L'adaptation du livre "Une fille, qui danse" réunit Charlotte Rampling et Jim Broadbent
L'adaptation du livre "Une fille, qui danse" réunit Charlotte Rampling et Jim Broadbent
Se considérant à cinquante ans comme le « roi des projets inachevés » après une carrière de comédien et une vie sentimentale aussi peu réussies l’une que l’autre, Neil se souvient de l’exceptionnelle et si peu conventionnelle enseignante universitaire qui a littéralement bouleversé son existence deux décennies plus tôt.
Cette « lettrée indépendante » de vingt ans son aînée, parmi « ces hommes et ces femmes de la plus haute intelligence qui se penchaient en privé sur leurs propres sujets d’intérêt » alors que « l’argent leur permettait de voyager et de chercher au bon endroit ce qu’il leur fallait, sans obligation de publier, sans collègues à surpasser ou chefs de département à satisfaire », dispensait alors à des adultes des cours de Culture et Civilisation, avec pour ambition d’aider ses élèves « à réfléchir et argumenter, et à penser par eux-mêmes. » Pris d’un amour platonique pour cette intellectuelle qui l’initiait à la libre-pensée, Neil est resté vingt ans en contact avec elle, au rythme de quelques déjeuners par an, jusqu’à ce qu’il hérite de ses livres et papiers. Alors, pour lui rendre hommage, il décide d’entreprendre la rédaction d’un essai historique et philosophique sur l'empereur romain Julien II, dit Julien l'Apostat, figure centrale dans l’enseignement d’Elizabeth Finch.
Elevé dans la foi chrétienne, Julien II tenta pourtant, sans en avoir le temps au cours des deux seules années de son règne (361 à 363), de rétablir le polythéisme hellène, et est resté, au cours des siècles, un symbole largement polémique de l’opposition entre paganisme et christianisme. Ses positions religieuses ont notamment inspiré les humanistes de la Renaissance comme Montaigne, puis les philosophes des Lumières comme Montesquieu et Voltaire, autour des thèmes de la liberté de conscience, du stoïcisme, de la tolérance éclairée. A travers lui, ce sont mille débats auxquels, dans les pas d’E.F, Neil nous invite, pointant l’autoritarisme et l’intolérance du monothéisme chrétien, ses préventions contre la science, son goût pour le martyre, et se plaisant à nous interroger sur ce que le monde serait devenu si Julien avait vécu plus longtemps et si les platoniciens l’avaient emporté sur les chrétiens : plus besoin de Renaissance ni de Lumières pour sortir de l’obscurantisme, plus de guerres de religion, et peut-être aussi davantage de joie sur terre puisque non sacrifiée à « quelque absurde Disneyland céleste après notre mort. »
Autant tenu en haleine par le portrait romanesque, tout en mystères et en fantasmes, de cette professeur hors pair, si admirablement dédiée à l’éclosion chez ses élèves d’une pensée libre qui, pour sa part, la marginalise totalement dans le microcosme intellectuel d'aujourd'hui, que fasciné par la portée si contemporaine de cette monographie d’un empereur romain resté étonnamment symbolique depuis des siècles, l’on se régale de l’érudition de ce livre, surprenant mais éloquent plaidoyer pour la liberté de pensée, de conscience et de religion. Un ouvrage aussi original qu’intelligent dans sa construction et dans son propos non dénué d'ironie.
Dans une petite ville d’Angleterre, le lecteur ne saura ni quand ni où, Paul, un jeune homme de dix-neuf ans s’ennuie. Au club de tennis local, il rencontre Susan, une partenaire attribuée par tirage au sort lors d’un tournoi en mixte.
A compter de ce jour, cette rencontre avec Susan sera LA rencontre déterminante de la vie de Paul. Déterminante car comme il le dit, la seule histoire, la véritable histoire d’amour de sa vie. Susan a quarante-huit ans lorsqu’ils se rencontrent. Peu à peu, une complicité, puis de l’affection, enfin l’amour total et réciproque s’installent entre cette mère de famille mariée et ce jeune étudiant qui à la vie devant lui.
Pourtant, dans la bourgade où ils résident le qu’en-dira-t-on va bon train. Après quelques années ils décident de partir à Londres, lui pour étudier, elle pour être avec lui, et enfin vivre librement leur amour. Rien ne sera facile pour autant, et se faire accepter quand on est un couple aussi atypique est parfois si difficile que peu à peu Susan va sombrer dans l’alcool, perdant pied, perdant la mémoire, devenant un fardeau impossible à porter pour Paul…
Étonnante description de la naissance d’un amour, de son épanouissement, de ces instants magiques où le monde vous appartient. A la première personne, Paul, le narrateur, raconte, explique, épluche ses sentiments, sa vie, sa relation. Cette relation qui l’a forgé, qui a fait de lui l’homme qu’il est devenu, cet amour toujours présent qui l’accompagne tout au long de sa vie. L’amour, le seul, La seule histoire au fond.
J’ai aimé ce récit sans concession lorsqu’il évoque les mauvais moments, les petites lâchetés d’une vie, mais surtout l’analyse de ces sentiments, cet amour qu’il est si bon d’avoir vécu au moins une fois dans sa vie. Il me semble qu’il y a quelques longueurs lorsque le récit reprend en mode descriptif (comme s’il fallait prendre un peu de distance avec les sentiments de Paul ? Un mal nécessaire pour s’impliquer dans leur histoire ? ) et un narrateur pas toujours très aimable à mes yeux du lecteur, mais c’est malgré tout une lecture qui interroge sur le temps qui passe et ce qu’il nous reste de nos sentiments passés.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/09/21/la-seule-histoire-julian-barnes/
Avant de célébrer en 2022 le centenaire de la mort de Marcel Proust, l'année 2021 a rendu hommage à un autre monstre de la littérature française : Gustave Flaubert.
D'où l'envie de se plonger de nouveau dans l'ouvrage de l'un de ses grands admirateurs. Sorti en France en 1986, « Le Perroquet de Flaubert » est présenté comme un roman. Si Julian Barnes a introduit de la fiction en imaginant le personnage de Geoffey Braithwaite, médecin anglais veuf et lié à l'auteur par sa passion pour l'ermite de Croisset, il introduit de nombreux éléments biographiques en citant des extraits des livres et de la magnifique correspondance de Flaubert. Surtout, il se glisse dans la peau de l'essayiste en revenant sur l'éternel débat qui oppose ceux qui pensent que la vie de l'écrivain n'a pas besoin d'être connue pour apprécier l'œuvre à ceux qui considèrent qu'elles sont indissociables. Il n'hésite pas non plus à dénoncer la posture des critiques littéraires qui ergotent sur la couleur des yeux d'Emma Bovary qui n'est jamais la même...
Grâce à la diversité des approches de Julian Barnes, c'est un Flaubert polymorphe qui apparaît.
Comme souvent, le récit de Julian Barnes est rempli d'un humour que le « grotesque » Flaubert n'aurait qu'approuvé. Il fait même un petite incursion en terre policière en transformant son double en enquêteur pour retrouver le véritable perroquet de Flaubert, empaillé bien sûr. Le suspense est garanti !
Si j'ai aimé la fantaisie du livre, j'ai été un peu déconcertée par son joyeux côté fourre-tout pas toujours facile à suivre et je n'ai finalement pas appris grand chose d'essentiel sur Flaubert. Même si j'ai trouvé certaines supputations délicieuses : « Pouvons-nous déduire que Gustave aimait Juliet du fait qu'il a appelé son lévrier Julio ? » s'interroge par exemple Geoffrey, renchérissant sur le bélier de George Sand nommé Gustave... En réalité, ce qui intéresse Julian Barnes, par la voix de son personnage, ce sont les détails qui ont échappé aux spécialistes de Flaubert et les coïncidences qui ont émaillé son existence.
Je recommande à tous ceux qui apprécient cet auteur de lire sa correspondance. Un vrai régal et un éclairage passionnant qui remet en cause bien des idées reçues sur celui qui aimait se surnommer saint Polycarpe.
EXTRAIT
« La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles. » Gustave Flaubert
http://papivore.net/litterature-anglophone/critique-le-perroquet-de-flaubert-julian-barnes-stock/
Année 60.
Au lycée, trois copains soudés forment un groupe.
Aucun d’eux n’a vécu l’expérience de se dégoter une petite amie ni même connaître l’humiliation de l’échec.
Adrian Finn, un grand garçon réservé, brillant, qui garde ses pensées pour lui va intégrer ce groupe.
Rapides adieux au lycée
A l’université, Tony, le narrateur fréquente Véronica Mary Elizabeth Ford.
Présentation auprès des copains de lycée.
Et présentation de Tony auprès de la famille de Véronica. Malgré la bonne entente avec la mère, échec de leurs liaisons.
Quelques mois plus tard, Tony apprend que Véronica sort avec Adrian.
Une lettre de Tony vers Adrian et Véronica s’en suit.
Adrian se suicidera.
Quarante ans plus tard, la vérité ressurgit.
Les étapes de ce livre vont très vite. On pourrait le déplorer, mais l’écriture et l’esprit qu’il en ressort ne cassent pas du tout la trame de ce livre remarquablement bien écrit.
L’auteur qui fait relater l’histoire à son personnage central, Tony, à la première personne du singulier, laisserait même penser que Julian Barnes se cache dernière lui : un roman qui se lit comme un récit.
Tony s’interroge sans cesse sur ce qu’il a fait ou non, sa façon de se comporter avec autrui, ses amours, le temps qui défile et qu’un passé n’est pas un présent et encore moins un futur.
J’ai bien aimé !
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