de ses parents, Joachim, et Heidrun longtemps plongée dans le coma, état particulier de sommeil, dont elle ne sortira pas.
Gründ, c’était aussi son ami d’enfance, Andreas, qui ne s’exprime plus. Et puis Marthe, cette femme qui n’a jamais cessé de rechercher son fils disparu. Ils chantaient tous dans la chorale dirigée par Joachim, avec Benno patient et amant éphémère d’Ellen.
Cette courte présentation du roman, peu limpide, est à l’image de la confusion que j’ai ressentie dans une grande partie du livre. C’est au fil des pages qu’émergent réellement trois personnages principaux autour desquels se tisse une intrigue dont la nature se révélera tardivement. Mais trop de longueurs, trop de réflexions amenées par des pensées obscures ont eu parfois du mal à me tenir éveillée. Et le jeu de mots ici n’est pas vain, c’est en effet comme un état léthargique créé par le somnambulisme d’Ellen, les détails sur la problématique de l’éveil nocturne alimenté par la mémorisation des souvenirs, la détresse: fille de l’abandon, le rapport au temps et à l’absence, la confusion des sentiments… qui structure - ou qui déstructure- les pensées d’Ellen et génère une sorte de complexité dans la lecture.
« Etre fatigué de vivre ou fatigué à mourir, ensommeillé, ivre de sommeil, ivre de boisson -à un moment donné, cela revient au même. Si l’on est fatigué de vivre ou fatigué à mourir pendant un temps suffisamment long, on se fatigue de vivre et on meurt ».
Toutefois, il serait injuste de ne retenir que ces aspects en omettant de parler du cadre dans lequel l’auteur situe ce roman. Lorsqu’Ellen revient à Gründ, elle se remémore et constate que l’exploitation des gravières a laissé place à une végétation importante appropriée à maintenir le contexte énigmatique qui colle à « l’envol du héron ». Une place importante est en effet consacrée aux métaphores de la grenouille-taureau, des araignées ou du héron « …dans les mouvements de cou des hérons cendrés, je retrouve parfois l’ultime lettre de son prénom. Lutz. Le Z ne peut se lire que lorsqu’ils sont dans les airs ».
Dans ce contexte d’êtres humains aux rapports confus, d’animaux étranges, le rythme est lent, presque pesant, et la chute paraît improbable. Pour moi, la narration en souffrirait si la plume de Katharina Hagena ne venait l’enluminer de poésie qui n’est pas sans rappeler son premier roman « le goût des pépins de pommes ». Dans les deux cas, secrets et nostalgie sont les principaux fils conducteurs, créant l’atmosphère particulière de ces deux romans. J’aurais toutefois un faible pour le premier, où l’étrange est moins présent et la mélancolie plus apaisée.
Malgré ces retenues, "L'envol du héron"confirme le talent d'écrivain de Katharina Hagena.
Merci à "lecteurs.com" pour cette envolée.
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